Dans la semaine de Philippe de Villiers, l'ancien ministre est revenu sur le problème sécuritaire en France.
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00:00 Philippe de Villiers, à travers ce nouveau fait d'une extrême violence,
00:02 est-ce qu'on peut encore s'indigner ?
00:04 Non.
00:05 Sauf à passer par un voyeuriste,
00:11 puisqu'il s'agit d'un fait divers.
00:15 Quelqu'un qui s'attarde sur un fait divers, c'est un voyeuriste.
00:18 Sauf à se réclamer de la fachosphère.
00:23 Parce que décrire la scène que les Français ont vue par Millier,
00:29 c'est conclure à l'idée qu'il n'y a pas de sécurité,
00:32 qu'il n'y a pas de justice en France.
00:35 Donc c'est interdit. Pourquoi je dis ça ?
00:38 Parce que j'ai écouté Mme Borne.
00:41 Elle a le pompon.
00:43 Mme Borne a expliqué, en gros,
00:46 ceux qui voient ce qu'ils ont vu doivent penser qu'ils n'ont rien vu.
00:51 Sinon, elle a dit, attendons d'avoir l'enquête.
00:56 Donc moi je n'ai pas besoin d'avoir l'enquête, je regarde la vidéo.
00:58 En voyant la vidéo, je vois bien ce qui se passe, ce qui s'est passé.
01:02 La violence inouïe dont vous avez parlé.
01:05 Et donc en fait, nous sommes dans une situation
01:09 où les millions de Français qui voient ce qu'ils voient tous les jours
01:13 n'ont pas le droit de le voir.
01:15 C'est une situation dans laquelle, évidemment,
01:18 ces Français sont d'autant plus agacés par le comportement de la classe politique
01:25 qu'ils sentent bien qu'elle veut leur cacher qu'elle ne fait rien.
01:31 Et en fait, je vais vous dire,
01:34 en vous écoutant et en regardant ces images, je me disais,
01:37 d'abord, les Français ont compris depuis longtemps
01:43 qu'on est un paradis perdu, la France, en voie d'ensauvagement.
01:48 Ensuite, ils ont compris que la classe politique
01:54 avait inventé, vous savez, Desproges, il avait inventé une émission
01:58 qui s'appelait "Le flagrant délire".
02:01 Et Mme Borne vient d'inventer le flagrant déni.
02:06 On est dans le déni, on ne veut pas voir.
02:09 Et qu'est-ce qu'on ne veut pas voir ?
02:10 Que l'État a failli.
02:12 Et pourquoi l'État a failli ?
02:14 Parce que sa première mission, je dirais sa seule mission,
02:17 sa mission fondatrice depuis les premiers Capétiens,
02:20 c'est de protéger les Français.
02:22 Et il ne les protège plus, pourquoi ?
02:24 Parce que l'idéologie qui le pénètre, qui pénètre ses responsables,
02:29 c'est l'idéologie que j'ai connue quand j'étais en premier à l'État de droit en 1968.
02:36 C'est l'idéologie de la défense sociale nouvelle,
02:39 c'est-à-dire que la peine classique, la peine pénale
02:44 qui avait vocation de neutraliser, de dissuader,
02:49 de réparer et de réinsérer, elle n'a plus pour vocation,
02:53 depuis Robert Ballinter, ça va les années 70,
02:57 elle n'a plus pour vocation que de réinsérer.
03:00 Ça s'appelle la défense sociale nouvelle.
03:02 C'est une idéologie qui est celle de la justice d'aujourd'hui,
03:06 de l'École nationale de la magistrature
03:08 et du syndicat national de la magistrature.
03:11 [Musique]
03:15 [SILENCE]