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Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste et député de Seine-et-Marne, était l’invité ce jeudi du Face-à-Face sur BFMTV et RMC.

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00:008h37 sur RMC BFM TV. Bonjour Olivier Faure. Bonjour Laurent Mamanne. Premier secrétaire du Parti Socialiste, député de Sénéma.
00:07Oui c'est le grand jour aujourd'hui, jour d'élection à l'Assemblée Nationale. On connaîtra dans quelques heures le prochain président
00:14ou la prochaine présidente de l'Assemblée. C'est le communiste André Chassaigne qui va défendre les couleurs du Nouveau Front Populaire.
00:2174 ans, élu sans discontinuer depuis 2002. Pourquoi lui d'ailleurs ? Parce qu'au fond, il y avait un tel niveau de tension, de détestation
00:30entre les insoumis et les socialistes que ça ne pouvait être aucun d'entre vous ? Non, parce qu'André Chassaigne est une personnalité reconnue
00:38qui inspire du respect pour toutes et tous, d'ailleurs au-delà de la gauche. Il est un grand parlementaire dont les interventions ont souvent marqué
00:47l'histoire du Parlement français. Il est particulièrement apprécié pour ses qualités humaines, sa chaleur, sa faconde et donc il était un très bon candidat.
00:58Il s'imposait par ses qualités propres. Donc finalement c'est plus facile entre les présidents de groupe à l'Assemblée qu'entre les chefs de parti
01:04pour désigner un nom ? Si vous voulez le prendre comme ça, vous pouvez le dire comme ça. La réalité c'est que le président de l'Assemblée a un rôle,
01:12le Premier ministre n'a rien d'autre et qu'il n'est pas anormal que dans une grande démocratie comme la nôtre, on prenne un peu de temps au démarrage
01:19pour ne pas tomber en panne au bout d'un kilomètre. Et donc moi je ne suis pas heurté ni choqué par le fait qu'il y a eu des discussions qui sont peut-être
01:26apparues trop longues et je comprends parfaitement l'impatience parce que moi aussi je suis impatient.
01:31On va en parler mais aujourd'hui c'est jour d'élection, je le disais à l'Assemblée nationale, c'est un peu qui-tout-nous pour le nouveau Front Populaire
01:37parce que de deux choses une, ou bien André Chassaigne devient président de l'Assemblée et alors là on voit mal comment Emmanuel Macron ne pourrait pas appeler
01:44l'un d'entre vous à Matignon. Par contre si ce n'est pas le cas, c'est peut-être cet après-midi la fin du nouveau Front Populaire.
01:51Non, il n'y aura d'abord pas de fin du nouveau Front Populaire parce que quoi qu'il arrive, nous revendiquons une victoire qui est une victoire évidente
01:58et si d'aventure la droite s'alliait à l'extrême droite pour pouvoir gagner le perchoir, ça dirait une seule chose, c'est que ces gens
02:06qui ont été élus ou réélus grâce au Front Républicain sont en réalité des imposteurs.
02:13Non mais cet après-midi sérieusement Olivier Faure, vous y croyez ? Vous croyez sérieusement qu'André Chassaigne peut devenir le président de l'Assemblée ?
02:19Écoutez, au troisième tour, il a une majorité relative. Donc la logique, si elle était suivie, nous sommes les seuls à avoir à la fois un projet commun
02:30et à le porter ensemble. Vous pouvez avoir effectivement un rassemblement de gens qui opportunément, pour bloquer le Front Populaire, se retrouvent.
02:37Mais sur quelle base ? Sur quel projet ? Sur quelle volonté pour les Français ? Rien. Donc ce serait une forme de hold-up qui serait réalisée
02:46mais la réalité, c'est que la logique politique voudrait que ce soit quelqu'un du nouveau Front Populaire et en l'occurrence André Chassaigne qui l'emporte cet après-midi.
02:54Vous y fiez référence. C'est vrai que ça donne l'impression d'une forme de bazar terrible à gauche. Honnêtement, le lendemain de la dissolution,
03:02vous avez mis à peine quatre jours pour vous mettre d'accord sur un cartel électoral, sur un programme commun de 150 mesures et là ça fait 11 jours
03:11que vous n'êtes pas capable de vous mettre d'accord sur un nom. Mais qu'est-ce qui bloque concrètement ? Pourquoi ce n'est pas possible ?
03:17Mais c'est tout à fait possible. Simplement, sur ce plateau, j'avais le 18 juin dit que je souhaitais que ce soit l'ensemble des parlementaires du nouveau Front Populaire
03:27qui élisent celui ou celle qui les représentera à Matignon. Et puis il a été fait un autre choix, celui du consensus, ce qui supposerait que tout le monde soit d'accord.
03:37C'est difficile parce que nous avons des approches qui sont parfois différentes et des candidatures qui sont aussi contradictoires ou en tout cas qui sont concurrentes.
03:45Quand on a pris acte qu'il n'y a pas de consensus, qu'est-ce qu'on fait ? On vote entre les deux tours des législatives. Vous étiez venu ici même sur ce plateau
03:53pour dire si on n'y arrive pas, il faudra voter, c'est le meilleur arbitre. Qu'est-ce que vous attendez pour procéder à un vote ?
03:58Mais c'est ce que je dis ce matin. Je dis que quand on n'arrive pas à avancer, il y a un mode assez simple en démocratie pour départager des candidatures, c'est le vote.
04:08Et personne ne devrait avoir peur de la démocratie.
04:10Mais en attendant, ça fait 11 jours qu'on attend, qu'est-ce que vous dites d'ailleurs aux électeurs de gauche ? Pardon, on s'excuse, on est désolés ?
04:18Parce que tout le monde regarde ça quand même avec une forme d'effarement.
04:22Je l'ai dit, je partage cette impatience, je partage le désir d'aller vite. Mais je le répète là encore, une fois qu'on constate qu'il n'y a pas un accord général,
04:34voilà, on vote, on passe au vote et ce n'est pas un drame. Moi j'accepte parfaitement le fait majoritaire.
04:39Il aura lieu quand d'ailleurs ce vote ?
04:41Il aura lieu dès que tout le monde sera d'accord sur le vote, mais moi je le dis ce matin.
04:45Parce qu'on n'est pas encore sûr que tout le monde soit d'accord sur le vote. En clair, les insoumis, eux, n'y sont pas favorables.
04:51Mais je ne sais pas qui est d'accord ou pas d'accord. Je dis ce matin que nous ne pouvons pas continuer à lasser les Françaises et les Français qui nous ont soutenus et qui nous ont fait confiance.
04:58Et donc il y a une nécessité maintenant, c'est d'arriver à une solution. Cette solution, elle peut passer tout simplement par un vote parce qu'il n'y a aucun drame à voter.
05:07En démocratie, on vote et c'est comme ça qu'on départage des choix qui sont parfois des choix compliqués.
05:12Donc très bien, je vois que les communistes se sont rangés à cet avis, que Clémentine Autain et François Ruffin s'y sont rangés aussi.
05:20Je vois qu'hier Olivier Boissonsneau a aussi appelé à un vote. Je trouve ça très bien.
05:25Moi je n'ai pas peur du vote. Je pense que que ma candidate soit élue ou battue,
05:31je considère que c'est une façon de respecter les gens que de dire qu'à un moment, on tranche et qu'on fait le choix de la démocratie.
05:37Olivier Faure, j'aurais vous faire écouter ce que disait l'une de vos alliées, Marine Tondelier, c'est la chef de file des écologistes. Écoutez.
05:44Je suis écœurée, j'en ai marre. Je suis fatiguée parce que ça fait quand même six semaines qu'on y est.
05:48Et je suis désolée du spectacle qu'on donne aux Françaises et aux Français, en particulier à celles et ceux qui nous ont élus.
05:53Donc je pense qu'il faut dire maintenant les choses.
05:55Notre joie s'est transformée en honte. Là, il n'y a plus de table de négociation, il faut le dire.
05:59Nya Nya Huguette Bello, Nya Nya Laurence Tubiana, mais on va se retrouver avec Laurent Wauquiez, en fait.
06:03Donc si on attend la pureté de la solution qui est idéale pour chacun, on la trouvera pas.
06:08Il faut une intersection entre les socialistes et les insoumis.
06:11Évidemment qu'elle existe. Sinon, on n'aurait pas réussi à faire un programme commun.
06:14Sinon, on n'aurait pas réussi à faire campagne ensemble et on n'aurait pas gagné.
06:17Elle dit Olivier Faure qu'elle est écœurée. François Ruffin a même dit qu'il avait honte.
06:20Vous avez honte, vous aussi, du spectacle qui est donné, pas seulement aux électeurs de gauche, mais à tous les Français.
06:28Je trouve toujours curieux d'avoir des gens qui participent à ce débat et qui ensuite font comme s'ils en étaient extérieurs.
06:34Donc moi, je suis dans le débat et je ne fais pas semblant de ne pas participer à ce débat.
06:38Donc je suis moi-même lassé par la durée que prend cette discussion.
06:44Et donc, je souhaite que nous puissions maintenant le trancher et arrêter de se cacher Nya Nya son petit doigt.
06:50En fait, ça dure. Pourquoi ? Parce qu'on ne tranche pas.
06:54Et donc, pour trancher, il faut un vote.
06:56Et moi, je crois que l'ensemble des parlementaires qui ont été élus et quand on est élu député, c'est pour faire quoi dans la vie ?
07:02C'est pour pouvoir justement être de ceux qui tranchent en lieu et place des Français.
07:06Parce que nous sommes là pour, sur chaque projet de loi, dire oui, non ou s'abstenir.
07:11Donc là, effectivement, c'est le moment de prendre responsabilité, que chacun prenne sa responsabilité.
07:15Il y a des candidatures qui ont été posées sur la table.
07:18Il n'y en a plus aujourd'hui, à ma connaissance, que deux potentielles.
07:21Celle du Guide Bélaud, qui s'est retirée, mais qui peut-être pourrait revenir si je comprends ce que certains peuvent dire.
07:26Et puis, il y a celle de Laurence Subiana.
07:28Eh bien, il y a deux candidatures.
07:30Soumettons-les au vote et puis ensuite, nous aurons la possibilité de dire les parlementaires du Nouveau Front Populaire ont fait un choix.
07:39C'est ce que vous dites ce matin aux Insoumis qui ont quitté la table des négociations.
07:42Revenez à la table des négociations.
07:44On acte qu'il n'y a pas de consensus et on vote sur ces deux candidatures.
07:48Mais d'abord, ce n'est pas tout à fait vrai qu'il n'y a plus de table, peut-être.
07:51Mais enfin, moi, je continue à parler avec les Insoumis.
07:54Je continue à parler avec les écologistes, avec les communistes.
07:57Le téléphone existe et les rencontres même continuent.
08:00Et il n'y a jamais eu d'interruption.
08:03Et il y a le cinéma autour de cette histoire où chacun cherche à faire les porte-claques, etc.
08:08Ce qui ressemble parfois à un mauvais vaudeville.
08:10Pardon, ça a quand même été un concours de baltrap.
08:13À chaque fois qu'un nom est sorti, ça a été le tir au pigeon.
08:15Vous citiez Huguette Bellot, Laurence Tubiana.
08:18Je ne parle même pas des noms d'oiseaux, voire d'insectes.
08:21Sophia Chikirou, une proche de Jean-Luc Mélenchon, qui qualifie le hollandisme,
08:25les partisans de François Hollande, de punaise de lit.
08:29Mais on en est là.
08:30Franchement, qu'est-ce que vous lui répondez ?
08:32Qu'est-ce que vous avez envie de lui dire ce matin ?
08:34Je n'ai même pas envie de répondre à ce genre de propos.
08:37Je n'ai jamais qualifié pour ma part quiconque d'un nom d'animal.
08:42Ça me paraît totalement inapproprié.
08:45Et je n'ai pas envie de rentrer moi-même dans ces polémiques
08:49qui sont parfaitement inutiles, qui déçoivent tellement de ce que nous sommes.
08:54Et donc, je souhaite au contraire que nous soyons droits,
08:57que nous arrivions à faire les choses et que nous soyons à la hauteur
09:00de ce que les Français ont demandé.
09:02Et donc, que nous puissions maintenant simplement leur dire,
09:06nous avons entendu, nous avons réfléchi, ça nous a pris un peu de temps.
09:09Nous avons posé des candidatures.
09:10Eh bien, maintenant, on vote et on dit simplement,
09:13voilà celui ou celle qui sera notre premier ministre
09:16dès lors que le président l'aura entendu parce qu'il doit l'entendre.
09:19Franchement, vous avez participé à ces négociations depuis 11 jours.
09:23Est-ce qu'il vous arrive de vous dire qu'au fond,
09:26les insoumis n'ont pas tant envie de gouverner que ça,
09:28qu'au fond, ils font tout pour que ça ne se passe pas comme vous l'aviez imaginé ?
09:33Il y a des approches différentes parce que c'est vrai que derrière les candidatures,
09:37il y a aussi des approches stratégiques.
09:39Jean-Luc Mélenchon dit, c'est le programme, tout le programme, rien que le programme.
09:43Mais pardon, avec 190 députés, ce ne sera pas tout le programme.
09:47C'est tout le risque d'avoir un discours qui est maximaliste
09:51et qui, en réalité, peut nous conduire à ne rien appliquer du tout.
09:54Et donc, le débat, il est entre ceux qui, effectivement,
09:57pensent qu'il faut y aller et risquer la censure immédiate
10:02et ceux qui disent non, il faut gouverner, il faut prendre le temps de gouverner.
10:06Et aller chercher tout ce qu'on peut chercher pour les Français.
10:10Parce que moi, je ne suis pas de ceux qui disent,
10:12on va être dans un spectacle où on va dire, on aurait pu faire et voilà, on était censurés.
10:17Dommage. Moi, je suis de ceux qui pensent qu'il faut aller chercher, au contraire,
10:22à durer au pouvoir et permettre d'offrir aux Français le plus grand nombre des mesures
10:28dont nous avons fait le choix dans ce programme du Nouveau Front Populaire.
10:31Quand le président de la République, Emmanuel Macron, appelle de ses voeux une coalition
10:36qui irait, si j'ai bien compris, de la droite républicaine jusqu'à la gauche sociale-démocrate.
10:41Laurent Wauquiez répond, coalition non, pacte législatif, d'accord.
10:45Vous, vous répondez quoi, concrètement, au président de la République ?
10:48Jamais de l'avis ou discutons-en ?
10:50Mais non, je réponds tout simplement qu'il y a eu un vote.
10:53Les Français ont voté. Ils ont sanctionné, brutalement et à trois reprises, le pouvoir actuel.
10:59Et là, le président nous dit, non, je n'ai pas perdu, tout va bien, je suis même conforté.
11:04Non, mais qui se moque-t-il ?
11:06Il a demandé lui-même une clarification.
11:09Il a appelé les Français à venir voter après une dissolution.
11:13Et là, il nous dit, en fait, je n'ai pas vu les résultats.
11:17Je n'ai pas compris, en fait, expliquez-moi.
11:19Ou plutôt, c'est je vais, moi-même, tripatouiller,
11:23chercher à monter des coalitions, des contraires pour inverser le résultat de l'élection.
11:29Mais c'est un déni démocratique considérable.
11:32Donc vous nous dites ce matin qu'aucun membre du parti socialiste ou du groupe socialiste
11:39n'ira jamais travailler, collaborer d'une manière ou d'une autre avec une majorité
11:43qui allierait le Bloc central et éventuellement des Républicains.
11:46Ce matin, vous nous dites jamais de l'avis.
11:48Mais oui, je vous le dis parce que tout simplement,
11:50je ne vois pas comment on arriverait à une coalition des contraires.
11:53Imaginez que je revienne dans ma propre circonscription.
11:55Les gens m'ont élu sur une base et puis me retrouverai dans un gouvernement sur une autre base.
12:00Ils me diraient mais en fait, vous êtes servi de nous,
12:03mais vous êtes exactement à l'endroit où on ne vous attendait pas.
12:06Et ils m'ont demandé à moi, ils m'ont donné un mandat, celui d'aller chercher des mesures.
12:12Est-ce que vous pensez que dans une coalition comme celle que le chef de l'État appelle le CVE,
12:16nous ayons abrogé la réforme des retraites qui a été contestée par 90 % des Français ?
12:21La réponse est non.
12:22Et moi, qu'est-ce que je veux faire si on va au pouvoir ?
12:24Je veux abroger la réforme des retraites.
12:26Je veux augmenter le SMIC.
12:27Je veux faire en sorte que les Français retrouvent du pouvoir de vivre,
12:31qu'ils aient à la fois plus chaque mois,
12:34mais donc pour pouvoir se nouer, pour pouvoir partir en vacances,
12:36pour pouvoir donner des loisirs à leurs enfants.
12:40Et je veux aussi qu'à la fin, on puisse reconnaître
12:44ce qu'on appelle la valeur travail de manière très abstraite.
12:46Moi, je veux qu'on donne de la valeur au travail.
12:49Et cette valeur, on la donne notamment en reconnaissant un droit à la retraite
12:54pour celles et ceux qui ont contribué à enrichir ce pays.
12:56Si demain, malgré tous vos souhaits,
12:58on se retrouve avec un Premier ministre issu des Républicains,
13:02Premier ministre de droite,
13:03où on cite les noms de Laurent Wauquiez, de Xavier Bertrand,
13:07le nouveau Front populaire, vote la censure immédiatement ?
13:10Oui, bien sûr.
13:11Mais on ne va quand même pas accepter cette idée complètement loufoque.
13:15Vous avez imaginé Laurent Wauquiez, Premier ministre ?
13:18Mais il est celui qui a le groupe parlementaire le plus faible.
13:2245 députés.
13:2345 députés.
13:24Et donc avec 45 députés, on serait Premier ministre.
13:26Et quand on en a 200,
13:28eh bien là, on devrait considérer qu'on est minoritaire
13:30et qu'on n'a même pas cette majorité relative.
13:32Ça n'a absolument aucun sens.
13:34Sur quelle base Laurent Wauquiez gouvernerait ?
13:36Sur la base d'un projet que personne n'a approuvé.
13:38Mais moi, je dis que tout simplement,
13:40quand la démocratie parle, il faut la respecter.
13:42Je veux de la démocratie partout.
13:44J'en veux au sein du Front populaire.
13:45J'en veux aussi au sein de l'Assemblée.
13:47Et je voudrais que le président de la République
13:49soit aussi le premier à garantir la démocratie.
13:51Il est le gardien de nos institutions.
13:53Il devrait ne pas être celui qui provoque en permanence le chaos.
13:57Il devrait être celui qui nous permet de vivre ensemble.
13:59Il est au contraire celui qui crée du désordre.
14:01Et c'est triste parce qu'évidemment,
14:03ça n'est pas la mission qui lui a été confiée.
14:04Vous faites partie de ceux qui défendent le parlementarisme.
14:08Le cœur du pouvoir va désormais être à l'Assemblée.
14:11Et il se trouve que cette semaine,
14:12vous avez envoyé une lettre aux patrons des partis du Bloc central
14:16pour leur dire barrage anti-RN à l'Assemblée.
14:19Pas question de leur réserver des postes.
14:20Mais pardon, c'est contraire au parlementarisme.
14:24En l'occurrence, c'est contraire à tout l'esprit de nos institutions.
14:27Ils ont été élus.
14:28Faire barrage au RN dans les urnes, c'est une chose.
14:31Faire barrage à leurs élus, c'est faire barrage à leurs électeurs.
14:35Mais c'est assez simple.
14:37On a été élus sur la base d'un barrage républicain.
14:42Mais les élections sont passées.
14:44Les élections sont passées.
14:45Maintenant, ils ont été élus.
14:47Mais ils sont élus et ils sont respectés comme élus.
14:49Ils votent comme les autres et ils ont le droit à la parole comme les autres.
14:53Est-ce qu'on est obligé de leur donner des responsabilités ?
14:56Mais rien n'y oblige.
14:58Regardez ce qui se passe au Bundestag.
15:00Vous avez l'AFD qui est un parti d'extrême droite désormais puissant.
15:04Hélas, ils n'ont aucune vice-présidence.
15:07Pourquoi participerions-nous nous-mêmes à leur notabilisation,
15:10à une forme de banalisation de l'extrême droite,
15:12comme si elle était un parti républicain parmi d'autres ?
15:15Ce n'est pas le cas.
15:16On l'a encore vu dans cette élection où on a débusqué au fur et à mesure
15:20un cinquième de leurs candidats.
15:22Marine Le Pen dit que c'est vous qui pratiquez la négation de la démocratie.
15:25Mais en quoi ? On irait quoi que ce soit.
15:28On ne dit pas qu'ils n'ont pas le droit à la parole,
15:30qu'ils n'ont pas le droit à l'amendement,
15:31qu'ils n'ont pas le droit à la proposition de loi.
15:32On dit simplement que nous ne sommes pas obligés
15:34de leur donner une respectabilité qu'ils ne méritent pas.
15:37Ils ne sont pas respectables parce qu'ils combattent aujourd'hui
15:40les principes même de la République,
15:42les valeurs que nous défendons et qui sont affichées partout
15:45sur nos écoles, sur nos mairies, etc.
15:47C'est liberté, c'est égalité et c'est fraternité.
15:50Est-ce que vous pensez sincèrement qu'un parti qui prône
15:53la fin du droit du sol pour revenir au droit du sang,
15:55qui propose d'aller jusqu'à la préférence nationale,
15:58est-ce que vous pensez que ce parti est fraternel ?
16:00Est-ce que vous pensez que ce parti,
16:02qui est en permanence dans la discrimination,
16:04est un parti qui peut représenter les valeurs de la République ?
16:07La réponse que je donne ce matin et que vous connaissez,
16:10c'est effectivement non.

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