Catherine Vautrin, ministre de la Santé, était l'invitée du Grand Entretien ce mardi, à l'occasion des 20 ans de la loi Handicap. Elle s'est aussi exprimée sur la fin de vie, pointant un désaccord entre le Premier ministre qui "souhaite deux textes" et l'Élysée qui "est sur un seul texte". Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mardi-11-fevrier-2025-9994782
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00:00Et avec Léa Salamé, nous recevons ce matin la Ministre du Travail, de la Santé, des
00:05Solidarités et des Familles, questions et réactions à mi-auditeur au 01 45 24 7000
00:12et sur l'application de Radio France.
00:15Catherine Votrin, bonjour ! Bonjour Nicolas Demorand ! Bonjour Léa Salamé ! Et bienvenue
00:19sur Inter.
00:20Vous êtes donc à la tête d'un véritable paquebot ministériel, emploi, travail, santé,
00:27handicap, et on va justement commencer par ça.
00:31On avait pu croire après le succès des Jeux Paralympiques qu'il y aurait un avant et
00:35un après dans l'inclusion des personnes en situation de handicap, mais à en croire
00:41les associations et leurs représentants, ce n'est pas du tout le cas.
00:45En cette semaine, nous l'on commémore le 20e anniversaire de la loi handicap, une manifestation
00:50avait lieu hier, Place de la République, pour dénoncer l'application insatisfaisante
00:56de cette loi.
00:57Mickaël Jérémias, le champion de tennis-fauteuil, a alerté, je le cite « Aujourd'hui, 80.000
01:05enfants ne peuvent pas être scolarisés, l'accès au logement est un parcours du combattant,
01:11rien ne nous laisse penser que cela va changer, les gouvernements de droite comme de gauche
01:16ont délaissé le sujet ». Vous entendez sa colère ?
01:21Bien sûr que j'entends sa colère, parce que, vous venez de le dire, nous sommes aux
01:2520 ans de la loi voulue par le président Chirac, on se souvient de la philosophie
01:29de cette loi, c'était de l'inclusion, aussi bien dans la vie personnelle que dans
01:32la vie professionnelle.
01:33Alors, le bilan n'est pas excellent, mais il faut quand même reconnaître qu'il y
01:38a des choses qui ont été faites.
01:39Aujourd'hui, nous avons 520.000 enfants qui sont scolarisés, c'est, on a augmenté
01:45par 4 le nombre d'enfants scolarisés.
01:47Il reste 80.000 enfants qui ne sont pas scolarisés, madame la ministre, 80.000 enfants, c'est
01:53beaucoup.
01:54Mais on a multiplié par 4, il faut quand même le regarder.
01:57Et si je prends l'enseignement supérieur, qui est un énorme sujet, on a multiplié
02:02par 9, on partait de très bas.
02:03Je ne vais pas vous dire le contraire, on a, au moment où je vous parle, 64.500 étudiants
02:08qui sont des étudiants porteurs d'un handicap.
02:10Vous l'avez vu, la semaine dernière, on a travaillé sur un autre sujet, le président
02:14de la République s'était engagé, on en parlait beaucoup, c'est fait, c'est la prise
02:18en charge du fauteuil roulant.
02:20Ça peut paraître un détail, c'est majeur, parce que c'est un outil d'autonomie absolument
02:25indispensable.
02:26Et je veux rendre hommage aux différentes ministres qui ont travaillé, Fadila Katabi,
02:29Charlotte Parmentier-Lecocq, qui se sont engagées, et je dois dire, et vous faisiez allusion
02:34au champion de tennis fauteuil, à la suite des JO, ça a été un élément important
02:38puisqu'on a pris en charge le fauteuil roulant des sportifs, ce qui n'était pas forcément
02:43un cri à ce jour.
02:44Donc ça ce sera, le fauteuil roulant, ce sera en décembre prochain ?
02:47Voilà.
02:48Parce que ça fait deux ans qu'Emmanuel Macron le promet.
02:50Non, mais non seulement c'est fait, mais les budgets sont là, puisque vous le savez
02:53très bien, il y a les annonces et les budgets, et le sujet, je suis quelqu'un de très concret,
02:57c'est que les budgets sont là, les fauteuils vont être pris en compte, avec un élément
03:01très important, c'est qu'il n'y a pas que le fauteuil, il y a ce qui va autour, notamment
03:04les coussins et tous les équipements, c'est un sujet extrêmement important qui nécessitait
03:09qu'on prenne du temps, et c'est pour cela que j'insiste sur le sujet.
03:12Catherine Votrain, la loi de 2005 visait notamment à rendre les lieux publics et les transports
03:18accessibles dans un délai de 10 ans, on est 20 ans après, aujourd'hui, cette accessibilité
03:24des lieux publics et des transports aux personnes handicapées est-elle satisfaisante à vos
03:29yeux ? Le métro parisien, par exemple, est toujours complètement inaccessible, ou presque,
03:35par rapport à d'autres villes européennes, on est aussi très en retard.
03:40Alors, je peux dire sur le sujet qu'autant il y a un effort des gares, et on a aujourd'hui
03:45des gares qui sont beaucoup plus accessibles, on a en province des travaux qui ont été
03:50faits sur les transports publics avec notamment, il y a deux enjeux dont il faut qu'on parle,
03:55le premier c'est celui des transports adaptés, le deuxième c'est comment on permet que les
04:00transports soient accessibles à chacun, c'est notamment un sujet très concret de quai,
04:05dans ma ville de Reims, où nous avons travaillé sur tous les quais des bus, le but de la
04:09manœuvre c'est qu'un maximum de gens puissent prendre le tram comme tout le monde, le bus
04:14comme tout le monde, parce que ma lecture de l'inclusion c'est celle-ci, c'est-à-dire
04:18la vie la plus inclusive possible.
04:20Je prends le point, et je donne acte sur le fait que sur le métro, il y a encore effectivement
04:26énormément de travail à mener, puisque la plupart des stations, on ne peut y aller
04:31que par des escaliers, vous avez raison, c'est un sujet sur lequel il faut continuer à travailler.
04:36Et sur lequel ça coûte très cher, on le sait, Valérie Pécresse a essayé d'impulser
04:42les choses, elle dit que l'État et que la ville de Paris ne suivent pas.
04:45Il y a un sujet de l'ensemble des partenaires, et Valérie Pécresse a raison, alors après
04:49la question c'est qu'est-ce qu'on est capable de mettre en parallèle pour qu'il puisse
04:53y avoir effectivement des transports, parce que c'est pas parce que le métro n'est pas
04:56accessible qu'il ne doit pas y avoir d'autres transports, on ne peut pas dire attendez que
04:59le métro soit accessible, je pense que c'est aussi ça dont il faut que nous parlions.
05:02Oui, et puis même Mickaël Jérémias raconte très bien que l'État ne peut pas tout, c'est
05:06aussi un changement de regard des Français, de chaque Français, et il l'explique très
05:10bien quand il dit « j'en ai marre qu'on me regarde avec un air en me disant bon courage
05:15quand je sors du taxi », c'est aussi à nous d'apprendre à changer notre regard sur le
05:20handicap.
05:21Mais vous avez tellement raison, c'est le sujet de l'inclusion dans l'entreprise,
05:25aujourd'hui la fonction publique, vous savez que le taux normalement est de 6%, aujourd'hui
05:29la fonction publique est à 5,6%, les entreprises ne sont pas toutes à 6%, et pour autant c'est
05:36un enjeu de société que d'être en capacité d'avoir des postes adaptés qui permettent,
05:41et la vraie autonomie, la vraie inclusion, c'est celle par le travail, et donc la capacité
05:46à pouvoir accéder à un emploi quelle que soit sa situation.
05:50Et on rappelle qu'il y a 12 millions de personnes qui sont en situation de handicap en France,
05:5312 millions c'est colossal.
05:55Et un taux de chômage des personnes handicapées qui est encore à 12%, il a baissé de 6%,
06:01mais je rappelle qu'il est à plus de 4 points au-dessus du taux de chômage français.
06:06On va parler du taux de chômage français parce qu'il y a des chiffres qui viennent
06:08de tomber à l'instant, mais juste une question encore, parce que vous avez tellement de choses
06:11dans votre portefeuille, c'est vrai qu'on va passer un peu du coq à l'âne ce matin,
06:14mais c'est ainsi, c'est à cause de vous, de votre très gros portefeuille.
06:17Je fais ce que le Premier ministre et le Président de la République me demandent de faire.
06:19La réforme du congé parental qui avait été annoncée par Oroberge, qui était attendue
06:31le congé parental, cette réforme attendue par les associations, préconisée par la
06:35Cour des comptes, annoncée par Oroberge, on en est où ?
06:38Alors, on va regarder le sujet d'une façon un peu plus large si vous me le permettez,
06:43parce que pour moi, l'énorme sujet français, c'est celui du virage démographique.
06:48Et c'est le sujet et le fil rouge de mon portefeuille.
06:51Pourquoi ? Parce qu'au moment où nous nous parlons, tous les jours, vous avez 2000 personnes
06:57qui fêtent leurs 60 ans.
06:58Dans la même journée, vous avez 1800 naissances.
07:02Donc vous voyez bien le décalage entre le nombre de nouveaux-nés et le nombre de personnes
07:07seniors.
07:08Et notre pays, on le voit, est quasi à un croisement de courbe entre les décès et
07:13les naissances.
07:14Nous avons donc un énorme sujet démographique.
07:17Ce sujet démographique, il faut évidemment le travailler à tous les stades.
07:21Et le premier, c'est celui du nombre de naissances qui baisse tous les ans.
07:25Il baisse pour plusieurs raisons.
07:26Il y a d'un côté le sujet de l'infertilité.
07:29J'étais à l'hôpital Tenon, pas plus tard que vendredi, sur ce sujet.
07:32C'est un enjeu majeur.
07:33On a un taux d'infertilité beaucoup plus important.
07:36Nous avons également tous ces sujets qui sont ceux des modes de garde d'une part,
07:41et d'autre part de la capacité à choisir si, dans un couple, l'un des deux a envie
07:46de garder son enfant.
07:47Du coup, le congé parental…
07:48J'atterris.
07:49Vous essayez de nous noyer pour ne pas répondre.
07:51C'est bien fait.
07:52Je ne vous noie absolument pas, je vous donne l'élément de contexte parce qu'il me
07:55paraît extrêmement important de mobiliser les Français sur le sujet du virage démographique.
07:59Et donc, nous allons reprendre le sujet du congé de naissance, comme nous allons travailler
08:05sur les modes de garde, et d'ailleurs, demain au Conseil des ministres, nous annoncerons
08:08la création du Haut-Commissaire à l'enfance, au Conseil de jeudi, et je pense que le Haut-Commissaire
08:15sera nommé d'ici la fin de l'année.
08:16Donc vous ne l'appelez plus « congé parental » ? C'est-à-dire, ce qu'a fait l'Espagne,
08:19par exemple, vous ne le ferez pas ?
08:20Je ne l'appelle pas du tout parce qu'à ce stade, le nom n'existe pas.
08:25Donc reprenons le congé de naissance, si vous voulez, mais c'est le principe…
08:28Parce que c'est Aurore Berger qui l'avait annoncé, c'est ça ?
08:30Avec toute l'amitié que j'ai pour Aurore Berger, le sujet, c'est qu'on arrive effectivement
08:33à mettre en place cette capacité pour les parents qui le souhaitent, de garder, de rester
08:39avec l'enfant à la maison, et je précise bien « parents » parce que ça peut être
08:42père comme mère.
08:43Alors, venons-en à ce que vous avez réussi à faire, en l'occurrence à adopter la partie
08:48recette du budget de la Sécurité sociale, après le rejet sans surprise d'une nouvelle
08:53motion de censure des insoumis, motion que les socialistes n'ont pas votée.
08:59En revanche, pour les économies, il faudra attendre.
09:02Michel Barnier espérait ramener le déficit de la Sécu à 16 milliards cette année,
09:08avec François Bayrou, il s'élèvera à 23, ce qui est colossal.
09:12C'était impossible de faire plus d'économies, sinon ça ne passait pas ? Vous avez cédé
09:17sur tout, Catherine Votrain ?
09:19Alors d'abord, on ne cède sur rien, on échange les uns avec les autres.
09:23On échange avec 6 milliards de plus.
09:25Attendez, on va se poser tranquillement.
09:26D'abord, on va remercier celles et ceux qui ont accepté de venir nous voir, parce que
09:30ce qui était important, j'ai reçu une quinzaine de groupes, assemblées, sénats, et moi je
09:34veux saluer le travail qui a été mené avec l'ensemble des partenaires.
09:38Premier point.
09:39Donc les socialistes.
09:40Les socialistes, pour les citer tout à fait concrètement.
09:43Mais j'ai reçu tous les groupes qui ont accepté de venir, donc en résumé, les seuls qui
09:46ne sont pas venus, c'était les filles pour faire court et clair.
09:48Une fois qu'on s'est dit ça, je me permets de vous rappeler qu'aujourd'hui, nous sommes
09:51le 11 février et que nous venons simplement d'adopter la partie recette du projet de
09:56loi de finances.
09:57Il ne vous a pas échappé que la censure de Michel Barnier, c'était début décembre,
10:00et qu'entre-temps, les hôpitaux ont continué à tourner, les maisons accueillant des personnes
10:05âgées, des personnes handicapées ont continué à tourner, et qu'en d'autres termes, la
10:09vie a continué sans aucune économie, et qu'en d'autres termes, si nous n'avions pas voté
10:15le projet de loi de finances qui n'est pas totalement voté, il reste la partie dépenses,
10:19nous serions à 30 milliards de déficit, parce que les économies prévues ne sont
10:23pas entrées en vigueur, puisque le projet de loi de finances n'est pas voté.
10:27Donc déjà, il y a ce premier élément, je tiens à insister là-dessus.
10:31Deuxième élément maintenant, nous avons effectivement mis un milliard de plus sur
10:35les hôpitaux, et vous auriez été les premiers à me dire, mais Catherine Vautrin, le budget
10:39des hôpitaux est en déficit, votre budget n'est pas sincère, et donc l'idée ça a
10:43été aussi de permettre à nos hôpitaux de tourner, ce qui est un enjeu absolument
10:47majeur.
10:48Même chose pour les établissements accueillants des personnes âgées, qui aujourd'hui ont
10:52des situations financières compliquées, et pour lesquelles il fallait apporter des
10:56réponses.
10:57Mais les économies, ça attendra plus tard.
10:58C'est ce que vous nous dites clairement.
10:59Ce que je veux dire, c'est que la non-indexation des retraites prévues par Barnier a disparu,
11:04les hausses du ticket modérateur ont disparu, les jours de carence supplémentaires pour
11:07les fonctionnaires, c'est-à-dire tout ce qui était annoncé par le gouvernement précédent
11:10pour tenter de faire baisser ce déficit qui est quand même à 23 milliards, ce qui
11:13est colossal.
11:14Vous avez préféré le laisser pour plus tard ?
11:16Non, pas le laisser pour plus tard.
11:18Le sujet était que nous étions à un moment où nous avions besoin de faire fonctionner
11:22notre pays, les hôpitaux, les maisons de retraite.
11:25D'un autre côté, nous avons à travailler avec l'ensemble des Français.
11:29Travailler avec l'ensemble des Français, c'est effectivement s'engager notamment
11:33sur, je prends un exemple très simple, sur la prévention.
11:3580% des gens qui aujourd'hui ont été cet hiver dans les services de réanimation avec
11:42des complications pour la grippe, étaient des gens bénéficiaires d'une vaccination
11:46gratuite de la grippe et n'étaient pas allés se faire vacciner.
11:48Donc on a une responsabilisation de l'ensemble de nos citoyens, les économies, ça passe
11:53aussi par la responsabilité de chacun.
11:55Allez, les négociations, elles se poursuivent avec les partenaires sociaux pour modifier
12:00la réforme des retraites d'Elisabeth Borne.
12:02La CFDT dit que la première priorité est d'obtenir un bouger sur l'âge légal.
12:08Le MEDEF n'en veut pas.
12:10Pourra-t-il, selon vous Catherine Vautrin, y avoir un accord ? Ou vous jouez la pendule
12:17en sachant qu'il n'y en aura pas ?
12:18Alors déjà, on va se dire qu'on va attendre d'avoir le 19 février le retour de la Cour
12:24des comptes avec l'ensemble de la situation des retraites puisque l'idée du premier
12:29ministre a été de dire, à juste titre, nous avons besoin d'un constat partagé sur
12:32les chiffres, d'ailleurs privé comme public, de façon à ce que les Français mesurent
12:37ce qu'est ce déficit des retraites parce que c'est juste le cadeau que pour l'instant
12:40nous laissons à nos enfants, ce qui est quand même très compliqué.
12:42Secondement, Monsieur Marrette va réunir les partenaires sociaux dans un groupe de
12:48travail qui va se réunir régulièrement et on va les laisser travailler.
12:51Et je ne vais pas ce matin commencer à dire, vous devez faire ceci ou cela, laissons-les
12:56travailler.
12:57L'âge légal, ça peut bouger ?
12:58Laissons l'ensemble des partenaires sociaux faire des propositions, ce qui est certain
13:03et on le voit bien.
13:04Vous venez de me parler de situation d'économie, vous avez quand même en Europe, prenez récemment
13:09le Danemark, de nombreux pays qui considèrent qu'à partir du moment où on vit plus longtemps,
13:15il n'est pas complètement ridicule de pouvoir cotiser après il y a toute l'éthique.
13:21Vous êtes favorable à la retraite par capitalisation, il faut ouvrir le sujet.
13:24Mais vous savez, la capitalisation, il faut qu'on arrête de donner l'impression que
13:28c'est réservé à des très riches dans la fonction publique.
13:31Vous avez quelque chose qui s'appelle le préfonds et vous avez de très nombreux agents
13:35de la fonction publique qui mettent 50 euros par mois pour se constituer un petit capital.
13:39C'est ça aussi, mais en aucun cas, et je crois, pardonnez-moi, mais c'est très important,
13:44on ne peut pas dire qu'on va passer de répartition à capitalisation.
13:48Je crois qu'il faut arrêter de faire peur aux Français.
13:50Mais vous êtes pour une dose de capitalisation ?
13:51Je suis pour dire à chacun que nous savons, tout le, je prends le professeur Vélas,
13:57président de la Société Mondiale de Gériatrie, qui met en avant le fait qu'aujourd'hui,
14:00à 70 ans, vous êtes dans l'état de santé de quelqu'un de 60 ans, il y a 10 ans,
14:04on va vivre plus longtemps, il faut qu'on s'organise pour vivre dans les meilleures conditions possibles.
14:08Catherine Vautrin, Michel Barnier avait fait la santé mentale la grande cause nationale de son mandat.
14:12Où ça en est ? C'est toujours le cas.
14:14Alors, François Bayrou a décidé qu'effectivement, nous puissions reprendre ce sujet de la santé mentale.
14:21Donc, ça fait partie des dossiers que nous allons ouvrir.
14:23C'est toujours la grande cause nationale ou c'est plus ?
14:25C'est toujours une cause pour 25.
14:26Sur l'endométriose, on souffre près de 2 millions de Françaises.
14:30Vous avez annoncé hier une phase de test, 2 500 tests en pharmacie à partir d'aujourd'hui.
14:36Ils sont censés être fiables à 97%.
14:40Combien de temps va durer cette phase de test ?
14:44Et à quelle date pensez-vous généraliser le dispositif ?
14:47Alors, typiquement, Zwiwik, c'est une des déclinaisons de l'intelligence artificielle.
14:52C'est ce qu'on appelle un test clinique.
14:56Donc, 2 500 femmes qui vont pouvoir en bénéficier sur prescription de leur gynécologue.
15:00Ça veut dire 3 consultations, le test, le résultat du test et le suivi médical.
15:05Je rappelle qu'on met fin avec ce test à 7 ans en moyenne d'errance médicale.
15:09Nous parlions d'infertilité.
15:11C'est un des éléments qui rend certaines grossesses compliquées.
15:14Là, l'objectif, c'est très concrètement que ces 2 500 tests soient réalisés.
15:18Qu'ensuite, l'agence de santé donne son avis définitif pour qu'ensuite, les femmes puissent être remboursées.
15:24Donc, c'est le temps de faire les 2 500 tests.
15:26Ça peut aller très vite, du regard au nombre de femmes concernées par le sujet.
15:29Vous nous avez parlé du vaccin contre la grippe.
15:33Santé publique France fait état de la faible efficacité de ce vaccin
15:37chez les 65 ans et plus pour cette saison.
15:39Pourquoi il ne marche pas ?
15:41Et comment on évite de se retrouver dans la même situation à l'hiver 26,
15:44c'est-à-dire l'année prochaine, de commander des vaccins qui marchent moyen ou pas ?
15:48Déjà, vous le savez, c'est un travail de recherche qui est fait par les épidémiologistes.
15:53C'est à eux, en fonction des différents éléments qu'ils étudient, de nous trouver celui qui est le plus adapté.
15:58Maintenant, ce qu'il faut dire, c'est qu'on a 12 millions, pour être tout à fait concrète,
16:02on a 12 millions de Français vaccinés contre la grippe versus 68 millions de Français.
16:07Et qu'on le veuille ou non, on a quand même, avec les gens vaccinés,
16:11des épisodes beaucoup moins forts que quelqu'un qui n'est pas vacciné.
16:14Pourquoi Santé publique France dit que ce vaccin-là marche moins bien pour les plus de 65 ans ?
16:18Parce que selon les années, et au début de la saison, ce n'est pas ce qui était dit.
16:21Au début de la saison, on nous disait que le vaccin répondait bien.
16:23Ils disent aussi que d'autres vaccins sont disponibles et qu'on ne les a pas choisis, les autres.
16:27Alors, vous savez que les vaccins sont choisis avec les professionnels.
16:29Ce n'est pas le ministre qui choisit le vaccin,
16:31c'est les professionnels qui, en fonction des éléments épidémiologiques, font le choix.
16:36Et je laisse les professionnels responsables du choix qu'ils font,
16:39parce que c'est un choix extrêmement scientifique.
16:41Par contre, il y a systématiquement, tous les ans, un retour d'expérience.
16:45Je rappelle que la fin de l'expérience grippe, c'est le 28 février.
16:48On tirera évidemment toutes les conséquences de la façon dont le vaccin a été efficace ou pas
16:54pour les achats de l'année prochaine, qui se font dès la fin du printemps.
16:58C'est aujourd'hui le « Safer Internet Day », la journée mondiale de l'Internet sans crainte pour les enfants.
17:04En avril dernier, un rapport d'experts sur le rapport des enfants aux écrans avait été remis à Emmanuel Macron.
17:12Il préconisait notamment d'interdire l'usage des écrans au moins de 3 ans
17:17et des téléphones portables au moins de 11 ans.
17:20Vous avez une annonce à nous faire ce matin sur l'interdiction des écrans au moins de 3 ans.
17:27De quoi s'agit-il ?
17:28Ce que je fais ce matin, vous parlez du rapport des professeurs Benyamina et Mouton.
17:35Je vais à Robert Debré dans la foulée, en vous quittant, pour justement rencontrer l'ensemble des experts sur ces sujets.
17:42Parce qu'effectivement, il y a un travail à mener sur une potentielle interdiction pour les moins de 3 ans et sur ensuite…
17:49Ça veut dire quoi, pardon ? Concrètement, qu'est-ce que ça veut dire interdire les écrans ?
17:54Sachant qu'il y a des écrans partout, que leurs parents ont des écrans, que dans les lieux publics, il y a des écrans…
17:58C'est un exemple très simple que dans les crèches, il n'y a pas d'écran.
18:00Vous ne pouvez pas, évidemment, vous n'entrez pas dans l'intimité des gens.
18:05Par contre, vous pouvez très concrètement être dans les lieux publics dans lesquels il y a des enfants,
18:12éviter qu'il y ait des écrans.
18:13Quand on vous parle d'enfants confrontés à des écrans à 6 mois,
18:17tous les professionnels vous disent que c'est mauvais pour le développement de l'enfant.
18:22Tout dépend évidemment du temps que vous y passez.
18:24Mais il y a un sujet d'exposition des enfants dans les lieux publics.
18:29Très concrètement, c'est ça.
18:31Mais quand vous faites ça, vous informez l'ensemble de la population.
18:36Quand on parle de prévention active, qu'est-ce que c'est la prévention active ?
18:40C'est de dire à un parent qui ne mesure pas forcément les conséquences de l'exposition longue aux écrans pour tel ou tel enfant.
18:47Là, l'idée, c'est de dire qu'en l'état actuel de la science,
18:52il nous semble qu'il y a un risque pour votre enfant de l'exposer trop longtemps.
18:57On en vient au sujet sans doute le plus épineux de votre portefeuille, mais le plus attendu par les Français.
19:03À ce micro en mars dernier, ça m'a l'impression que c'était il y a 1 000 ans.
19:07Mais non, c'était il y a moins d'un an.
19:09C'était Gabriel Attal qui était Premier ministre.
19:12Vous nous présentiez les contours de la loi de fin de vie qui était voulue par Emmanuel Macron.
19:16Annoncée, ça fait quand même des années.
19:17Un an après, dissolution oblige, cette loi de fin de vie se fait toujours attendre.
19:21Et les malades en fin de vie l'attendent.
19:25Vous avez entendu Charles Biettry et sa lettre « Atteindre la maladie de Charcot » qui vous dit « J'aurais aimé en profiter ».
19:31Les jours passent et chaque jour me rapproche vers cette issue-là.
19:34Et je voudrais éviter le voyage en Suisse.
19:37Sa lettre est très poignante.
19:40Et maintenant, François Bayrou veut l'ascender en deux textes.
19:43Soins palliatifs d'un côté, fin de vie de l'autre.
19:45La présidente de l'Assemblée nationale, Yael Broun-Pivet, qui fait partie de votre majorité,
19:48dit que c'est une grande erreur de scinder le texte.
19:51Où ça en est ? Qu'est-ce que vous allez faire ?
19:53Déjà, vous ne pouvez pas me reprocher de ne pas avoir fait ce que j'ai dit.
19:55En d'autres termes, je suis bien allée devant l'Assemblée.
19:57J'ai passé huit jours en commission, deux semaines dans l'hémicycle.
20:00Et nous avions voté l'article 5.
20:02Il restait, pour être extrêmement précise, 50 amendements avant le vote de l'article 6.
20:06Nous étions le vendredi 7 juin, dissolution le 9.
20:09D'où, effectivement, la fin du parcours.
20:12Je rappelle pour les auditeurs, parce que ce n'est pas évident,
20:14que quand un texte n'a pas été voté et qu'il y a une dissolution, le texte tombe.
20:19Ça, c'est le premier point.
20:20Deuxième point, j'avais pris un engagement, y compris à votre micro, sur les soins palliatifs,
20:25en disant que dans ce texte, il y avait deux éléments, soins palliatifs, fin de vie,
20:29et que sur soins palliatifs, je m'engageais à augmenter les crédits.
20:33Je l'ai fait.
20:34Et dans le projet de loi de finances de la Sécurité sociale actuellement en discussion,
20:38il y a bien 100 millions de plus pour ouvrir 15 services de soins palliatifs.
20:43Je rappelle que dans notre pays, au moment où nous nous parlons,
20:4522 départements n'ont pas de soins palliatifs.
20:48L'objectif, c'est qu'en 25, nous en ayons 15 de plus.
20:52Maintenant, sur le texte de loi, je souhaite pouvoir discuter ce texte de loi.
20:58Je ne discutais pas plus tard qu'hier avec le ministre en charge des relations avec le Parlement.
21:03Et normalement, nous devrions discuter ce texte avant la fin de la session ordinaire.
21:07C'est-à-dire avant le 30 juin prochain.
21:09Reste maintenant...
21:10Donc, passe un dé ?
21:11Reste deux questions, j'y arrive.
21:13Quel texte prenons-nous ?
21:15Puisque je vous rappelle qu'il y a un texte qui a été en partie discuté,
21:19qui a fait l'objet d'une proposition de loi,
21:21qui a été déposée par l'ancien rapporteur général, M. Falorni.
21:25Vous avez d'un autre côté le projet de loi initial.
21:28Au moment où je vous parle, effectivement, le Premier ministre souhaite de texte.
21:31Ça n'est pas encore totalement arbitré.
21:34C'est-à-dire que l'Elysée ne souhaite pas de texte, pour être clair ?
21:37L'Elysée est sur un seul texte.
21:39L'intérêt d'un seul texte, c'est que ça permet de prendre d'un côté les soins palliatifs
21:43et en même temps le côté fin de vie.
21:45Le Premier ministre est plutôt sur une discussion commune de deux textes différents.
21:49Vous qui avez évolué sur cette question ?
21:51Moi, ce que je pense, c'est que deux textes seront difficiles,
21:56dans le sens où un seul texte permet de voter sur un ensemble complet.
22:01Deux textes, clairement, celles et ceux qui ne veulent pas de la fin de vie, voteront contre ce texte.
22:07Il y a 162 nouveaux députés à l'Assemblée Nationale.
22:11C'est un texte sur lequel il n'y a pas de discipline de groupe.
22:14J'ignore quelle sera la sortie de ce texte à la sortie de l'Assemblée Nationale.
22:18Donc, à titre personnel, vous préférez que le texte initial reste celui qui sera voté ?
22:22Il faut convaincre François Bayrou.
22:24À le mérite de la clarté vis-à-vis de nos concitoyens.
22:26Un mot sur le chômage, qui est aussi dans votre portefeuille.
22:29Il a augmenté au quatrième trimestre 2024 de près de 4%.
22:33C'est la plus forte remontée depuis dix ans.
22:37Aujourd'hui, les chiffres de l'INSEE indiquent que le chômage est quasi stable.
22:42Ils ont été publiés tout à l'heure.
22:44Donc, le marché du travail n'est pas en train de se retourner.
22:48Vous voyez la stabilité ? Quelle analyse faites-vous ?
22:51Moi, je suis très prudente.
22:52Et il y a un point qui m'interpelle, pour être tout à fait concrète,
22:55c'est que le taux d'emploi, parce que c'est ça qu'il faut qu'on regarde,
22:58c'est-à-dire le nombre de gens qui sont en activité,
23:00par rapport au nombre de gens de la tranche d'âge qui pourraient travailler.
23:03Parce que c'est ça qui nous intéresse.
23:04Le taux d'emploi des jeunes est en baisse.
23:06Et ça, c'est un sujet majeur.
23:07Parce qu'en France, aujourd'hui, nous avons deux sujets.
23:10Un taux d'emploi, un taux des seniors, qui sont plus faibles que la moyenne européenne.
23:13Et ça, c'est un sujet très important.
23:15Nous avons, et on le sait, sur le territoire, un certain nombre de fermetures d'entreprises.
23:20Et ce qui m'importe, et je voudrais souligner le travail qui est fait par France Travail,
23:24qui permet d'accompagner ces personnes pour maintenir leur employabilité
23:28et pour travailler à leur évolution professionnelle.
23:30C'est un sujet extrêmement important.
23:32Allez, une toute dernière question.
23:33Popole, un peu, pour vous faire sourire.
23:35Gérald Darmanin a estimé dimanche qu'il faudra peut-être une primaire dans le camp Macron, d'ici 2027.
23:41Si ça n'est pas évident de dire qu'elle est le meilleur d'entre nous,
23:43eh bien, il faudra une primaire.
23:44Vous êtes d'accord avec lui ?
23:45Eh bien, écoutez, on a fait partie du même parti.
23:47On a vu à quoi menaient les primaires.
23:48Donc, en ce qui me concerne, je ne suis vraiment pas une fanate de la primaire.
23:50Vous êtes vacciné, c'est ça ?
23:52C'est le cas de le dire !
23:53C'est le cas de le dire !
23:54Et avec un vaccin qui, je crois, devrait marcher pour tout le monde.
23:57Vous n'êtes pas d'accord avec Gérald Darmanin ?
23:58Vous avez votre candidat pour 2027, vous ?
24:00Moi, vous savez, je suis au quotidien.
24:02On verra, de 27, c'est long.
24:04On va déjà passer 25.
24:05Essayer de faire toutes les réformes que j'ai la responsabilité de faire,
24:07ça sera déjà pas mal.
24:08Et restez gouvernement sans censure.
24:10Merci.
24:11Merci pour votre accueil.
24:12Merci Catherine Votrain, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles.