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A l’occasion d’une semaine consacrée à l’intelligence artificielle en France, entre Paris et Cannes, Territoire Eco, l’émission du Groupe Nice-Matin réalisée en partenariat avec la CCI Nice-Côte d’Azur et Tribune Côte d’Azur, vous propose un invité de marque qui va nous parler d'IA. Quelle surprise !


Dans ce 21e numéro de Territoire Eco, l’émission consacrée à l’économie azuréenne du Groupe Nice-Matin, nous recevons Christophe Aulnette, investisseur chez Seven2 après 17 ans passés chez Microsoft. Il nous parle d’intelligence artificielle, de la carte que l’Europe pourrait jouer et comment ? Mais aussi du positionnement de Sophia Antipolis.

L’émission fait aussi la part belle à la riche actualité économique du territoire avec un journal complet. Puis nous vous emmenons dans les coulisses de Marcus Spurway, une pépite basée à Saint-Cézaire qui crée des parfums pour femmes, hommes, des produits cosmétiques et d’ambiance, les embouteille, les conditionne, et les diffuse à son réseau de 3800 vendeuses et vendeurs. Car l’entreprise a choisi de commercialiser ses produits uniquement en vente directe. Un reportage signé Franck Fernandes

Enfin, le Pitch du mois est mené par Charles Cohen, cofondateur de Bodyguard. La startup basée à Nice nous dévoile en 90 secondes comment elle a déjà levé 16 millions d’euros pour sa techno qui protège, en temps réel, particuliers et entreprises des contenus toxiques qui inondent leurs réseaux sociaux.

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Transcription
00:00Bonjour et bienvenue à ce 21e numéro de Territoire Éco. Territoire Éco, c'est l'émission dédiée à
00:18l'économie azuréenne du groupe Nice Matin, réalisée en partenariat avec la Chambre de
00:22Commerce et d'Industrie Nice Côte d'Azur et nos confrères du journal Tribune Côte d'Azur.
00:26Avec moi pour présenter cette émission Agnès Favoudia, journaliste au service économique de
00:31Nice Matin. Bonjour Agnès. Bonjour Karine. Et Isabelle Ozias, rétractrice en chef de
00:36Tribune Côte d'Azur. Bonjour Isabelle. Bonjour Karine. Et on débute sans plus tarder ce 21e
00:42numéro de Territoire Éco avec la grande interview. Alors on n'a jamais autant parlé
00:54intelligence artificielle que ces derniers jours avec le Sommet pour l'action sur l'IA qui vient
00:58de se terminer à Paris, mais aussi le World Artificial Intelligence Cannes Festival qui
01:03débute aujourd'hui. Alors outre les nombreuses annonces qui ont été faites, ces deux événements
01:07ont eu le mérite de positionner l'Europe et la France sur la carte mondiale de l'IA. Pour
01:13aborder ce sujet, nous avons invité Christophe Hollenette. Bonjour Christophe. Bonjour. Alors
01:18vous êtes investisseur, vous êtes Business Angel chez Seven2 qui est un important fonds
01:23en capital investissement. Vous coachez les PME, notamment à se développer à l'international. Mais
01:29vous avez tout au long de votre carrière eu la technologie pour fil conducteur. Vous avez notamment
01:34été président Microsoft d'Asie du Sud et de France. Et donc l'innovation et la tech, ça vous
01:41connaît. Vous suivez attentivement les avancées en IA, ce qui tombe très bien parce que ça va être
01:46notre sujet. Alors avant de vous laisser entre les mains expertes d'Isabelle et d'Agnès, je commence
01:51avec une première question. Emmanuel Macron a déclaré lors du sommet pour l'action sur l'IA
01:56qu'il aimerait faire de la France la tech pensante européenne de l'intelligence artificielle. Les
02:01entreprises qui domineront ces technologies seront parmi les leaders mondiaux de demain,
02:04a-t-il déclaré. Alors comment se présente le réveil français ? Je crois que ce sommet pour
02:10l'intelligence artificielle a été un vrai succès. Donc il faut s'en féliciter. Je pense que c'est
02:17quelque chose qu'Emmanuel Macron sait particulièrement bien faire, notamment un peu dans
02:22la lignée de ce qu'il fait avec les Choose France, c'est-à-dire la capacité à faire venir un ensemble
02:27de bonnes volontés, d'acteurs prêts à investir et de cristalliser ça dans un moment qui crée
02:32une dynamique. Donc de ce point de vue, je pense que c'était très positif, surtout à un moment où
02:38il est important de faire prendre conscience de la révolution que représente l'intelligence
02:42artificielle, qui va toucher la façon dont on s'éduque, la façon dont on s'informe, la façon
02:47dont on travaille, avec des répercussions énormes. Et je pense que de ce point de vue, l'effet
02:52médiatique a été très positif dans une prise de conscience nécessaire de toute la société,
02:57des enjeux qui sont autour de l'intelligence artificielle. Agnès ? Oui, je voulais juste
03:03savoir, les 109 milliards d'euros annoncés par Emmanuel Macron, d'où viennent-ils ? La France
03:08ne peut pas, elle, investir seule dans ce domaine ? C'est un très bon point et c'est vrai que ce
03:13qu'on observait depuis quelques mois, c'est une différence énorme entre les investissements qui
03:16étaient faits en France, en Europe et les États-Unis. Le fait qu'il ait franchi la barre des
03:21100 milliards, c'était pour lui, arriver à un cinquième de Stargate, qui était l'investissement,
03:26le montant total d'investissement des 500 milliards annoncés par les Américains. Et comme on est à
03:30peu près un cinquième du marché, c'était, je dirais, un marqueur important. Ces 109 milliards,
03:36ils viennent d'investissements privés pour l'essentiel, à part peut-être une dizaine de
03:40milliards prévus par la BPI. La moitié est dans un fonds d'investissement des Émirats Arabes Unis,
03:45qui s'appelle MGI, ce qui représente à peu près 50 milliards. Quelques gros fonds d'investissement
03:49américains pour une trentaine de milliards, sachant que l'essentiel de ces investissements
03:53va être concentré sur l'infrastructure, parce que l'intelligence artificielle, pour tourner,
03:58elle a besoin de beaucoup, beaucoup, beaucoup de serveurs et beaucoup de gros centres de données,
04:03ce qu'on appelle des data centers. Et c'est vrai que la France a un avantage concurrentiel avec la
04:08qualité et la non-carbonation de son énergie. On veut en faire un caractère différenciateur et
04:14donc il a beaucoup poussé dans les investissements sur cet aspect infrastructure.
04:18N'est-ce pas un peu gênant que ce soit des entreprises ou des fonds d'investissement
04:22étrangers qui investissent en France ? Je crois qu'aujourd'hui, on est dans une
04:27économie mondiale et on n'a certainement pas, nous, la capacité, surtout avec notre budget à
04:32l'heure actuelle, à libérer 100 milliards. Et puis, je ne pense pas que ce serait ça. Moi,
04:36je pense que le gouvernement est là pour organiser un environnement attractif pour
04:42les investisseurs. Et à côté de ça, il faut un certain nombre de règles, notamment sur les
04:47enjeux de souveraineté. Mais il faut mieux avoir les data centers chez nous, gérés dans nos lois
04:53territoriales, plutôt que de dépendre des data centers à l'international. Donc, de ce point de
05:00vue, je pense que c'est bien. Et puis, c'est aussi positif de voir qu'on est capable de mobiliser des
05:04fonds qui ne sont ni américains, ni chinois, parce qu'il y a une vraie bataille géopolitique. Il faut
05:08qu'on soit un peu pragmatique, voire un peu cynique, en étant capable de faire jouer des
05:12alliances diverses. Justement, on voit bien, ce n'est pas qu'un enjeu économique, c'est aussi un
05:15enjeu géopolitique. Avec l'arrivée du robot conversationnel DeepSeek, qui nous vient de Chine,
05:21on a l'impression que l'IA prend un deuxième souffle et que l'Europe pourrait se placer
05:26entre les blocs américains et chinois. Mais comment ? Alors, vous avez tout à fait raison.
05:29Et DeepSeek, c'est un événement très important qui s'est produit il y a quelques semaines. C'est
05:35à dire l'annonce par les chinois d'un modèle beaucoup moins gourmand, à la fois beaucoup moins
05:39gourmand dans son entraînement pour la mise en œuvre et dans son exploitation. Un rapport de 1 à 20.
05:46Donc, ça, ça a été un choc. Et d'ailleurs, parce que les américains étaient dans une dynamique de
05:52dire finalement, nous, on a les puces Nvidia, donc les fameuses microprocesseurs, on a les
05:57ordinateurs, on a la technologie. Et finalement, on va mettre tellement de milliards que personne
06:01pourra suivre. Donc, on était face à une sorte de mur du financement en se disant comment on va
06:05pouvoir pouvoir rivaliser. Et ce qu'a apporté DeepSeek, c'est de se dire attention, on peut
06:10peut-être demain avoir des grands modèles de langage, donc ces systèmes d'exploitation de
06:14l'intelligence artificielle, qui soient beaucoup moins gourmands en énergie, beaucoup moins gourmands
06:19en capitaux. Et donc, c'est une énorme opportunité qui d'ailleurs a été tout à fait prise au sérieux
06:25par la bourse puisque 1000 milliards de valorisation ont été effacés le lendemain essentiellement sur
06:29les grands géants de la tech. Donc, pour nous, c'est un espoir parce que le produit est open source, on peut
06:34tout à fait nous-mêmes développer nos propres systèmes et on pourrait effectivement s'interroger
06:37de pourquoi est-ce qu'on ne l'a pas fait nous avec notre savoir-faire et nos compétences.
06:42Il y avait des pistes en Europe, en France, même ici sur la côte d'Azur, en ce sens, sur la frugalité
06:48de la récolte de data. Je pense que c'est une bonne leçon parce que plutôt que d'essayer de faire
06:55comme les Américains, c'est-à-dire de partir dans cette course effrénée aux gigantistes data centers,
07:01on aurait pu réfléchir à une innovation sous contrainte, c'est ce qu'ont fait les Chinois,
07:06ils ont réussi à sortir quelque chose. Et donc, je crois que ça veut dire aussi, et c'est peut-être à
07:11mon avis aussi un message plus général pour l'Europe, c'est de ne pas seulement essayer de répliquer ce
07:16que font les Américains, on ne va pas recommencer Qwant ou Quero ou ce genre de choses, on a claqué
07:20des centaines de millions d'euros, finalement, ou des dizaines de millions d'euros pour faire
07:25des produits qui étaient des vagues copier-coller de ce qui existait en moins bien. Il faut réfléchir
07:30à quelle est la vague suivante. Et ce qu'a montré DeepSeek, c'est qu'il y a une vraie révolution,
07:36une transformation de la chaîne de valeur autour de l'intelligence artificielle. Est-ce que les
07:41modèles de langage très larges, est-ce qu'ils ne vont pas être commoditisés et perdre de leur
07:45spécificité ? Et moi, je crois que oui, et je pense que la valeur va se déplacer vers les usages.
07:49Moi, je voulais parler réglementation. A priori, l'Europe avec l'IA Act entre avec la
07:57réglementation. Est-ce que ça ne sera pas être un frein à l'innovation ?
08:00Alors ça, c'est un débat, je dirais qu'aujourd'hui, on avait pris du retard sans avoir l'IA Act. Donc,
08:06je pense qu'on aime bien prendre le bouc émissaire européen plutôt que de se poser la question de
08:12savoir pourquoi on n'a pas fait DeepSeek nous-mêmes. Ceci étant, je pense qu'il y a eu un gros débat
08:17hier et on a vu ces tensions géopolitiques puisque finalement les Américains et les Anglais,
08:22mais surtout les Américains, n'ont pas signé le communiqué final. C'était assez rare dans
08:26l'administration de Trump précédente. Ils signaient et puis ils se dédiaient dans l'avion
08:30du retour. Là, ils sont venus avec vraiment une volonté extrêmement affirmée, presque agressive,
08:34en disant, en refusant de signer et en voulant imposer un modèle de développement, notamment
08:44sur la liberté d'expression ou ce genre de choses, à l'Europe. Face à ça, il faut qu'on
08:48réagisse. Ou alors, on rentre dans un monde où tous les accords multilatéraux vont exploser et
08:55c'est la loi du plus fort. Les Américains n'auront plus d'alliés mais des vassaux. Soit on va vers
09:02ce destin de vassal aux Etats-Unis, soit on est capable de réagir. La réaction doit être au
09:07niveau européen. Il faut arrêter avec cette souveraineté française. La bonne échelle de
09:13souveraineté, c'est l'échelle européenne. Et de ce point de vue, il y a quand même eu des
09:16signes intéressants dans le sommet pour l'IA avec cette initiative des champions de l'Union
09:24européenne pour l'intelligence artificielle, en anglais c'est AIEU Champions Initiative,
09:29et donc qui est très intéressante parce qu'elle a mobilisé des acteurs, Airbus, Siemens, des
09:36acteurs européens, autour du développement de nouvelles compétences sur les usages et qui,
09:40à mon avis, sont un domaine sur lequel on a vraiment notre mot à dire. Et puis,
09:44l'autre élément intéressant, c'est qu'on parlait de 109 milliards et la Commission européenne a
09:49décidé d'abonder les 150 milliards qui étaient engagés par ces acteurs-là sur l'UEI, de 50
09:56milliards supplémentaires, ce qui fait qu'il y a eu une sorte de promesse de don, si je puis dire,
10:00un peu comme le Téléthon, 300 milliards en tout, ce qui est énorme. Bien sûr, tout ne sera pas
10:04investi, certaines choses sont comptées deux fois, mais quand même, d'un point de vue symbolique,
10:07c'était quand même très important. Donc, l'Europe peut réagir, et la régulation, pour répondre à
10:11votre question, je pense qu'il faut, on en a besoin d'une, parce qu'avec la puissance de ces outils,
10:18il y a des risques absolument énormes qui sont potentiels et on ne peut pas les ignorer. Donc,
10:26il faut qu'on soit capable de déterminer un certain nombre de règles qui ne soient pas un
10:30frein pour l'innovation. Et de ce point de vue, il y a eu des pistes d'amélioration de l'IA Act
10:36pour faire en sorte qu'il ne soit pas trop contraint et vraiment centré sur les très
10:44très grands modèles de langage et laissant plus de liberté aux acteurs qui sont justement sur les
10:48applications et les usages. Alors, on dit souvent qu'en France, notre grande force, c'est d'avoir
10:55des cerveaux et que justement, ces cerveaux sont souvent expatriés aux États-Unis parce qu'il y a
11:00plus de sous pour développer les techs. Et puis, dans un même temps, les Chinois font des psyches
11:05et nous on fait l'UCI qui ne marche pas du tout, qui marche aléatoirement. Quelles sont nos forces
11:11et quelles sont nos faiblesses ? Je pense qu'il faut tout de suite évacuer le sujet de l'UCI.
11:17Je pense qu'il y a un ensemble d'acteurs qui ont voulu profiter du sommet pour faire un peu
11:23publicité. Ils ont lancé un outil qui n'était pas du tout prêt. Moi, ce que je regrette,
11:26c'est que l'État, finalement, ait apporté une caution. Quand on lance un grand modèle de
11:32langage, la première chose qu'on fait, c'est qu'on vérifie quand même qu'il y a des hallucinations
11:36de base qui existaient il y a deux ans et qui ne sont pas un truc. Tout ça me paraît, en fait,
11:40non professionnel. Donc, oublions ça et je pense qu'il ne faut pas juger la capacité de la France
11:45en IA à l'aune de l'UCI. C'est quand même un super mauvais signal. Oui, mais aujourd'hui,
11:50on voit que, par exemple, autour de Mistral, il y a un ensemble d'applications qui ont été mises
11:53en oeuvre, notamment avec France Travail et avec d'autres. Et finalement, on voit que les utilisateurs
11:57disent « c'est faux, ça me fait gagner beaucoup de temps, ça me fait gagner en productivité ». Donc,
12:00on voit que là, il y a un certain nombre de... Je pense qu'on va être capable de mobiliser nos
12:06cerveaux, nos entreprises. Après, qu'il y ait des Français qui soient à l'étranger, je pense,
12:11par exemple, à une société absolument formidable dont on ne parle pas souvent assez, qui est Hugging
12:16Face, qui a été créée par des Français et qui, à mon avis, va être un acteur très important parce
12:22qu'il se positionne, eux, au-dessus des modèles de langage en permettant finalement d'être une
12:27sorte de place de marché pour pouvoir choisir la meilleure IA en fonction de ses besoins. Et je
12:33pense que c'est un positionnement très malin. Et voilà. Donc, ces Français-là, certains,
12:37effectivement, travaillaient, par exemple, chez FAIR, le laboratoire de recherche-développement
12:42de méta. Ils ont appris beaucoup de choses et ils sont revenus et créent des startups maintenant
12:46en France. Il y a beaucoup de startups qui se créent autour de ce vivier de compétences qui
12:50avait été créé par les acteurs de la tech. Donc, je pense qu'il ne faut absolument pas être en
12:54autarcie. Il faut accepter la mobilité des talents. Et il faut accepter aussi qu'on ait moins
12:59d'investissements que les Américains ou que les Chinois et peut-être adresser des marchés plus
13:05de niches ? Alors, d'abord, aujourd'hui, les investissements qui ont été annoncés sont
13:09colossaux et correspondent à un modèle de développement qui sera peut-être mis en cause
13:12par des modèles plus légers, plus frugaux. Et je pense qu'on a un génie qui nous permet de pouvoir
13:22imaginer d'autres choses. Et aussi, peut-être, plutôt que des niches, je préfère dire
13:29anticiper le coup d'après. Et je vais vous donner un exemple. Ce sont les agents IA autonomes qui
13:36peuvent, à mon avis, révolutionner l'industrie du logiciel. Aujourd'hui, quand vous avez dans
13:42les entreprises des CRAM, des logiciels SAP avec des écrans compliqués, on a tous souffert de ça.
13:47En fait, dans la réalité, c'est qu'aujourd'hui, ce qui est important, c'est qu'il y a une base de
13:50données très importante d'un côté. De l'autre côté, il y a une interface conversationnelle à
13:54laquelle je peux m'adresser en disant, tiens, je voudrais connaître tous les clients, tous les
13:58prospects qui ont l'intention d'achat à un horizon de trois mois pour un premier moyen de temps. En
14:03fait, l'IA, quand l'agent conversationnel va lancer des petits agents autonomes qui vont aller
14:08chercher les infos et me les redonner dans un langage naturel. Donc, on voit qu'on a une
14:11opportunité de complètement disrupter l'industrie du logiciel. Et moi, là, c'est un domaine sur
14:16lequel nous, on est très bons, les Français, et je pense qu'on devrait aller à fond là-dessus.
14:19Et ça ne risque pas, justement, de réveiller cette peur que l'IA va faire perdre des emplois ?
14:25Alors, effectivement, je parlais tout à l'heure des risques qui sont associés. L'intelligence
14:29artificielle va permettre de gagner en productivité, mais elle va affecter effectivement un certain
14:33nombre d'emplois. Alors, tout n'est pas négatif. On a un problème, comme vous le savez, en France,
14:38en Europe et dans beaucoup de pays développés. C'est ce choc démographique qui nous attend,
14:41puisqu'on va perdre chaque année plus de 2 millions de travailleurs en Europe actifs parce
14:48que la tranche 15-64 ans diminue l'argent au profit de la tranche suivante. Et donc,
14:55là, ça pose d'énormes problèmes. Il y a une vision positive qu'il faut avoir de l'IA qui
15:01permettrait de découpler croissance économique et croissance démographique, parce que la
15:06décroissance démographique fait perdre du PIB, alors que si on arrive à recréer de la valeur
15:12et par l'intelligence artificielle, on pourrait découpler la capacité en force de travail de la
15:20croissance économique. Donc, ça, c'est une vraie opportunité. À côté de ça, c'est vrai que ça
15:24pose des questions fondamentales, plus globalement, sur la façon dont le travail va être réparti et
15:31sur le sens du travail à terme. Et c'est, à mon avis, un sujet sociétal sur lequel il serait
15:37intéressant d'avoir une vraie réflexion. Mais aujourd'hui, il faut reconnaître que,
15:41poussé par les Américains, on est plutôt dans une fuite en avant, avec une dérégulation effrénée.
15:45Isabelle, l'état des lieux dans vos régions sud ?
15:49Oui, l'état des lieux. Alors, on est en plein WAICF à Cannes. C'est un grand événement mondial,
15:55alors qu'on s'est fait un petit peu voler par Paris. Mais on voit qu'ici, on a des ambitions.
16:00Vous, avec votre regard un petit peu extérieur, bien que vous connaissiez bien notre région,
16:05qu'est-ce que vous en pensez ? Est-ce qu'on est vraiment une région d'IA ?
16:11J'ai toujours pensé que, en tant que Parisien et Breton, que je suis à l'origine, j'ai toujours
16:15pensé que la région au Nissois, Sauquy-Antipolis, c'était vraiment potentiellement la Silicon
16:21Valley de l'Europe. Et j'ai toujours finalement regardé avec déception ce qui se passait en me
16:27disant qu'on n'arrivait pas à croiser ça. Il y a un tas de raisons, vous connaissez certainement
16:31mieux que moi, mais je vois qu'il y a un dynamisme économique qui existe, il y a des start-up,
16:36il y a le projet, les plans sur l'intelligence artificielle. Donc maintenant, ce qu'il faut
16:41espérer, c'est peut-être que sur tous ces milliards qui ont été annoncés, on ne saupoudre
16:48pas, mais on décide de vraiment mettre le paquet à certains endroits. Je pense que c'est ce qui
16:53manque souvent aux décisions à la fois européennes et politiques. On l'a vu par exemple à l'époque
16:57avec les pôles de compétitivité, 94 pôles de compétitivité, évidemment, on saupoudre de
17:01l'argent et ça n'a aucun effet. Donc, je pense que ce qu'il faut, c'est arriver à affirmer une
17:04identité, à savoir faire spécifique peut-être dans la santé. Je sais qu'il y a pas mal d'acteurs
17:09dans ce domaine ou d'autres. C'est de trouver là, en l'occurrence, une niche, d'avoir vraiment
17:14une différenciation et de faire en sorte qu'il y ait des fonds conséquents qui soient mobilisés
17:19sur la région et peut-être ailleurs dans d'autres régions sur d'autres sujets. C'est ça qu'il faut
17:23plutôt que d'essayer de donner un peu à tout le monde. Là, il y a l'impression un petit peu,
17:26enfin excuse-moi Karine, mais on parle beaucoup de Saclay, on a toujours une espèce de rengaine
17:32qui fait que les investissements sont dirigés ou sur Paris ou effectivement sur des pôles de
17:37niches. Et nous, Sophia Antipolis, on a l'impression qu'on est plus connu à l'international que reconnu
17:42au national. Oui, là je pense qu'il y a un vrai travail de lobbying à faire, de relations publiques
17:47sur Sophia Antipolis pour être peut-être plus identifié, la région nichoise dans son ensemble,
17:52plus identifié. Mais là, je pense qu'il faut faire valoir des spécificités et essayer de
17:57mobiliser les acteurs par rapport à ça. Après, dans l'enveloppe de 209 milliards d'euros qui a
18:01été annoncé par le Président Macron d'investissements étrangers pour l'IA en France,
18:05il y a quand même un projet du Suédois Ebroc qui vient construire un méga data center ici à Mougins
18:11ou encore Accenture qui prévoit d'investir. Et plus largement sur la région sud, il y a pas
18:17mal de projets et pas mal d'argent qui vont être mis, qui sont des promesses d'investissement.
18:22Voilà, et ça, il va falloir le suivre. Ebroc, c'est un très bon exemple. Après, il n'y a pas
18:27forcément le foncier disponible pour pouvoir faire les data centers, mais il y a, je pense,
18:32l'énergie entrepreneuriale, il y a les acteurs économiques. Cette émission est un bon exemple
18:36du fait qu'on est capable de valoriser aussi les acteurs locaux. Mais il y a certainement une
18:42liaison peut-être à améliorer, mais je ne suis pas un spécialiste, je ne suis pas penché en détail
18:47sur la question, mais améliorer dans la relation avec Paris. Mais c'est vrai qu'il y a un potentiel
18:50absolument énorme de faire de cette région, de faire de l'an sur certaines applications de l'IA.
18:56Agnès, une dernière question sur le côté énergie.
19:00Tout à fait.
19:00Je peux ?
19:00L'IA est très énergivore, on le sait. 35 data centers annoncés en création en France. Est-ce
19:08qu'on peut concilier course à l'IA et frugalité ?
19:10En fait, la réponse est probablement non parce que même si on a des modèles un peu plus frugaux,
19:20on va voir, quand on pense qu'aujourd'hui une requête, un petit dialogue va consommer un
19:26demi-litre d'eau, mais alors qu'il y en a à l'instant de raison des centaines de millions,
19:31voire des milliards dans le monde et on va aller vers une course accélérée. Donc, je pense que
19:34même si on avait une IA entre guillemets plus frugale, on occuperait très largement tous ces
19:39data centers. Maintenant, la question qui se pose, c'est que le président Macron a bien dit,
19:43on a de l'énergie fiable, décarbonée, c'est formidable. Mais aujourd'hui, même si on est
19:49un peu exportateur net, si on rajoute 35, si on rajoute plusieurs data centers à plusieurs
19:55gigawatts de consommation, on n'arrivera jamais à assurer, ou alors il faut développer des EPR,
20:01mais le temps de développement d'un EPR n'est pas tout à fait compatible avec les 5 à 7 ans
20:05d'horizon qu'on nous a donnés. Donc, je crains malheureusement, et notamment parce que les grands
20:11acteurs les plus dominants, il y a cette citation de Winston, qu'on a prévu à plein de gens et
20:17dont Winston Churchill, avec le grand pouvoir viennent les grandes responsabilités, qui étaient
20:22très reprises par les Américains dans la culture américaine, y compris dans Superman. En fait,
20:26on se rend compte qu'on est très loin de ça, puisque là maintenant, c'est une course effrénée à la
20:31domination sans se préoccuper des régulations et du réchauffement climatique. Malheureusement,
20:38je pense qu'on ne va pas améliorer les statistiques d'accroissement de la température moyenne de la
20:49planète avec ce qui se passe sur l'intelligence artificielle. C'est sur cette note un peu
20:53alarmiste que nous allons terminer cette interview. Merci à vous trois, merci Christophe Hollenette,
20:59vous restez avec nous et nous passons au journal de l'écho.
21:09Agnès Isabelle, c'est à vous de jouer. Christophe Hollenette, vous n'hésitez pas à intervenir si vous
21:14le souhaitez. Alors, mesdames, en février, c'est un peu normal, on jongle entre le froid et un peu
21:21le chaud. Côté contexte économique ? Oui, le bon indicateur du mois, c'est celui qui nous est
21:26fourni par l'aéroport de la Côte-les-Ais, l'aéroport de la Côte d'Azur. Nice-Renouf,
21:30avec ses records historiques de fréquentation, en 2024, l'aéroport a accueilli environ 15
21:35millions de passagers, 14,8 millions pour être précis. C'est mieux qu'en 2023, mais c'est surtout
21:40beaucoup mieux qu'en 2019, qui était l'année de référence jusque-là, 14,5 millions de passagers
21:46accueillis. Alors l'explication, c'est un tourisme florissant, mais ce sont aussi les 112 destinations
21:51proposées vers 45 pays et la hausse des longs courriers vers les USA, le Canada, les pays du
21:57golfe. Et en 2025, bonne nouvelle, on annonce encore davantage de ces longs courriers, notamment vers
22:03les USA. On va voyager. Agnès ? Notre bon indicateur, ce sont les 500 millions d'euros
22:08d'investissements sanctuarisés sur le budget de la Métropole Nice-Côte d'Azur en 2025. Une annonce
22:13faite par Christian Estrosi devant tous les acteurs économiques du territoire et qui a été saluée par
22:18les entreprises qui ont dit que c'était un excellent signal à donner aux autres collectivités. Et on
22:23continue dans les investissements avec un fonds de tourisme Côte d'Azur qui annonce poursuivre sur
22:28sa lancée, toujours avec un capital aux commandes. En 2021, il avait été doté de 45 millions d'euros
22:35et avait aidé à financer 31 projets axés tourisme durable. Alors on parle des hôtels, des restaurants,
22:41chambres d'hôtes ou camping, avec en ligne de mire les Jeux Olympiques 2030. L'ensemble des
22:48partenaires se dit prêt à remettre le couvert avec la création d'un nouveau fonds fin 2025.
22:55Toujours pour parler d'infrastructures, après Marétera, le nouveau quartier de 6 hectares qu'a
23:00bâti Monaco sur les eaux, Monaco va cette fois-ci pousser les murs du Grimaldi Forum pour les 25
23:05ans du centre de congrès et de culture. 8000 m² de plus, Karine, bientôt pour ce centre qui accueille
23:12300 000 visiteurs chaque année et qui génère 70 millions d'euros de retombées économiques.
23:17Alors malgré ces indicateurs plutôt ouverts, les chefs d'entreprise restent inquiets.
23:21On en a fini avec les bonnes nouvelles, nous entrons dans une très forte accélération des
23:26difficultés, même pour les plus solides. L'oracle n'est pas optimiste, il est signé Jean-Pierre
23:31Savarino, président de la Chambre de commerce et d'industrie NISCODE d'Azur. Ce qui l'inquiète
23:35particulièrement c'est que ce sont désormais des grosses PME, voire des ETI, entreprises de
23:40taille intermédiaire, qui sont en souffrance et ça part recoucher, et bien c'est très mauvais
23:45pour le territoire, les partenaires, les fournisseurs et les sous-traitants. Il y a justement qu'en
23:49pense les syndicats patronaux à NIS ? Pas mieux, on peut citer Pierre Eppolito, le président du
23:55BNF et de l'union patronale pour les Alpes-Maritimes. Il a dit, je cite, nous avons besoin de stabilité
24:00et de visibilité sinon nous fonçons droit vers la décroissance. Décroissance, le mot est lâché,
24:05semble décrire une conjoncture qui s'annonce mois de sept pour 2025 avec à peine 0,8 point de
24:11croissance annoncé. Et on passe au sujet du mois qui, ô surprise, est l'intelligence artificielle.
24:16Oui, s'il y a un secteur qui garde la patate comme à NIS, c'est celui de l'intelligence
24:20artificielle. Hormis le petit camouflet dont on parlait tout à l'heure du WAICF qui s'est fait
24:25un petit peu voler la vedette par son concurrent parisien. Parmi les grandes annonces, on peut
24:31citer quand même une alliance entre 60 grands groupes, dont Thalès, et pour nous c'est important
24:36ici, pour faire de l'Union Européenne un leader en intelligence artificielle. Pour ceux qui ont
24:41raté tout à l'heure l'interview, on va reparler des 109 milliards d'euros annoncés par Macron sur
24:49l'intelligence artificielle. Une petite partie va être captée ici à Mougins par la suédoise Ibroc,
24:54avec la création d'un méga data center 96 mégawatts, capacité 50.000 GPU, autrement dit,
25:02un gros centre de stockage de données ultra sécurisé et ce sera donc à Mougins. D'ici
25:082000 opérationnels, d'ici la fin de l'année. Il y a une filière qui dénote un peu par son
25:13dynamisme, c'est celle de la culture. Oui, on ne s'y attendait pas forcément,
25:16mais parmi les lauréats France 2030, il y a un ovni, c'est Directoprod, celle qui a monté et
25:22promu Piaf le spectacle. Je ne sais pas si vous avez vu Piaf le spectacle. C'est le plus gros
25:28succès francophone de tous les temps sur scène, un million de spectateurs déjà captés. Mais sous
25:35les planches, il s'agit bien d'une entreprise, 39 salariés, 200 intermittents du spectacle
25:40affilié, 500 événements promus et produits l'année dernière pour un chiffre d'affaires de 3,2 millions,
25:46dont 44% à l'export. C'est quand même une très belle performance. Bonne nouvelle pour la team de
25:52Jeanne Marsalat qui vise les 4,5 millions pour 2025. La tournée Piaf le spectacle va s'arrêter
25:59pendant trois mois en fin d'année à Bredoué. Ça, c'est quand même un petit événement pour
26:04une production niçoise. C'est une bonne façon de mettre en lumière cette filière qui compte
26:09aussi sur notre échiquier économique. On passe à une rubrique qui devient récurrente et c'est une
26:14bonne nouvelle puisqu'il s'agit des croissances externes. En croissance externe, Karine, je peux
26:19parler de Capassurance qui a racheté deux boîtes lyonnaises, Nils Expat et Bébé Courtage. La
26:25spécialiste niçoise du courtage en assurance internationale et ciblée expatriée plus
26:30spécifiquement, va se doter de deux nouveaux leviers pour négocier des conditions encore
26:35plus favorables avec ses partenaires assureurs. Idem, on demande pour Aliminor. C'est une comptoise
26:44qui est positionnée sur le segment de la conception et la fabrication de luminaires
26:48d'intérieur. Elle avait déjà racheté un atelier dans la région bordelaise mi-2024. Elle continue
26:54son renforcement cette fois-ci avec une acquisition dans la région lyonnaise qui va lui permettre de
26:59maîtriser la technique de conception et de fabrication des abat-jour et ainsi de proposer
27:05un catalogue de plus en plus made in France. Ce n'est pas une croissance externe, une belle
27:10promesse de développement qui attend Toumaï qui a fait de l'intelligence artificielle un traducteur
27:15tant sur les langues que sur les aspects culturels en général pour une meilleure compréhension et de
27:19meilleure synergie entre les entreprises. La canoise a levé un million d'euros pour élargir
27:23son grand dictionnaire de data. Merci à vous mesdames pour ce résumé très complet de l'actualité
27:28éco et on passe à la séquence en coulisses.
27:38Cette séquence en coulisses nous emmène à Saint-César, une fois n'est pas coutume,
27:41chez le parfumeur Marcus Perouet qui fête cette année ses 200 ans d'existence. L'entreprise
27:48développe ses propres parfums, qu'ils soient corporels ou d'ambiance et aussi ses propres
27:51cosmétiques. Mais l'entreprise se démarque des autres par son mode de distribution qui
27:57est la vente à distance, un reportage que Agnès vous avez réalisé avec Franck Fernandes à la vidéo.
28:03On regarde la vidéo. On fabrique l'intégralité de nos produits ici chez nous en interne.
28:09Notre particularité c'est de proposer un parfumeur en vente à domicile.
28:15Ils vont vraiment avoir un conseil adapté et consacré du temps à la cliente.
28:20La société Marcus Perouet a été créée en 1825 à Cannes. Premier parfumeur cannois,
28:32M. Perouet a eu la bonne idée d'importer des matières premières du monde entier et de les
28:36incorporer à ses mélanges. C'est à partir de ce moment-là que la société a pris son
28:42envol et a été portée par des artistes mais aussi des célébrités.
28:51En 2010, je décide de racheter cette pépite, une boutique à Cannes. L'idée c'était de proposer un parfumeur en vente à domicile.
29:01Ça ne s'est jamais fait et c'était un pari osé.
29:08Nos trois forces sont tout d'abord ces 200 ans d'histoire. La deuxième force c'est qu'on fabrique l'intégralité de nos produits ici chez nous en interne.
29:18C'est-à-dire que ça part de la composition parfumée, le parfumeur qui va imaginer des formules.
29:26Mon métier c'est parfumeur. Je crée toutes les odeurs de la maison Marcus Perouet. Par exemple, pour une bougie qui doit sentir la fraise,
29:33je vais créer le parfum fraise qui va aller dans la bougie à la fraise de Marcus Perouet.
29:37Puis la fabrication de cette formule, le mélange dans les différents supports, alcool pour le parfum,
29:44cire pour la bougie, émulsion pour de la crème parfumée.
29:48Et la troisième force évidemment c'est notre modèle de distribution.
29:52On s'adresse uniquement à la vente à domicile, donc à des vendeurs à domicile indépendants qui vont diffuser nos produits à travers la France, à travers l'Europe.
30:04Nous sommes leaders dans la vente à domicile en tant que parfumeurs.
30:08Nos 3 800 vendeuses vont chez les hôtesses.
30:11Qu'est-ce qu'une hôtesse ? C'est une personne qui va ouvrir les portes de son domicile et plus particulièrement les portes de son salon.
30:18Et ce salon va se transformer soit en magasin de parfum, soit en bien-être.
30:23Nous avons ouvert le marché en France, en Belgique, en Outre-mer, le marché de l'Allemagne et du Portugal l'année dernière.
30:30Et nos ambitions sur 2025, c'est l'ouverture de la Suisse.
30:34Marcus Perouet, ça représente aujourd'hui 16 millions de chiffres d'affaires.
30:37Nos ambitions pour 2025, c'est d'arriver à 19 millions de chiffres d'affaires,
30:42d'avoir le même rythme de nouvelles ambassadrices et nouveaux ambassadeurs,
30:47recruter 1000 personnes en plus et aller toujours à la conquête de nouveaux marchés.
30:52Le Paris a été osé à une transformation de mode de distribution, de la boutique à la vente à domicile.
30:59Ce qu'on souhaite pour l'avenir, c'est continuer à innover,
31:02faire des produits extrêmement spécifiques, qu'on maîtrise en interne.
31:07Et c'est ce qui va faire, je pense, notre force.
31:11Marcus Perouet, un bel exemple de vente à domicile que vous pourrez retrouver,
31:15un reportage que vous pourrez retrouver lundi dans le prochain numéro de l'Eco.
31:19On passe à la dernière partie de Territoire Eco, le pitch du mois.
31:22Mais avant, je veux remercier notre invité Christophe Holnet pour son expertise sur l'IA.
31:27Merci beaucoup Christophe.
31:28Merci de m'avoir accueilli.
31:30On passe donc au pitch du mois.
31:38Et on va reparler intelligence artificielle avec Charles Cohen,
31:42le cofondateur de la start-up niçoise Bodyguard,
31:44qui s'est fixé pour objectif de modérer en temps réel les contenus toxiques
31:48et indésirables sur les réseaux sociaux.
31:50Une solution qui s'adresse aux particuliers comme aux entreprises.
31:53Charles, bonjour, bienvenue.
31:55Et vous avez 90 secondes pour nous expliquer les fonctionnalités de Bodyguard.
32:00Super, merci beaucoup.
32:01Alors, on va parler de contenus haineux, de haine en ligne et de cyberharcèlement.
32:04C'est un sujet qui explose depuis maintenant de nombreuses années.
32:08Rien que sur l'année dernière, c'est 16% d'augmentation des contenus haineux d'année en année.
32:12C'est un drame qui a en fait un impact très problématique économique,
32:16à la fois pour les entreprises personnelles, mentales, pour les individus,
32:19et également de vraies problématiques démocratiques et sociétales.
32:23On a une liberté d'expression qui est vraiment en danger à ce niveau-là.
32:25Donc c'est pour ça que chez Bodyguard, on développe des technologies
32:28qui vont récupérer, analyser et retirer les contenus haineux sur les réseaux sociaux.
32:33Ces technologies-là, on les met dans les espaces commentaires des réseaux sociaux de très grandes entreprises.
32:38On les met également directement dans des marketplaces, des jeux vidéo, des sites de rencontres,
32:43afin de protéger le plus de monde possible, entreprises et particuliers,
32:48des contenus haineux sur les réseaux sociaux.
32:50On fait ça avec le texte, on fait ça avec l'image, en plus de 45 langues.
32:55Bodyguard, c'est à peu près 2 à 3 milliards de contenus analysés par mois.
32:59C'est à peu près 2,5 milliards de personnes protégées également en temps réel
33:04des contenus haineux sur les réseaux sociaux.
33:06C'est une équipe de 40 personnes répartie entre Paris et Nice,
33:09deux levées de fonds autour des 16 millions d'euros.
33:13On travaille avec à peu près 80 grands comptes, 80 grandes entreprises.
33:17On est ravi de les accompagner sur ces sujets-là.
33:20Ce qui va arriver, ça va être la modération de la vidéo, de l'audio,
33:23ça va être de plus en plus de technologies de Generative AI dont on parlait,
33:27pour accompagner les entreprises sur leur sujet de compréhension,
33:30pour donner une voix à la communauté et comprendre quels sont leurs besoins.
33:33Parfait, merci Charles.
33:34Merci à vous.
33:35Très belle initiative que vous avez mis en place avec Bodyguard.
33:39C'est la fin de ce 21e numéro de Territoire Éco,
33:42une émission que vous pourrez voir et revoir sur les pages Facebook de Nice Matin,
33:48sur la chaîne YouTube, mais évidemment sur son site nicematin.com
33:51et sur le site de Tribune Côte d'Azur, tribuka.net.
33:55Merci à vous tous de nous avoir suivis.
33:57Merci à Sophie Doncé et à Philippe Bertigny à la réalisation de cette émission,
34:01à Chloé Vorgar à la conception de l'émission.
34:04Merci à vous, mesdames Agnès et Isabelle, pour votre expertise économique
34:08et nous vous donnons rendez-vous le mois prochain pour de nouvelles actualités économiques.
34:12Merci, au revoir.

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