La croissance économique française est en berne, avec un PIB dans le rouge pour 2024. Les chefs d'entreprise se montrent pessimistes, excluant la relocalisation. Le modèle social, dépendant des hauts salaires, est menacé par leur départ. La situation politique complique encore les perspectives. Les explications avec Nicolas Doze, éditorialiste économie BFM Business.
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00:00Il y a eu un contre-coup mécanique des JO au troisième trimestre, plutôt pas mal, automatiquement, il y a un effet ralentissement derrière et puis quand on dissout l'Assemblée Nationale sans raison et qu'après c'est la chianlie politique pendant des mois, tout est freiné, l'investissement, les embauches, la consommation, logique, voilà.
00:16Ce qui est rassurant, c'est que quand même sur l'ensemble de l'année, on a le 1,1% prévu, qui était prévu à l'origine, donc on s'en sort pas trop mal, mais c'est vrai qu'on finit 2024 avec un PIB dans le rouge, j'ai envie de dire.
00:29Le problème, Nicolas, c'est que lorsqu'on cale, sauf en Porsche, on a du mal à redémarrer.
00:33Automatiquement, l'activité de la fin de l'année, c'est ce qu'on appelle l'acquis de croissance du début de l'année suivante.
00:39S'il n'y a pas d'acquis de croissance, l'année suivante commence plus mal que prévu, ce qui veut dire que 0,9% de croissance prévu en 2025, ça va être compliqué, 5,4% de déficit prévu en 2025, ça va être compliqué.
00:51Et puis en plus, François Bayrou continue à rayer des économies de dépenses pour plaire aux socialistes, ça va un peu plus compliquer la donne des 5,4%.
01:00Je vous le disais hier après la note du conseil des finances publiques, c'est clair que la croissance et le déficit prévu, on n'y sera pas.
01:05Et pendant ce temps, ça marche chande autour du budget et la patience des chefs d'entreprise est mise à rude épreuve.
01:11Il y a la CPME, c'est le patronat des PME qui a publié cette nuit un communiqué alarmant. Qu'est-ce que ça dit ?
01:16Ça dit que le politique a une attitude suicidaire et le communiqué s'achève en disant ce n'est pas un appel au secours mais un coup de semonce.
01:22Je ne vais pas vous refaire le coup de Bernard Arnault il y a 48 heures.
01:25On a une étude d'OpinionWeb dans les échos ce matin qui a interrogé des chefs d'entreprise sur leur projet de relocalisation.
01:3194% excluent désormais de relocaliser quoi que ce soit.
01:36Et la même étude réalisée il y a un an, vous aviez à peu près 25% des chefs d'entreprise qui avaient engagé des projets de rapatriement.
01:43Ces 25% aujourd'hui sont tombés à 2%.
01:46Et puis cette sortie de Patrick Martin, le président du Medef hier sur RTL, il dit voilà il y a des entreprises qui partent, celles qui partent ont raison.
01:55Je devrais que ça m'a un peu scotché.
01:57On peut dire je sais après politiquement on va dire mais qu'ils partent, qu'ils partent.
02:00Il y a quand même un truc qu'il faut avoir en tête.
02:02Le modèle social français est financé par les hauts salaires.
02:06Parce que les hauts salaires en France ont une particularité quasiment unique au monde, les cotisations sont déplafonnées.
02:11Donc les hauts salaires crachent au bassinet comme des dingues.
02:14Alors qu'il n'y a pas de cotisation sur les bas salaires et quasiment zéro sur le suic.
02:17Il faut bien avoir ça en tête.
02:19Plus les hauts salaires s'en vont, plus ça va être compliqué de boucler l'équation.
02:22Raphaël Legendre de BFM Business a eu une bonne formule ce matin.
02:25Il dit attention à la submersion fiscale et au piquetisme d'atmosphère.
02:29Merci Nicolas.