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Inégalité au Conseil de sécurité de l'ONU : Nathalie Yamb plaide pour la juste répartition en faveur du continent africain

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00:00...
00:26...du colonialisme et du néocolonialisme français.
00:29À savoir le franc CFA, les bases militaires et la tutelle sur les pays africains dans le système onusien.
00:38Cela m'a valu, à mon retour en Afrique, une arrestation, une déportation en Europe,
00:45des menaces de mort, des interdictions de circuler et des pressions en tout genre.
00:52Alors que ce panel se tient sous le thème de la lutte pour la vérité,
00:58j'ai voulu rappeler cela pour que chacun sache que par les temps qui courent,
01:03il n'y a quasiment rien de plus dangereux que de dire la vérité,
01:07notamment quand il s'agit de dénoncer et de démonter légèrement Occidental
01:14et le monde qu'il a bâti et qu'il a dénaturé lui-même à l'issue de la Deuxième Guerre mondiale.
01:22Il y a deux semaines que les assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale se sont tenues à Washington.
01:30Et je vais évoquer la manière de contrer le système néocolonial occidental
01:38dans lequel des exigences politiques deviennent des conditions nécessaires pour les investissements,
01:46pour la coopération, pour la mise en œuvre de projets communs.
01:51C'est ainsi que le 8 août 2024, la Suède a annoncé qu'elle mettrait fin à son aide publique au développement au Mali,
02:02parce que Bamako avait rompu la veille ses relations diplomatiques avec l'Ukraine,
02:07qui avait fièrement revendiqué son soutien et son entraînement des terroristes
02:13qui attaquent l'armée malienne et qui endeuillent le Sahel.
02:18Alors ma question c'est, dans quelle partie des accords Suède-Mali, une telle clause était-elle prévue ?
02:26C'est aussi au mois d'août que la Banque mondiale a annoncé qu'elle ne financera plus de nouveaux projets en Ouganda
02:34à la suite de la promulgation d'une loi dite anti-LGBT, alors que cette conditionnalité n'est prévue dans aucun des accords.
02:45Et pour éviter de subir le même sort, le président Ghanéen n'a toujours pas promulgué la loi sur les valeurs familiales,
02:54qui a pourtant été votée par le Parlement et approuvée par la Cour suprême depuis Belle-Lurette.
03:02Des exemples, il y en a foison, mais ce qui est intéressant c'est de comprendre quelle est l'origine du problème,
03:09qu'est-ce qui a favorisé la mise en place de ce système déséquilibré et coercitif,
03:16où la volonté d'une minorité s'applique de gré ou de force sur le reste du monde et notamment sur l'Afrique,
03:24mais aussi depuis plusieurs années sur ceux qui nous ont conviés ici aujourd'hui, sur la Russie.
03:32Les anciennes puissances coloniales accompagnées d'États partenaires et appuyées par leur multinationale
03:39constituent les facteurs externes du problème, tandis que les classes politiques africaines
03:45qui sont en compétition pour entrer dans les bonnes grâces des dirigeants de la métropole
03:53et aussi des citoyens mal informés à cause de la propagande mensongère distillée par des médias mainstream occidentaux
04:02et aussi à cause des programmes scolaires qui tardent à être repensés,
04:07forment le volet local de ce système néocolonial de domination.
04:14Les conséquences et les implications de cela sont aussi bien économiques que politiques
04:20et elles se traduisent en canaux formels et informels.
04:24Sur le plan économique, on se retrouve avec des budgets sous perfusion de l'aide publique au développement,
04:32des investissements sous protection politique de la métropole, une monnaie sous contrôle d'échanges,
04:40un commerce international sous dépendance d'accords léonins ou d'accords non appliqués.
04:46Et sur le plan politique, on a des institutions néopatrimonialistes comme la Banque mondiale, comme le FMI.
04:53On a la corruption des classes politiques des deux côtés de l'échiquier.
04:58On a le chantage, on a les sanctions, on a les influences pour rester au pouvoir en contrepartie de contrats hors marché.
05:06Et on a les ingérences qui se traduisent par l'appui au terrorisme, aux rébellions, l'instrumentalisation des instances internationales.
05:17Et c'est ainsi que, dans le système actuel, la voix de la métropole et des institutions de Bretton Woods qui ne votent pas
05:27est prépondérante sur celle des citoyens de la néocolonie qui restent englués dans la pauvreté et dans les frustrations,
05:36victimes de politiques de santé, d'éducation, de formation, de défense, d'industrialisation,
05:45inadaptées ou quasiment inexistantes parce qu'elles sont dictées par l'étranger et mises en œuvre par des laquais locaux,
05:55qu'ils soient opposants ou gouvernants.
05:59Alors, comment se battre contre cela ? Comment s'en sortir ?
06:04D'abord par une prise de conscience et une volonté politique.
06:08Ceux qui osent dénoncer et remettre en cause le système et faire éclater la vérité, qu'ils soient des activistes, des politiques, des militaires,
06:19doivent être protégés, promus ou portés à la tête de nos États.
06:26Ensuite, il faut établir une cartographie précise et détaillée de toutes les manœuvres, de toutes les connivences,
06:35de tous les pièges du système actuel et définir des réponses à chacun d'entre eux.
06:42Et puis, il faut travailler à la refonte de la gouvernance des organisations communes internes à l'Afrique et externes au continent.
06:51Non pas en se contentant de deux sièges de membres permanents sans droit de veto que l'on vient offrir à l'Afrique avec condescendance
07:02après 79 années d'existence, mais en supprimant tout simplement tout ce qui crée le déséquilibre,
07:10c'est-à-dire en mettant fin au statut de membre permanent et au droit de veto au sein du Conseil de sécurité.
07:20Un pays, une voix, la majorité l'emporte. Quand on n'est pas d'accord, on dit non.
07:28Et enfin, il faut refonder la structure des chaînes de valeurs qui ont été établies en notre absence et qui continuent d'être acceptées,
07:36parfois même par ceux qui sont engagés dans le combat pour l'émancipation du continent africain.
07:42Non, il n'y a absolument aucune raison qu'un chauffeur qui amène le cacao du Champs jusqu'au port de Douala, de Tema ou d'Abidjan,
07:52soit payé 15 fois moins que le chauffeur qui va récupérer le même cacao au port d'Anvers, de Hambourg ou d'Amsterdam pour l'amener dans des usines.
08:05Il est temps de remplacer les plaintes par une politique offensive, par une diplomatie opérationnelle qui se fasse entendre et qui obtienne des décisions concertées.
08:19Et un système législatif et judiciaire efficace et qui protège notre souveraineté et impose le respect des accords.
08:30Nous sommes actuellement dans un moment géopolitique extraordinairement propice.
08:36Un monde multipolaire est en train de naître.
08:40Son architecture se dessine maintenant.
08:44Construisez votre influence pour prendre place à la table de discussion de façon tout à fait décomplexée.
08:53Ou alors, taisez-vous à jamais.
08:56Je vous remercie.

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