Le délégué national Police Alliance, Michel Corriaux, parle du fait que la police est démunie face à l’absence de budget : «Nous refusons d’être abandonnés au niveau budgétaire».
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00:00Bien sûr, à laquelle on peut ajouter également la présence du directeur général de la police nationale, qui était également présent.
00:05Alors, pourquoi on était là ? Parce qu'on n'avait absolument pas le choix. Hier, on l'a vu à travers vos images, la rue devant l'Assemblée nationale,
00:12elle était noyée, noyée sous une marée bleue, une marée bleue aux couleurs de notre syndicat, Alliance Police Nationale.
00:19Ce sont des milliers de policiers, mais aussi de personnels administratifs techniques et scientifiques qui se sont déplacés
00:26et qui venaient de tout le territoire national. Pour une raison très simple, c'est que nous refusons d'être abandonnés budgétairement.
00:32En clair, on a voulu envoyer un message fort. La police nationale, elle est à bout. Elle est au bout du rouleau.
00:39Et le gouvernement, les parlementaires, doivent répondre à une question cruciale.
00:43Est-ce qu'il faut donner enfin aux forces de l'ordre les moyens nécessaires pour assurer la sécurité des Français ?
00:50Les moyens nécessaires pour faire la guerre au narcotrafic, à l'immigration illégale, aux violences intrafamiliales,
00:56pour tous ces sujets qu'on décrète légitimement comme étant des priorités nationales, sans parler des missions quotidiennes.
01:03On a simplement dit hier que nous, policiers, des discours, on en a beaucoup entendu. Malheureusement, quand un de nos collègues tombe,
01:11ce ne sont pas les mots qui le relèvent.
01:13– Qu'est-ce que vous avez obtenu ? Qu'est-ce qu'il vous a dit, le ministre de l'Intérieur ?
01:19– Écoutez, je crois qu'hier, ce n'était pas juste une manifestation syndicale. Je crois que c'était un sursaut collectif.
01:25La présence massive de policiers, encore une fois des personnels administratifs techniques et scientifiques,
01:29mais aussi celle de nombreux élus, celle du directeur général de la police, vous l'avez dit, du préfet,
01:35et puis évidemment celle du ministère de l'Intérieur, montre qu'on n'est pas les seuls à constater l'évidence,
01:40c'est-à-dire que la sécurité n'est pas la priorité budgétaire, elle n'est pas la priorité gouvernementale.
01:46– Alors je sais que les celles qui n'ont pas remarqué, c'est un autre syndicat très isolé de policiers
01:51qui aujourd'hui, face à cette mobilisation exceptionnelle, n'est pas très à l'aise pour expliquer à ses adhérents,
01:55mais ce n'est pas très grave parce que même si ce sont nos concurrents syndicaux, ça reste non moins nos collègues.
02:00Mais vous savez, quand des policiers en nombre descendent dans la rue
02:03pour dénoncer le sentiment d'abandon budgétaire, c'est qu'il y a bien un malaise très profond qui s'exprime.
02:09Alors bien évidemment, au travers de la mobilisation, vous l'avez compris, on ne vise pas le ministre de l'Intérieur
02:14parce que ce qu'on constate à notre niveau, c'est que dès son arrivée, il s'est battu pour les policiers,
02:18il s'est battu pour un budget à la hauteur de la situation de notre pays
02:22et on sait pertinemment qu'il continuera à le faire le temps qu'il sera à la tête de notre ministère
02:26et en tout cas, il l'a prouvé hier par sa présence.
02:28– Qu'est-ce que vous ne pouvez pas faire sans augmentation de budget ?
02:31Si votre budget, le budget de la police n'augmente pas,
02:34quelles sont les missions que vous ne pourrez pas réaliser ?
02:38– Je crois qu'on ne pourra pas être partout et c'est ce qu'on nous demande aujourd'hui.
02:42On nous donne des priorités nationales mais pour autant, il faut les moyens qui accompagnent ces ambitions.
02:48Nous, pour l'avenir, notre demande, elle est très simple,
02:52je crois qu'elle est aussi légitime et tout à fait urgente, vous l'avez compris.
02:55Ce qu'on demande, c'est une loi rectificative pour abonder notre budget 2025,
02:59ce qui est tout à fait possible légalement.
03:02On demande un budget à la hauteur des enjeux de la sécurité.
03:04Nous refusons évidemment de voir la police traitée comme une variable d'ajustement.
03:09C'est tout simplement pas possible pour nous, pour l'Alliance Police Nationale.
03:12On demande aussi que les révalorisations indemnitaires qui nous ont été promises nous soient versées
03:17parce que l'État ne peut pas demander à nos collègues de risquer tous les jours leur vie sans reconnaissance
03:21et surtout sans respecter sa propre parole.
03:24En fait, ce qu'on demande, ce n'est pas des privilèges, c'est juste des moyens d'accomplir notre mission.
03:30On a fait une démonstration de force hier qui témoigne de ce ras-le-bol généralisé
03:35et si le gouvernement continue à faire la sourde oeille,
03:37évidemment nous reviendrons dans la rue parce que les doigts doivent comprendre une chose très simple,
03:42c'est qu'une police sous-dotée, c'est évidemment une insécurité généralisée
03:46et notre locataire Fabien Vendémédric l'a très bien dit hier durant son discours,
03:50les économies d'aujourd'hui, ce sont forcément les drames de demain.