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00:00Il est 19h16 sur Europe 1. Merci d'être avec nous dans Europe 1 ce soir, week-end.
00:04Évidemment, on parle de la libération des otages et demain, parmi les trois hommes qui vont être libérés,
00:10puisque le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a bien confirmé qu'il y aurait dans cette liste
00:17notre compatriote, le franco-israélien Ofer Calderon.
00:21Olivier Jaoui, bonsoir.
00:22Bonsoir.
00:23Merci d'être là. Vous êtes venu il n'y a pas si longtemps que ça, en studio.
00:25La semaine dernière, je crois.
00:26Peut-être qu'il y a 15 jours. Le temps part à la fois très vite et très court depuis le 7 octobre.
00:32Évidemment, pour les premières libérations d'otages.
00:34Exactement, puisque nous en sommes à la quatrième vague, donc, de libérations d'otages.
00:38Vous êtes membre de la famille d'Ofer Calderon, qui sera libéré demain.
00:44Évidemment, votre discours n'était pas le même il y a 15 jours.
00:46Vous aviez beaucoup d'espoir pour Ofer Calderon.
00:49Est-ce que vous êtes soulagé ce soir ou dans quel état d'esprit, d'abord, êtes-vous à la veille de cette libération ?
00:55Je suis plus soulagé encore que je l'étais il y a 15 jours.
00:58Je crois que j'étais venu, effectivement, pour discuter de l'accord de Trèves qui avait été signé,
01:04d'une première liste qui avait circulé de 33 noms dans laquelle apparaissait et apparaît toujours Ofer Calderon.
01:10Donc, soulagé aussi, d'autant plus aujourd'hui que, d'abord, il y a une date qui serait enfin après 485 jours, je crois,
01:1915 mois de captivité chez des criminels. Il sera libéré demain.
01:24Donc, évidemment, soulagé, heureux, mais inquiet quand même.
01:29Est-ce que vous faites confiance au Hamas ? Vous êtes sûr que demain, Ofer Calderon sera libéré ?
01:33On n'est jamais sûr de rien, mais d'autant moins s'agissant d'une organisation de terroristes, d'assassins.
01:38On se rappelle que le 7 octobre, c'est un massacre systématique de civils.
01:42C'est l'objectif du 7 octobre, c'est de tuer le maximum de civils ou de les importer à Gaza,
01:46même des cadavres qu'on a importés à Gaza et dont on a fait croire qu'ils étaient vivants.
01:50Donc, non, on n'est sûr de rien. Et je reprends l'expression de Hadass, ma cousine, qui est la femme d'Ofer Calderon,
01:55qui nous a écrit ce matin, on a échangé tout à l'heure, aujourd'hui, et elle nous a dit,
02:00nous sommes, en parlant aussi de ses enfants, dont on en reparlera peut-être,
02:03nous sommes dans une angoisse paralysante, à la fois de la joie et, en même temps, une angoisse paralysante,
02:09parce que là, on attend, on ne sait pas quand, on n'a pas l'heure, on ne sait pas.
02:14Olivier Jagoui, est-ce qu'on a des indications sur son état de santé ?
02:17Non. Il avait été blessé à la jambe, il a peut-être été soigné, on peut l'espérer, quand même depuis novembre 2023,
02:24parce qu'il avait été vu par sa fille et son fils en novembre 2023 ou octobre 2023.
02:29Non, on n'a aucun élément, vous l'avez rappelé sur votre antenne, on ne sait pas qui est vivant et qui ne l'est pas.
02:35On peut supposer que les otages annoncés demain sont vivants, on pourra peut-être parler de ceux pour lesquels on s'inquiète,
02:40mais on n'a aucune idée de son état de santé, on sait qu'ils ont été mal nourris, on sait qu'il a été battu au moins une fois,
02:45ça nous a été dit, entre temps, on l'a appris.
02:47Dans quelles circonstances et comment l'avez-vous appris ?
02:49On l'a appris par une des enfants.
02:51On l'a appris par un otage libéré,
02:55qu'il avait été battu au moins une fois, mais on a eu des éléments.
02:59Et pour quels motifs ?
03:00Avec ces gens-là, est-ce qu'on a besoin d'un motif ?
03:02On est venu le chercher tranquillement, menuisier, ébéniste, chez lui un samedi matin,
03:07en brûlant sa maison, en tuant sa belle-mère et sa petite nièce, Noya.
03:11Ces gens-là n'ont pas besoin de motifs.
03:13Ces enfants, comment vont-ils ?
03:15Je dirais qu'aujourd'hui, ils vont mieux.
03:17Ce que dit Hadass, elle écrit, ils sont heureux,
03:20ils sont plein de joie à l'idée, évidemment, de retrouver leur père.
03:24Ceci étant, ils vont mal.
03:26Et notamment les deux qui avaient été, Erez et Sahr,
03:28le garçon et la fille qui avaient été otages pendant 52 jours, 52 nuits,
03:32qui survivent en réalité.
03:34Ils vont au lycée ou au collège un jour sur deux.
03:36Erez a toujours peur la nuit,
03:38il a peur des portes fermées parce qu'il craint qu'un terroriste entre.
03:42Ils ont vu, en revenant de Gaza,
03:44après avoir été libérés,
03:46que leur grand-mère a été assassinée,
03:48que leur cousine a été assassinée de sang-froid,
03:50que leur maison a brûlée, que leur père n'est pas là.
03:53Il faudrait beaucoup pour qu'ils se sentent bien.
03:55Maintenant, la meilleure thérapie pour eux,
03:57c'est ce que dit Hadass, c'est que leur père revienne.
03:59C'est quand même ça qui devrait leur permettre
04:01de reprendre une vie un peu plus normale.
04:03Et on voit demain, effectivement,
04:05et on espère qu'Ophère Calderon va rentrer
04:07dans les meilleures conditions possibles.
04:09Je voudrais qu'on dise un mot quand même
04:11des mises en scène du Hamas,
04:13parce que jusqu'ici, les otages ont été libérés
04:15dans des contextes très particuliers.
04:17Des mises en scène,
04:19pardon, mais épouvantables,
04:21où les otages sont littéralement terrorisés
04:23par la foule.
04:25Et bien, Niamine Netanyahou a sonné la fin de la récréation
04:27en disant que si ça continue comme ça,
04:29moi je ne libère pas les prisonniers.
04:31Parce que demain,
04:33ce sont des prisonniers, une nouvelle fois,
04:35et de longue durée, qui vont être libérés.
04:37Oui, ça montre bien que pour le Hamas,
04:39la prise d'otages et le massacre de civils
04:41étaient des objectifs, cet octobre,
04:43dans le but de continuer à exercer une pression.
04:45Mais c'est des mises en scène.
04:47C'est pour vous briser le moral.
04:49C'est pour briser le moral, c'est pour plaire à leurs...
04:51Peut-être qu'il y a des gens,
04:53il y a quand même des personnes ici,
04:55et les filles par exemple, qui trouvent que c'est de la résistance.
04:57Peut-être que c'est une manière de montrer...
04:59C'est de la torture psychologique.
05:01Enfin, obliger ces jeunes filles, on les a vues,
05:03à monter sur une estrade, à faire coucou,
05:05comme des Miss France ou la Reine d'Angleterre.
05:07On leur a donné un sachet souvenir,
05:09un sac souvenir, avec des photos
05:11prises d'elles à Gaza,
05:13et un certificat de libération.
05:15C'est du sadisme.
05:17Pardon, ça s'apparente à du sadisme.
05:19Jusqu'au bout, c'est pour montrer...
05:21Quel est l'objectif de torturer une nouvelle fois ?
05:23Non mais c'est pour les images, en fait.
05:25C'est les images, mais c'est aussi la haine.
05:27Je pense que c'est à la fois des images,
05:29c'est sûr que c'est des pros de la propagande,
05:31et d'utilisation des images et des réseaux sociaux,
05:33mais c'est aussi une image très claire de la haine de ces gens,
05:35de la haine du Hamas, de la haine des terroristes.
05:37Ils ont la haine d'Israël. Quand on entend dire
05:39détruire Israël, la chars du Hamas,
05:41on dit qu'ils veulent détruire Israël.
05:43Quand on a toute une bande d'abrutis qui crient
05:45Palestine from the river to the sea,
05:47le plus souvent sans savoir de quoi ils parlent.
05:49Mais on a compris le 7 octobre ce que ça voulait dire.
05:51Détruire Israël.
05:53Assassiner un à un tous les civils qu'on croise.
05:55C'est ça que ça veut dire. Et ils continuent à faire
05:57le plus de mal possible. Ils ne peuvent plus s'en prendre
05:59aux otages parce qu'ils ont accepté un accord,
06:01parce qu'ils n'ont pas eu les moyens, vu la pression,
06:03notamment militaire, d'Israël.
06:05Jusqu'au bout, ils feront du mal, ils feront souffrir.
06:07Les otages rentrent.
06:09On a vu surtout les images émouvantes,
06:11les frissons qu'on a quand on les voit sortir,
06:13quand ils retrouvent leur famille.
06:15J'ai des frissons en vous en parlant. J'ai hâte
06:17que ce soit le cas demain.
06:19Demain, va rentrer Yarden Bibas ?
06:21Alors, justement, ça je voulais qu'on en parle,
06:23c'est terrible. Parce qu'il rentre sans ses enfants,
06:25notamment le petit Kfir et Ariel,
06:27qui ne seront pas là.
06:29Et sa femme qui sont toujours dans la bande de Gaza.
06:31Si on s'en tient à l'accord,
06:37il était dit d'abord les femmes,
06:39les éventuelles enfants.
06:41Hier un homme, demain trois hommes.
06:43Les femmes, c'est fini. En Israël, on conclut
06:45que Shiri Bibas est morte.
06:47Et Yarden va rentrer sans sa femme,
06:49sans ses deux enfants, dont on n'a plus de nouvelles,
06:51qui ont été annoncées comme mort il y a plusieurs mois.
06:53Le Hamas a dit qu'on les avait données
06:55au FPLP.
06:57Délirant. Et pour les Israéliens,
06:59et pour tout être humain,
07:01la photo, je l'ai chez moi,
07:03parce que j'ai collé et recollé
07:05avec ma famille, mes amis, on a collé des affiches
07:07un peu partout, comme on les a vues partout
07:09à Paris et en France. Et j'ai gardé un petit
07:11format d'affiche de Kfir, il est dans mon sac à dos là.
07:13Et je l'ai avec moi, je vois cette photo,
07:15ce petit gosse de 8 mois qui a été enlevé,
07:17qui est probablement mort, son frère de 4 ans et demi, maintenant 5 ans,
07:19ou 6 ans, et qui est probablement mort.
07:21C'est ça l'horreur de ces gens.
07:23C'est-à-dire qu'aujourd'hui, alors l'ambassadeur d'Israël,
07:25qui était mon invité, je crois,
07:27il y a une semaine ou 15 jours,
07:29tenait les mêmes propos.
07:31Il n'y a plus d'espoir
07:33de voir le petit Kfir,
07:35qui représentait quand même le visage
07:37de ses otages, rentrer en vie en Israël.
07:39Il y a toujours l'espoir, mais
07:41on n'y croit plus. Je veux dire, l'hymne israélien,
07:43la traduction en hébreu, enfin en français,
07:45de Atikva, le nom de l'hymne israélien,
07:47c'est l'espérance. Et le peuple juif
07:49a souvent eu besoin d'espérance.
07:51Donc,
07:53je pourrais vous dire, on y croit encore, mais au fond de moi,
07:55en même temps, si la famille ne m'entend pas,
07:57ils sont en Israël, mais
07:59je n'ai pas envie de le dire, mais je n'y crois pas.
08:01Et juste un mot, la France, est-ce que vous avez des nouvelles
08:03des autorités françaises ? Vous êtes cousin ?
08:05Non, non, on n'en a pas eu, on n'en a pas recherché
08:07non plus. Le président Macron avait tweeté
08:09il y a deux semaines ou une semaine,
08:11se réjouissant de la libération.
08:13Mais personne n'a tweeté, là, pour l'instant ? Non, mais il n'a pas tweeté,
08:15parce que quand il a tweeté pour annoncer
08:17la libération des deux otages, il s'est réjoui un peu vite,
08:19puisque le lundi matin, deux jours après,
08:21si je puis me permettre, Jean-Noël Barreau a râmé
08:23un peu pour dire, non, non, on n'a pas de nouvelles des otages.
08:25Ouad Hialloumi, l'autre otage français,
08:27le dernier, on n'a pas de nouvelles.
08:29Oui, lui, il devrait être libéré, mais je crois qu'il est sur la liste.
08:31Il est sur la liste, mais il y a huit morts.
08:33Je vous rappelle que le Hamas a dit
08:35confirmer que sur les 33
08:37otages sur la liste, il y a huit morts.
08:39À un moment, on va voir sortir
08:41des boîtes, des cercueils, et je rappelle qu'on a déjà
08:4344 Français morts le 7 octobre
08:45ou depuis le 7 octobre.
08:47En tout cas, on suivra, évidemment, demain sur Europe 1
08:49avec beaucoup d'attention à la libération des otages.
08:51La mise en scène, pardon, mais ça aussi, c'est important.
08:53Est-ce que le Hamas va se livrer
08:55à ces scènes de torture psychologique ?
08:57On va suivre ça,
08:59évidemment, puis on va voir le retour.
09:01Oui, la priorité à la joie, quand même.
09:03J'imagine les quatre enfants,
09:05je les connais, revoir leur père.
09:07On se dira que ça effacera
09:09au moins un temps. Vous viendrez nous raconter.
09:11Avec plaisir. Vous allez le revoir ?
09:13Vous avez l'intention de le revoir ?
09:15Oui, j'avais promis et dit, il n'a pas entendu,
09:17en l'occurrence, que quand il serait libéré,
09:19je retournerai en Israël. J'y suis allé trois fois depuis le 7 octobre,
09:21à la fois pour voir la famille,
09:23puis du bénévolat agricole.
09:25Comme je dis, je suis gros, je suis maladroit
09:27et non sportif. Vous n'êtes pas très gros ?
09:29Si, si, je vous assure, c'est gentil.
09:31Excusez-moi, mais vous n'êtes pas très gros ?
09:33Vous n'avez pas vu Jules Torres en slip ?
09:35C'est gratuit, ça !
09:37Non, non, je ne l'ai pas vu.
09:39Peut-être qu'un jour, mais plus sérieusement, non.
09:41J'ai pu participer à des actions.
09:43J'ai envie d'y retourner, bien sûr,
09:45voir aussi les enfants, parce que
09:47les plus heureux, c'est les enfants.
09:49De là-bas, même !
09:51Merci beaucoup Olivier Jamouille d'être venu dans ce studio
09:53ce soir, il est 19h26, sur Europe 1.

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