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00:00Europe 1, 16h-18h, on marche sur la tête, Cyril Hanouna.
00:05On marche sur la tête, et c'est un marche sur la tête très spécial aujourd'hui.
00:09On est très très heureux d'accueillir avec nous le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
00:13Merci Bruno Retailleau d'être avec nous sur Europe 1.
00:15Merci de m'avoir invité Cyril Hanouna.
00:17On est très heureux de vous avoir.
00:18Alors vous avez déjà fait d'autres émissions sur Europe 1, mais on marche sur la tête jamais.
00:21Donc on est très heureux de vous avoir.
00:23Alors vous avez avec nous Olivier d'Artigolle, c'est le dernier des Moïcans, le dernier des communistes.
00:28Bonjour monsieur le ministre, bonjour Olivier d'Artigolle.
00:31C'est important de le bichonner.
00:33Et il y a bien entendu Fabien Lequeuvre qui est spécialiste People.
00:36Enchanté monsieur.
00:37Merci.
00:38Gauthier Lebray qu'on ne présente plus, qui fait toutes les émissions d'Europe 1, de CNews et du groupe.
00:42Bonjour Bruno Retailleau.
00:44Vous ne vous dites pas monsieur le ministre ?
00:45Si je peux dire monsieur le ministre, je dis monsieur le ministre dans les couloirs.
00:47Très bien, dites-le en long terme quand même.
00:49Et Gérardine Magni.
00:50Monsieur le ministre, bonjour.
00:51Bonjour.
00:52Merci beaucoup d'être avec nous Bruno Retailleau.
00:55Et c'est vrai que le contexte fait qu'on est obligé de parler du drame qui s'est passé.
00:59Le drame d'Elias, 14 ans, tué pour son téléphone à Paris par deux jeunes de 16 et 17 ans.
01:04Et on a demandé à deux auditeurs de vous poser des questions.
01:07Et la première question qui est arrivée, monsieur le ministre, c'est
01:10Quelle politique faut-il mener face à l'ultra-violence des jeunes mineurs ?
01:14C'est vrai qu'on a l'impression que c'est assez compliqué de trouver des solutions.
01:17Faut tout changer.
01:18Faut tout changer.
01:19Je pense que c'est vrai que c'est un drame.
01:21Mais ça ne doit pas être une fatalité.
01:23J'ai une pensée, bien entendu, pour ses parents, pour ses amis.
01:26Je vais vous dire pourquoi il faut que ça change.
01:28Dans la mesure où ceux qui ont fait ça, celui qui a fait ça,
01:31a déjà été condamné pratiquement pour la même chose.
01:33Pour un vol avec violence.
01:35Il n'a pas fait une seule journée de prison.
01:37Il y a en France une sorte de droit au premier tabassage.
01:40C'est-à-dire qu'on considère que, finalement, la prison ce n'est pas bien pour les mineurs.
01:44Et on les laisse s'enfermer dans des parcours de plus en plus violents.
01:47C'est-à-dire que comme on ne les sanctionne pas dès le premier écart,
01:50on attend une fois, dix fois, vingt fois, trente fois.
01:53Et c'est en dernière extrémité que la sanction tombe.
01:57Donc ce n'est plus possible.
01:58Moi je suis pour des peines qui soient des peines courtes,
02:01comme elles sont appliquées d'ailleurs aux Pays-Bas.
02:03Dès le premier écart, grave, dès qu'il y a une menace,
02:06dès qu'il y a une gravité dans l'infraction,
02:08alors il doit y avoir une sanction.
02:10C'est la pédagogie de la sanction.
02:11Et on fait aujourd'hui tout l'inverse de ce que l'on devrait faire.
02:14C'est pour ça que je parle d'un droit au premier tabassage.
02:18Alors il y a Christiane qui est avec nous.
02:19Il y a plein d'auditeurs qui veulent vous parler.
02:21C'est vrai que c'est le principe de cette émission.
02:22On voulait que notre ministre de l'Intérieur
02:24soit en contact avec les auditeurs, avec les Français.
02:27Il y a Christiane qui va arriver dans un instant.
02:29Mais c'est vrai qu'on a l'impression...
02:31Aujourd'hui encore, on a réagi tous en père de famille, en frère, en grand frère.
02:37Et on s'est dit, ce drame pour un téléphone portable,
02:40c'est des choses qu'on ne voyait pas avant.
02:42On a parlé, à un moment, de mexicanisation.
02:45C'est vrai, exactement.
02:46Je l'ai utilisé ce terme.
02:48Et il y a plein de gens qui vous sont tombés dessus.
02:50Enfin, plein de gens.
02:51Toujours les mêmes.
02:52Alors qu'aujourd'hui, je pense qu'il y a une urgence incroyable, Bruno Retaillon.
02:58Et c'est vrai qu'on a l'impression que vous essayez de faire énormément de choses.
03:01Aujourd'hui, est-ce qu'avec le gouvernement actuel,
03:05avec la composition de l'Assemblée Nationale actuelle,
03:08est-ce que vous pouvez vraiment aller au bout de ce que vous voulez,
03:10ou bien ça reste compliqué ?
03:12Bien sûr que c'est compliqué.
03:14Bien sûr, quand on est dans un gouvernement qui rassemble des bonnes volontés.
03:19Mais on ne passe pas tous pareil.
03:21Évidemment, quand on n'a pas de majorité à l'Assemblée Nationale,
03:24tout est difficile.
03:25Simplement, avec la volonté politique, on peut y arriver.
03:28C'est ce que j'essaie de démontrer.
03:29Et sur le cas du jeune Elias, je pense qu'on doit prendre des décisions très rapides.
03:34Il faut inverser les choses, avoir une nouvelle politique pénale.
03:37On résonne encore avec les jeunes mineurs,
03:39avec une politique pénale qui a été forgée il y a 80 ans, dans les années 45.
03:44Vous vous rendez compte ?
03:45Comme si les jeunes, aujourd'hui, étaient les mêmes que les jeunes d'hier.
03:48Et donc, il y a une montée en violence.
03:50Et il faut impérativement que...
03:52C'est ça le principe d'autorité.
03:54C'est d'opposer une force contraire, proportionnelle à la violence.
03:59Et bien là, on n'est plus du tout dans la proportionnalité.
04:01C'est la raison pour laquelle il faut renverser la table.
04:04Il faut revoir de fond en comble cette politique.
04:07Arrêter avec l'excuse de minorité ?
04:09Par exemple, arrêter avec l'excuse de minorité.
04:12Faire en sorte qu'aujourd'hui, c'est la règle.
04:14Elle ne devrait devenir que l'exception, c'est-à-dire que ce serait à la main du juge.
04:17Par exemple, je vais vous révéler quelque chose que personne ne sait.
04:21C'est qu'aujourd'hui, au moment où je vous parle, il y a une règle de droit
04:25qui fait que pour des mineurs, dans le processus,
04:28quand ils commettent quelque chose de grave,
04:30on sépare la reconnaissance de culpabilité de la sanction.
04:34C'est-à-dire qu'un jour, on dit, vous êtes coupable, tu es coupable,
04:37on reconnaît la culpabilité, et plusieurs mois après,
04:40on dit, voilà, la sanction, quelques mois après.
04:43On a ici, j'ai des enfants, vous avez des enfants.
04:46Est-ce qu'à notre domicile, pour des enfants qu'on aime,
04:50est-ce qu'on ferait la même chose ?
04:52Est-ce qu'on lui dirait, écoute, tu as fait une bêtise,
04:54je reconnais et tu dois reconnaître ta culpabilité,
04:57mais finalement, la sanction, on va y réfléchir,
04:59et ça va tomber dans quelques mois.
05:01Quand on dissocie cette culpabilité de la sanction,
05:03on enlève tout le sens qu'on veut donner à la sanction,
05:07et on enlève surtout son sens pédagogique.
05:10Mais François Béroux est d'accord avec vous là-dessus ?
05:12Il va le faire ? François Béroux, Gérald Darmanin sont d'accord avec vous là-dessus ?
05:14Écoutez, Gérald Darmanin s'est exprimé, François Béroux est d'accord.
05:17Souvenez-vous d'ailleurs, qu'une image est restée populaire,
05:21lorsque un jeune essaie de lui faucher quelque chose,
05:24c'est la gifle, et elle reçoit une gifle.
05:26Bon, voilà, il y a un moment donné, la sanction, c'est utile.
05:29Pour nos éditeurs, est-ce qu'on a l'assurance qu'on va le faire dans les prochaines semaines ?
05:32Parce qu'à chaque fois, on entend des ministres nous promettre ces choses-là,
05:34mais ça n'arrive pas.
05:35Est-ce que nos éditeurs peuvent avoir l'assurance
05:37que quand on aura Bruno Rotailleau au gouvernement,
05:39il va tout faire pour qu'on y arrive,
05:41et qu'à la fin, on aura ces nouvelles mesures ?
05:43Alors, il y a des pays qui cumulent, je recevais l'autre jour
05:46le ministre d'Intérieur brésilien,
05:49qui est à la fois ministre de l'Intérieur et de la Justice.
05:51Mais en France, il y a deux ministres.
05:52Mais je pense qu'on est alignés sur le pôle régalien,
05:55comme on dit avec Gérald Darmanin.
05:56C'est une idée.
05:57Il faut le faire.
05:58Il y a d'ailleurs un texte qui a été proposé,
06:00je crois que c'est par Gabriel Attal,
06:02à l'Assemblée Nationale,
06:03sur un certain nombre de ces questions-là.
06:05Il faut s'en emparer.
06:06Qui est discuté aujourd'hui, dans l'hémicycle.
06:07Et qui est discuté dans l'hémicycle.
06:08Il faut s'en emparer.
06:09Et sans doute aller même peut-être plus loin,
06:11pour remettre en cause ce que je disais,
06:14la césure, c'est-à-dire la séparation
06:16entre la reconnaissance de culpabilité
06:18et la sanction que l'on fait tomber.
06:20Il ne doit plus y avoir de droit au premier tabassage.
06:23On a construit un droit en France
06:25à l'inexécution des peines.
06:26Et finalement, on a renforcé,
06:28dans l'esprit de ces jeunes-là,
06:30qui sont des hyper violents,
06:32un sentiment d'impunité.
06:33Je dialogue beaucoup avec quelqu'un
06:35que j'aime beaucoup,
06:36parce que c'est un grand docteur,
06:38pédopsychiatre.
06:39Il a passé toute sa vie,
06:40toute sa vie, non pas planquée,
06:42mais vraiment au contact des individus,
06:44des adolescents les plus dangereux.
06:46Il a énormément d'expérience.
06:47Et il vous dit qu'un certain nombre de jeunes
06:49sont tellement déstructurés
06:50qu'il faut réhabiliter la sanction
06:52pour avoir une butée.
06:53Pour qu'ils sachent qu'à un moment donné,
06:55non, ça n'est plus possible.
06:56Bruno Rotaillon,
06:57Bruno Rotaillon, ministre de l'Intérieur,
06:58est avec nous sur Europe 1.
06:59Vous nous appelez 01 80 20 39 21.
07:01Il est avec nous jusqu'à 16h45,
07:0316h50.
07:04Donc, rappelez-nous.
07:05Merci.
07:06Et Charaline, si vous avez une question,
07:07n'hésitez pas,
07:08je sais que vous êtes très heureuse
07:09de rencontrer notre ministre.
07:10Absolument.
07:11Allez, à tout de suite sur Europe 1.
07:12Europe 1.
07:1316h18.
07:14On marche sur la tête.
07:15Cyril Hanouna.
07:16On marche sur la tête sur Europe 1.
07:1801 80 20 39 21.
07:19Le ministre de l'Intérieur, Bruno Rotaillon,
07:21est avec nous.
07:22Merci, Bruno Rotaillon, d'être avec nous.
07:23On parle beaucoup de vous dans cette émission.
07:25Sachez-le, vous avez limite un petit fan club.
07:30On en parlera tout à l'heure, bien entendu.
07:32On va parler aussi, dans un instant,
07:33de Louis Boyard,
07:34en tête du premier tour
07:35de l'élection municipale
07:36de Villeneuve-Saint-Jean.
07:37Il n'a pas de fan club, lui.
07:38Oui, mais pas ici.
07:39En tout cas, il est arrivé en tête,
07:41mais...
07:43Niveau 1, ce n'est pas non plus...
07:44Oui, oui, je sais.
07:45Ce n'est pas fait.
07:46Non, c'est loin d'être fait.
07:47C'est loin d'être fait.
07:48D'ailleurs, on en parlera
07:49avec notre ministre de l'Intérieur
07:50dans un instant.
07:51Et puis, on parlera,
07:52j'aimerais dire qu'on parlera
07:53de l'Algérie.
07:54Il y a beaucoup de gens
07:55qui nous demandent
07:56de parler de ce sujet
07:57avec vous, monsieur le ministre.
07:59Pour le moment,
08:00on a des auditeurs en ligne
08:01et on a avec nous,
08:02on a Christiane qui est avec nous.
08:03Bonjour, Christiane.
08:05Bonjour, Cyril.
08:06Vous allez bien ?
08:07Ça va, et vous, Christiane ?
08:09J'ai de la grippe.
08:10Ah, vous avez de la grippe ?
08:11Oui, alors là, en ce moment,
08:12elle est sévère.
08:13Elle est sévère.
08:14Vous êtes sortie ce week-end,
08:15Christiane, je pense.
08:16Vous avez dû faire la fête.
08:18Oui, oui.
08:20Merci, Christiane,
08:21d'être avec nous de Seine-et-Marne.
08:22Vous voulez poser une question
08:23à notre ministre de l'Intérieur,
08:25Bruno Rotaillon.
08:27Monsieur le ministre,
08:28je suis très, très heureuse
08:30de pouvoir vous parler.
08:32Je sais que vous êtes
08:33l'homme de la situation.
08:35J'avais des pieds sur terre.
08:38Moi, je suis gaulliste.
08:40Et franchement,
08:42je retrouve en vous
08:43la pludiosité
08:44de notre général.
08:47Et là, je voulais vous poser
08:48une question.
08:50Il est dans l'air du temps
08:52de faire des besoins
08:54de redressement pour les jeunes
08:56prétenus par les militaires
08:59et refaire le service militaire
09:02ou un minimum de 12 mois,
09:06sportifs ou garçons.
09:08Franchement,
09:09si les parents ne savent plus
09:12élever leurs enfants,
09:13il faut bien que quelqu'un
09:14s'en charge.
09:16Pour les allocations,
09:18pour les allocations familiales,
09:20faire un suivi
09:23pour savoir si les personnes
09:25qui auraient des enfants
09:27ou qui seraient mal tenus,
09:28les supprimer pendant un temps
09:30et qu'on serait bien
09:31de leur remettre
09:32les allocations familiales.
09:34Merci Christiane.
09:36Monsieur le ministre
09:37va vous répondre.
09:39Est-ce que vous voudriez
09:40réinstaurer le service militaire
09:42pour les jeunes
09:43et construire des maisons
09:44de redressement dirigées
09:45par des gendarmes ?
09:46C'est ça que vous voudriez,
09:47c'est la question que vous posez
09:48à notre ministre.
09:49Qu'est-ce que vous en pensez ?
09:50Christiane, plusieurs choses.
09:51D'abord un,
09:52je suis favorable
09:53à la privation pour des familles
09:55qui n'assument pas
09:56la responsabilité vis-à-vis
09:57de leurs mineurs.
09:58Je suis favorable
09:59à la privation des allocations
10:00familiales.
10:01Parce que les allocations
10:02familiales,
10:03ça n'est pas un dû,
10:04mais c'est un droit
10:05qui donne des devoirs,
10:06des devoirs notamment
10:07d'exercer sa responsabilité
10:09d'encadrer les jeunes.
10:10Donc ça,
10:11c'est une première chose.
10:12Cela avait été voté
10:13il y a quelques années
10:14et supprimé
10:15dans la présidence
10:17de François Hollande.
10:18Deuxième chose,
10:19j'étais un des rares députés,
10:20j'étais tout jeune député
10:21et je m'étais opposé
10:22à la suppression
10:23du service militaire
10:25il y a quelques années,
10:27c'était en 95 je crois.
10:29Peu importe,
10:30ce temps désormais est passé.
10:32En revanche,
10:33moi ce que je pense
10:34c'est que je préfère,
10:35pour concentrer nos efforts
10:37et le budget,
10:38le peu de budget qu'on a,
10:39notamment sur des enfants,
10:40sur des jeunes plutôt,
10:41qui présentent
10:42d'énormes difficultés
10:43et je suis pour des solutions
10:44un peu comme les épides,
10:45sur des internats
10:46avec un encadrement
10:47plutôt militaire
10:48avec une vie
10:49très très disciplinée
10:50et je connais d'ailleurs
10:51des jeunes aux Etats-Unis
10:52qui pouvaient poser des problèmes.
10:54Il y a un certain nombre
10:55d'institutions militaires
10:57qui se chargent de cela
10:58et ces jeunes,
10:59aujourd'hui,
11:00sont très redevables.
11:01Je pense qu'en France,
11:02plutôt qu'avec
11:03le service national universel
11:05qui touche beaucoup,
11:06beaucoup, beaucoup de jeunes,
11:07je crois qu'on éparpille
11:08nos moyens.
11:09On a beaucoup moins de moyens.
11:10Je propose que ces moyens,
11:11on les concentre
11:12vers des jeunes
11:13qui posent
11:14les plus de difficultés
11:15et il faut que
11:16on puisse les mettre
11:17dans ces centres
11:18qui sont très très encadrés
11:19avec une discipline militaire.
11:21Ce sera leur seule
11:22seconde chance
11:23puisque,
11:24là aussi,
11:25j'aurais dû dire,
11:26la réponse pénale
11:27est une réponse
11:28qu'il faut avoir
11:29dans la fermeté
11:30mais on ne récupérera pas
11:31tous les échecs
11:32des familles.
11:33Il faut redire
11:34à toutes les familles
11:35que la cause racine,
11:36c'est bien entendu
11:37ces manques
11:38et cette perte
11:39de responsabilité
11:40familiale,
11:41ni l'école,
11:42ni la politique pénale
11:43ne peuvent se substituer
11:44justement
11:45aux familles
11:46et aux échecs
11:47de ces familles.
11:48Voilà, merci.
11:49Bruno Roteuilhau
11:50qui est notre invité
11:51sur Europe 1,
11:52ministre de l'Intérieur.
11:53Christiane,
11:54est-ce que ça vous va
11:55la réponse de notre ministre ?
11:56Ah, bravo monsieur
11:57le Premier ministre.
11:58Alors, pas encore,
11:59il n'est pas Premier ministre.
12:00Vous allez poser
12:01des problèmes
12:02avec François Bayrou.
12:03Je vais lui faire réagir
12:04un pas loin
12:05dans le studio.
12:06Merci Christiane
12:07d'avoir été avec nous.
12:08Mais c'est vrai
12:09que, alors,
12:10j'aimerais qu'on revienne
12:11deux petites secondes
12:12sur le lapsus de Christiane.
12:13C'est vrai que,
12:14Bruno Roteuilhau,
12:15franchement,
12:16sur le lapsus,
12:17vous savez,
12:18j'ai failli le faire
12:19moi aussi,
12:20en début d'émission.
12:21Mais vous savez,
12:22ça m'arrive souvent,
12:23je crois que c'est parce que
12:24ministre de l'Intérieur,
12:25dans l'esprit des gens,
12:26voilà,
12:27c'est un côté
12:28un petit peu particulier
12:29et c'est pour ça
12:30que souvent il y a
12:31une confusion
12:32en disant
12:33bonjour monsieur
12:34le Premier ministre.
12:35Je vais vous dire
12:36pourquoi aussi,
12:37parce que moi,
12:38je suis beaucoup plus franc.
12:39Je crois que comme
12:40vous êtes le numéro un,
12:41c'est François Bayrou,
12:42donc vous êtes le numéro deux,
12:43donc vous êtes le Premier ministre.
12:44Je pense que c'est ça aussi.
12:45Il y a une incarnation très forte.
12:46Exactement.
12:47Parce qu'aujourd'hui,
12:48le Président,
12:49on le voit,
12:50il est ailleurs.
12:51C'est vrai.
12:52Il parle du Louvre,
12:53des péages.
12:54Sauf que,
12:55Cyril,
12:56le Président continue
12:57à nommer le Premier ministre,
12:58n'est-ce pas ?
12:59Non,
13:00il continue
13:01à nommer le Premier ministre.
13:02Même là,
13:03il y a discussion.
13:04Non,
13:05là,
13:06c'est le Premier ministre
13:07qui s'est nommé tout seul.
13:08Au final,
13:09c'est la première fois
13:10qu'un Premier ministre
13:11se nomme tout seul.
13:12Bravo à lui.
13:13Je voulais poser une question
13:14à Monsieur le Ministre de l'État.
13:15Vous avez eu
13:16des rapports
13:17plutôt rugueux
13:18avec le Président Macron
13:19au début
13:20de son exercice du pouvoir.
13:21Pas qu'au début,
13:22d'ailleurs.
13:23Il semblerait
13:24à lire la presse
13:25que la relation se réchauffe,
13:26y compris
13:27allant jusqu'à des rendez-vous
13:28à l'Élysée
13:29avec Monsieur Lecornu
13:30et le Président de la République.
13:31On sait que Monsieur Lecornu
13:32n'était pas
13:33le premier ministre
13:34qui s'est nommé
13:35tout seul.
13:36C'est vrai.
13:37C'est vrai.
13:39On sait que Monsieur Lecornu
13:40était un profil
13:41possible
13:42pour Matignon.
13:43Est-ce que cela veut dire
13:44que celui
13:45dont on nomme
13:46aujourd'hui
13:47le patron de la droite,
13:48vous concernant,
13:49fait son entrée
13:50dans les premiers ministrables
13:51sur la prochaine
13:52période politique
13:53ou pas ?
13:54Vous allez, bien sûr,
13:55me dire que vous êtes
13:56attaché à d'autres urgences
13:57et à d'autres,
13:58aujourd'hui,
13:59charges.
14:00Je le comprends bien.
14:01Mais quand même,
14:02aujourd'hui,
14:03on ne va pas faire
14:04la politique fiction.
14:05Votre nom est rentré
14:06dans cette catégorie-là.
14:07Non, mais moi,
14:08je suis à ma tâche
14:09et la tâche,
14:10elle est redoutable
14:11puisqu'il y a une hyper-violence
14:12donc je m'y consacre totalement.
14:13Ce qui fait ma force,
14:14je l'ai souvent dit,
14:15ce qui fait ma liberté,
14:16c'est que je ne suis pas
14:17dans le coup d'après
14:18et je n'ai jamais été
14:19dans le coup d'après.
14:20Qu'il y ait un contact
14:21entre le président de la République
14:22et son ministre de l'Intérieur,
14:23c'est normal.
14:24Le ministère de l'Intérieur,
14:25c'est un ministère régalien.
14:26Qu'est-ce que ça veut dire
14:27régalien ?
14:28Vous découvrez Emmanuel Macron ?
14:29Je le découvre
14:30mais ça ne fait pas de moi
14:31un macroniste.
14:32Et je respecte les institutions.
14:33Et un ministère régalien,
14:34c'est de faire en sorte
14:35que l'État tienne debout.
14:36Y compris dans des situations
14:37qui sont des situations
14:38parfois compliquées.
14:39Et c'est normal
14:40qu'il y ait cette relation
14:41entre un ministre de l'Intérieur,
14:42ça ne fait pas de moi
14:43un macroniste.
14:44Mais je suis respectueux
14:45de chef de l'État
14:46parce que je suis respectueux
14:47comme gaulliste
14:48des institutions.
14:49Et je n'aime pas
14:50que les institutions
14:51soient malmenées
14:52comme les Insoumis le font
14:53parce qu'alors là,
14:54ils le font.
14:55Ils le font
14:56pour organiser
14:57l'État.
14:58Ils le font
14:59pour organiser
15:00l'État.
15:01Ils le font
15:02pour organiser un chaos.
15:03Pour organiser
15:04un ébranlement de l'État.
15:05Voilà.
15:06Donc moi,
15:07je suis à l'inverse,
15:08au contraire,
15:09respectueux
15:10de tous les symboles
15:11de l'État.
15:12Et je voudrais dire,
15:13moi de côté,
15:14moi des indiscrétions
15:15que j'ai,
15:16c'est que
15:17Emmanuel Macron,
15:18au départ,
15:19voilà,
15:20il ne savait pas trop
15:21quoi penser
15:22du ministre de l'Intérieur
15:23Bruno Retailleau
15:24et que de plus en plus,
15:25c'est quand même,
15:26il a une énorme confiance
15:27en lui,
15:28dans son travail
15:29et dans ce qui peut se passer
15:30sur le ministre de l'Intérieur.
15:31Donc forcément,
15:32quand on a des...
15:33Voilà,
15:34il le trouve,
15:35il trouve,
15:36comme vous le dites à chaque fois,
15:37il trouve que ce n'est pas un peintre,
15:38il trouve que c'est un très bon élément
15:39et qu'il peut s'appuyer
15:40sur le ministre de l'Intérieur.
15:41Donc aujourd'hui,
15:42c'est vrai que
15:43Emmanuel Macron,
15:44je pense même,
15:45moi j'ai eu même une petite phrase,
15:46il aurait aimé,
15:47voilà,
15:48il a même dit,
15:49si j'avais eu un mec
15:50même comme ça avec moi,
15:51dès le début...
15:52Si il avait été macroniste.
15:53Exactement,
15:54si vous aviez été macroniste,
15:55il aurait peut-être...
15:56On a passé jouer un peu.
15:58Mais c'est vrai
15:59qu'il ne dit que du bien
16:00du ministre de l'Intérieur,
16:01le chef de l'État.
16:02Tout le monde le dit maintenant.
16:03Même l'entourage du président
16:04dit du bien de Bruno Retailleau,
16:05absolument,
16:06parce qu'aussi,
16:07Bruno Retailleau,
16:08vous venez de l'entendre,
16:09respecte les institutions,
16:10respecte la fonction
16:11et ne tire pas
16:12contre le président de la République
16:13depuis qu'il est
16:14ministre de l'Intérieur.
16:15Et je vais vous dire,
16:16je ne dis pas ça
16:17parce que vous êtes là,
16:18Bruno Retailleau,
16:19mais on le dit même
16:20quand vous n'êtes pas là.
16:21Même les personnes
16:22qui travaillent avec Bruno Retailleau,
16:23qui côtoient Bruno Retailleau,
16:24il veut travailler,
16:25il n'a pas de plan,
16:26il pense d'abord aux Français,
16:27il pense d'abord à faire des actions
16:28et il y a plein de gens
16:29qui vous disent
16:30est-ce que vous allez être président ?
16:31Est-ce que vous allez vous présenter en 2017 ?
16:32Pour l'instant,
16:33il n'a pas de calendrier
16:34et c'est, je pense,
16:35ce qui fait qu'aujourd'hui,
16:36on le voit,
16:37les Français
16:38vous apprécient de plus en plus.
16:39Est-ce que vous le sentez ça ?
16:40Je suis le plus mal placé
16:42pour le sentir.
16:43Ce que je voudrais dire
16:44pour celles et ceux
16:45qui nous écoutent,
16:46c'est que
16:47j'essaie dans mon action publique,
16:48je me donne totalement.
16:49Je me donne totalement
16:51et ce que je dis,
16:52ce que je fais
16:53correspond à ce que j'ai
16:54à l'intérieur de moi,
16:55aux convictions.
16:56On peut relire,
16:57je disais à Christian tout à l'heure
16:58sur le service militaire,
16:59que j'ai fait un vote
17:01il y a bien longtemps
17:02et je n'ai pas changé de ligne depuis.
17:04On peut contester mes convictions,
17:07elles sont fortes,
17:08jamais je ne les cache,
17:09jamais.
17:10J'y vais plutôt
17:11comme un cavalier sabre au clair
17:12mais je suis aussi respectueux
17:14de ceux qui ont des convictions,
17:15ça c'est le premier point.
17:17Le deuxième point,
17:18c'est que
17:19dans mon engagement politique,
17:21j'ai toujours eu le sentiment
17:22d'avoir une forme de dette
17:24vis-à-vis de mon pays.
17:25Parce que j'ai eu un grand-père
17:26qui a, dans la gorge,
17:28été traversé par une balle allemande
17:30en 1914.
17:31J'ai eu un autre grand-père
17:32qui, dans la seconde guerre mondiale,
17:34a été prisonnier
17:35puis mon père qui est en Algérie.
17:36Et je me suis dit finalement,
17:38je suis la première génération
17:39de cette lignée,
17:40d'âge en âge,
17:41de génération en génération,
17:43à bénéficier de la liberté,
17:44de la paix,
17:45sans avoir à me battre.
17:47Et je me suis dit,
17:48c'est grâce à eux.
17:49Eux, ils ont risqué parfois leur vie.
17:50Donc qu'est-ce que moi,
17:51je peux faire pour la nation,
17:53la communauté nationale,
17:54la France ?
17:55Très modestement.
17:56C'est pour ça que,
17:57quand j'ai dû faire mon processus militaire,
17:59j'ai choisi d'être officier
18:00d'élève aux filles de réserve.
18:01À Saumur.
18:02À Saumur, dans la cavalerie,
18:03exactement.
18:04Donc voilà,
18:05c'est mon chemin.
18:07C'est mon chemin de vie.
18:08Encore une fois,
18:09on peut être pour,
18:10on peut être contre.
18:11Mais ce que je veux dire,
18:12c'est que ce chemin,
18:13il est sincère.
18:14C'est ce qu'on ressent en tout cas.
18:16018203921,
18:17vous nous appelez sur Europe 1.
18:18Il y a Justine qui est en ligne avec nous.
18:20Justine Desardennes,
18:21qui voudrait revenir sur le drame
18:23qui s'est passé dans le 14e arrondissement.
18:27Elias, cet adolescent de 14 ans,
18:30tué pour son téléphone à Paris
18:32par deux jeunes de 16 et 17 ans.
18:34Bonjour Justine,
18:35merci d'être avec nous sur Europe 1.
18:37Bonjour Cyril.
18:38Bonjour, ça va bien ?
18:39Ça va et vous ?
18:40Oui Justine,
18:41merci d'être avec nous en tout cas.
18:43Merci à vous de m'avoir trouvé au téléphone.
18:45Alors, il y a le ministre de l'Intérieur,
18:47Bruno Retailleau,
18:48qui est avec nous sur Europe 1.
18:49Vous vouliez lui poser une question ?
18:50Bonjour Justine.
18:51Oui, effectivement.
18:52En fait,
18:53j'ai été très retournée,
18:55comme beaucoup d'entre nous,
18:57du meurtre d'Elias.
18:59Et je trouve que vous avez
19:01énormément de bonnes idées,
19:02de bonnes initiatives à prendre.
19:04Mais j'ai peur que vous n'ayez pas
19:06les moyens de vos ambitions
19:07au vu des gouvernements successifs
19:09qui se succèdent
19:11et qui, pour moi,
19:13sont responsables
19:15de la mort de nos enfants actuellement.
19:17Enfin, le laxisme plus exactement
19:19des gouvernements successifs
19:21font qu'à l'heure actuelle,
19:22on pleure nos enfants.
19:23Et j'espère que vous aurez
19:24les moyens de vos ambitions.
19:25Mais très honnêtement,
19:27c'est ça que j'ai peur,
19:28que vous ne puissiez pas avoir.
19:30Écoutez,
19:32une fois de plus,
19:33je ne suis pas garde des seaux.
19:34Je sais que Gérald Darmanin
19:35partage les convictions
19:36que j'ai exprimées.
19:37Ces convictions,
19:38c'est qu'on doit renverser la table
19:40et qu'il faut une autre politique pénale.
19:42Et c'est possible.
19:43Quand on regarde les pays scandinaves,
19:45quand on regarde les Pays-Bas,
19:46quand on regarde l'Allemagne,
19:47on voit bien qu'il y a des résultats.
19:49Il n'y a pas de fatalité à l'hyperviolence.
19:51Ce que je veux vous dire,
19:52c'est que sur les résultats,
19:53vous voyez, ce matin,
19:55je recevais au ministère de l'Intérieur
19:57toute l'équipe des policiers,
19:59le GIGN, des gendarmes,
20:01qui ont fait un boulot extraordinaire.
20:03Vous savez, c'est eux
20:04qui ont réussi à faire libérer
20:06en 48 heures
20:07une enquête extrêmement difficile.
20:09Le couple là,
20:11David Balland,
20:13qui avait été capturé,
20:14qui avait été enfermé,
20:15séquestré, torturé.
20:17On lui a coupé un petit doigt
20:19pour l'envoyer à l'un de ses associés.
20:21Mais en quelques jours,
20:23en 48 heures,
20:24les policiers et les gendarmes
20:26ont réussi à avoir des résultats.
20:27Le jeune Elias, je sais,
20:29encore une fois,
20:30je pense à ses parents, ses amis,
20:31ça ne va pas le ramener à la vie.
20:33Mais là encore,
20:35en quelques jours,
20:36même moins de deux jours,
20:37on a mis la main sur celui qui avait fait ça.
20:40On a des résultats,
20:41mais ça ne suffit pas.
20:42Ça ne suffit pas,
20:43et en politique,
20:44tout est une question de volonté.
20:45Et moi, je pense qu'il faut
20:46que les hommes et les femmes politiques
20:47aient cette volonté
20:48vraiment de renverser la table,
20:50de changer les choses profondément.
20:52Il faut une rupture.
20:53On est au bout d'un cycle.
20:54Moi, j'en ai vraiment l'intime conviction,
20:56je le sens même quasiment physiquement.
20:58On est au bout d'un cycle
21:00de laxisme
21:01où on a été dominé
21:03par une idéologie
21:05très gauchisante d'ailleurs,
21:07très soixante-huitard,
21:08où on a refusé l'autorité,
21:10où il a fallu dire
21:12que la famille, c'était mal,
21:14que dans l'école,
21:15il fallait d'abord penser à l'enfant,
21:17mais que finalement,
21:18il y avait une sorte d'égalité
21:19entre le maître et l'enfant.
21:20Non !
21:21Il y a une hiérarchie.
21:22L'autorité,
21:23ça commence aussi dans la famille.
21:24Ça se poursuit à l'école.
21:26Voilà.
21:27Et enfin,
21:28là, pour ce qui concerne
21:29notre politique pénale,
21:30c'est à titre personnel que je le dis,
21:31encore une fois,
21:32je suis ministre de l'Intérieur,
21:33mais j'ai cette conviction
21:34que ça marchera
21:35si on fait en sorte
21:36qu'on réhabilite vraiment
21:37la sanction,
21:38et plutôt que d'enfermer
21:39ces jeunes
21:40dans des longs parcours
21:41de délinquance
21:42où ils s'endurcissent
21:43et quand la sanction tombe,
21:44elle est très lourde,
21:45mais elle ne sert plus à rien.
21:47Et tout le dégât,
21:48et on a des morts,
21:49et on a des blessés,
21:50etc.
21:51Donc, il faut réagir
21:52et on le peut.
21:53Merci, Bruno Retailleau,
21:54ministre de l'Intérieur
21:55qui est avec nous.
21:56Merci, Justine.
21:57On va se retrouver dans un instant
21:58sur Europe 1.
21:59Vous nous appelez 01-80-20-39-21.
22:00Tout de suite.

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