Jusqu'ici, Bruno Retailleau maintenait le suspens, tandis que son rival Laurent Wauquiez l'enjoignait à rester dans le rang. Fort de sa montée en puissance depuis son arrivée place Beauvau, le ministre de l'Intérieur choisit ce mercredi de se déclarer candidat.
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00:00Guillaume Darré, on passe à votre choix ce soir, le choix du 20h BFM sur l'une des infos politiques de la journée.
00:06Bruno Rotaillot, le ministre de l'Intérieur, annonce qu'il sera donc candidat à la présidence du parti Les Républicains.
00:13C'est fait, ça a été un grand coup politique effectivement dans la matinée puisque Bruno Rotaillot a annoncé dans une lettre,
00:20un message qu'il a adressé aux militants qu'il se lançait.
00:23Aujourd'hui dit-il, je veux faire pour mon parti ce que je fais à la tête de mon ministère,
00:27c'est-à-dire parler vrai et agir vite.
00:30Vous y voyez déjà peut-être le slogan de ce qui pourrait être un candidat à la présidentielle, Maxime,
00:34et vous ne vous trompez pas parce qu'en réalité, que veut faire Bruno Rotaillot ?
00:38Il veut profiter évidemment de sa popularité aujourd'hui à la tête de son ministère
00:42pour s'imposer comme le leader incontesté de la droite dans la perspective bien sûr de la prochaine élection présidentielle
00:49et ça ne trompe personne.
00:51Bruno Rotaillot n'est pas venu pour repeindre les murs des Républicains,
00:54me disait un ancien président du parti à la mi-journée.
00:57Quand on est candidat à la tête d'un parti, bien sûr, c'est une candidature à la présidentielle
01:02qui ne dit pas son nom, me disait cet ancien président des Républicains.
01:06Pourquoi une candidature à la tête des Républicains ?
01:09Parce que depuis qu'Éric Ciotti, vous savez, s'est allié avec Marine Le Pen,
01:12il n'y a plus de président à la tête des Républicains
01:14et donc il y a une nouvelle élection qui doit avoir lieu avant l'été.
01:18Bruno Rotaillot qui s'est confié, écoutez, à Sophie Dupont et William Gay,
01:22c'était il y a quelques minutes, c'est l'une de ses toutes premières déclarations.
01:26Écoutez, le ministre de l'Intérieur est donc désormais candidat à la tête des Républicains.
01:31Bonjour monsieur le ministre, est-ce qu'un ministre de l'Intérieur
01:35peut être candidat à la présidence des Républicains ?
01:38Mais bien sûr, on a même un Premier ministre qui est président d'un grand parti.
01:43Mais après, vous copez Fillon, on aura le droit à Rotaillot-Wauquiez ?
01:46Non.
01:47Non ? Vous dites non ?
01:48Ah non.
01:49Pourquoi ? Qu'est-ce qui changerait ?
01:51Vous verrez.
01:54Est-ce que Laurent Wauquiez vous a félicité pour la créature ?
01:57Vous souriez.
01:59J'ai souri.
02:00Vous avez échangé avec lui aujourd'hui ?
02:01Vous avez le sens de l'humour.
02:03Effectivement, elle a le sens de l'humour Sophie, parce qu'il y en a un, effectivement,
02:06qui ce soir n'est pas franchement satisfait de ce qui est en train de se passer, c'est Laurent Wauquiez.
02:11Ah oui, ça ne le plaît pas du tout Maxime.
02:13Et pourquoi ? Parce qu'il pensait qu'il serait le seul candidat à la tête du parti.
02:18Regardez, il rejette désormais le ferment d'une potentielle division sur son probable concurrent,
02:23puisque Laurent Wauquiez n'est pas officiellement candidat, même s'il va l'être d'ici quelques heures ou quelques jours.
02:27Bruno Rotaillot a pris la lourde responsabilité d'ouvrir une guerre des chefs à droite
02:32en annonçant sa candidature à la tête des Républicains confis.
02:37Son entourage, en fait, l'entourage de Laurent Wauquiez, explique que Bruno Rotaillot aurait rompu, je cite,
02:43un pacte que les deux hommes, au cours d'un dîner il y a quelques semaines, se seraient mis d'accord,
02:47expliquant que l'un s'occuperait du gouvernement et d'y représenter la droite, en l'occurrence Bruno Rotaillot,
02:52et que l'autre, Laurent Wauquiez, lui, s'occuperait de la rénovation et de la reconstruction du parti.
02:58Réponse immédiate de l'entourage du ministre de l'Intérieur que j'ai eu en fin d'après-midi.
03:03Ah, qu'est-ce qu'il dit ?
03:04Les couteaux sont déjà sortis, Maxime, regardez ce qu'ils me disent.
03:08Ça tire, on pourrait dire, quasiment déjà à balles réelles.
03:11Je cite, si Laurent Wauquiez, pour lui, l'élection est une source de division, il faut faire autre chose,
03:17aller planter des navets dans ces cas-là, on va faire de la politique en Chine, mais pas en France.
03:22Vous allez voir que ça promet, effectivement, ça promet une belle campagne, comme on les aime à droite,
03:27et ça rappelle des souvenirs, rappelez-vous, par exemple, des tensions, avant l'élection juste de 1995,
03:34par exemple, entre Édouard Balladur et Jacques Chirac, ça, ça rappelle des souvenirs aux sympathisants de droite.
03:40Les tensions, ensuite, par exemple, entre Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy,
03:44voilà, ça, c'était Édouard Balladur et Jacques Chirac.
03:46Et puis, plus récemment, finalement, évidemment, cette guerre Cope et Fillon,
03:50qui était restée dans tous les esprits, où les deux candidats, à quelques minutes,
03:54quelques heures d'intervalle, s'étaient déclarés tous les deux vainqueurs de cette élection,
03:59et où la célèbre COCOE, la commission qui avait dû recompter, évidemment, les bulletins,
04:04s'était désormais rendue célèbre.
04:06C'est ça que redoutent les autres responsables à droite,
04:09qui espèrent une campagne rapide, 50 jours, me disait un proche de Valérie Pécresse,
04:13pour qu'il y ait le moins de divisions possible.
04:15Mais, quand même, je reviens à Bruno Retailleau.
04:17Force et faiblesse du candidat Retailleau, pour les Républicains, peut-être pour un peu plus, d'ailleurs.
04:22Alors, l'une de ses forces, sans aucun doute, c'est aujourd'hui une popularité dans l'opinion.
04:26Une popularité dans l'opinion qui lui donne une force.
04:28Pourquoi ? Parce que, comme on dit, c'est quand on est aux manettes dans l'action
04:31qu'on peut se forger, justement, une personnalité politique.
04:35C'était d'ailleurs pour ça que Nicolas Sarkozy poussait les responsables de droite
04:39à participer à ce gouvernement, en disant, c'est quand vous êtes aux manettes
04:42que vous pouvez montrer qui vous êtes et poser des marqueurs politiques.
04:45Et on le voit, c'est bien ce que fait Bruno Retailleau,
04:47par exemple, dans le bras de fer avec l'Algérie, depuis quelques semaines.
04:50C'est plus difficile pour Laurent Wauquiez quand vous êtes simple député,
04:53à la tête, certes, d'un groupe de députés, mais que vous n'êtes pas dans un ministère.
04:58L'une des faiblesses, ça va être de montrer qu'il est capable de cumuler
05:01le poste de ministre de l'Intérieur et, en même temps, la candidature à la tête du parti
05:05et, éventuellement, la présidence du parti.
05:07Ça, on peut lui reprocher.
05:08Ensuite, en tout cas, c'est déjà ce que lui reproche, vous avez vu,
05:11par ses gentillesses, l'entourage de Laurent Wauquiez.
05:14Laurent Wauquiez et son entourage qui montrent que lui, il aura le temps de faire campagne.
05:18Les proches de celui qui était le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes
05:21me disent, par exemple, que ce que va faire Laurent Wauquiez, c'est, je cite,
05:24« une campagne cantonale à l'échelle du pays ».
05:27Ça veut dire quoi ? Qu'il va essayer d'aller fédération par fédération,
05:30quasiment ou symboliquement serrer la main à tous les militants, à tous les adhérents.
05:35Vous allez me dire, ça fait du monde, mais pas tant que ça.
05:37C'est là où Bruno Rotailleau doit se méfier de Laurent Wauquiez
05:40parce que ça va être une petite élection.
05:42Il n'y a plus que quelques dizaines de milliers d'adhérents.
05:44On le saura bientôt combien il y a d'adhérents exactement.
05:47Mais vous voyez que ça promet une belle guerre des chefs.
05:50C'est ce que redoutent aujourd'hui les adhérents et les sympathisants de droite.
05:54Aujourd'hui, Bruno Rotailleau semble favori.
05:56Il a le vent dans le dos, comme on dit.
05:58Mais une élection à quelques milliers d'adhérents, il faut être toujours méfiant.
06:01Et ça, il le sait.
06:02Vous voulez que j'ajoute un personnage dans cette histoire ?
06:04Allez-y.
06:05Gérald Darmanin, à l'instant parisien, qui explique d'une manière ou d'une autre
06:08« je participerai à l'élection présidentielle ».
06:10Voilà.
06:11D'une manière ou d'une autre.
06:12Il ne sera pas candidat chez les Républicains, lui,
06:14mais il pourrait s'ajouter aussi à la course à ce que dit le ministre de la Justice cette fois-ci.