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Un déjeuner partagé avec Hélène Laporte, députée Rassemblement National du Lot-et-Garonne pour parler de la La filière noisette mise en difficulté par des insectes qui ravagent les récoltes.
Hommage, également, à une pionnière des programmes culinaires à la télévision : Maïté ! restauratrice et icône des fourneaux à l'écran disparue à l'âge de 86 ans...

Valérie Brochard et Jean-Pierre Montanay partagent un repas avec une personnalité : politiques, chefs cuisiniers, artistes.... L'occasion d'aborder un thème d'actualité, autour de reportages et d'un menu élaboré avec des plats typiques de leur région, souvenirs d'enfance ou qu'ils apprécient particulièrement. Comment le contenu de nos assiettes impacte-t-il nos modes de vie ? Tout en parlant gastronomie, c'est l'avenir de notre société et les enjeux de demain qu'ils questionnent.

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Transcription
00:00Générique
00:18Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Politique à table,
00:21l'émission qui fait mijoter l'actualité politique et gastronomique,
00:25souveraineté alimentaire, agriculture et cuisine.
00:28Voilà les ingrédients de notre recette du jour
00:31que nous allons partager avec la députée du Lot-et-Garonne,
00:34Hélène Lapporte. Bonjour.
00:36Et bonjour à vous, Jean-Pierre Montaner.
00:38Vous êtes élue du Rassemblement national
00:41dans une circonscription qui s'étend de Duras à Bouglon,
00:44en passant par Marmont,
00:46d'une terre qui a vu trois générations de Lapporte
00:49s'investir en politique.
00:50Votre grand-père fut candidat Front National
00:53pour les législatives de 1997.
00:55Votre maman a été conseillère municipale
00:58et tictée Front National.
00:59C'est dans cette lignée que vous remportez
01:02les élections européennes en 2019,
01:04puis les législatives en 2020.
01:06Réélue cet été après la dissolution,
01:09vous retrouvez le velours rouge de l'hémicycle,
01:11mais pas les accoudoirs du perchoir.
01:14Vous perdez le poste de vice-présidente
01:16de l'Assemblée nationale pour cette 17e législature,
01:19une législature qui a vu tomber le gouvernement Barnier.
01:23Vous avez voté la motion de censure,
01:25et c'est ce que vous en reprochez.
01:26Des agriculteurs de votre circonscription,
01:28ils sont venus mûrer, en décembre dernier,
01:31votre permanence.
01:32La crise du monde agricole est toujours là,
01:34et nous aurons l'occasion d'en parler
01:36autour d'un menu que vous avez choisi,
01:38et c'est Jean-Pierre qui nous le donne.
01:40Oui, un menu 100 % italien avec un risotto aux champignons
01:43et en dessert, une brioche-gâteau, un panettone.
01:47Dans le dessous des plats,
01:49nous irons nous balader entre les noisetiers du Sud-Ouest,
01:52des arbres attaqués par des insectes
01:54qui ravagent les récoltes et mettent toute une filière en difficulté.
01:58Dans les pieds dans le plat,
01:59hommage à une pionnière des programmes culinaires à la télé,
02:01Maïté, vous la connaissez, elle est de votre coin,
02:04restauratrice et icône des fourneaux à l'écran,
02:06disparue à l'âge de 86 ans.
02:08Voilà, pour le menu, maintenant, on passe à table,
02:11et je vous propose de nous ouvrir l'appétit
02:12avec cuisine et confidences.
02:21Alors, Hélène Laporte, jusqu'à la preuve du contraire,
02:23vous ne vous appelez pas Hélèna Laporta,
02:26nom qui aurait pu justifier amplement votre parti pris
02:29de ce menu 100% italien, mais vous avancez masqué.
02:32Et oui, une partie de vos racines sont de l'autre côté des Alpes,
02:35même si votre terre d'adoption, c'est bien sûr le Lot-et-Garonne.
02:39Or, souvent, à cette table,
02:40les députés ont tendance à valoriser leur propre terroir,
02:43et dans ces conditions, on aurait pu, par exemple, avec Valérie,
02:46déguster des brochettes de canard au pruneau d'Agin.
02:49Eh bien non, ce n'est pas le cas.
02:51Vous êtes plutôt, aujourd'hui, l'ambassadrice, en mode groupie,
02:54de la gastronomie italienne.
02:55Alors, quel est le message ?
02:57Pour flatter l'Italie ?
02:58Sûrement, celle de Giorgia Melloni, la Première ministre ?
03:02Pas sûr, car ce n'est pas vraiment la meilleure copine de Marine Le Pen.
03:05Non, moi, je dirais plutôt pour séduire Jordan.
03:08Oui, Jordan Bardella, le beau gosse, le BG, boss du R.A.N.,
03:12tellement fier de ses origines piémontaises,
03:15le moum du 9-3, biberonné à la cuisine de son oncle Alberto,
03:18pasta, risotto, osso bucco, tiramisu,
03:20gli piacetutto.
03:22Mais quand même, Hélène Laporte, ce n'est pas votre style
03:24de confondre politique à table avec un site de rencontre.
03:27Non, ce clin d'oeil à la botte est forcément un hommage
03:31à vos grands-parents maternels italiens.
03:33Est-ce à dire que, pour vous, la gastronomie n'a pas de frontières ?
03:36Ce n'est pas souvent ce qu'on dit au R.A.N.
03:38Non, alors, oui.
03:39Mes origines italiennes, en fait, c'est du côté de ma grand-mère.
03:42Ma grand-mère a épousé un lotté garonné, Jacques Laporte.
03:45Ils se sont connus sur Paris, puis ils sont repartis vivre à Villeneuve-sur-Lotte.
03:48Moi, je suis née à Villeneuve-sur-Lotte.
03:50Et ma grand-mère me parlait italien.
03:52J'habitais avec elle et mon grand-père et ma mère,
03:55et elle nous faisait très souvent de la cuisine italienne.
03:57Et des risottos.
03:58Mais par contre, j'ai voulu quand même l'agrémenter
04:01de quelque chose de chez moi, du lotté garon.
04:02Alors, ce que je fais régulièrement, notamment quand arrive la saison
04:06des champignons et des cèpes, c'est un risotto au cèpe.
04:08Pourquoi le risotto ?
04:10Et qu'on agrémentera un petit peu par la suite.
04:12On va commencer. Tenez, Valérie.
04:13Je commence avec une petite huile de noisette.
04:16Voilà, avec une huile de noisette de chez moi.
04:18En fait, c'est, oui, une cuisine italienne,
04:22mais avec des produits locaux du lotté garon.
04:24Je vous amène même l'huile de noisette.
04:28On va le goûter, ce risotto.
04:30Et surtout, vous allez nous dire, vous qui semblez cuisiner,
04:34s'il fait honneur à ce que vous avez l'habitude de faire
04:38dans votre propre cuisine.
04:41Dites-nous, il est comment, ce risotto ?
04:43Je vais vous dire.
04:45Alors, Valérie, pour être précis, Hélène Laporte parlait de cèpes.
04:48Ici, il ne s'agit pas de cèpes, mais notre chef a mis des chanterelles,
04:52des pleurotes et des shiitake,
04:54qui sont des petits champignons asiatiques japonais.
04:58Alors, il est très bon.
04:59Moi, je prépare surtout du risotto au cèpe, parce que pourquoi ?
05:03Quand arrive le mois d'octobre, je pars avec mon mari,
05:06mes enfants et mon beau-père, comme ça, vous saurez tout,
05:09dans la forêt, au niveau du lotté garon, pour ramasser les cèpes.
05:12On a un bâton qui est pointu en bas et, en fait, on soulève un petit peu
05:17et on sait très bien que, qui dit chêne, qui dit noisetier,
05:20dit très souvent cèpe en bas, puisque qui dit champignon, dit arbre.
05:25Et lorsqu'arrive le mois d'octobre,
05:28quand on a des températures qui sont encore assez élevées,
05:31mais pas trop basses et qu'il a plu,
05:33on sait très bien que si on va vers Alonze, vers le Madagenais,
05:36on trouvera des cèpes.
05:37Donc, après, on rentre et on cuisine avec ma mère,
05:39les grands-parents de mes enfants, mes enfants et mon mari.
05:42Vous savez reconnaître un peu tous les champignons,
05:45vous ne tomberez pas sur un champignon vénimeux ?
05:48Oui, on commence à avoir l'habitude, quand même.
05:51Mon beau-père, lui, il a vraiment l'habitude,
05:53parce que lui, il fait ça depuis toujours.
05:55Ça fait 25 ans que je fais ça, moi, quand même.
05:58Je vais régulièrement.
05:59C'est quelque chose que j'aime faire avec mes enfants et mon mari.
06:02On dit souvent que dans ces coins-là, il y a des batailles pour les cèpes,
06:05parce qu'il y a des gens qui veulent des repères,
06:07des gens qui vont sur des terrains qui ne sont pas là,
06:09il y a même des petits règlements de compte.
06:11La saison des cèpes alimente les animosités.
06:14Oui, la saison des cèpes, c'est vraiment à qui sera le premier sur place.
06:17Dès l'instant où, le matin, quand vous partez,
06:19vous voyez plusieurs voitures,
06:21vous vous doutez que là, à cet endroit-là, il doit y avoir des cèpes.
06:24Il doit y avoir des cèpes, donc il faut y aller, justement.
06:26Après, chez nous, on a également des morilles.
06:28Mais bon, moi, personnellement, c'est le cèpe que je préfère
06:31et que je vais chercher, parce qu'après,
06:33j'en fais des bocaux l'hiver pour continuer à faire mes risottos,
06:36notamment du dimanche avec mes parents.
06:37Donc, vous cuisinez.
06:39Je cuisine, oui.
06:40Alors, pas aussi bien que ce plat réalisé par le chef.
06:44Merci, évidemment, je prépare toujours ces très bons plats.
06:47Mais vous essayez quand même de continuer, malgré votre emploi du temps.
06:51Oui, j'essaye le dimanche, quand même, de faire de la cuisine,
06:53un moment familial.
06:55Après, forcément, j'ai des choses en circonscription,
06:57que ce soit le samedi et le dimanche après-midi, souvent.
06:59Mais le dimanche midi, c'est quand même aussi un principe
07:01de se retrouver à table avec mes parents et mon mari, mes enfants.
07:06Donc, vous cuisinez le risotto, vous le faites vous-même ?
07:08Oui, le risotto, je le fais.
07:09Est-ce que, du coup, vous cuisinez quand même de la viande
07:12ou vous êtes végane ?
07:13Ah non, pas du tout, je fais de la viande.
07:14Oui, et puis, j'aime beaucoup le canard aussi.
07:16Mais là, si vous voulez, j'ai voulu...
07:17Puisque c'est une émission qui retrace un peu la personnalité
07:20et puis le côté, voilà, les habitudes qu'on peut avoir,
07:23j'ai voulu surtout vous parler de ce que j'aimais, de ce que je faisais.
07:26Et moi, j'ai été bercée vraiment par la cuisine italienne.
07:29Moi, ma grand-mère est arrivée en Italie quand elle était petite
07:32avec sa mère, sur Paris.
07:33Puis, après, elle vit 9 sur l'autre avec mon grand-père.
07:35Voilà, donc c'est quelque chose qui m'a toujours marquée.
07:38Qu'est-ce qu'elle vous faisait comme plat ?
07:39Oh, des lasagnes, des pâtes, elle faisait des pâtes fraîches,
07:42elle faisait les ravioli.
07:43Elle même ses pâtes avec sa machine ?
07:45Ah oui, on avait la machine qu'elle étalait sur le grand torchon.
07:47Il faut être deux pour tirer les tagliatelle.
07:48Exactement, qu'on faisait sécher.
07:50Et même après, quand j'étais étudiante,
07:51elle m'en donnait pour ramener dans mon appartement
07:53et je me faisais mes pâtes, j'en avais un peu pour la semaine.
07:55Donc, c'est quelque chose, vraiment, qui, pour moi,
07:57est très important.
07:58Enfin, voilà, ça m'a...
08:00Mais pour revenir sur la viande, c'est quand même intéressant.
08:02Là, on a un plat qui est donc sans viande.
08:04Est-ce que vous faites attention à votre consommation de viande ?
08:08Est-ce qu'avec vos enfants, vous avez deux enfants ?
08:11Voilà, est-ce que c'est quelque chose qui vous...
08:13Non, c'est pas du tout quelque chose qui vous traverse ?
08:15Pas du tout.
08:17Non, je vous avoue, je rentre pas là-dedans.
08:18Je fais bien évidemment attention surtout au poids de mes enfants,
08:21du mien, enfin de ma famille.
08:22Je fais attention à leur hygiène de vie.
08:23Mais après, la viande,
08:24j'ai la chance d'être en Lot-et-Garonne avec de très bonnes viandes.
08:27J'ai des très bons poulets, j'ai des très bons canards.
08:29On a des éleveurs aussi.
08:30Donc voilà, vous faites attention à la provenance de votre viande.
08:32Exactement, à toujours.
08:33Mais de tout ce que j'achète, j'essaie vraiment d'acheter ultra local.
08:36C'est-à-dire que je vais...
08:37Quand je suis dans ma circonscription,
08:38c'est-à-dire généralement en fin de semaine,
08:40je suis sur Paris 2 à 3 jours,
08:41mais dès que je descends,
08:43je vais chez les producteurs acheter les légumes,
08:45directement chez le producteur.
08:46Je vais dans des coopératives parce que j'aime bien aussi,
08:48parce que vous avez de la provenance un peu de tout Lot-et-Garonne
08:51et plusieurs produits.
08:52C'est-à-dire que vous avez les légumes, la viande,
08:55mais également le miel, les fruits.
08:57Vous voyez, il y a un peu de tout.
08:58Et j'essaie vraiment d'acheter exclusivement local
09:00en fonction des saisons.
09:01Je suis au rythme des saisons au niveau de ce que je cuisine.
09:04Vous êtes parfaite.
09:05Bio aussi ou c'est moins...
09:08Vous regardez moins ça ?
09:09Je regarde moins.
09:10J'ai vraiment confiance dans nos agriculteurs.
09:13Je prends par rapport aux légumes actuels.
09:15Là, actuellement, il y a la courgette que j'achète de Sainte-Marthe,
09:18pour vous parler de chez moi.
09:19Pareil, au niveau des carottes, des poireaux.
09:21Tous ces légumes-là.
09:23Le butternut.
09:24J'essaie de prendre vraiment des choses qui se passent actuellement.
09:27Quand vous dites que vous faites confiance en vos agriculteurs,
09:29c'est intéressant.
09:30C'est-à-dire qu'ils soient bio ou pas...
09:33Enfin, je ne comprends pas le degré de confiance.
09:36C'est-à-dire qu'on n'a pas tendance à faire plutôt confiance
09:38à quelqu'un qui travaille peut-être sans pesticides ou...
09:40Non, je ne sais pas.
09:41Après, l'agriculteur qui cultive, qu'il soit bio ou pas,
09:44il n'a pas pour but de s'empoisonner lui-même.
09:46Et les produits qu'il fait, il les consomme lui et sa famille.
09:49Oui, j'ai une grande confiance dans nos agriculteurs.
09:52Je parle de chez moi, du Lot-et-Garonne,
09:54parce qu'aussi, je les fréquente au quotidien,
09:56parce que je vais beaucoup sur les exploitations.
09:59J'ai voulu vraiment être une élue de terrain dès le départ.
10:01Donc, des agriculteurs, j'en vois un, deux, trois par semaine.
10:04J'ai cette habitude.
10:05Oui, je n'ai pas...
10:06Le bio, moi, en tout cas, personnellement,
10:09ne m'a jamais plus attirée qu'un autre produit
10:12quand je parle de la consommation locale.
10:14Alors, revenons à la star du jour, le risotto,
10:16parce que moi, j'adore ça.
10:18Alors, vous dites, je cuisine selon les saisons,
10:21donc les risottos, c'est parfait,
10:23parce qu'il y a des saisons.
10:24Chaque risotto a sa saison et chaque saison a son risotto.
10:27Vous cuisinez quel autre risotto ?
10:29Est-ce que vous savez bien les faire ?
10:30Vous êtes très italienne, là-dessus ?
10:33Vous êtes très...
10:34Oui, parce que c'est toujours un peu la même base.
10:37Vous avez toujours la même base au niveau du riz rond,
10:39que vous arrivez à travailler avec un peu de parmesan.
10:42Une fois que vous avez cette consistance-là...
10:44Par exemple, pour les cèpes, on fait une poêlée de cèpes,
10:46un peu d'ail et de persil, qu'on mélange à ce risotto,
10:48avec cette petite...
10:49Je mets toujours un peu d'huile de noisette,
10:52mais l'huile de noisette, j'en mets partout.
10:53J'en mets également avec un petit mesclum
10:55et un petit chèvre frais, c'est très bon au niveau du fromage.
10:58L'hiver, vous faites quoi comme risotto ?
11:00J'aime bien le risotto aux asperges.
11:02Pas l'hiver ?
11:03Non, mais j'aime bien le risotto butternut.
11:05Par exemple.
11:06Risotto d'hiver.
11:07Et après, l'asperge.
11:09Il y a un très bon risotto, Valérie,
11:11c'est le risotto au citron, les agrumes.
11:12Ah oui ?
11:13Oui.
11:14Ça, j'avoue, je n'en fais pas.
11:15Ce n'est pas quelque chose qui...
11:17Le mélange ne me séduit pas spécialement.
11:19Essayez goûter, parce qu'il doit y avoir des citrons
11:21dans votre région aussi.
11:22Oui, parce qu'après, on va en parler par la suite.
11:23Alors des citrons, pas tant que ça.
11:24Ah non, pas tant que ça.
11:26C'est plutôt la région de Nice, Menton.
11:28Ah, complètement.
11:29Au niveau des agrumes, je pense à un particulier,
11:31parce qu'il y a un producteur que j'aime bien,
11:32qui est sur Bouran,
11:34où sa fille s'est installée avec eux.
11:35Eux, ils font en majorité des fraises et des kiwis.
11:37Et sa fille s'est installée pour faire la confiture
11:41des produits qu'ils produisent.
11:42Et ils ont un carré d'agrumes,
11:44parce que très souvent, dans ces recettes,
11:46elles ajoutent soit du cédra, soit du citron.
11:49Et donc, c'est juste là où j'ai pu voir, entre guillemets,
11:51des agrumes, parce que sinon,
11:52dans le Lotte et Garonne, il n'y a pas d'agrumes.
11:54Bon, alors, pour être sûre de ne pas louper son risotto,
11:56Jean-Pierre, il faut bien écouter les trois choses
11:59que vous allez nous décliner maintenant.
12:01Parce que voilà, c'est tout un savoir-faire, le risotto, n'est-ce pas ?
12:03Oui, mais avec des racines italiennes,
12:04je pense qu'Hélène Laporte a déjà pas mal d'infos...
12:08Alors, c'est pour moi. Faites-le pour moi, Jean-Pierre.
12:10Alors, ne badinez pas, Valérie, sur la qualité du riz.
12:13Il faut opter pour un grain italien
12:16cultivé dans la célèbre vallée du Po.
12:18Et vous avez le choix, le Carnaroli,
12:20qui est d'abord le must, il sera plutôt al dente.
12:23Puis vous avez aussi l'arborio,
12:25avec une teneur plus importante en amidon,
12:27donc avec un résultat plus crémeux.
12:30Là, je pense que c'est de l'arborio qui a été utilisé,
12:33car il est assez crémeux.
12:34Le bouillon tient aussi une place cruciale,
12:37et souvent négligé.
12:38La tentation est grande, effectivement,
12:40de se contenter d'un petit cube magique,
12:42comme ça, de volaille, qu'on va mettre dans l'eau.
12:44Non, il faut faire un vrai bouillon,
12:45plutôt avec une poule,
12:47parce qu'elle est moins grasse qu'un poulet.
12:49Et vous la faites cuire très longtemps
12:50avec un bouquet aromatique,
12:51du céleri, des carottes, des oignons,
12:53un bouquet garni.
12:54Là, vous laissez cuire 2 ou 3 heures.
12:56Après, vous écumez un peu,
12:57vous le filtrez,
12:58et c'est ce bouillon que vous avez utilisé.
13:00Et si vous faites des cèpes séchées, par exemple,
13:03une fois que vous avez séché les cèpes,
13:04vous les faites tremper,
13:05et cette eau, vous la récoltez,
13:08et vous la mettez dans le bouillon,
13:09ça va donner encore un meilleur goût de champignons.
13:12Alors, cèpes, girolles, morilles,
13:14sont les stars des bois du risotto.
13:17Ils sont secs.
13:18S'ils sont secs, il faut bien les faire tremper,
13:19je viens de le dire avant, dans l'eau chaude,
13:21puis les faire revenir dans du beurre au dernier moment,
13:23et garder cette eau.
13:24Et puis, on peut aussi savoir,
13:27et ça, c'est très important pour vous,
13:29que ce riz italien,
13:30il faut qu'il soit un peu al dente,
13:32mais pas trop cuit.
13:33C'est 17 minutes, environ.
13:34La cuisson du riz.
13:36Et déjà, là, vous avez une base.
13:38Alors, 16, pour ceux qui aiment al dente, 19,
13:41mais au moins 17,
13:42c'est vraiment ce qu'il faut bien avoir à l'esprit.
13:45Est-ce qu'on a une astuce pour ne pas rater son riz ?
13:47Moi, je ne sais pas faire cuire le riz.
13:49Il est toujours trop mou, quoi.
13:51Comment on fait ?
13:52On respecte le minutage...
13:53De quel riz vous parlez ?
13:54Je n'en sais rien.
13:55Le riz, on s'achève.
13:57Peu importe.
13:58Il n'y a pas d'astuce particulière ?
14:00Si vous avez un riz basmati ou un riz asiatique,
14:02il faut d'abord bien les rincer.
14:03Il faut que l'eau, une fois, soit très claire.
14:05Et ensuite, dans une casserole,
14:07vous mettez un tout petit peu d'eau au-dessus de la quantité de riz
14:10et vous faites cuire d'abord à feu vif et ensuite à la vapeur.
14:13Et là, vous pouvez avoir un riz et l'arborio et le risotto.
14:17C'est 17 minutes et il faut bien mélanger à la fin,
14:19comme l'a dit Hélène Laporte,
14:20avec le beurre et puis le parmesan
14:24et pourquoi pas l'huile de noisette qui est très parfumée.
14:26Vous avez un riz de prédilection ?
14:28Non, j'utilise exclusivement celui-là,
14:30mais je vois que monsieur est très bien renseigné
14:31et surtout, c'est lui le spécialiste.
14:33Et j'ajoute un peu de vin blanc, moi, quand même.
14:35Ah oui ?
14:36Oui, parce que par rapport à l'acidité, ça donne quelque chose.
14:40Mais c'est toujours la même base, en fait.
14:42Et après, j'agrémente et je ne prends pas de...
14:44Les cèpes, en fait, ne sont pas séchées ni lyophilisées.
14:46Je les fends beaucoup, moi, ceux que je récupère.
14:48Après, on les conserve comme ça pour l'hiver
14:52et pouvoir avoir du risotto régulièrement.
14:54Au-delà du risotto, vous nous avez parlé de quelques plats.
14:57Est-ce que vous faites, est-ce que vous cuisinez d'autres plats italiens ?
15:00Oui, je cuisine les lasagnes.
15:02Les pâtes amandonnées, j'ai voulu le faire également.
15:05Vous les fabriquez vous-même ?
15:06J'ai d'ailleurs la machine chez moi,
15:07mais j'avoue qu'après, il y a eu une question de temps aussi.
15:09C'est très, très long.
15:10C'est très long.
15:12Et puis après, il faut aussi l'endroit pour pouvoir les faire sécher.
15:13C'est vrai.
15:14Les grandes planches de bois.
15:15Non, dans les...
15:18Dans les habitations modernes, enfin, voilà, c'est un peu plus compliqué,
15:21mais j'essaye.
15:22Ma grand-mère faisait aussi les raviolis elle-même,
15:24qu'elle faisait sécher également.
15:25Les raviolis à quoi ?
15:26Alors, elle faisait beaucoup au fromage.
15:28OK.
15:30Ou également au poulet.
15:31Voilà.
15:32Elle faisait toutes ces choses-là.
15:33La truffe, de temps en temps, parce que ça restait un produit très noble
15:36et qu'il n'y avait pas spécialement non plus en Lothégaronne.
15:39Il fallait plutôt aller dans le département voisin.
15:41Et après, le tiramisu, je m'essaye de temps en temps,
15:43mais ce n'est pas quelque chose que j'ai réussi très bien, j'avoue.
15:46Voilà.
15:47La cuisine italienne, de par ma mère et ma grand-mère,
15:49c'est quelque chose qui est assez prégnant chez moi.
15:51Et est-ce qu'on fait des pizzas à table, à domicile chez vous ?
15:53Oui, on fait des pizzas à domicile, mais ça, c'est mon mari qui les fait.
15:56Il fait lever la pâte ?
15:57Oui, il fait lever la pâte.
15:58Ça, c'est quelque chose qu'il aime bien faire avec mes enfants.
16:01On a deux garçons.
16:02Et ça, c'est le repas des garçons.
16:03Les pizzaïolos, quoi.
16:04Voilà, exactement.
16:05Et vous nous avez apporté un vin pour accompagner ce merveilleux risotto.
16:11Un vin bien de chez vous, je crois.
16:12Expliquez-nous.
16:13Un vin, c'est un Côte du Marmandé.
16:16Alors, nous, on a la chance, dans ma circonscription,
16:18d'avoir vraiment deux grands points au niveau des vignobles,
16:21le Duraquois et le Marmandé.
16:22Alors, j'ai choisi celui-là parce qu'il a ce côté trétanique.
16:25Il y a 1 500 hectares, à peu près, de vignobles
16:29au niveau des côtes de Garonne, au niveau du Marmandé.
16:32Et bon, ce côté peut-être un peu chauvin,
16:34moi, je l'aime particulièrement parce qu'il est chez moi, déjà.
16:37Et les caves du Marmandé, notamment les vignobles,
16:39ont été pas mal soumis à rude épreuve avec plusieurs choses,
16:43des alas climatiques, déjà, la sécheresse, le mildiou, également.
16:46Bien sûr.
16:47Et je fais la promotion, j'essaye de développer, voilà,
16:50les produits locaux que nous avons au niveau du Lot et Garonne
16:53parce que, pour trouver autre chose, il a fallu faire de l'arrachage
16:56au niveau des vignes et c'est toujours un crève-cœur.
17:00Bien sûr, c'est terrible.
17:01Parlez-nous du cépage.
17:02C'est un cépage qui est très particulier, je crois.
17:04C'est l'arbourillou.
17:05C'est le cépage qui est propre au Marmandé.
17:08Qu'on ne trouve que là-bas.
17:09Il s'appelle comme ça.
17:10C'est ce qui donne aussi ce côté tétanique.
17:12Est-ce que vous connaissez particulièrement cette maison-là ?
17:15On le voit, c'est confidentiel, c'est rigolo.
17:19Alors, les Marmandés, en fait,
17:21c'est un regroupement de plusieurs producteurs.
17:24Donc, vous avez plusieurs producteurs qui apportent,
17:27leur récolte.
17:28En fait, c'est un mix de plusieurs choses.
17:30Après, celui-là, je l'aime bien.
17:32C'est pour ça que je voulais l'amener.
17:34Oui, bien sûr.
17:35C'est vrai qu'il est assez fort.
17:36Il va bien avec le risotto, je trouve.
17:37Comme vous dites, assez tanique.
17:40C'est un domaine que vous connaissez particulièrement ou pas ?
17:44Non, pas spécialement.
17:46Les caves du Marmandé, oui,
17:48mais après, savoir de quels producteurs...
17:51Oui, j'ai compris.
17:52De toute façon, ça sera un mélange.
17:54Est-ce que c'est un vin qu'on peut trouver sur Paris
17:56ou vous l'avez ramené particulièrement ?
17:58Non, j'ai ramené du Lotega.
17:59On peut le trouver, d'ailleurs, à la boutique des caves du Marmandé,
18:02située sur Marmande.
18:03On les salue, du coup, parce que...
18:04Il y a certains points de vente, y compris ailleurs,
18:07mais ils font également de la vente par Internet.
18:10C'est quelque chose que vous pouvez vous procurer.
18:11Quels sont les autres vins phares de votre région ?
18:13On se concentre sur ce rouge, qui est très bon.
18:15Je ne sais pas si vous le trouvez bien.
18:16Après, il y a le Duraquois.
18:18C'est encore quelque chose de différent au niveau du cépage.
18:22C'est un peu de cocagne.
18:23Vous dites, je vends les produits du terroir,
18:25mais il y a du boulot, parce qu'il y a beaucoup de choses
18:27en termes de vins et de produits.
18:29Il y a tout.
18:30C'est-à-dire qu'il y a du très bon vin.
18:31On est 1er producteur national de noisettes,
18:341er producteur national de fraises.
18:35Là, ce n'est pas la saison,
18:36mais on aurait pu faire aussi une petite tomate burrata en entrée.
18:39Bien sûr.
18:40Non pas pour le côté italien, mais le côté la tomate de Marmande.
18:42C'est pareil, également.
18:441er producteur de tomates.
18:45Là aussi, les agriculteurs subissent une concurrence déloyale,
18:48mais là, du coup, c'est par le Maroc.
18:50On pourra en parler également, si vous le souhaitez.
18:53Nous, on a vraiment la grande chance d'être dans un pays où il y a tout.
18:57Dans un département, dans une région où il y a vraiment de très bonnes choses.
19:00Bien sûr, il y a le canard, le confit de canard, le magret de canard,
19:03la volaille, beaucoup de producteurs de poulets.
19:06La question qui tue sur le canard, c'est toujours cette question,
19:10parce que ça nous anime souvent sur ce plateau.
19:12C'est le foie gras.
19:13Est-ce qu'il faut continuer ?
19:14Est-ce qu'il faut protéger l'animal ?
19:16Est-ce que ça vous choque qu'on gave encore des canards aujourd'hui ?
19:19Non, ça ne me choque pas.
19:21Parce que vous êtes du coin.
19:22Ma grand-mère avait des canards.
19:23Et moi, quand j'étais petite...
19:24Elle les gavait ?
19:25Oui.
19:27Et je l'accompagnais le soir, je m'en souviens, avec la petite lampe.
19:30Je lui tenais, elle gavait les canards et on mangeait les foie gras chez nous.
19:33Ça ne vous a pas terrorisé ?
19:35Non.
19:36Ce n'est pas parce que vous accompagnez votre grand-mère
19:39que vous ne pouvez pas avoir un peu de recul ?
19:41Non, mais ça ne m'a pas terrorisé.
19:42Ce n'est pas une question de recul, c'est une question des traditions du Lot-et-Garonne.
19:46Le canard, oui, il y a le gavage pour faire après, derrière le foie gras.
19:49D'ailleurs, il y a du très bon foie gras.
19:51C'est un mets qui est très apprécié par beaucoup de personnes.
19:54Moi, ce n'est pas quelque chose qui me choque.
19:56Du coup, vous avez déjà goûté du foie gras ou pas ?
19:58Non, jamais.
19:59Non, pas du tout.
20:00Ah, même par curiosité ?
20:02Non, mais par curiosité, non.
20:03On a du foie gras, c'est une tradition.
20:05On peut le faire avec le produit de Champs-Elysées qui peut être très bon.
20:08Pour vous apporter un peu la contradiction, parce que souvent,
20:10quand on parle ici de foie gras et de corrida, il y a deux mots qui reviennent.
20:14C'est une tradition.
20:15Il peut y avoir des mauvaises traditions qu'il ne faut pas perpétuer.
20:18Est-ce que parce que c'est une tradition, c'est forcément bien ?
20:21Oui, mais ça fait partie de ma culture.
20:23Il y a plein de choses qui font partie de nos cultures
20:25et dont on s'est débarrassé.
20:27Non, mais parce que, typiquement, le bien-être animal,
20:30c'est un vrai débat, une vraie question.
20:32Et maintenant, ils y font de plus en plus attention.
20:34Il y a eu beaucoup d'avancées là-dessus
20:36par rapport à comment sont entre eux les canards,
20:41mais même pas que les canards.
20:42C'est bon pour tous les animaux, de toute façon, qui sont élevés.
20:44Tout ça, bien sûr.
20:45Et puis, quand vous allez visiter une ferme,
20:48quand vous voyez les canards dehors, sincèrement,
20:50je n'ai pas l'impression qu'ils ne soient pas heureux ou autre.
20:53J'ai encore été voir un producteur de bœuf la semaine dernière.
20:56Il y avait des vaches, des bœufs.
20:58Ils étaient forcément dans un enclos parce que c'est l'hiver.
21:02Après, quand les beaux jours vont arriver,
21:04ils vont partir dès le mois de mars un peu en prairie.
21:06Non, mais le canard, le bien-être, c'est juste au moment du gavac.
21:09Quand ils sont dans leur petit craie, j'imagine que ça va.
21:13Oui, mais c'est vrai que...
21:15La corrida, c'est différent, vous voyez, pour moi.
21:18C'est pas la même chose.
21:19Non, non.
21:20C'était le mot tradition qui revient pour défendre
21:23et faire en sorte que cette tradition se perpétue.
21:25C'est toujours le même argument, c'est ce que je voulais souligner.
21:28Et puis, le canard, tout est utilisé, en fait, quelque part.
21:31Il n'y a pas cette notion de perte d'animal.
21:33C'est-à-dire que vous avez forcément le magret,
21:35vous avez toutes ces choses-là qui sont prises.
21:37Vous avez le foie gras.
21:39Monsieur Gémen, invité de cette table, membre du GIEC,
21:41le canard était l'un des animaux qui avaient la moindre trace carbone.
21:45Absolument.
21:46Donc, il fallait absolument manger du canard.
21:47Exactement.
21:48Allez, je vous propose de poursuivre ce délicieux déjeuner
21:51avec un proverbe nigérien, celui où celle qui partage son repas
21:54ne finit jamais par manger des miettes.
21:56Et c'est justement parce que, dans Politique à table,
21:58on partage tout, notre repas et nos connaissances,
22:01que l'on continue avec le quiz.
22:07Alors, originaire de Villeneuve-sur-Lode,
22:09vous avez donc grandi tout près d'Agen,
22:11la capitale mondiale du pruneau.
22:14Alors, sauriez-vous nous dire si ces affirmations sont vraies ou fausses
22:17concernant le pruneau ?
22:19Le pruneau, arrivé en France durant la Haute Antiquité,
22:22vient du Japon.
22:24Est-ce que c'est vrai ou est-ce que c'est faux ?
22:29Il y a les quatre questions ?
22:30Oui, mais on commence par la première.
22:32D'accord, mais il n'y a pas plusieurs propositions.
22:34C'est juste vrai ou faux ?
22:35Exactement.
22:37C'est faux.
22:38Il vient de la Chine par la route de la Soie.
22:40Il s'est d'abord installé en Syrie
22:42avant d'être cultivé chez nous.
22:44C'est grâce à son port sur la Garonne
22:46que la ville d'Agen est associée au pruneau
22:49depuis le XVIIe siècle.
22:51Vrai ou faux ?
22:54Je dirais que c'est vrai.
22:55Oui, parce que le pruneau du Sud-Ouest
22:57était expédié dans le monde depuis Bordeaux,
23:00qui était ouvert sur l'Atlantique,
23:02mais sur les sacs était inscrit le nom d'Agen,
23:05le port d'embarquement d'Agen.
23:08Donc, c'est ça qu'on a retenu.
23:10On retenait le pruneau d'Agen,
23:12même s'il était dans les bateaux depuis Bordeaux.
23:15Voilà.
23:16Trois.
23:18Attention, le phare au pruneau a été inventé
23:20par un boulanger breton installé à Agen.
23:25C'est faux.
23:26Oui, mais très fort.
23:27Le pruneau faisait partie du ravitaillement
23:30de la marine royale à voile, puis de marchande à vapeur.
23:33Ce sont des marins bretons qui étaient souvent dans ces bateaux,
23:35qui ont eu l'idée de cette recette.
23:37Et enfin, D, au XIXe siècle, les pruneaux d'Agen sont connus
23:40dans le monde entier, preuve avec cette mention
23:43dans un roman américain d'Edgar Poe.
23:46Faux ou vrai ?
23:49Faux.
23:50Oui, c'était dans l'ouvrage de Tolstoy,
23:52La mort d'Ivan Illich.
23:53Bravo, sans faute.
23:554 sur 4.
23:56Pour ce premier quiz, c'est à mon tour
23:58de vous poser quelques questions, et commencer par celle-ci.
24:01Est-ce difficile de choisir entre fromage et dessert ?
24:05Je prends un peu des deux.
24:06Vous aimez bien les deux.
24:07Ça tombe bien, parce que j'ai cherché 4 affirmations
24:10qui mêlent fromage et sucré.
24:12Mais saurez-vous nous dire si elles sont vraies ou fausses ?
24:14Alors, le Philadelphia américain, fromage du cheesecake,
24:17est une copie du Neuchâtel à un fromage normand.
24:22Oh non, c'est faux.
24:23C'est vrai.
24:24C'était vrai, un fromage qui a été créé en 1872.
24:28Je suis plus douée dans le local.
24:30On passe à la deuxième affirmation.
24:32La tourte niçoise au blet avec ses raisins secs
24:35et ses pignons est préparée avec de la mozzarella.
24:38C'est vrai ou c'est faux ?
24:39C'est quelque chose que je n'ai jamais cuisiné.
24:42Je vais répondre un peu...
24:43Vous n'en avez jamais goûté, même ?
24:45La tourte au blet, en Italie, on en fait.
24:47On en mange beaucoup.
24:48Non, ça, ça ne me dit rien.
24:50Donc...
24:51Je vais dire vrai.
24:52Non, c'est faux.
24:53C'est avec du parmesan.
24:54D'accord.
24:56Vous le saurez pour la prochaine fois.
24:58Troisième affirmation.
24:59La flône, spécialité sucrée au fromage frais de Brebis de l'Aveyron,
25:03est une cousine du Fiadone-Corse.
25:05Là, vous...
25:06C'est dur.
25:08C'est plus dur pour les fromages.
25:10La flône...
25:11Je dirais vrai.
25:12C'est vrai.
25:13Je sauve l'honneur sur ce coup-là.
25:16Dernière affirmation.
25:17Le tourteau fromagé du Poitou-Charentes,
25:19fameux pour sa croûte brûlée,
25:21est préparé avec de la faisselle.
25:23C'est faux.
25:24Non, c'est vrai.
25:25Vous l'avez dit avec conviction.
25:28C'est vrai.
25:29C'est la faisselle de chèvre, à l'origine très égouttée,
25:33mais souvent remplacée par de la faisselle de vache.
25:36Bref.
25:37On va continuer avec la brève de comptoir.
25:40Alors, madame Laporte, pour préparer cette émission,
25:43on vous a demandé d'aller fouiller dans votre mémoire
25:46et dans vos souvenirs pour retrouver un instant
25:49qui aura mêlé cuisine et politique.
25:51Vous nous emmenez pas très loin d'ici,
25:54à la buvette de l'Assemblée nationale.
25:56Oui, tout à fait.
25:57Alors, c'était quelques jours avant la prise de position
26:03sur la constitutionnalisation de l'IVG,
26:07que j'ai donc présentée et défendue au niveau de mon groupe.
26:11C'était pour le congrès de Versailles.
26:15J'étais à table avec Marine Le Pen,
26:17le secrétaire général de notre groupe.
26:19On était tous les trois.
26:21C'était après la conférence des présidents,
26:23puisque c'était inscrit à l'ordre du jour.
26:25On savait quel jour allait se tenir ce congrès de Versailles.
26:28On commence à parler, donc qui va prendre la parole
26:32par rapport à cette constitutionnalisation de l'IVG ?
26:35Marine Le Pen me dit que ce serait bien toi.
26:38Alors, bien évidemment, c'était un grand honneur
26:41de pouvoir m'exprimer sur ce sujet au nom de mon groupe.
26:44En tant que femme, c'était quelque chose en plus
26:48qui m'importait vraiment.
26:50La femme doit avoir la liberté de son corps
26:53et de se dire ce qu'elle veut.
26:55Pour moi, il n'y a même pas de sujet, pas de débat là-dessus.
26:58Mais forcément, il y avait un côté très impressionnant,
27:02puisque c'est quelque chose qui se tient devant l'ensemble
27:05des sénateurs, l'ensemble des députés.
27:07C'est un sujet qui peut vite monter dans des positions un peu clivantes
27:10ou autres.
27:11Il fallait bien évidemment très bien travailler le texte,
27:15très bien se l'approprier et faire parler, surtout,
27:18quelles étaient ses convictions propres et profondes.
27:21C'est un sujet qui m'a fait penser à la salade avec un peu de riz
27:24à l'Assemblée nationale, à la Buvette, en face de Marine Le Pen.
27:27Allez, on va quitter le Palais-Bourbon, maintenant,
27:30pour votre belle région du Sud-Ouest.
27:34Une région où poussent de nombreux noisetiers,
27:37mais depuis 5 ans, les producteurs de noisettes n'ont plus le droit
27:40d'utiliser un insecticide et qui était pourtant le seul
27:43à lutter contre les ravages de certains insectes.
27:46On en parle tout de suite dans le Dessous des plats.
27:51Les balanins et les punaises diaboliques adorent les noisettes
27:54à tel point que ces insectes détruisent des récoltes entières
27:58depuis qu'en 2019, il a été totalement interdit en France
28:01d'utiliser contre eux un puissant insecticide
28:04de la famille des néonicotinoïdes.
28:07Pour protéger notre santé et celle des producteurs de noisettes,
28:10l'Etat français bannit cette molécule
28:14qui est pourtant autorisée par l'Union européenne
28:17jusqu'en 2033 et pulvérisée sur les noisetiers italiens.
28:21Une aberration pour ce producteur situé à Cancon
28:24que Marion Becker et André Lafont ont pu interroger.
28:27Ecoutez.
28:28...
28:32Au coeur de ces vergers de noisetiers
28:35se cachent deux prédateurs.
28:38Cette année, ils ont décimé les récoltes de noisettes.
28:41...
28:44Historiquement, le principal ennemi, c'était le balanin.
28:48C'est un petit charançon qui pique la noisette
28:51et qui ponce un verre à l'intérieur, qui dévore la noisette
28:54et qui sort de la noisette.
28:58Aujourd'hui, depuis 2018, nous a été interdit
29:01sur le territoire français
29:04la molécule qui s'appelle l'acétamipride
29:07qui est de la famille des néonicotinoïdes.
29:10C'était la seule matière active qui avait une efficacité
29:14sur ce ravageur-là.
29:17Il y a un nouvel insecte présent sur le territoire
29:20qui est la punaise diabolique.
29:23La punaise, c'est elle.
29:26Elle est apparue il y a une dizaine d'années sur le territoire
29:29et on a vraiment une grosse infestation depuis 4-5 ans.
29:33...
29:36...
29:39...
29:42Une piqûre de punaise.
29:45La punaise, avec son pédoncule, a réussi à traverser la coquille
29:48et à piquer sur la main dedans.
29:52On voit bien la nécrose de la piqûre
29:55autour du point de piquage.
29:5890 % des noisettes récoltées en France
30:01arrivent ici, chez Unicoque.
30:04Elles sont triées, stockées dans ces grands entrepôts.
30:08Sur les 13 000 tonnes de potentiel prévu cette année
30:11sur la récolte de la coopérative,
30:146 500 tonnes sont arrivées ici.
30:17Pour évaluer la valeur de ces noisettes, fixer leur prix,
30:20il faut les analyser.
30:23Un échantillon est prélevé sur chaque lot.
30:27Celui-là, il n'est pas trop mal. Celui-là, un petit peu plus déjà.
30:30L'an dernier, c'était déjà une année record
30:33et on estime que le manque à gagner était de 13 600 000 euros
30:36pour l'ensemble de la filière. Cette année, on estime à 30 millions d'euros la perte.
30:39Aujourd'hui, c'est toute la filière qui est menacée.
30:43Les producteurs demandent l'autorisation d'utiliser
30:46l'acétamipride, un insecticide interdit uniquement en France.
30:50On demande d'appliquer le droit européen.
30:53Il n'y a que la France qui a interdit son utilisation
30:56en matière de noisettes, de protection phytosanitaire
30:59en matière de noisettes. Nous, on demande les mêmes armes
31:02que les autres pays européens.
31:06Si on décide en France de l'interdire, à ce moment-là,
31:09pourquoi on laisse rentrer des denrées alimentaires,
31:12des produits noisettes qui sont produits avec ce produit
31:15venant de n'importe où dans le monde ?
31:18En attendant, la coopérative et les producteurs
31:21ont stoppé tous leurs investissements
31:25tant que la production reste en sursis.
31:28Pourtant, il faut bien protéger notre santé
31:31et celle des producteurs, vous ne pensez pas ?
31:34Oui, ça se tiendrait si, par contre, on n'ingérait pas
31:37la noisette qui vient de Turquie avec plus de 240 molécules
31:40de noisettes d'Italie. Le problème, c'est que jusqu'en 2033,
31:44les autres pays européens peuvent utiliser l'acétamipride.
31:47Là, la France a voulu faire plus blanc que blanc
31:50et ne peut pas utiliser l'acétamipride.
31:53J'ai rencontré beaucoup de producteurs de noisettes.
31:56Là, on voit la coopérative qui est située à Cancon,
32:00mais il y a des noisetiers un peu partout.
32:03Lui, la noisette que je vous ramène, elle vient de la Bretogne,
32:06qui est dans ma circonscription. Ces producteurs-là,
32:09ils ne vont pas pouvoir continuer à produire.
32:12On ne peut pas rester avec 50 % de la production
32:15qui est bonne pour la poubelle.
32:19C'est un dispositif législatif qui a interdit l'acétamipride.
32:22Il faudrait faire une proposition de loi.
32:25J'en ai parlé, puis je vais en reparler cet après-midi
32:28puisqu'il y a un débat là-dessus au niveau de l'Assemblée nationale.
32:31Il faudrait faire rapidement un dispositif législatif
32:35pour réintroduire l'acétamipride.
32:38C'est ce qu'on avait interdit, mais à côté de ça,
32:41il n'y a pas de solution autre, mais vous en consommez.
32:44Quand vous achetez vos noisettes d'Italie,
32:47vos noisettes d'Italie ont eu ce traitement
32:50avec cet acétamipride.
32:54C'est cette concurrence dévoyelle qu'il faut mettre en place.
32:57Est-ce qu'il ne faut pas saluer le travail précurseur de la France
33:00en matière de santé,
33:03en matière de prévention de notre santé ?
33:07Dans ce cas-là, on arrête de consommer complètement de la noisette.
33:10Pourquoi, dans ce cas-là, on va consommer de la noisette
33:13qui vient d'Italie ou de Turquie,
33:17qui n'a même plus les cahiers de charges européens ?
33:20Si on prend le parti pris de dire qu'on ne consomme plus de noisettes,
33:23on ne met pas nos producteurs face à une concurrence déloyale.
33:26C'est ça qui se passe.
33:29Ils n'ont pas d'armes, alors que les autres pays européens
33:33et la Turquie ont des armes bien plus puissantes qu'eux.
33:36Si on interdit comme par les précurseurs,
33:39on va rester sur des productions qui sont toujours contaminées
33:42par ces pesticides.
33:44Je suis d'accord avec vous qu'on marche un peu en absurdie,
33:47puisqu'on interdit ce pesticide aux Français
33:51et on va importer des noisettes italiennes et turques
33:54qui en sont gorgées.
33:57Mais en même temps, je pense que c'est un progrès d'interdire
34:00ces pesticides.
34:03Il faut laisser le temps à la recherche d'avoir des solutions
34:07par rapport à ça.
34:10Quand vous allez chez Cookie à Hong Kong,
34:13qui est cette grande coopérative, ils ont tout un laboratoire
34:16où ils font des recherches, des expériences,
34:19pour arriver à trouver quelque chose à la longue
34:23qu'on pourrait se passer de cet amipride.
34:26Mais là, il y a deux problèmes.
34:29On laisse nos producteurs face à une concurrence déloyale,
34:32et ça, on ne peut pas l'accepter.
34:35Quand vous allez consommer à la période de Noël,
34:38votre Ferrero Rocher vient d'où, la noisette de l'intérieur ?
34:42Elle vient d'Italie, de Turquie ?
34:45Il faut savoir que 70% de la production mondiale vient de Turquie.
34:48Ferrero voulait acheter des noisettes en France, Valérie,
34:51et ils ne peuvent pas parce qu'on n'en produit pas assez.
34:54En attendant, la production continue quand même.
34:58Vous parliez de laboratoires. Est-ce que la technologie peut aider ?
35:01Sur quel type de recherche se fondent les nouvelles technologies
35:05qui arriveront peut-être demain ?
35:08Notamment par rapport à des ravageurs qui vont prendre le pas
35:11sur la punaise diabolique ou le balanin.
35:14Il y a plusieurs tests qui sont faits, mais il faut leur laisser le temps
35:17et ils déploient beaucoup d'argent, beaucoup de temps,
35:21ils prennent les meilleures personnes qui sont formées.
35:24C'est plutôt une bonne chose.
35:27Bien évidemment, et c'est ce qu'on encourage.
35:31Pourquoi, à chaque fois, on fait en sorte
35:34que les producteurs français baissent les bras
35:37et on leur dit qu'ils ne produisent pas, alors que nous, français,
35:40on va consommer des choses qui viennent de l'extérieur ?
35:43Comment vous l'expliquez-vous ? Est-ce que la France a surtransposé ?
35:47Pour répondre aussi à une idéologie, à une partie de l'hémicycle.
35:50Mais encore une fois, la planète appartient à tout le monde
35:53et je ne suis pas moins écologique qu'un écologiste.
35:56J'aime l'écologie, j'aime ma planète, je consomme des produits locaux,
35:59je suis contre les traités de libre-échange qui nous font consommer
36:02des poulets qui viennent de partout dans le monde
36:06alors qu'on en produit des très bons chez nous.
36:09Pourtant, vous en tombez le gouvernement Barnier,
36:12vous saviez que forcément, le Mercosur...
36:15Ça, c'est une vaste blague.
36:18Dès l'instant que la Commission européenne a parlé du Mercosur,
36:22ils ont même prévu des fonds d'indemnisation pour les filières impactées.
36:25Ça n'a rien à voir avec le fait que le gouvernement Barnier
36:28n'ait pas prévu des fonds d'indemnisation pour les filières impactées.
36:31C'est la réponse que vous faites aux agriculteurs
36:34qui ont mûré votre permanence.
36:37Ce sont les agriculteurs de la FNSEA, de la FDSEA,
36:41qui ont mûré ma permanence en partie.
36:44J'étais en contact régulier avec le secrétaire de la FDSEA
36:47parce qu'on leur promettait 400 millions d'euros d'aide.
36:50Madame Gennevard a déclaré il y a 10 jours
36:53que les aides allaient être versées.
36:56Il a annoncé une multitude de plaies qui allaient s'abattre sur la France,
37:00c'est-à-dire que votre carte vitale ne passerait plus,
37:03que les agriculteurs n'auraient plus leurs aides,
37:06les tickets restaurants, alors qu'on voit bien que ce n'est pas le cas.
37:09Les agriculteurs vont bien recevoir leurs subventions,
37:12mais si on parle de 400 millions d'euros,
37:16ça reste quand même quelque chose de dérisoire
37:19par rapport à ce que coûte l'interdiction de la cétamipride
37:22ou ces néonicotinoïdes sur lesquels on ne peut même pas discuter.
37:25Vous continuez pas à nourrir votre image de parti
37:28qui n'est pas très écolo.
37:31On a une image de parti anti-écolo parce que les LR
37:34les soutiennent aussi, la cétamipride ou autre.
37:37C'est pas une machine en arrière, c'est quelque chose de ponctuel.
37:40C'est ceux qui ne s'intéressent pas à l'écologie.
37:43C'est pas vrai, on a eu un programme d'écologie.
37:47C'est pas là où vous êtes le plus offensif.
37:50C'est la caricature qu'on veut faire sur les programmes du RN.
37:53J'invite tout le monde à regarder les programmes présidentiels
37:56qu'on a mis lors des présidentielles de 2022.
37:59Il faut arrêter de vous mettre dans la caricature.
38:02On propose rien, on est le parti qui propose le plus.
38:06Typiquement, au début d'émission, vous nous dites
38:09que le bio n'est pas votre truc.
38:12Je ne parle pas en tant que représentante du RN.
38:15Vous me demandez ma consommation en tant que femme, en tant que maman.
38:18Je suis dans un département très rural.
38:21Je vois comment ils font attention à leur exploitation.
38:25Je leur fais confiance et je ne vais pas m'arrêter à l'étiquette bio ou pas.
38:28Quand je vais dans les coopératives, il m'arrive d'acheter du bio.
38:31Mais quand il n'y a pas de bio, je n'achète pas de bio.
38:34Je fais confiance à ce que je mange.
38:37Les agriculteurs, c'est ceux qui aiment le plus la terre.
38:41C'est leur outil de travail. Ils sont attachés à leur exploitation.
38:44Eux, ils iront jusqu'au bout.
38:47Ils ne vont pas s'arrêter en se disant qu'ils iront jusqu'au bout
38:50dans une situation où ce n'est plus possible.
38:53Tous les agriculteurs ne sont pas d'accord sur la façon d'utiliser cette terre.
38:56Il y a des divergences entre les agriculteurs.
39:00Les agriculteurs ont ce point commun.
39:03Ils ont cet amour de la terre, cet amour de la production
39:06et cet amour de vouloir nourrir le peuple français
39:09ou, en ce qui me concerne, la population lotégaronnaise.
39:12Comment vous leur répondez ?
39:16Il faut qu'il y ait des vraies avancées.
39:19Il faut vraiment avancer dans cette filière noisette.
39:22Mais pas que.
39:25Il y a des subventions pour les producteurs ?
39:28Oui, certainement.
39:32Les agriculteurs ne veulent pas vivre à coup de perfusion de subventions.
39:35Ils veulent vivre de leur travail.
39:38L'année dernière, on a eu une loi d'orientation agricole
39:41dans laquelle on a détaillé ce qu'était la souveraineté alimentaire.
39:44C'est un très beau principe.
39:48Il n'y avait rien par rapport aux surtranspositions.
39:52Il n'y a rien par rapport à la concurrence illoyale.
39:55Il n'y a rien par rapport à l'étiquetage.
39:58Je vais vous donner un exemple, celui de la tomate.
40:01Vous allez dans un supermarché acheter votre tomate.
40:04Si vous ne regardez pas, vous allez certainement acheter une tomate
40:08qui vient du Maroc.
40:11Mais si on parle d'écologie, quand on mange une tomate
40:14qui vient du Maroc, on importe de l'eau.
40:17Il faut être aussi cohérent dans ces choses-là.
40:21Par rapport au traité de libre-échange,
40:24quand on a voulu aider l'Ukraine, c'est un ou deux producteurs ukrainiens
40:27qui nous ont amené sur le territoire des millions de poulets
40:30et qui ont mis à mal notre filière au niveau volaille.
40:33Quand vous prenez aussi des poulets...
40:37Vous parlez de ce traité de libre-échange.
40:40Je reviens sur le Mercosur.
40:43Le président de la République a dit que la bataille n'était pas encore perdue.
40:46Vous n'y croyez pas du tout ?
40:49On ne se bat même plus ?
40:53C'est qu'au bout d'un moment, il faudrait avoir la capacité
40:56et le courage de dire que je ne le ferai pas
40:59parce que j'ai des filières en France qui vont être complètement tuées.
41:02Pourquoi on fait un fonds d'indemnisation
41:05pour pallier le manque d'argent qu'il y aura au niveau des filières ?
41:09Pourquoi c'est déjà créé par la Commission européenne ?
41:12C'est bien qu'ils anticipent que la France finira par baisser les bras.
41:15Quand je vais dans des exploitations,
41:18je vois les enfants de ces agriculteurs avec qui je discute.
41:21Ils ne partent pas en vacances
41:24parce que les parents doivent encore être dans la production.
41:28Les parents sont inquiets parce qu'ils ont du mal à payer les charges.
41:31On leur propose quoi ? Des prêts.
41:34Si le problème en amont n'est pas résolu, ça ne va rien changer.
41:37Dans deux ans, il faudra refaire un prêt
41:40parce qu'il y aura encore ce manque de trésorerie.
41:43Il y aura des gens qui peuvent se dire
41:47qu'ils sont un peu tranquilles et qu'ils m'écoutent.
41:50Les apiculteurs, c'est pareil.
41:53On n'hypertrophie pas trop les conséquences.
41:56Quand on dit que des filières vont disparaître,
41:59le volume du Mercosur, c'est 1 % de la production européenne.
42:03Quelles sont les filières dans votre coin
42:06qui sont directement menacées par le Mercosur ?
42:09Bien évidemment, il y a le bœuf.
42:13La viande de bonne qualité, c'est la viande argentine.
42:16Elle est très écologique. Elle arrive en Italie.
42:19Il y a peu de viandes en volume.
42:22Au niveau du Mercosur, au niveau des traitements,
42:26ce sera juste un côté déclaratif.
42:29Pourquoi ne pas consommer local ?
42:32Pourquoi avoir dans son assiette du bœuf ?
42:35Dans un accord, il y a des filières françaises
42:38qui vont être avantagées.
42:41Ça va servir surtout les voitures allemandes.
42:45Mais si ça peut servir les vignobles français ?
42:48C'est encore la France et les agriculteurs
42:51qui vont servir de marche-pied pour faire plaisir à l'Allemagne.
42:54C'est pas acceptable.
42:57Derrière, il y a des familles, un savoir-faire, des productions.
43:01Nous avons plusieurs florons au niveau de la France.
43:04Au niveau de mon département,
43:07j'en ai parlé de la fraise, la noisette, la tomate.
43:11Si moi, en tant qu'élue, je le défends pas, qui va le faire ?
43:14On va maintenant évoquer le souvenir
43:17d'une très grande dame de la cuisine française.
43:20Maïté nous a quitté le 21 décembre dernier.
43:24Avec elle, une dernière fois, on met les pieds dans le plat.
43:32Avec son accent chantant des Landes,
43:35son bagout et sa verve, Maïté, restauratrice autodidacte
43:38et rablaisienne, restera comme la pionnière de la cuisine au petit écran
43:41qu'elle a incarnée entre 1983 et 1997
43:45avec La Cuisine des Mousquetaires sur FR3,
43:48on disait à l'époque, Aquitaine, puis même ensuite FR3 Nationale
43:51avec des séquences cultes.
43:54On va les voir, concre à l'école, devenu star de la télé,
43:57retour sur un destin hors norme avec Marco Pommier.
44:01Comment manger une anguille
44:04sans penser à Maïté ?
44:08Icône populaire de la gastronomie à la télévision
44:11dans les années 80, pendant 14 ans,
44:14la reine des fourneaux a régalé les papilles
44:17des téléspectateurs de FR3, accompagnée de son acolyte Micheline
44:21dans une émission culte, La Cuisine des Mousquetaires.
44:24Qu'est-ce que c'est au fond Maïté que vous allez nous faire ?
44:27Eh bien je vais faire un hamburger.
44:30Parce qu'on n'est pas à Paris, ici on est à Lyon.
44:33Un burger au pain de campagne,
44:36une mêle de magret et foie gras chaud.
44:40Maïté défendait les produits locaux de sa cascogne natale.
44:43Impossible d'oublier aussi son franc-parler
44:46et son accent du sud-ouest chaleureux
44:49pour des scènes cocasses,
44:52comme la dégustation érotique d'un ortolan.
44:56Je commence à le prendre et à lui sucer le derrière.
44:59Oh mon amour, si vous pouviez déguster ce que je mange.
45:02Repéré à 45 ans dans son village à Rion-des-Landes,
45:05Maïté de son vrai nom Marie-Thérèse Ordonez
45:08cuisinait bénévolement pour l'équipe locale de rugby
45:11entre les fourneaux et la trompette de la SMCF
45:15où elle travaillait pour avertir les conducteurs en cas de travaux.
45:18J'ai fait ça 22 ans.
45:21Je partais de matin jusqu'au soir avec mon mari.
45:24Après son succès médiatique, Maïté ouvre son propre restaurant
45:27et publie ses livres de recettes
45:31où elle continue de défendre une cuisine généreuse et authentique.
45:34Et la nouvelle cuisine, qu'en pensez-vous ?
45:38C'est une horreur. C'est même honteux.
45:41Vous sortez les boîtes, vous décorez, ça fait de la couleur.
45:44C'est très joli, mais ça n'a aucun goût.
45:47Décédée à 86 ans, mi-décembre, Maïté restera
45:50comme la 1re ambassadrice de la cuisine traditionnelle.
45:54Bonsoir et bienvenue au Stade.
45:57Je vous ai vu sursauter quand elle a donné un coup de marteau
46:00sur la tête de l'anguille. C'est le vieux monde.
46:03J'ai eu du mal tout à l'heure avec le foie gras.
46:06Ca ne pourrait plus se faire à la télé de nos jours.
46:09Vous avez ri quand même, en la voyant.
46:13J'ai ri par rapport à la séquence sur l'ortholangue.
46:16Est-ce que vous la regardiez à la télé ?
46:19Oui, comme beaucoup de personnes.
46:22Quand j'étais petite, je regardais la cuisine des Mousquetaires
46:25en famille. On l'avait en fond, dans la cuisine.
46:29C'était un personnage du Sud-Ouest.
46:32Les recettes traditionnelles, voilà.
46:36Est-ce que vous avez déjà noté des recettes,
46:39essayé même de les reproduire ? Ou dans votre famille,
46:42quand vous regardiez tous ensemble ?
46:45Non, parce que c'était l'époque des livres.
46:48Les livres de Maïté ?
46:52Oui, ma grand-mère avait une collection astronomique
46:55de livres d'oxyge. Je vais en avoir 400 chez moi.
46:58Le repas du dimanche, c'était quelque chose de sacré.
47:01On se retrouvait vraiment. Il y avait mes oncles, ma mère.
47:04La cuisine, faire un beau repas, c'était traditionnel.
47:07Le dimanche, à 19h sur l'auto.
47:11Vous vous avez hérité de cette bibliothèque ?
47:14J'en ai gardé quelques-uns,
47:17par souvenir et par la grande affection
47:20que je portais à ma grand-mère.
47:23J'ai gardé quelques-uns de ses livres, parce qu'elle griffonnait dessus,
47:27parce qu'elle essayait d'améliorer les recettes.
47:30Les mémoires de votre famille dans les livres de recettes.
47:34Ma mère en a gardé quelques-uns, parce qu'elle reproduit
47:37certaines recettes des livres qu'on avait.
47:40On ne regardait pas sur son téléphone.
47:43Marmiton, ça n'existait pas.
47:46En 1983, qu'une cuisinière débarque à la télé,
47:50c'était historique.
47:53Aujourd'hui, il y a une profusion de missions culinaires.
47:56Est-ce qu'il y en a trop ?
48:00J'aime bien Cyril Lignac.
48:03Il fait des choses accessibles.
48:06Pendant les vacances scolaires, avec mes deux garçons,
48:09on achète les ingrédients et on fait en même temps.
48:12Les autres, je ne les connais pas spécialement,
48:16mais je trouve ça très bien.
48:19Au-delà du côté culinaire,
48:22il y a ce côté où les familles se retrouvent.
48:25C'est un moment où il n'y a pas d'écran personnel.
48:28C'est un moment où on fait quelque chose ensemble.
48:31Je trouve ça très bien qu'on continue à avoir
48:35des émissions culinaires à la télé.
48:38Mon petit, il adore.
48:41Il a 11 ans, il aime cuisiner, il aime faire des gâteaux,
48:44il fait des soupes, il fait plein de choses.
48:47Il aime bien cette émission Cyril Lignac.
48:51On pourrait dire que ces émissions suscitent des vocations.
48:54On prend l'exemple de votre fils.
48:57Pour l'instant, ça lui plaît.
49:00C'est ce côté convivial.
49:03On regarde ce que les autres cuisinent.
49:06On se compare un peu aux autres.
49:10Je trouve ça assez sympa.
49:13La présentation, puis le visuel.
49:16J'aime manger des choses depuis toujours.
49:19Typiquement, on peut faire de très bons repas,
49:22mais sans prêter trop de temps à la présentation.
49:26Même chez moi, la table, c'était quelque chose d'important.
49:29On met les arts de la table.
49:33Après la disparition de Maïté,
49:36on a aussi perdu Jean-Luc Petit-Renaud.
49:39J'ai bien connu un européen très truculent,
49:42qui avait des escapades gourmandes.
49:45Il savait mimer et sonoriser le bruit des plats.
49:49Il racontait ses viandes qui mijotaient dans la graisse.
49:52Hommage à Jean-Luc Petit-Renaud.
49:55Un repas sans une note sucrée,
49:59c'est maintenant l'heure du péché mignon.
50:05On poursuit notre voyage en Italie.
50:08Après le risotto, le panettone,
50:11c'est un des plus typiques gâteaux de Noël italien.
50:14Une sorte de brioche, un peu élastique.
50:18C'est une pâte qui s'étire un peu, qui cartonne chez nous.
50:21Il y a 20 ans, personne ne savait ce que c'était qu'un panettone.
50:24Il y a des légendes qui nous disent
50:27que le panettone remonte au 15e siècle,
50:30à l'occasion d'un grand dîner de Noël.
50:34Le cuisinier avait raté son gâteau.
50:37Il a dû en urgence en servir un autre, réalisé la veille
50:40par un simple commis, Tony.
50:43Le cuisinier a dû avouer qu'il s'agissait du pan d'i Tony.
50:46Pourquoi cet amour du panettone ?
50:50Toujours vos racines maternelles ?
50:53Le panettone, c'est quelque chose qu'on dégustait très souvent
50:56vers la période de Noël.
50:59C'était une période où on en achetait.
51:02On avait même des amis italiens qui habitaient pas loin de chez nous.
51:05On le mangeait avec eux.
51:09C'est un souvenir que j'aime bien.
51:12Le panettone traditionnel se fait plutôt aux fruits secs.
51:15Là, on est avec du chocolat.
51:18D'ordinaire, vous avez des raisins secs,
51:21des fruits confits.
51:24J'aime bien les fruits confits avec des amandes.
51:28Est-ce que vous le savez le faire ?
51:31Non.
51:34C'est même quelque chose que je n'ai jamais tenté.
51:37Je ne fais pas trop de gâteau.
51:40Vous nous avez ramené une confiture.
51:44Prune rouge, fraise et poivre d'oeuf.
51:47Ça doit être si chouette, non ?
51:51Non, c'est un peu un cousin du poivre de Sichuan.
51:54Il a un nom imprononçable.
51:57Voici Peripheri.
52:00Cette confiture est faite par une jeune femme que j'ai découverte
52:03qui habite Bouran.
52:07Ses parents font de la culture de fraises et de kiwis.
52:10Mais également, ils ont tout un carré avec des agrumes.
52:13Elle a passé un diplôme
52:16pour pouvoir s'installer et faire de la confiture.
52:19Elle fait sa propre confiture.
52:22C'est par vagues de 200 pots.
52:26C'est vraiment de la confiture traditionnelle
52:29avec les produits qui sont produits par l'exploitation de ses parents.
52:32Il y a quelques producteurs de poivre.
52:35Mais ça reste marginal.
52:38C'est pas un poivre.
52:42C'est une baie.
52:45Il y a beaucoup de choses qu'on tente.
52:48Par exemple, la mangue.
52:51Il y a vraiment beaucoup de production.
52:54C'est très marginal.
52:57Tout ce qu'elle a vient de chez elle ou des alentours.
53:01Elle fait de la très bonne fraise.
53:04Elle en fait une qui s'appelle la garlotte.
53:07Elle était graphiste au départ.
53:10C'est une confiture artisanale.
53:13Chez nous, on a l'usine Jorgelin
53:16qui fait de la confiture.
53:20Il y en a un autre que j'aime bien.
53:23Il fait une pâte à tartiner.
53:26Avec énormément de noisettes à l'intérieur.
53:29Il y a des éclats de noisettes dans la pâte à tartiner.
53:32Cette confiture, je la vois fabriquée.
53:36C'est vraiment un endroit merveilleux.
53:39On achète.
53:43On parlait du Mercosur tout à l'heure.
53:46Pour se rendre en Colombie.
53:49...
53:52...
53:55...
53:59...
54:02...
54:05...
54:08Pourquoi ce choix ?
54:11C'est un choix très moderne.
54:14C'est très récent.
54:18La famille, c'est l'angle central de ma vie.
54:21J'ai deux enfants, 11 et 15 ans.
54:24C'est une musique que j'entends régulièrement.
54:27J'étais très contente de venir.
54:30Ca finissait bien l'émission.
54:34Vous parlez espagnol ?
54:37Mon fils est passionné d'espagnol.
54:41Elle chante très bien.
54:44Merci à vous.
54:47Merci.
54:50Merci.
54:53Merci infiniment Jean-Pierre, et puis on remercie évidemment Le Bourbon de nous avoir cuisiné tous ces plats.
55:00Merci beaucoup, et puis on se retrouve la semaine prochaine, en tout cas très vite pour un nouveau numéro de Politique à table.

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