Jordan Bardella, président du Rassemblement national et eurodéputé, était l'invité de la Grande Interview mardi 4 février : «Les Français ne tireraient pas profit d'une nouvelle forme d'instabilité», sur CNEWS.
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00:00D'abord ce budget, c'est un budget qui est extrêmement mauvais.
00:04C'est un budget qui est mauvais pour la nation,
00:06pour le pouvoir d'achat de nos compatriotes
00:09et évidemment pour l'activité économique du pays.
00:12C'est un budget qui acte un déficit à 5,4% du PIB
00:15et qui maintient des prélèvements obligatoires
00:18parmi les plus élevés de l'ensemble des économies développées.
00:22Donc ce budget, nous l'avons combattu,
00:25nous sommes dans l'opposition
00:26et nous sommes par définition opposés
00:29au budget qui a été présenté par le gouvernement de François Bayrou.
00:33Maintenant, nous avons arraché des victoires
00:36qui sont incontestables depuis plusieurs semaines.
00:38Grâce au Rassemblement national,
00:40il n'y aura pas de déremboursement de médicaments.
00:43L'électricité au 1er janvier a baissé de 15%
00:46pour 24 millions de ménages en France.
00:49C'est grâce au Rassemblement national
00:51et les pensions de retraite ont été réindexées au 1er janvier.
00:54Nous ne sommes pas au pouvoir, nous sommes dans l'opposition
00:58et c'est la première fois que, dans ce contexte un peu particulier
01:01que nous connaissons depuis l'été,
01:03notre mouvement réussit à obtenir des victoires extrêmement concrètes.
01:06Victoires et concessions arrachées, dites-vous.
01:08Oui, c'est des concessions arrachées,
01:10même si nous sommes encore une fois très critiques de ce budget
01:13parce qu'il ne s'attaque pas au gaspillage d'argent public
01:16et alors qu'on demande toujours plus d'efforts à nos compatriotes,
01:19on ne fait pas les efforts nécessaires
01:21pour réduire la mauvaise dépense publique et réduire le déficit.
01:24Nous nous réunirons demain à l'occasion d'une réunion de groupe
01:27et l'ensemble de nos députés pour décider du vote
01:30du Rassemblement national sur la censure.
01:32Si on est tout à fait honnête, ce matin, mathématiquement,
01:35le gouvernement ne peut pas tomber dans tous les cas
01:37puisque le Parti socialiste ne se joindra pas au vote de la censure.
01:40La question qu'il faut se poser au fond,
01:42c'est est-ce qu'au moment où nous nous parlons,
01:45dans la période actuelle,
01:47les Français tireraient bénéfice d'une nouvelle censure ?
01:51Donc la question, Jordan Bardella, ce matin,
01:53vous la formulez ainsi, vous allez nous donner la réponse.
01:55Est-ce qu'il vaut mieux un mauvais budget
01:57que pas de budget du tout pour le pays ?
01:59C'est le dilemme devant lequel l'ensemble des partis politiques
02:01sont aujourd'hui confrontés.
02:03Est-ce qu'il vaut mieux un mauvais budget
02:05ou est-ce qu'il vaut mieux pas de budget du tout ?
02:07Et votre réponse ?
02:08Nous trancherons demain matin, je crois,
02:10et c'est ma conviction, qu'il faut éviter l'incertitude
02:12parce que je sais qu'il y a beaucoup de chefs d'entreprise,
02:14beaucoup de nos compatriotes, nos agriculteurs
02:16qui, alors que l'année 2025 est engagée,
02:19sont extrêmement inquiets d'une instabilité
02:22qui pourrait s'installer dans la durée.
02:24Il faut bien que les Français qui nous regardent ce matin
02:26comprennent que c'est une équation impossible...
02:28On l'a compris, mais éviter l'incertitude,
02:30c'est-à-dire ne pas voter la censure pour vous.
02:32On en discutera encore une fois,
02:34la décision sera prise demain matin.
02:36Moi, je pense que dans la période dans laquelle nous sommes,
02:39les Français, au moment où on se parle,
02:41ça peut changer demain, ça n'était pas le cas hier,
02:43ne tireraient pas profit d'une nouvelle forme d'instabilité
02:48qui pourrait avoir des conséquences plus lourdes
02:50pour l'économie que lors de la précédente censure
02:53au mois de décembre.
02:54Ce qui compte pour nous et ce qui compte pour moi,
02:56c'est de pouvoir regarder les Français dans les yeux
02:58en leur disant que, dans le contexte très difficile
03:01sur le plan institutionnel et politique
03:03que nous vivons depuis cet été,
03:05qui est du fait, encore une fois, des accords de second tour
03:07qui ont été passés entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon
03:09et qui ont privé le pays d'une stabilité
03:11pendant au moins un an,
03:12date à laquelle nous pourrions organiser
03:14de nouvelles élections législatives,
03:16notre volonté, c'est d'arracher des victoires
03:18et d'arracher des concessions.