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Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste, était l'invité de Benjamin Duhamel dans C'est pas tous les jours dimanche.

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00:00Bonsoir Olivier Faure.
00:05Bonsoir Benjamin Duhamel.
00:06Merci d'être avec nous ce soir dans C'est pas tous les jours dimanche.
00:08Premier secrétaire du Parti Socialiste.
00:10On parlera du budget dans un instant avec cette question.
00:12Allez-vous ou non censurer le budget Bayrou ?
00:15Mais juste avant, une question sur ce qui est arrivé au jeune Elias.
00:1814 ans, poignardé à mort alors qu'on essayait de lui voler son téléphone à la sortie de son entraînement de foot.
00:23Les deux suspects sont des mineurs déjà impliqués dans des affaires de violence.
00:27Il faut que la justice soit plus sévère ? Il faut changer les règles notamment de la justice des mineurs Olivier Faure ?
00:32D'abord je veux dire mon émotion et adresser mes condoléances à la famille de la victime.
00:39On ne devrait jamais évidemment mourir pour un portable.
00:43Ensuite je ne connais rien des agresseurs, je ne connais pas leur profil.
00:46Ce que je sais c'est qu'il y a aujourd'hui dans notre pays...
00:50Déjà impliqués dans des affaires de violence.
00:51Oui c'est ce que je crois comprendre.
00:53Mais quel est leur profil ?
00:55Viennent-ils par exemple l'aide sociale à l'enfance dont on sait qu'elle est aujourd'hui en grande difficulté ?
01:00Et si je le dis c'est parce qu'il y a aujourd'hui un vrai sujet.
01:03On a toute une série de mineurs qui sont des mineurs qui sont en réalité à la dérive.
01:09Et qui ne sont pas pris en charge par la collectivité, faute de moyens.
01:13Et je vois que même dans l'enquête que mène aujourd'hui Isabelle Santiago, députée socialiste sur l'aide sociale à l'enfance.
01:21On exporte même un certain nombre de nos mineurs à l'étranger, en Belgique.
01:25Parce que nous n'avons pas les moyens de faire face ici en France à la question.
01:29Ce serait davantage un sujet d'excuses compte tenu de la situation sociale des deux suspects plutôt que de sévérité de la justice.
01:38Il n'y a pas d'excuses données.
01:39C'est étonnant parce que je vous pose une question sur la sévérité et les règles de la justice des mineurs.
01:42Et vous me répondez aide sociale à l'enfance.
01:44Il peut y avoir bien sûr une multitude de facteurs mais c'est singulier de voir que vous choisissez cela.
01:48Je vous ai répondu en disant que je ne connais pas ces deux agresseurs.
01:51Et donc je ne veux pas m'exprimer sur des situations que je ne connais pas.
01:54Ce que je sais en revanche, c'est qu'aujourd'hui il y a malheureusement des difficultés avec toute une série de jeunes qui viennent de l'aide sociale à l'enfance.
02:02Parce qu'ils ne sont pas bien accompagnés et que nous les laissons dériver progressivement.
02:07Et donc ce sujet-là devrait être posé aussi.
02:10Voilà ce que je dis.
02:11Et sur la justice des mineurs, est-ce que par exemple ceux qui disent qu'il faut permettre la comparution immédiate des mineurs dans ce genre d'affaires,
02:18ceux qui expliquent aussi qu'il faudrait pouvoir plus facilement écarter l'excuse de minorité, est-ce que ça ce sont des débats pertinents selon vous ?
02:25Mais d'abord ce sont des débats qui sont de faux débats.
02:27Parce que la réalité c'est que l'excuse de minorité n'existe plus.
02:31On peut très bien aujourd'hui pour un mineur de plus de 16 ans, il n'y a pas de... qu'on a né de la même façon qu'un majeur.
02:38Et donc on fait comme s'il y avait aujourd'hui une forme de tolérance pour des mineurs qui seraient des criminels.
02:45Il n'y a aucune tolérance.
02:46En revanche, ce à quoi je suis attaché, c'est à l'idée que forcément un jeune, un mineur, n'est pas tout à fait encore un adulte
02:54et qu'il faut considérer qu'il doit être jugé comme tel et non pas comme s'il avait la maturité d'un adulte.
03:01Maintenant ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas...
03:02Même quand il a 17 ans par exemple.
03:05Précisément ce que je viens de vous dire, c'est que l'excuse de minorité à laquelle vous faites référence n'existe pas.
03:10Elle peut être levée par le juge pour un mineur de 17 ans.
03:13Donc c'est déjà possible.
03:14L'idée, Olivier Faure, pour être très précis, est de pouvoir inverser.
03:17C'est-à-dire, vous avez raison de dire que les magistrats peuvent écarter cette excuse de minorité.
03:21L'idée de dire qu'elle ne s'imposerait pas de prime abord, si j'ose dire, dans ce genre d'affaires.
03:27Mais à tout moment, le juge peut, en conscience, en fonction de ce qu'il connaît des dossiers,
03:32de ce qu'il connaît de l'individu qu'il a face à lui,
03:34il peut lever cette excuse parce qu'il n'y a en réalité pas d'excuse au meurtre.
03:38Et ne laissons pas penser à qui que ce soit dans notre pays
03:40qu'aujourd'hui il y aurait une forme de tolérance et qu'on pourrait,
03:43parce qu'on a 16 ans, 17 ans et 18 ans au moins un jour,
03:47qu'on serait en fait dans une forme d'absolution, ce qui n'est pas le cas.
03:51Et donc, ce que je dis simplement, c'est que faisons attention aussi pour des jeunes
03:54qui sont des jeunes parfois très jeunes.
03:56Et c'est inquiétant et on doit en prendre toute la mesure,
03:59c'est de bien faire en sorte de ne pas les laisser déraper, dériver
04:04et finalement peut-être un jour commettre le pire,
04:07ce qui est terrible pour les victimes d'abord,
04:09mais ce qui est aussi des vies privées de leurs côtés
04:12parce que c'est un gaspillage humain que nous ne pouvons pas tolérer.
04:15Olivier Faure, nous sommes à la veille d'une semaine décisive.
04:19Les députés et sénateurs vont tenter de se mettre d'accord jeudi sur le budget.
04:23Je commence par une question très simple pour planter le décor.
04:25En l'état actuel des discussions, des négociations,
04:28est-ce que vous vous apprêtez, oui ou non, à censurer le budget
04:32présenté par le gouvernement de François Bayrou ?
04:34En l'état, comme on dit.
04:36Mais comme j'aimerais avoir des idées aussi simples que les vôtres,
04:40comme j'aimerais pouvoir dire c'est oui, c'est non, c'est blanc, c'est noir,
04:46la réalité est malheureusement infiniment plus complexe
04:49et au moment où nous nous parlons, la discussion n'est pas achevée.
04:52Nous continuons à discuter avec le gouvernement.
04:54Est-ce que le comptier en l'état, Olivier Faure ?
04:56Et ce qui sort du Sénat n'est pas tolérable et d'ailleurs nous avons voté contre au Sénat.
05:00Nous n'avons pas voté ce budget, ni même nous ne sommes pas abstenus,
05:04nous avons voté contre ce budget qui n'est pas à l'évidence un budget
05:08qui permet d'avoir une majorité de non-censure
05:12puisque en réalité nous ne soutenons pas ce budget non plus.
05:15Donc en l'état le compte n'y est pas ?
05:18En l'état le compte n'y est pas bien sûr et même pire que cela,
05:21en réalité par rapport à la négociation qui a déjà eu lieu,
05:24il y a eu des reculs au Sénat, je pense par exemple aux enseignants,
05:28je pense aujourd'hui aux carences qui étaient des acquis de la discussion
05:31et sur lesquels la majorité de droite du Sénat est revenue.
05:35Donc évidemment ça ne le compte n'y est pas.
05:37Mais on va rentrer dans le détail de ces éléments de négociation,
05:40de ce que certains pourraient appeler des lignes rouges
05:42mais certains des membres du parti socialiste ont plus de facilité à dire
05:46oui si la copie reste en l'état, nous censurerons.
05:49Qu'est-ce que je viens de vous dire ?
05:51Vous dites le compte n'y est pas, est-ce que c'est un compte qui justifie
05:55si le texte budgétaire reste en l'état de censurer le gouvernement Bayrou
06:00là où vous aviez décidé de ne pas censurer le Premier ministre
06:03dans la foulée de son discours de politique générale ?
06:05Si la copie reste celle du Sénat, à l'évidence nous censurerons.
06:08Mais je crois avoir compris, c'est pour ça que je dis que la discussion continue,
06:11j'écoute ce que disent les ministres.
06:13J'ai entendu ce midi Mme de Montchalin expliquer que c'était un budget
06:17qui n'était pas celui qu'elle croyait être de la pure...
06:20Elle dit-elle que ce n'est pas un budget de compromis ?
06:22Voilà l'expression de Mme de Montchalin.
06:24Elle vous dit elle-même qu'elle considère que si le budget devait rester en l'état
06:28il serait logique que nous le censurions.
06:30Eh bien Mme de Montchalin dit juste.
06:32Vous entendez Olivier Faure ce que disent les insoumis ?
06:35Au fond ils disent que vous vous êtes fait berner
06:37puisque un certain nombre d'économies ont été introduites,
06:40soutenues par le gouvernement, économiques que vous déplorez aujourd'hui,
06:44sur ce que vous aviez obtenu par exemple sur le refus d'allonger
06:48le délai de carence pour les fonctionnaires.
06:50Mesures remplacées par la baisse de l'indemnisation de 100% à 90%.
06:54Mesures là encore soutenues par le gouvernement.
06:57En fait vous vous êtes un peu fait avoir par le gouvernement
06:59qui souhaitait à tout prix obtenir le fait que vous ne censuriez pas.
07:02Mais écoutez, on a pris une décision qui était simple,
07:05de dire qu'on ne censurait pas a priori.
07:09Mais je suis monté à la tribune de l'Assemblée
07:11pour dire que ça ne valait pas chèque en blanc pour la suite
07:14et qu'à tout moment nous pouvions censurer.
07:16Donc si le gouvernement pensait qu'il avait acheté là une conduite
07:20et qu'il pouvait maintenant faire ce qu'il souhaite
07:23et même y compris revenir sur ses propres engagements,
07:26la réponse nous allons vite lui donner.
07:29Et il s'apercevra assez vite qu'on ne peut pas être dans une forme de
07:32je donne, je reprends et que nous ne réagissions pas.
07:35Il n'y a aucune raison au fait que nous ne sommes pas au gouvernement,
07:39nous ne sommes pas dans la majorité, nous sommes dans l'opposition.
07:42Nous avons malgré tout fait un choix
07:44qui est de dire qu'au-dessus des intérêts partisans,
07:47au-dessus même de ce que nous pensons,
07:49jamais nous n'aurions fait adopter un budget pareil si nous étions au gouvernement.
07:53Mais parce qu'il y a aujourd'hui une situation
07:55qui est une situation de crise politique
07:57qui se transforme progressivement en crise économique,
08:01en crise sociale et que les plus vulnérables sont toujours les plus faibles.
08:05Et donc pour cette seule raison, nous sommes prêts à chercher l'accord,
08:08non pas en considérant que c'est notre budget,
08:11mais à considérer à minima que ce budget ne mérite pas la censure
08:14et de faire tomber le gouvernement,
08:15parce qu'il faut aussi à un moment un budget pour la France.
08:17Mais ça ne se fera pas à n'importe quel prix,
08:19ça ne se fera pas n'importe comment.
08:20Nous ne sommes pas à vendre
08:22et nous ne sommes pas prêts à complètement passer sous la toise.
08:25Olivier Faure, j'ai évoqué les insoumis,
08:27on en reparlera dans un instant,
08:29notamment suite aux propos qu'a pu tenir Jean-Luc Mélenchon cette semaine.
08:32A l'inverse, il y a aussi ceux qui disent, les socialistes,
08:34ils ont pris une position en décidant de ne pas censurer François Bayrou.
08:38Il y a des choses qui leur ont été accordées,
08:39cette négociation sur les retraites,
08:41les mesures sur la non-suppression de postes dans l'éducation nationale.
08:46Est-ce que vraiment, quelques jours après,
08:48ils peuvent tourner casac et changer de décision
08:52de façon totalement inverse et finir par dire
08:54en fait non, on s'est trompé, on va censurer ?
08:56Vous avez quand même obtenu des choses.
08:57Mais oui, mais vous venez de le dire vous-même,
08:59quittons le casac.
09:00En fait, nous, nous sommes dans la même continuité.
09:03Nous considérons que s'il y a des acquis à la discussion,
09:06nous sommes prêts à ne pas censurer.
09:07Quand le gouvernement revient en arrière,
09:09je pense par exemple au poste de l'enseignant
09:11que vous venez de citer à l'instant.
09:13Il y avait un amendement qui permettait de revenir
09:15sur la suppression de 4000 postes,
09:17il n'a pas été adopté par le Sénat.
09:18Et donc, avec d'ailleurs le vote des macronistes,
09:21eh bien s'ils en restaient là,
09:23ce serait effectivement une trahison, y compris de la parole donnée.
09:26Et c'est une parole qui a même été écrite par le Premier ministre.
09:30Et donc les engagements qu'il prend par écrit,
09:32le mieux qu'il puisse faire, c'est de les tenir.
09:34Et donc pour être très précis Olivier Faure,
09:36il va y avoir cette discussion,
09:37ce qu'on appelle une commission mixte paritaire,
09:39ce qui doit permettre aux députés et aux sénateurs
09:41de tomber d'accord sur une copie
09:42qui ensuite sera soumise au vote des parlementaires.
09:45Sur quoi est-ce que concrètement vous vous déterminerez
09:47pour savoir si vous censurerez ou non le budget ?
09:50Il y a le fait que les engagements qui étaient pris soient tenus.
09:54Bien sûr.
09:56Si c'est seulement ça, si j'ose dire, ça vous convient ?
09:59Non, je pense qu'il y a...
10:01Parce que ce qui s'est passé au Sénat,
10:03c'est non seulement qu'il y a eu un retour sur les engagements pris,
10:06mais il y a eu aussi des coupes claires dans un certain nombre de budgets.
10:09Je pense au sport qui a fait beaucoup parler,
10:11parce que tous nos grands sportifs sont venus dénoncer
10:14le fait qu'après tous les engagements pris
10:16après les Jeux olympiques et paralympiques,
10:18on en revienne à un budget familique pour le sport,
10:22et qui est à la fois un sujet sportif mais aussi un sujet éducatif.
10:26Donc il faut que le gouvernement renonce à ces économies ?
10:29Il y a un certain nombre d'économies.
10:30Sur l'enseignement supérieur et la recherche, je vois que...
10:32On va peut-être en parler, mais on a Musk et Trump qui nous parlent
10:36d'aller sur Mars.
10:37Pendant ce temps-là, nous, qu'est-ce qu'on fait ?
10:39On réduit le budget de l'enseignement supérieur et de la recherche
10:42avec déjà 31 cités qui sont au bord du gouffre,
10:4660 l'année prochaine, cette année même, si rien ne se passe.
10:49Donc à l'évidence, il faut faire un effort particulier
10:52sur l'enseignement supérieur et la recherche,
10:54le budget de la culture, mais je pense aussi, évidemment,
10:56et peut-être même d'abord au budget de l'environnement.
10:59Est-ce qu'il est possible que le fonds vert,
11:01qui permet là de décarboner notre propre économie,
11:05soit un fonds qui soit aujourd'hui un fonds à la baisse ?
11:09Alors avant que nous avons notre côté d'attentat,
11:11vous avez quelqu'un qui est en train de dire
11:13je tourne nos accords de Paris sur le climat.
11:15Eh bien l'Europe, et d'abord la France,
11:17doivent faire la démonstration en disant
11:19nous avons un engagement pris face au monde
11:22et face aux gestes en futur.
11:24Dans les discussions que vous aviez avec le gouvernement
11:26avant de décider de ne pas censurer François Bayrou
11:28dans la foulée de sa déclaration de politique générale,
11:30il y avait des éléments très concrets.
11:31Là, vous parlez d'économie.
11:33Très concrètement, dans les discussions,
11:34vous allez avoir des discussions dans les heures qui viennent,
11:36on imagine, avec Eric Lombard, Amélie de Monsalin ?
11:39Oui, bien sûr.
11:40Vous vous leur parlez quand ? Aujourd'hui ?
11:42Hier, aujourd'hui, certainement demain.
11:44La discussion ne s'est pas interrompue.
11:47Vous allez à Bercy ?
11:49Non, pour l'instant, les échanges se font plutôt en visio.
11:51Il y aura certainement des échanges physiques
11:53d'ici la fin de la semaine,
11:54mais en tout cas, il y a une discussion qui se prolonge
11:57et à laquelle je souhaite qu'il réintègre d'ailleurs,
11:59y compris ceux qui le souhaitent,
12:01je pense aux communistes et aux écologistes
12:03qui ont fait acte de candidature pour continuer à discuter.
12:07Qu'est-ce que vous leur demandez concrètement ?
12:09Vous dites sur le budget de l'écologie.
12:11Est-ce que, par exemple, vous leur demandez
12:13de renoncer à cette mesure
12:15qui est une piste, à savoir
12:17de faire travailler les Français sept heures de plus
12:19par an, gratuitement ?
12:20Est-ce que ça, pour vous, c'est une ligne rouge ?
12:22Bien sûr, mais ce qui est incompréhensible
12:25avec ce gouvernement,
12:26c'est qu'il doit comprendre
12:28qu'il y a un gouvernement barnier
12:30qui était censuré.
12:32Il ne peut pas revenir avec des mesures
12:34plus violentes vis-à-vis des Français
12:36et croire qu'il va passer le barrage de la censure.
12:39Ça n'existe pas.
12:41Il faut quand même qu'ils comprennent
12:43qu'il n'y a pas de majorité absolue à l'Assemblée.
12:44Nous l'avons compris.
12:46Nous aurions pu continuer à trépigner
12:48sur notre chaise et dire
12:50tant qu'on n'aura pas un Premier ministre de gauche,
12:52on ne bouge pas.
12:54Oui, et en même temps, pardon Olivier Faure,
12:56mais dans la discussion...
12:58Nous n'avons pas fait ça.
13:00Justement, avancer avec des gens qui sont de droite
13:02et qui restent de droite.
13:03Vous refusez toute baisse de dépense.
13:05En tout cas, vous avez cité un certain nombre de budgets
13:07que vous ne souhaitez pas voir rabotés.
13:09Vous refusez une mesure qui rapporte de l'argent.
13:11Il y a un déficit public.
13:13C'est un sujet qui ne vous intéresse pas ?
13:15Si, c'est un sujet qui m'intéresse beaucoup.
13:17Mais je vous rappelle que quand nous,
13:19nous avons laissé les comptes publics,
13:21ce n'est pas dans l'État dans lequel on les retrouve aujourd'hui.
13:23Vous parlez de la situation en 2020,
13:25qui est celle qu'elle est.
13:27Elle est celle qu'elle est pour quelles raisons ?
13:29Elle est tout à fait dépendante de la politique
13:31conduite pendant 7 ans.
13:33Quand vous exonérez de cotisations les entreprises,
13:35le budget de la Sécu, il plonge.
13:37Quand vous avez une baisse de la fiscalité
13:39sur les grandes entreprises et sur les grandes fortunes,
13:41on ne peut pas dire qu'on ne peut rien faire.
13:43Nous, ce que nous souhaitons.
13:45C'est un sujet qui doit revenir sur la table.
13:47Il y a eu un moment, dans l'accord que nous avons passé
13:49avec le gouvernement, l'idée d'une taxe Zucman
13:51sur le patrimoine. Cette taxe, pour l'instant,
13:53elle a un peu disparu des écrans radars.
13:55On ne sait pas quand est-ce qu'elle verra le jour.
13:57Moi, je souhaite qu'il y ait une loi qui vienne au lendemain
13:59de la loi de finances et de la loi de financement de la Sécu,
14:01pour que nous ayons la possibilité là
14:03de dire qu'il y a des gens qui se sont beaucoup enrichis
14:05pendant les 7 dernières années.
14:07Eh bien, il est normal qu'ils participent
14:09dans l'esprit de civisme fiscal.
14:11Qu'ils participent, évidemment, à l'effort collectif.
14:13On ne peut pas toujours tout demander
14:15aux retraités, aux actifs,
14:17modestes, moyens, et laisser
14:19épargner celles et ceux qui...
14:21Regardez le CAC 40, 100 milliards
14:23de distribution du dividende cette année.
14:25Je pense qu'il y a un petit peu là-dedans à reprendre, non ?
14:27Exercice de pédagogie pour essayer de bien comprendre
14:29ce qui pourrait vous pousser à censurer ou à ne pas censurer.
14:31Vous dites,
14:33revenir sur ce qui a été...
14:35sur ce que François Bayrou vous avait accordé.
14:37C'est-à-dire que, par exemple, la baisse de l'indemnisation
14:39de 100% à 90%, ça, pour vous, c'est inacceptable.
14:41On est d'accord là-dessus.
14:43Ça, c'est un élément.
14:45Budget de l'écologie par abotté,
14:47ça fait partie aussi des éléments.
14:49Et les 7 heures de travail en plus par an,
14:51ligne rouge. Est-ce que c'est à peu près
14:53ce qui vous déterminera à censurer ou à ne pas censurer ?
14:55Là encore, dans un exercice de clarté
14:57pour ceux qui nous regardent.
14:59Ça fait partie effectivement de l'addition.
15:01Mais je ne veux pas oublier
15:03là non plus, à certains d'autres budgets,
15:05la recherche.
15:07Mais quand même, comment pouvons-nous
15:09considérer que dans le grand match
15:11mondial qui est en train de s'installer
15:13avec, y compris, cette espèce
15:15de ploutocratie aux Etats-Unis,
15:17on ne serait pas nous ?
15:19Aujourd'hui, en qualité,
15:21on serait demeuré de ne pas faire un effort
15:23pour notre recherche, alors que nous en avons besoin
15:25pour gagner cette compétition mondiale.
15:27Donc, on rajoute dans ces éléments le budget
15:29de la recherche.
15:31Olivier Faure, ce qui est intéressant, c'est qu'il y a bien sûr
15:33des débats, des mesures et l'aspect politique.
15:35Depuis la décision des socialistes
15:37de ne pas censurer François Bayrou après sa déclaration
15:39de politique générale, les Insoumis ont eu des mots
15:41très durs à votre égard. Ce midi encore,
15:43Manuel Bompard, le coordinateur de la France Insoumise, dit
15:45si le parti socialiste ne censure pas, il sera
15:47dans un soutien sans participation
15:49à François Bayrou. C'est le cas ?
15:51Non, pas du tout.
15:53D'abord, je ne veux pas
15:55m'appréhendir sur ce que dit Manuel Bompard,
15:57mais honnêtement, c'est Manuel Bompard maintenant
15:59qui dit qui est où. C'est comme si
16:01moi, je devais définir ce que fait la France Insoumise
16:03en ce moment. Ce n'est pas moi qui définit
16:05ce qu'elle fait et ce n'est pas eux
16:07qui ont à définir qui est dans le Front Populaire,
16:09qui n'y est pas, qui est de gauche, qui ne l'est pas.
16:11En même temps, Olivier Faure, le fait est que vous êtes isolé
16:13puisque vous êtes les seuls à ne pas avoir voté la censure.
16:15Là où vous espériez, il faut le dire,
16:17que les communistes et les écologistes
16:19fassent le choix de ne pas censurer avec vous.
16:21Je vois que les communistes et les écologistes n'ont pas la même
16:23attitude par rapport aux socialistes et qu'eux
16:25ont très bien compris, comme moi j'ai compris aussi
16:27les raisons pour lesquelles ils avaient censuré.
16:29Le débat existait chez nous
16:31et nous avons beaucoup hésité, ça a été l'objet de
16:33d'heures de débat entre nous parce que c'était compliqué
16:35et le diamile existe
16:37entre le choix facile
16:39de la conviction et le choix
16:41plus compliqué d'essayer d'aller
16:43chercher des concessions
16:45là où elles se trouvent,
16:47même si elles sont en réalité toujours insuffisantes.
16:49S'il fallait
16:51prendre un exemple, peut-être qui
16:53serait plus parlant pour les Insoumis,
16:55revenir à ce que disait Jean-Paul Sartre
16:57dans « Les mains sales ». Vous vous souvenez peut-être
16:59de ce dialogue entre ce
17:01jeune révolutionnaire très exigeant,
17:03très enflammé
17:05et qui vient reprocher
17:07à Odereur qui est en fait
17:09un homme politique plus madré
17:11et il lui dit « mais tu trahis, tu trahis
17:13le parti ». Et Odereur lui répond
17:15en fait la pureté
17:17c'est une idée pour les fakirs
17:19et pour les moines. Moi
17:21j'ai les mains sales,
17:23je les trempe dans la merde et dans le sang
17:25mais je le fais et je ressors mes mains
17:27propres parce que je sers la cause.
17:29La question aujourd'hui, elle est là, c'est
17:31est-ce que vous considérez qu'on est toujours dans
17:33une forme de bulle et on se contente de dire
17:35toujours la même chose, dire « moi je suis
17:37propre, j'ai les mains propres, je ne fais jamais rien
17:39moi je cherche au contraire des victoires
17:41parce que je sais aussi des gens qui ne peuvent pas
17:43attendre, il y a des gens qui aujourd'hui ont besoin
17:45de savoir. Peut-être que certains de ceux qui nous regardent
17:47se disent « mais ça c'était leur position
17:49après la déclaration de politique générale » et ils sont en train de
17:51céder sous la pression des Insoumis, puisque
17:53vraisemblablement ils sont en train
17:55d'envisager la possibilité de censurer le budget.
17:57Mais si vraiment vous ne vouliez
17:59ne pas être dans
18:01cette pureté, vous diriez « de toute façon on ne censura pas
18:03et on va aller chercher une par une
18:05les améliorations dans ce budget. »
18:07Mais c'est ce qu'on fait.
18:09Sauf que vous menacez quand même de censurer.
18:11Parce que la négociation ça suppose qu'il y ait aussi
18:13une forme de dissuasion et ce que
18:15je vous dis là est assez simple
18:17c'est que si nous arrivons à
18:19obtenir suffisamment pour que nous puissions
18:21considérer que ce gouvernement n'est pas le nôtre
18:23mais qu'il ne mérite pas
18:25la censure, nous ne le censurerons pas.
18:27S'il mérite la censure, nous le censurerons.
18:29Et c'est aussi simple que ça.
18:31Et ce que je vous ai dit, c'est que nous avons toujours envisagé la censure.
18:33Même la première fois, il y a eu
18:35un débat long, difficile, passionné
18:37et ce débat existe toujours entre nous
18:39et nous verrons le moment venu si
18:41le comtier...
18:43Les téléspectateurs Olivier Faure vous auront découvert
18:45sartriens. Jean-Luc Mélenchon
18:47il y a pile une semaine disait « nous nous sentons trahis, meurtris
18:49et rajouter le Parti Socialiste n'est plus un partenaire. »
18:51C'est rompu
18:53définitivement avec Jean-Luc Mélenchon.
18:55Moi je ne commande pas Jean-Luc Mélenchon qui a un blog
18:57par jour, un tweet par heure
18:59et qui croit qu'il
19:01est celui qui donne les bons points et les
19:03mauvais points. Je ne reçois aucun
19:05mandat de Jean-Luc Mélenchon et
19:07il n'en reçoit aucun de moi.
19:09Mais il n'y a plus de Nouveau Front Populaire Olivier Faure.
19:11Il faut peut-être arrêter de se raconter des histoires.
19:13Vous dites « je ne vais pas commenter les blogs, les tweets ».
19:15Jean-Luc Mélenchon ce n'est pas n'importe qui.
19:17C'est lui qui a fait 22% à l'élection présidentielle.
19:19Donc il n'y a plus de Nouveau Front Populaire.
19:21Je ne vois pas le rapport.
19:23Ce n'est pas parce qu'il a fait 22% au moment des présidentielles
19:25qu'il est l'un des membres éminents de ce Nouveau Front Populaire.
19:27Il dit « les socialistes
19:29ne sont plus des partenaires. »
19:31Allez jusqu'au bout, allez jusqu'au bout des élections.
19:33Citez aussi les élections européennes.
19:35Le Parti Socialiste a fait 13,8%
19:37et Jean-Luc Mélenchon et les siens ont fait
19:39moins de 10%. Donc allez jusqu'au bout
19:41de la démonstration et regardez les choses
19:43telles qu'elles sont. Il y a eu un rééquilibrage.
19:45Mais ce sont encore des partenaires les insoumis ou pas ?
19:47Mais bien sûr qu'il y a aujourd'hui
19:49toujours un fond commun
19:51avec les insoumis, avec les écologistes,
19:53avec les communistes et que nous partageons
19:55sur un certain nombre de sujets la même
19:57vision de ce que devrait être aujourd'hui
19:59le combat. Et donc ce sont encore
20:01des partenaires les insoumis ?
20:03Moi je suis partisan du rassemblement
20:05de la gauche et des écologistes. Non mais vous ne répondez pas tout à fait.
20:07Est-ce que c'est encore des partenaires les insoumis ? Ça dépendra d'eux.
20:09Si tous les jours on a quelqu'un
20:11qui considère qu'il vaut mieux taper sur les socialistes
20:13plutôt que sur la droite et l'extrême droite
20:15ça revient à évidemment
20:17se tromper d'adversaire.
20:19Moi je ne me trompe pas d'adversaire.
20:21Mon problème n'est pas ce que dit Jean-Luc Mélenchon.
20:23Mon problème c'est que je vois aujourd'hui qu'il y a
20:25une extrême droite conquérante qui est aux portes
20:27du pouvoir, qu'elle peut l'emporter,
20:29qu'elle se sent pousser des ailes parce qu'en Autriche,
20:31en Italie, en Hongrie,
20:33aux Etats-Unis, en Argentine,
20:35bref, partout dans le monde, on la voit
20:37triompher. Eh bien c'est ma
20:39boussole. Je ne veux pas que l'extrême droite
20:41puisse à un moment conquérir le pouvoir ici.
20:43Se pose également Olivier Faure la question de votre
20:45poids au sein du Parti Socialiste. Est-ce que vous avez
20:47vérifié les serrures de votre bureau ?
20:49J'ai un bureau
20:51qui est très flex office.
20:53Vous avez vérifié si éventuellement François Hollande
20:55ne s'y était pas installé ? Parce que
20:57on l'écoute depuis une semaine et parfois on a l'impression que c'est lui
20:59le premier secrétaire du Parti Socialiste. Lui qui
21:01dit Olivier Faure
21:03a rallié mes positions, les socialistes
21:05ont la clé jusqu'en 2027.
21:07Vous vous êtes hollandisé ?
21:09Le PS et Olivier Faure sont
21:11sous l'influence de François Hollande ? Peut-être que
21:13vous avez vous la nostalgie des années Hollande,
21:15ce n'est pas mon cas, et peut-être que
21:17François Hollande a lui-même la nostalgie de son passage
21:19comme premier secrétaire. Mais
21:21voyez bien que ce qui se produit
21:23sous nos yeux, c'est
21:25un combat entre un tyrannosaure et un
21:27diplodocus, entre Jean-Luc Mélenchon
21:29et François Hollande qui veulent rejouer
21:31éternellement le même
21:33combat qu'ils se mènent l'un et l'autre
21:35depuis 30 ans. Moi je veux faire émerger
21:37une gauche qui soit
21:39une gauche capable de se fédérer, d'avancer
21:41ensemble et de conquérir le pouvoir
21:43non pas en se divisant en permanence
21:45et en ayant
21:47cette facilité que l'un et l'autre
21:49ont de chercher à écraser
21:51tout ce qui est au milieu d'eux pour pouvoir
21:53se consacrer à leur propre destin.
21:55Donc juste tyrannosaure, diplodocus, on est d'accord que c'est
21:57François Hollande et Jean-Luc Mélenchon ?
21:59Je vous laisse filer la métaphore.
22:01Ce que dit François Hollande,
22:03moi j'ai répété
22:05longtemps qu'il fallait que le Parti Socialiste
22:07s'autonomise et à la fin, Olivier Faure
22:09il a rallié ma position. C'est vrai.
22:11Mais je ne vois pas à quel moment François Hollande
22:13n'a pas suivi ma position. Quand
22:15j'ai fait le Front Populaire,
22:17je l'ai même vu un jour dire qu'il était
22:19candidat du Front Populaire.
22:21Je l'ai même vu écrire dans un journal
22:23de droite pourtant qu'il était
22:25lui-même défenseur du
22:27programme du Front Populaire.
22:29Donc c'est lui qui m'a suivi et quand
22:31j'ai décidé de faire mouvement parce qu'après une censure
22:33et qu'il fallait faire mouvement pour ne pas
22:35laisser le pays s'engluer dans
22:37la difficulté, je l'ai vu suivre aussi
22:39ce mouvement et j'en étais
22:41heureux. Donc je remercie François Hollande
22:43d'avoir à chaque fois fait
22:45front commun avec le reste des socialistes
22:47mais personne ne suit François Hollande.
22:49Quelle est cette volonté
22:51toujours de laisser penser... Vous dites que personne ne suit François Hollande ?
22:53Mais je ne pense pas que François Hollande
22:55soit aujourd'hui celui auquel
22:57tout le monde cherche à se rallier. Il y a eu
22:59une discussion au groupe socialiste sous l'impulsion
23:01d'ailleurs du président du groupe, Boris
23:03Vallaud, qui a duré des heures et des heures
23:05puis au bureau national, la même chose
23:07et nous avons cherché à chaque
23:09moment, non pas à complaire
23:11à tel ou tel, mais à savoir quelle était la
23:13position qui permettait
23:15d'emmener les socialistes vers une position
23:17qui soit aussi celle de l'intérêt général.
23:19Il ferait un bon candidat à l'élection présidentielle François Hollande ou pas ?
23:21Mais décidément, vous avez
23:23décidé
23:25d'être son meilleur porte-parole.
23:27Je ne crois pas, je pense que c'est une question que
23:29n'importe quel journaliste et intervieweur vous poserait ce soir.
23:31Je crois que je vous ai répondu, je pense que
23:33ni François Hollande, ni Jean-Luc Mélenchon
23:35n'ont aujourd'hui la capacité
23:37à fédérer l'ensemble de la gauche
23:39et pourtant, l'électorat de
23:41gauche, il aspire à se réunir
23:43et il a envie de quoi ? Il a envie d'avoir
23:455 ans de plus de macronisme ? Il a envie de rentrer
23:47avec 5 ans d'extrême droite ?
23:49Non. Ce qu'il veut, c'est pouvoir passer le
23:51premier tour et au deuxième tour, l'emporter
23:53face à l'extrême droite. Et donc, il y a là
23:55un impératif, celui du rassemblement
23:57mais il ne peut pas se faire sous l'égide de l'un ou de l'autre
23:59qui n'ont qu'un désir, c'est
24:01de pouvoir organiser le débat autour de leur
24:03concurrence pour pouvoir écraser
24:05tout ce qui n'est pas eux.
24:07Moi, je crois qu'au contraire, il faut que tous ceux qui ne sont pas eux
24:09se lèvent et disent qu'il est temps
24:11de fédérer la gauche.
24:13Un mot Olivier Faure sur vos
24:15frondeurs à vous. Il y a 8 députés
24:17socialistes qui ont décidé de voter la censure
24:19là où vous ne la votiez pas et il y a
24:21semble-t-il un petit groupe, il y a même une
24:23amicale de la censure, c'est comme ça qu'elle se l'appelle sur WhatsApp
24:25avec certains de vos porte-parole, Arthur Delaporte,
24:27Chloé Rydel. Vous avez des
24:29frondeurs au sein du Parti Socialiste qui ne partagent pas
24:31votre ligne ? Non,
24:33ni Chloé Rydel, ni Arthur Delaporte
24:35n'ont voté la censure. Chloé Rydel n'est pas députée
24:37et Arthur Delaporte,
24:39il est dans cette
24:41boucle WhatsApp. Et donc, qu'il y ait des gens qui
24:43s'interrogent sur la suite, je le comprends.
24:45Et vous allez sanctionner les 8 députés
24:47qui ont décidé de voter la censure contre
24:49la ligne du Parti Socialiste ? Mais
24:51on n'est pas un parti stalinien,
24:53vous l'avez compris. Et donc, nous faisons à chaque fois
24:55appel à la raison de chacune et chacun.
24:57Et ce que je leur ai dit avant leur vote
24:59et que je redirai à tous,
25:01quelle que soit la position que nous prendrons, in fine,
25:03c'est que nous n'avons aucun intérêt
25:05à apparaître nous-mêmes divisés
25:07dans des moments qui sont des moments très compliqués.
25:09Mais s'il n'y a pas de sanction, ça veut dire que lors du vote
25:11de la censure sur le budget,
25:13au fond, les députés feront
25:15ce qu'ils veulent. Il y aura ceux qui diront, ah bah oui, nous on
25:17censure, il y a les autres qui diront, ah bah non, nous on ne veut pas changer
25:19la vie. Donc, en fait, il n'y aura pas de ligne unique.
25:21Il y a une ligne qui s'élève du Parti socialiste
25:23et malheureusement, il y a des gens qui
25:25s'en sont affranchis. Mais je ne veux
25:27pas non plus laisser penser que désormais
25:29nous serions dans un parti où
25:31il n'y a plus qu'une seule tête et que derrière
25:33cela, on devrait couper
25:35élaguer et purger.
25:37Ce n'est pas ma méthode.
25:39Deux questions précises encore, Olivier Faure. D'abord, sur un vote
25:41qui a beaucoup fait parler cette semaine, celui au Parlement européen.
25:43Sur une résolution demandant la libération
25:45de Boilem-Sensal, votée quasi-unanimement
25:47par tous les partis représentés, sauf quelques-uns, en l'occurrence
25:49à la France insoumise, Manon Aubry s'est abstenue
25:51et Rima Hassan a, elle, voté
25:53contre cette résolution. C'est une faute ?
25:55Bien sûr.
25:57C'est une faute. Quel que soit
25:59ce que pense Mme Rima Hassan
26:01de cet auteur, de cet écrivain
26:03Boilem-Sensal, qui
26:05effectivement, visiblement,
26:07n'a pas l'honneur de sa
26:09préférence.
26:11C'est un auteur qui est aujourd'hui
26:13emprisonné pour délit d'opinion.
26:15Comment peut-on
26:17défendre, en fait,
26:19un gouvernement qui, aujourd'hui,
26:21considère que la liberté d'expression
26:23n'est pas pleine et entière ? Et j'ajoute qu'il est
26:25franco-algérien et que la France a
26:27évidemment une parole singulière
26:29à porter pour demander sa libération.
26:31C'est un sujet où, là,
26:33il y a, pour le coup, des gauches irréconciliables
26:35sur cette façon
26:37de se positionner, sur le
26:39rapport à certains régimes. Là, on voit
26:41Manon Aubry qui s'abstient, Rima Hassan qui vote
26:43contre cette résolution. Est-ce qu'au fond,
26:45c'est votre gauche ?
26:47Sur ce sujet-là, ce n'est absolument pas ma gauche.
26:49Je considère que
26:51ce n'est pas nouveau non plus.
26:53Pendant des années, pendant des décennies,
26:55nous avons fait cause commune
26:57avec le Parti communiste, qui avait
26:59eu aussi des positions, qui étaient des positions
27:01que nous réprouvions. Est-ce que ça veut dire
27:03pour autant que je considère que la gauche
27:05doit se diviser et considérer
27:07que nous sommes tous irréconciliables ?
27:09La réponse est non. Olivier Faure, vous voyez, peut-être que c'est
27:11ce que pensent certains qui nous regardent.
27:13Souvent, le Parti socialiste,
27:15après le 7 octobre, nous disent, les collègues,
27:17la réaction de la France insoumise, c'est insoutenable, insupportable.
27:19Là, Rima Hassan, c'est une faute,
27:21ce n'est pas ma gauche.
27:23Et quand il y a un péril, quand il y a une élection,
27:25on se remet tous ensemble.
27:27Est-ce que ça, on peut être crédible vis-à-vis des Français
27:29quand on est sur ces positions ? Au fond, est-ce que vous nous dites
27:31ce soir, compte tenu de tout ce qui se passe là,
27:33il n'y aura plus jamais de nouveau Front populaire,
27:35il n'y aura plus jamais de Nupes, il n'y aura plus jamais
27:37d'alliance électorale avec la France insoumise ?
27:39Est-ce que vous croyez que, en fait,
27:41tous ceux qui sont issus de ce fameux bloc libéral,
27:43central, comme vous l'appelez,
27:45sont toujours d'accord avec ce que dit
27:47M. Bruno Rotaillot ? Et pourtant,
27:49ils gouvernent ensemble. Moi, je ne gouverne pas avec les insoumis.
27:51Je vous dis simplement que c'est un peu trop simple
27:53de chaque fois chercher la division à gauche
27:55et de ne pas regarder ce qui se passe à droite.
27:57Regardez qu'il y a aujourd'hui...
27:59Mais vous ne répondez pas à ma question.
28:01Olivier Faure, ce n'est pas un élément d'irriment
28:03en vue de toute
28:05éventuelle alliance dans le futur.
28:07Vous passerez tout cela par pertes et profits.
28:09Mais est-ce que vous croyez que ce n'est pas d'irriment
28:11d'avoir dans son propre gouvernement, Bruno Rotaillot,
28:13qui lui-même, aujourd'hui, explique qu'il faut venir
28:15supprimer le médicale d'État ?
28:17Je vous pose une question sur vous et vos alliances et vous me répondez sur la droite.
28:19Je vois bien que c'est toujours la même histoire.
28:21C'est qu'on reproche toujours à la gauche
28:23la même chose de savoir s'unir à certains moments.
28:25Et moi, je prétends effectivement
28:27qu'il y a dans une coalition
28:29des points de vue qui peuvent s'exprimer de manière très différente.
28:31Et je suis d'une gauche
28:33qui a toujours défendu
28:35la démocratie,
28:37les valeurs qui sont détenues par Jean Jaurès.
28:39Et je considère,
28:41et si vous reprenez même Jean Jaurès,
28:43qui est notre père fondateur à toutes et tous,
28:45non, avant Sartre,
28:47eh bien, Jean Jaurès,
28:49dans le premier éditorial qu'il a signé dans l'Humanité,
28:51disait exactement cela.
28:53Il disait, il y a des gauches très différentes.
28:55Il y a une gauche qui est une gauche révolutionnaire,
28:57il y a une gauche qui est une gauche réformiste.
28:59Eh bien, tous ces gens-là sont de ma famille.
29:01Simplement, effectivement, dans le débat que nous avons à gauche,
29:03ça ne m'empêche pas de réprouver et même de condamner
29:05ce qui peut être dit à gauche.
29:07Et quand Mme Réma Hassan ne fait pas le bon geste,
29:09qu'elle n'a pas le bon vote,
29:11je le dis sans aucune forme de réserve,
29:13ça ne m'empêche pas de considérer
29:15que les Insoumis ont aussi une voix à porter à gauche
29:17parce qu'ils ont aussi apporté des choses à la gauche.
29:19Juste avant d'accueillir Jean-Marie Villain,
29:21Néla Latrousse et Alain Bauer,
29:23qui attendent patiemment derrière la caméra,
29:25juste un mot sur votre congrès.
29:27Statutairement, il doit avoir lieu en 2025. Ce sera pour quand ?
29:29Quand est-ce que vous remettrez votre titre en jeu ?
29:31Dans le courant de l'année.
29:33Oui, c'est sûr qu'en 2025, dans le courant de l'année...
29:35Vous me permettrez de réserver cette annonce
29:37d'abord au Pôle national du Parti socialiste,
29:39mais ne soyez pas trop impatients,
29:41ça viendra, et ça viendra suffisamment vite
29:43pour que vous puissiez le commenter.
29:45Avant l'été ?
29:47Je le dirai d'abord au Pôle national.
29:49Je dois d'abord consulter les différentes textes d'orientation,
29:51les différentes sensibilités chez nous,
29:53et après je vous dirai
29:55et vous aurez pleine satisfaction.
29:57Merci Olivier Faure d'être venu nous voir
29:59avec nous aujourd'hui. Je retiens donc
30:01ce refus de voir un combat entre, dites-vous,
30:03un tyrannosaure
30:05et un diplodocus, c'est-à-dire
30:07Jean-Luc Mélenchon et François Hollande, puisque j'imagine que le tyrannosaure
30:09c'est plutôt Jean-Luc Mélenchon.
30:11Je vous laisse interpréter comme vous le souhaitez.
30:13Ce que je vous dis simplement, c'est que la préhistoire
30:15s'est terminée et que maintenant il est temps d'entrer
30:17dans un monde nouveau, et dans ce monde nouveau,
30:19il faut fédérer plutôt que diviser.
30:21Merci Olivier Faure.

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