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00:00Vous avez la parole ce matin, nous revenons évidemment sur cette attaque à la grenade contre un bar de Grenoble.
00:06L'enquête se poursuit ce matin après l'attaque mercredi soir qui a fait 15 blessés dans ce bar associatif du quartier Village Olympique.
00:13L'auteur de l'attaque est toujours dans la nature, alors face à cette violence, que faire ? On attend vos appels Mathieu.
00:19Oui, 04-76-46-45, 45 face au trafic de drogue, face à la violence parfois décomplexée, qu'attendez-vous des autorités ?
00:27Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau vient à Grenoble aujourd'hui, quelles sont vos attentes ?
00:3104-76-46-45-45, appelez-nous dès maintenant.
00:34Et pour en parler ce matin, notre invité Yannick Bianchiri, bonjour.
00:37Bonjour.
00:39Merci d'être avec nous en direct ce matin, secrétaire départementale Alliance Police Nationale de l'Isère,
00:44alors vous vous accueillez vous aussi tout à l'heure, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, vous allez lui dire quoi ?
00:50Je vais surtout lui demander, je pense que je ne vais pas lui apprendre la situation grenobloise,
00:56Grenoble défraie assez régulièrement la chronique dans tous les médias.
01:02Et vous allez lui demander quoi ? Vous attendez quoi ?
01:04Je vais surtout lui demander des effectifs, parce qu'on est à moins 70 policiers à Grenoble,
01:11donc il manque des policiers de partout, dans les services d'investigation, sur la voie publique, dans tous les services de l'hôtel de police,
01:16donc clairement on a du mal à quadriller Grenoble comme il devrait l'être, parce qu'on n'est pas assez nombreux.
01:23Et je vous rappelle aussi que je lui poserai la question si à 10h il rencontre M. Piolle,
01:29si j'espère qu'il pourra arriver à lui faire changer son dogmatisme sur la sécurité,
01:34et aussi peut-être lui faire rendre compte qu'il doit armer sa police municipale aussi, c'est une aide supplémentaire.
01:43Oui, parce que vous savez la police municipale ne peut pas patrouiller dans ces quartiers-là si elle n'est pas armée,
01:49donc elle fait en périphérie et elle ne joue pas un acteur de la sécurité pleinement comme elle devrait le faire.
01:53Donc nous, il nous manque des effectifs, si la municipalité ne joue pas le jeu sur le point de vue sécuritaire, on ne s'en sortira pas.
01:59C'est pareil pour le développement des caméras vidéo, etc.
02:02Je pense que M. le maire est encore dans un dogmatisme,
02:06j'espère qu'il ouvrira les yeux comme le maire de Bordeaux qui commence à armer sa police municipale.
02:10Éric Piolle et d'autres élus réclament tout de même depuis plusieurs mois maintenant l'établissement d'un nouveau commissariat à Échirol.
02:18Est-ce que ça, selon vous, c'est aussi votre demande ?
02:20Est-ce que vous l'appuyez ?
02:22Et est-ce que l'État a répondu, pour l'instant refuse un nouveau commissariat ?
02:27Est-ce que c'est une erreur selon vous ?
02:30Vous savez, il y a 20 ans en arrière, il y avait un commissariat de plein exercice à Échirol.
02:34Pour la petite anecdote, quand je suis arrivé à Grenoble, j'ai commencé à Échirol.
02:38Donc on avait une patrouille, il était pratiquement ouvert à 24, il était ouvert de 8h du matin à minuit,
02:43et il y avait des services d'enquête, il y avait des patrouilles, il y avait pratiquement un commissariat de plein exercice.
02:49Donc ça ne me choque pas, moi.
02:50Ce qui me choque, c'est que si on ouvre un commissariat de plein exercice à Échirol,
02:53il faut mettre les effectifs en corrélation, parce que si c'est pour prendre des effectifs des Grenoblois, on ne s'en sortira pas.
02:59Donc on ne peut pas créer de nouveaux services ou créer de nouveaux commissariats sans une augmentation d'effectifs.
03:04Je vous propose, Yannick Biancheri, d'écouter l'un des habitants de ce quartier village olympique.
03:10Il s'appelle Pierre, il habite le quartier depuis 60 ans.
03:13Une attaque à la grenade, tout simplement, il n'a jamais vu ça.
03:16On a vu des règlements de compte, on a vu des flingues, mais pas des grenades.
03:20Après la grenade, ils vont venir avec un bazooka.
03:23Là, c'est monté d'un cran.
03:25Alors si tout le monde reste chez eux, s'enfermer, qu'ils ont peur, ce n'est pas la peine.
03:29Il faut vivre le jour le jour, il faut sortir.
03:31On ne découvre pas les problèmes de sécurité à Grenoble, mais là, une grenade dégoupillée,
03:35envoyée dans un bar avec potentiellement une trentaine de personnes,
03:38vous avez le sentiment que c'est encore un cap de franchie ?
03:42Comme j'ai pu le dire, à chaque fois, on est surpris à Grenoble.
03:46On est surpris quand il y a des règlements de compte à coups de couteau.
03:49Après, on était surpris quand on exhibait des armes à feu.
03:52On a été surpris quand on s'est servi des armes à feu.
03:54On a été surpris quand on voyait se déployer des armes de guerre.
03:58Encore une fois, surpris quand on se servait des armes de guerre.
04:01Et maintenant, on a une grenade.
04:02Donc, à Grenoble, on a une escalade perpétuelle.
04:05Alors, je veux bien qu'à Grenoble, on aime bien l'escalade,
04:08mais il se trouve que sur le plan sécuritaire et sur le plan de la dangerosité,
04:11on n'arrive pas à trouver le sommet.
04:12Donc, surpris, malheureusement, non, pas surpris.
04:16On en trouve, vous savez, quand on a...
04:17C'est ce que j'allais vous dire.
04:18Lors des perquisitions, vous trouvez des grenades ?
04:22Oui, on trouve de tout, de toutes les armes.
04:24Vous savez, quand on a un conflit en Europe avec l'Ukraine,
04:28ça permet de proliférer le trafic d'armes, on tout gère,
04:33et surtout les armes de guerre.
04:34Donc, quand on peut trouver des kalachnikovs assez facilement,
04:37on peut trouver tout ce qu'on se sert dans une guerre.
04:40Donc, ça ne nous étonne pas.
04:41C'est vrai que là, d'habitude, le règlement de compte, on vise une personne.
04:46Donc, le règlement de compte, il vient, une personne tire,
04:47tire sur une seule personne.
04:48Là, une grenade, c'est vrai que ça vise, on a 15 blessés.
04:51Donc, il faudra voir les motifs
04:53et surtout le but de pourquoi cette personne a jeté cette grenade.
04:57L'enquête se poursuit.
04:59On va essayer de voir ensemble s'il y a quelques pistes, effectivement,
05:02et notamment, voir ce que vous allez demander aussi
05:06au ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
05:08On rappelle, Mathieu, que vous pouvez nous appeler
05:10pour participer à la discussion ce matin.
05:12Exactement, on attend vos réactions, vos réflexions.
05:15Il est 7h48, 04 76 46 45 45.
05:19Qu'attendez-vous, justement, des annonces de la part du ministre Bruno Retailleau
05:24pour lutter contre le trafic de drogue ?
05:26Dites-le nous, appelez-nous.
05:28Vous pouvez aussi passer sur nos réseaux sociaux, Soazic.
05:30Sylvie, par exemple, qui nous dit
05:32on attend des solutions pour lutter contre l'insécurité.
05:35Moi, je travaille dans le quartier des Eauclair.
05:37On voit des guetteurs au quotidien.
05:38Ils font partie du paysage.
05:40Il manque des effectifs face à eux.
05:42Jean-Louis, aussi, nous parle des effectifs.
05:44Il faut des patrouilles plus souvent.
05:46Puis, Olga, qui nous parle des moyens donnés à la police
05:50et de la fermeté dans la justice.
05:52Venez nous partager ces réflexions.
05:56Vous vivez près d'un point de deal.
05:57Vous voyez ça au quotidien.
05:59On est aussi à l'écoute de vos témoignages.
06:0104 76 46 45 45.
06:03Et notre invité ce matin, Yannick Biancheri,
06:05secrétaire départemental Alliance Police Nationale de l'ISER.
06:08Alors, l'enquête est en cours.
06:10Toutes les pistes sont sur la table,
06:11nous a indiqué le procureur adjoint de la République de Grenoble.
06:14À part la piste terroriste qui a été refermée.
06:16Sinon, beaucoup de pistes sont sur la table.
06:18Règlement de compte, trafic de drogue.
06:20On parle aussi de trafic de cigarettes.
06:23Est-ce que ça, c'est une des pistes ?
06:26Et puis, à quel point est-ce que ce trafic de cigarettes,
06:28il est aussi installé ?
06:29On a l'impression qu'il passe un peu sous les radars
06:31par rapport au trafic de drogue.
06:33Yannick Biancheri.
06:35Vous savez, à Grenoble, tous les trafics sont installés.
06:37Que ce soit le trafic d'armes, le trafic de stups,
06:39le trafic de drogue dure ou le trafic de cigarettes.
06:42Vous savez, quand on voit le prix des cigarettes
06:46dans les bureaux de tabac,
06:47ça génère un trafic parce que
06:49pour les personnes qui n'ont pas forcément les moyens,
06:52c'est plus facile d'acheter des cigarettes moins chères.
06:54En bas de chez soi que dans un bureau de tabac.
06:56Que ce soit à Grenoble ou dans toute la France,
06:58le trafic de cigarettes augmente et s'intensifie.
07:01Donc, Grenoble n'y échappe pas.
07:03La proximité des frontières fait qu'aussi,
07:05on a des facilités de s'approvisionner
07:07dans tous genres de trafic.
07:09Donc, non, pas surpris.
07:10C'est vrai que la plupart du temps,
07:12quand il y a des affaires comme ceci,
07:14on s'attend plutôt à du narcotrafic
07:16que à des trafics de cigarettes.
07:18Est-ce qu'on l'a sous-évalué ?
07:20Le trafic de cigarettes, est-ce qu'on l'a sous-évalué ?
07:24Non, je ne pense pas.
07:25Mais vous savez, ce n'est pas la priorité,
07:28le trafic de cigarettes comme le narcotrafic.
07:33Si on prend un peu une analyse,
07:37le narcotrafic, c'est des vendeurs de morts.
07:39La cigarette, les gens y s'en trouvent.
07:40C'est juste qu'ils en achètent moins cher.
07:42Donc, l'enjeu sécuritaire sur le trafic de cigarettes,
07:46jusqu'à maintenant.
07:48On va voir si c'est vraiment à cause de ça
07:49qu'une grenade a été dégoupillée et jetée dans un bar.
07:52Mais la dangerosité du trafic n'est pas le même,
07:55au moins pour la population.
07:57Est-ce que ce bar associatif du quartier Village Olympique,
08:01est-ce qu'il était connu, ses dirigeants,
08:03connu de vos services de la police ?
08:06Après, l'enquête le déterminera, vous saurez.
08:11Mais ce n'était pas un bar qui était plus connu que ça.
08:14Après, quand on nous dit que c'était un bar
08:16qui était à proximité d'un point de narcotrafic,
08:19n'importe quel bar à Grenoble
08:20était à côté d'un point de narcotrafic
08:21parce que la ville est ingrédée par le narcotrafic.
08:23Donc, que ce soit celui-là ou un autre,
08:26il y a forcément à côté du narcotrafic.
08:29Tout de même, ce quartier, cette rue en particulier,
08:31a déjà été le théâtre de nombreuses fêtes violentes.
08:34En 2022, un jeune de 17 ans s'est fait tuer à bout portant
08:37dans un salon de coiffure de cette même rue.
08:40Un commerce avait été visé à la voiture Bélier.
08:43C'est quoi le problème avec cette place,
08:44avec cette rue, Yannick Biancheri ?
08:47Je ne sais pas.
08:48Là, il ne faut pas lire sur cela.
08:49Mais ce n'est pas que celle-là.
08:50C'est tous les endroits où il y a du trafic,
08:53du narcotrafic.
08:54Vous savez, Grenoble, vu que je vous ai précisé
08:57que toute la ville de Grenoble est ingrédée par le trafic.
09:00Donc, à un moment donné, il n'y a plus de place pour vendre.
09:02On ne peut plus accroître.
09:04Et quand on est plusieurs dealers ou têtes de réseau,
09:07ils veulent prendre un peu plus d'espace.
09:09Ils sont obligés de faire de la guerre entre eux
09:11et faire des règlements de comptes
09:12pour essayer de récupérer des territoires.
09:14Donc, tout simplement.
09:15Donc là, après, c'est toujours en lien avec le narcotrafic,
09:18ces règlements de comptes.
09:19Et puis, c'est malheureux.
09:21Mais à l'instant T, on essaye, nous, policiers,
09:25d'éviter les dommages collatéraux
09:26plutôt que d'essayer d'anéantir le trafic dessus.
09:30Et pour cela, vous avez besoin de moyens.
09:32On l'a bien entendu au début de l'interview, Yannick Biancheri.
09:34C'est ce que vous allez demander au ministre de l'Intérieur,
09:37Bruno Retailleau, qui arrive à Grenoble aujourd'hui.
09:39Merci, M. Biancheri, d'avoir été en direct avec nous ce matin,
09:42secrétaire départementale Alliance Police Nationale en Isère.
09:45Belle journée. Merci.