Portée disparue à la sortie de son collège d'Épinay-sur-Orge, Louise, une collégienne de 11 ans, a été retrouvée morte, quelques heures plus tard, dans un bois. La fillette a été frappée et a reçu plusieurs coups de couteau. Deux personnes ont d'abord été placées en garde à vue, une femme et un homme, avant que celle-ci ne soit levée dans la soirée de samedi.
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00:00Alors, on va partir sur le terrain retrouver justement Alizé Boissin, puisque l'émotion est très vive devant ce collège André-Mauroy,
00:08là où cette petite Louise était scotarisée. Et Alizé, vous étiez à l'instant avec, justement, ces personnes qui sont venues se recueillir sur place.
00:20Oui, absolument. Beaucoup de personnes qui continuent de venir se recueillir sur place, parce que c'est véritablement devenu un lieu de recueillement
00:27pour les élèves, les anciens élèves, mais aussi pour les parents d'élèves. Leïla, vous êtes représentante de parents d'élèves dans ce collège.
00:34Quels sont les retours que vous avez ? Les parents, quand ils vous parlent, que vous disent-ils ? Est-ce qu'ils sont encore inquiets ?
00:40Quelles sont leurs émotions, leurs impressions ?
00:43Alors, les parents ont été très angoissés depuis le début du signalement de la disparition de Louise. Nous l'avons vécu comme s'il s'agissait de notre propre enfant.
00:54Nous sommes partagées, parce que nous avons d'abord cru que la garde à vue mettrait un peu fin à l'angoisse pour la suite.
01:03Donc, d'apprendre que la garde à vue avait été levée et que le criminel est toujours en liberté, ça n'a fait qu'accroître l'angoisse.
01:11Maintenant, on essaie de ménager aussi nos enfants pour ne pas leur transmettre ce sentiment.
01:18Et puis surtout, on n'oublie pas ce que traverse la famille. Et la priorité, c'est de nous associer à leur deuil et de respecter la famille dans cet épisode qu'ils vont devoir traverser.
01:30Demain, le collège va rouvrir ses portes. Normalement, en tout cas, c'est ce qui a été annoncé. Une cellule psychologique va être mise en place.
01:37Est-ce qu'on sait comment ça va se passer ? On a pu, avec Dorine qui m'accompagne, parler avec des parents d'élèves qui même hésitaient à mettre leurs enfants au collège demain.
01:46Vous, que savez-vous de cette rentrée demain ? Comment ça va se passer ?
01:50Alors, nous n'avons pas beaucoup d'informations. Nous avons reçu un premier e-mail hier nous indiquant que le rectorat et les services de la DSDEN de l'Essonne
02:00travaillaient sur le sujet pour mettre en place le dispositif qui est nécessaire.
02:06Je crois que dans l'ensemble, beaucoup de parents ont compris l'intérêt d'effectuer cette rentrée demain, que les enfants puissent échanger et verbaliser
02:17et qu'ils puissent recevoir un discours de la part de personnels formés. Donc là-dessus, nous sommes assez confiants. Nous n'avons pas plus d'informations à ce stade.
02:30Nous devrions recevoir plus de détails dans le courant de la soirée, je pense.
02:35Concernant les retours, quand on quitte le collège et quand on rentre chez soi, il y a plein d'enfants qui prennent le même chemin que Louise.
02:43En tout cas, c'est ce que les parents nous ont dit. Est-ce que vous imaginez une nouvelle organisation ?
02:47Tout à l'heure, vous me parliez peut-être de mettre en place du covoiturage. Comment les parents vont s'organiser peut-être pour mettre fin aussi à cette angoisse qui est présente ?
02:56Je viens de parler avec Madame le maire de Longemont et Monsieur le maire d'Épinay-sur-Orge en leur disant de revenir vers nous très rapidement
03:05pour qu'on puisse savoir s'il convient de faire des propositions. On pourrait effectivement proposer du covoiturage pour les élèves qui sont situés dans des secteurs éloignés du collège.
03:14Ça, c'est une vraie question. C'est une question qui existait déjà parce que l'offre en termes de bus scolaires n'est pas très développée.
03:25Elle ne répond pas à tous les besoins en tout cas. C'est ce qui interroge dans ce drame. Il y a des créneaux avec une faible fréquentation et donc une absence de transport.
03:34Nous attendons effectivement des réponses sur ces points-là. Il y a des améliorations à apporter, c'est certain. Pour demain, on n'a pas plus de détails que ça.
03:48Dans l'immédiat, je pense que ce sont les parents qui vont prendre la responsabilité d'emmener leurs enfants. Ça me semble assez évident.
03:55J'imagine que la mairie et les services et les autorités ont pensé à un plan de sécurité pour demain et les jours à venir.
04:05Mais là, on attend de l'information. Mais nous, de l'autre côté, on aimerait bien effectivement peut-être proposer du covoiturage pour les parents qui ne peuvent pas accompagner leurs enfants.
04:15Vous avez des enfants qui sont scolarisés dans ce collège, le collège où était Louise. Comment réagissent-ils ? Quel est leur état aujourd'hui ?
04:23C'est l'état de sidération parce que nous habitons dans un quartier mitoyen au bois des Templiers. C'est un bois que nous connaissons très bien, qui est plutôt calme en temps normal et plutôt un lieu de promenade.
04:37Mais nous ne nous fréquentons pas en dehors du week-end. Donc je pense que c'est la sidération parce que c'était un sujet qui était présent.
04:47La sécurité, c'est un sujet qu'on traite tous les jours. L'impossibilité pour nous de laisser nos enfants aller à l'école seuls alors qu'ils sont en demande d'autonomie.
05:00Et comme c'est un sujet qui était présent, je pense que là ça devient réalité, qu'ils prennent conscience mais ils sont sous le choc. Ils sont sous le choc parce que là ça devient réel.
05:09Et on le comprend. Je voudrais avec Dorine qu'on vous montre quand même ces fleurs qui sont déposées. Il y a des vagues de parents, d'élèves qui continuent de venir.
05:21Vous voyez, il y a des bougies qui ont été installées tout le long du mur de cette école. Et c'est vrai que depuis que nous sommes arrivés avec Dorine, il y a maintenant plusieurs heures,
05:31ça n'arrête pas ici. Entre les dessins, les bougies, les fleurs, mais il y a aussi des déclarations, des mots de soutien à la famille de Louise.