Éric Dupond-Moretti, ancien garde des Sceaux, était l’invité de Benjamin Duhamel ce dimanche 19 janvier. Il a été interrogé sur la libération des otages israéliens par le Hamas.
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00:00D'abord, je pense qu'on ne peut que se féliciter de la libération de ces trois femmes,
00:04mais en même temps, quand on regarde les images, on est frappé par l'émotion et la retenue.
00:10On la sent, elle est tangible.
00:13Parce que la libération, j'allais dire au compte-goutte,
00:18est quelque chose d'absolument terrifiant pour les familles qui sont dans l'attente.
00:22D'abord, on a dit les femmes et les enfants, n'est-ce pas ?
00:25Et puis ensuite, des hommes.
00:27Et donc, quand la dernière femme aura été libérée,
00:30des familles vont comprendre que certaines femmes sont mortes.
00:34Puis viendra le tour des hommes, et là encore, des corps seront restitués aux familles.
00:40Et cette période, elle est à l'évidence absolument mortifère.
00:44C'est terrifiant, cette attente.
00:46Un mot encore sur ce sujet, puisque vous étiez garde des Sceaux le 7 octobre,
00:51quand ces massacres, ces attentats terroristes ont été commis.
00:56Quel souvenir vous gardez en tant que responsable politique, gouvernemental,
01:01à un moment donné aussi où il a fallu que la machine étatique, si j'ose dire,
01:06puisse répondre à ce qui était en train de se passer ?
01:08Quel souvenir est-ce que vous gardez de ce 7 octobre ?
01:11D'abord, les images.
01:13Absolument terrifiantes.
01:15Les femmes, les enfants, les hommes qui sont traînés par des gens du Hamas.
01:22Et puis, très vite, le choix politique des filles, notamment,
01:28pour nier le fait qu'il s'agit de terroristes, dans le cadre d'une attaque terroriste.
01:34Ils n'ont pas voulu prononcer ces mots, et pourtant, ces mots étaient des évidences.
01:41Très vite, le président de la République s'est exprimé.
01:46Il a dit qu'il s'agissait évidemment d'attaques terroristes.
01:51On a envisagé le corridor humanitaire, le droit pour Israël de se défendre,
01:58la création, évidemment, la partition des deux États.
02:03Tout ça a été une période très, très difficile.
02:06Et bien sûr, je n'oublie pas les otages français.
02:09Et d'ailleurs, certains des hommes qui sont encore otages aujourd'hui
02:15sont de nationalité française.