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00:00aux pluies et inondations.
00:0213h, 14h, Europe 1, 13h.
00:0413h31 sur Europe 1, merci de nous rejoindre,
00:06vous écoutez Céline Giraud et avec vous
00:08aujourd'hui, vos deux chroniqueurs du jour, Céline
00:10Raphaël Stainville et Gilles William Gollemadel.
00:12Et on parle de cette
00:14circulaire concernant
00:16l'immigration, enfin la régularisation,
00:18le ministre de l'Intérieur
00:20Bruno Retailleau, change la
00:22philosophie de la circulaire VALS
00:24qui permet, je le rappelle, chaque année
00:26aux préfectures de régulariser
00:28par le travail ou pour motif familial
00:30plus de 30.000 sans-papiers,
00:32eh bien il a publié un nouveau texte qui durcit
00:34nettement le ton en matière
00:36de régularisation. La nouvelle
00:38circulaire sur l'immigration
00:40est applicable dès aujourd'hui,
00:42c'est ce qu'il a affirmé ce matin sur
00:44Europe 1 et ses news, on l'écoute.
00:46Les préfets l'ont reçu hier soir et
00:48elle est applicable dès aujourd'hui.
00:50L'objectif, je le dis, pour répondre
00:52à l'aspiration des Français, c'est de diminuer
00:54l'immigration, de lutter contre l'immigration
00:56notamment illégale, puisque
00:58des clandestins, c'est bien l'immigration
01:00illégale, et de ne pas
01:02régulariser à tour de bras, parce que si on
01:04veut diminuer cette immigration,
01:06notamment illégale, il faut
01:08ne pas régulariser
01:10de façon trop quantitative,
01:12parce que, alors, on donne une prime
01:14d'ailleurs à l'irrégularité,
01:16à ceux qui ont fraudé, bien sûr,
01:18et puis en plus, ça rend impossible
01:20l'intégration, l'assimilation.
01:22Bruno Retailleau, ce matin
01:24sur Europe 1 et C News, à Felsteinville,
01:26il durcit le ton, et voilà,
01:28la philosophie, c'est vraiment la fermeté.
01:30Oui, alors, il durcit le ton...
01:32Il durcit
01:34les règles aussi. Oui, en fait,
01:36ce qui était jusqu'à présent la règle
01:38avec des naturalisations
01:40ou des régularisations qui
01:42pouvaient avoir lieu pour les clandestins au bout
01:44de cinq ans, devient
01:46une exception, ou en tout cas, il encourage
01:48les préfets à se montrer beaucoup plus
01:50fermes dans l'attribution de ces
01:52régularisations.
01:54En 2023, juste ce chiffre, Raphaël,
01:5634 724 personnes ont
01:58obtenu une régularisation grâce
02:00à la circulaire valse.
02:02Mais vous dites que ça change la philosophie,
02:04c'est là où je ne suis pas tout à fait d'accord, parce que
02:06en fait, il n'agit
02:08qu'à la marge, mais parce que ses marges de manœuvre sont
02:10très limitées. En l'occurrence,
02:12les clandestins ne sont
02:14pas régularisés, mais
02:16ils restent sur le territoire.
02:18C'est-à-dire qu'effectivement, et vous l'avez rappelé...
02:20Il voulait dire d'un tiers.
02:22Vous l'avez rappelé, à travers ces chiffres
02:24qui sont effrayants,
02:2630 000 clandestins qui, chaque année,
02:28étaient régularisés par le simple
02:30fait de cette circulaire valse,
02:32ces chiffres vont diminuer.
02:34Mais ces clandestins qui sont
02:36présents sur notre territoire, ils ne vont pas
02:38pour autant être expulsés et renvoyés
02:40chez eux.
02:42Non mais Raphaël a entièrement
02:44raison.
02:46Le simple
02:48principe de
02:50régulariser
02:52quelqu'un qui est rentré
02:54indûment sur notre territoire
02:56me heurte déjà.
02:58Il faudrait,
03:00parallèlement à ça, je ne cesse
03:02de le dire, il faudrait
03:04réintroduire, c'est d'ailleurs
03:06ce que je crois
03:08souhaite également M. Retailleau,
03:10réintroduire, si c'est
03:12possible, le délit
03:14d'entrée
03:16irrégulière dans le territoire.
03:18Mais, pardon, je veux
03:20surtout pas... Tout ce qui va
03:22dans le sens de la restriction
03:24de l'immigration
03:26massive et invasive
03:30me convient, si j'ose dire.
03:32Mais il...
03:34Malheureusement, sans vouloir
03:36doucher l'enthousiasme de qui que ce soit,
03:38en général, et de M. Retailleau en particulier,
03:40les obstacles
03:42sont tellement immenses.
03:44Les contre-pouvoirs sont tellement immenses,
03:46je pense pas seulement aux contre-pouvoirs
03:48médiatiques, je pense aux contre-pouvoirs
03:50administratifs, je pense
03:52aux contre-pouvoirs judiciaires,
03:54je pense aux contre-pouvoirs de la Cour
03:56européenne des droits de l'homme.
03:58Pardon,
04:00tout a été
04:02fait, tout a été fait,
04:04entrepris, depuis
04:0640 ans, pour
04:08que notre pays
04:10ne soit plus viable. Et pour se voir
04:12accordé un titre de séjour, un
04:14sans-papier devra notamment justifier désormais
04:16d'une présence de 7 ans sur le
04:18territoire français. C'était jusqu'ici
04:203 ans. Il y a quand même
04:22beaucoup durci les règles.
04:24On devra aussi, il va mettre un accent tout
04:26particulier sur l'apprentissage de la langue française.
04:28Oui, il faut qu'il aille les entendre
04:30maintenant, il faudrait presque qu'il parle
04:32la langue de Molière,
04:34avec une aisance particulière. Moi, je veux
04:36bien, encore une fois, je veux pas être dans la dérision,
04:38mais...
04:40Vous êtes fataliste, c'est ce que
04:42je comprends, en tout cas pessimiste.
04:44Non, mais tant qu'il
04:46n'y aura pas une véritable révolution,
04:48avec notamment
04:50un référendum, qui soit
04:52à même de faire en
04:54sorte que nous puissions expulser
04:56véritablement
04:58les gens, on sera quand même
05:00quelque part dans la posture.
05:02Mieux vaut la posture
05:04que l'imposture dans laquelle
05:06nous nous trouvons sur le plan moral,
05:08mais on est loin, loin,
05:10loin du compte, y compris sur le plan
05:12quantitatif. Mais d'ailleurs,
05:14Bruno Retailleau en est lui-même
05:16très conscient. Il fait
05:18avec les moyens qui sont les siens, aujourd'hui.
05:20Ça, c'est le
05:22premier acquis. Il sait
05:24qu'avec une assemblée
05:26archipélisée, quasiment
05:28aucune majorité ne pourrait se faire
05:30sur un texte de loi qui
05:32voudrait durcir les conditions
05:34pour l'immigration.
05:36Donc,
05:38il faut, à défaut
05:40de pouvoir attendre jusqu'à
05:42la prochaine élection présidentielle
05:44pour que de grandes révolutions puissent avoir lieu,
05:46faire avec
05:48ces maigres possibilités.
05:50Et donc, effectivement, ce n'est pas
05:52la philosophie qui a changé, c'est que
05:54à la marge, véritablement, il
05:56essaye de contraindre, de limiter.
05:58Mais encore une fois, ce ne sont pas des expulsions,
06:00ce sont des clandestins
06:02qui sont sur notre territoire.
06:04Un jour, ils étaient régularisés,
06:06aujourd'hui, ils ne le sont pas, mais ils sont toujours
06:08sur notre territoire.
06:09Et il dit qu'on a créé en France un droit à l'inexécution
06:11des peines.
06:13Non seulement,
06:15il a raison,
06:17et il le sait, mais
06:19les clandestins le
06:21savent. C'est-à-dire que
06:23le clandestin,
06:25quand il apprend
06:27que la régularisation
06:29va être, paraît-il, plus difficile,
06:31ça n'est pas cela qui va faire
06:33en sorte que les autres,
06:35ses amis, vont
06:37empêcher d'être, de venir.
06:39C'est lorsqu'ils sauront
06:41que s'ils viennent,
06:43peut-être qu'ils seront
06:45incarcérés,
06:47puis expulsés. C'est la seule
06:49dissuasion qui tienne.
06:51Là, on est dans une révolution morale.
06:53Il faut qu'on soit dans la moyenne, il y a une exception
06:55française, quand même, par rapport à ceux dont
06:57bénéficient tous ces étrangers.
06:59Ne pas créer un appel d'air,
07:01mais il a aussi, on va l'entendre maintenant,
07:03évoqué l'idée de ce référendum
07:05dont vous parliez, Gilles William,
07:07sur l'immigration, et il a insisté sur la nécessité
07:09d'écouter le peuple français.
07:11La question, par exemple,
07:13du délai de carence, à partir de quand
07:15un étranger qui vient peut percevoir
07:17des prestations sociales non-contributives,
07:19les allocations familiales.
07:21Est-ce qu'il doit travailler pour les percevoir ?
07:23Est-ce qu'on doit lui demander
07:252 ans, 2-3 ans de présence
07:27sur le territoire ? Ça pourrait être, d'ailleurs,
07:29l'objet d'un référendum. Et c'est dans
07:31l'article 11, le fameux périmètre
07:33des questions
07:35du champ du référendum permettrait, d'ailleurs,
07:37d'organiser, sur ces questions-là, un référendum.
07:39Moi, je pense qu'il est temps, vraiment,
07:41de donner la parole aux Français sur ces questions-là.
07:43Alors, il vous rejoint, Gilles William-Golnadel,
07:45sur le sujet. Raphaël Stainville, ce référendum,
07:47voilà, il le suggère.
07:49Il fait plus que le suggérer.
07:51Aujourd'hui, c'est la seule solution.
07:53On est,
07:55je le disais, face à une assemblée
07:57où une majorité est introuvable.
07:59La seule majorité qui puisse se
08:01constituer sur ces sujets, et on sait qu'elle existe,
08:03c'est sur les sujets de l'immigration. Vous faites
08:05appel au peuple sur ces sujets-là.
08:07Il y a un consensus
08:09énorme qui tranche, d'ailleurs,
08:11avec la manière dont
08:13les députés s'arc-boutent
08:15sur des vieilles lunes
08:17sur ces sujets-là,
08:19alors même que les Français veulent que ça bouge considérablement.
08:21Oui, il y a
08:23urgence. Le chef de l'État l'avait évoqué.
08:25J'espère qu'il ne va pas attendre les dernières heures
08:27de son quinquennat pour
08:29se décider
08:31à poser cette question aux Français.
08:33Et c'est sans doute à dessein qu'il fait cela,
08:35Gilles-William Gonadel, parce que
08:37Emmanuel Macron est revenu
08:39sur cette idée de réécouter les Français.
08:41Il a dit qu'il allait proposer des référendums
08:43sur des sujets, sans préciser,
08:45plutôt sociétaux, certes,
08:47mais vous n'y croyez pas ?
08:49J'ai maintenant
08:51une position de principe.
08:53Je ne tiens absolument
08:55pas plus compte
08:57de ce que dit M. Macron.
08:59En bien comme en mal.
09:01J'essaie d'être cohérent avec moi-même.
09:03Il va me dire quelque chose qui va m'être désagréable
09:05lundi, je suis capable d'attendre mercredi
09:07pour qu'il change d'avis. Et réciproquement,
09:09donc pardon de vous le dire, moi je suis vacciné
09:11contre la parole
09:13de M. Macron.
09:15L'idée de recréer du lien avec les Français,
09:17ce lien qu'il a un peu perdu
09:19ces dernières années,
09:21de proposer de faire des référendums,
09:23alors c'est peut-être effectivement...
09:25Comme il n'est pas ennemi de son image,
09:27je lui suggère effectivement, c'était un peu ce que
09:29Raphaël suggérait.
09:31Si M. Macron
09:33veut partir un tout petit
09:35peu la tête haute,
09:37il n'a qu'à suggérer et proposer
09:39un référendum
09:41qui donnerait enfin la possibilité
09:43aux Français
09:45de dire ce qu'ils pensent de l'immigration
09:47massive et invasive, et vous verrez
09:49qu'il pourra y voir
09:51comme une manière de plébiscite.
09:53Raphaël Stainville, est-ce que vous pensez que c'est
09:55juste là aussi une posture d'Emmanuel Macron
09:57ou il va vraiment le faire ? Parce que quand on entend
09:59Bruno Retailleau dire que c'est le moment
10:01de demander aux Français
10:03ce qu'ils pensent de l'immigration...
10:05On rêverait,
10:07on aimerait pouvoir le croire.
10:09Je pense que ça fait des années
10:11que le chef de l'État
10:13lance des idées comme ça
10:15avant que rien ne se concrétise.
10:17Bien sûr qu'on aimerait
10:19peut-être sous la pression populaire
10:21s'il y avait des frétillements
10:23des sondages et qu'il voyait que cette proposition
10:25puisse contenter
10:27son image dans son miroir,
10:29peut-être qu'il y arriverait.
10:31Mais vraiment, en fait,
10:33au-delà de la question de l'égo
10:35du président, c'est une question vitale
10:37pour la France. Plus l'on attend,
10:39plus cette question qui est cruciale
10:41deviendra presque impossible
10:43et insoluble pour la France.
10:45La fin de vie qui revient aujourd'hui
10:47dans les débats, qui pourrait être aussi
10:49le sujet d'un référendum...
10:51C'est dans l'ordre des priorités.
10:53Si vous interrogez les Français, je pense que la question
10:55de la fin de vie,
10:57de l'euthanasie, elle arrive en centième
10:59position par rapport aux urgences
11:01du moment. C'est-à-dire qu'on peut
11:03contenter, plaire,
11:05donner l'impression de donner la parole
11:07aux Français sur les sujets qui sont essentiels.
11:09Mais l'urgence du moment,
11:11c'est bien évidemment l'immigration.
11:13Puisque la fin de vie
11:15est un vrai problème,
11:17mais il y a encore plus important
11:19que la fin de vie, c'est la vie tout court.
11:21Or, la question de l'immigration
11:23est aujourd'hui totalement existentielle.
11:25Et les Français le savent.
11:29Est-ce que l'appel du pied de Bruno Retailleau
11:31et tout ce qui est mis en place
11:33avec Gérald Darmanin d'un côté
11:35pourrait accélérer le mouvement ?
11:37Vous voyez un petit peu ce
11:39théâtre où tout le monde gesticule,
11:41j'ai l'impression qu'on en est réduit à ça en France.
11:43Quand vous regardez de l'autre côté
11:45des Etats-Unis, vous avez un président qui est assis
11:47derrière son bureau,
11:49signe des décrets
11:51qui ont des effets presque immédiats.
11:53Je ne dis pas que tout sera simple pour Donald Trump,
11:55mais en tout cas, il y a une effectivité,
11:57il y a une performativité
11:59qui fait qu'on voit les résultats
12:01de manière très concrète. Ce sont des centaines
12:03de migrants qui ont déjà été renvoyés
12:05dans leur pays d'origine.
12:07Et nous, on en est à se poser
12:09la question de savoir si un jour, peut-être,
12:11le président conviendra
12:13de pouvoir donner la parole aux Français.
12:15En tout cas, c'est un sujet qui fait beaucoup parler.
12:17On va discuter d'autres sujets dans quelques
12:19instants. On va notamment revenir
12:21sur ce vote et l'étonnante
12:23justification de Rima Hassan
12:25après son vote contre la libération
12:27de Boilem Sansalle, comme d'autres
12:29eurodéputés de gauche.
12:31La réaction de Raphaël Glucksmann
12:33et puis celle également
12:35du recteur de la Grande Mosquée
12:37de Paris qui n'aurait pas,
12:39vous allez l'entendre, voté en faveur
12:41de cette résolution. Il va nous expliquer pourquoi.
12:43Tout de suite.

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