Alors qu'il participait ce mardi à une audition sur le sort de son ancienne filiale Fonderie de Bretagne, le directeur général du groupe Renault, Luca De Meo, a été interpellé par le député "Écologiste et social" Benjamin Lucas sur sa rémunération.
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00:00Ce qui est sûr c'est que moi mon indemnité elle fait l'objet d'un débat public et c'est normal et moi je pense qu'il est logique et
00:04transparent que dans une démocratie on sache combien gagnent les élus, combien ils devraient gagner en moins et éventuellement.
00:09Renault c'est 248 millions d'euros d'argent public, c'était mon devoir
00:13en tant que parlementaire qui fait la loi, qui vote le budget, enfin quand on peut le voter et qu'il n'y a pas de 49-3,
00:18ce qui arrive rarement ces temps-ci j'en conviens,
00:20c'est mon devoir de parlementaire que de demander les comptes sur ce qui est fait de cet argent. Vous savez, dans le champ
00:25social, la droite nous dit toujours à des droits doivent correspondre des devoirs et on s'en sert, on va le voir aujourd'hui à l'Assemblée nationale,
00:31souvent pour stigmatiser les plus pauvres. Or, Monsieur Demeo, il vit aussi de l'argent public, encore une fois,
00:36248 millions d'euros d'argent public, de crédit d'impôt, il faut qu'on sache ce qui est fait de cet argent, il faut qu'on remette, je pense,
00:41un peu de décence dans les rémunérations. Il dit, Monsieur Demeo, je suis un travailleur, enfin pardon, mais lui il est un travailleur qui vit 13 ans
00:46de plus que les travailleurs les plus pauvres. Mais c'est pas de l'argent public qui fait le salaire de Monsieur Demeo quand même, il faut le rappeler aux pétricateurs.
00:51Qui contribue à la réussite de Renault, mais qui contribue à la réussite de Renault, c'est la France et c'est bien, et moi je suis pour qu'il y ait des
00:57aides publiques, encore une fois, je suis pour qu'on soutienne notre industrie automobile, on en a besoin en ce moment, on voit la compétition mondiale
01:02dans laquelle nous sommes, on a besoin pour la transition écologique, on a besoin pour notre industrie, pour notre souveraineté, de soutenir
01:07des grandes entreprises comme Renault. Mais il est normal, vous savez, à des droits doivent correspondre des devoirs, quand on donne un euro d'argent public,
01:12il faut regarder aussi ce qui est fait dans cette entreprise et donc aussi qu'on remette un peu de décence dans l'échelle des salaires.
01:17Moi je ne dis pas que Monsieur Demeo doit gagner l'équivalent de ce que gagne quelqu'un en SMIC, mais vous savez, l'écart de vie, de l'espérance de vie
01:23entre les plus riches et les plus pauvres, c'est 13 ans dans notre société, il y a déjà beaucoup d'inégalités, je pense qu'il faut qu'on remette
01:27un peu de morale, un peu de décence dans cette affaire.
01:29Ça veut dire quoi, pardon ? Ça veut dire plafonner les différences d'écart de salaire dans une même entreprise ?
01:34Par exemple, on propose un encadrement des salaires entre 1 et 20, ce qui veut dire que quand le plus fortuné de l'entreprise s'augmente, ça augmente aussi les autres.
01:41C'est vertueux, voyez-vous. On pourrait dire que quand il y a de l'argent public qui est injecté dans une entreprise, on met une rémunération plafond.
01:46Tout ça, évidemment, doit se discuter, mais vous savez, mon sujet, moi comme parlementaire, je vois la société qui ne va pas bien.
01:50On n'arrête pas de dire qu'il faut qu'on fasse nation, qu'on fasse république, on est confronté à des défis immenses.
01:54Comment fait-on nation ensemble quand vous avez de tels écarts dans la société, quand vous avez une telle indécence d'écart entre ceux qui gagnent le plus et ceux qui gagnent le moins ?
02:01Je crois que si on veut faire société, il faut que l'effort qu'on demande à tous aujourd'hui soit bien réparti, soit mieux réparti.
02:06Monsieur Demeux, c'est augmenté de 30%. Vous connaissez un salarié qui, cette année, a été augmenté de 30% ? Moi, je n'en connais pas.