Alors que la motion de censure à l'initiative de La France insoumise a été rejetée hier à l'Assemblée nationale , les partenaires sociaux ont été reçus ce vendredi par François Bayrou au ministère du Travail dans le cadre du “conclave" sur la réforme des retraites, qui ne commencera réellement que dans "quelques semaines", après la mission de chiffrage de la Cour des comptes sur le financement du système.
Category
📺
TVTranscription
00:00Parce que c'est quand même assez saugrenu que dans ce pays, une réforme de cette nature-là n'ait pas eu lieu après un débat entre les partenaires sociaux.
00:08Moi je pense, et nous pensons, que dans une démocratie, il y a deux gens. Il y a la démocratie parlementaire, ce que nous faisons au Parlement,
00:13il y a la démocratie sociale. Et je crois que ça marche mieux quand les deux se parlent. Et donc il est normal, et moi je sais que les organisations syndicales ont des propositions,
00:20de part et d'autre. Du côté patronat comme salarié, eh bien débattons, et puis ensuite nous, nous prendrons les choses.
00:25Mais dans l'âge, dans la discussion, il y a les 64 ans, et moi je le dis, effectivement, nous avons fait le choix, nous les socialistes, de discuter avec ce gouvernement-là.
00:33Et ne serait-ce que d'avoir la possibilité d'avoir cette photo aujourd'hui, et de la négociation qui redémarre, je pense que c'est un vrai plus, et pour ceux qui s'interrogeaient sur
00:40pourquoi nous avons continué à discuter, au moins pour ça et pour beaucoup d'autres choses. Mais il n'y a pas que 64 ans. Il y a aussi la question de la pénibilité.
00:47Et puis il y a aussi une forme, entre nous, de scandale français. Combien de salariés sont à 62 ans encore dans l'emploi ? Combien le seront à 64 ans ?
00:55C'est la question de l'emploi des seigneurs, vous voulez dire ? Avec les revenus supplémentaires que ça pourrait apporter ?
00:59Comment voulez-vous, comme message, dire aux Français, vous avez travaillé 40 ans, 42 ans, et votre fin de vie, ce sera le chômage, puis la chômage en fin de droit.
01:06Non, non, on n'est pas en fin de vie. Comment ? Non, je parle de chômage. Sauf qu'aujourd'hui, c'est d'un moment donné.
01:11Je me suis trompé. Aujourd'hui, à 62 ans ou à 64 ans, combien sont encore dans l'emploi ? Très peu, la moitié.
01:19Donc on ne peut pas proposer comme fin de carrière professionnelle aux Français de terminer comme chômeur.
01:24Donc je pense que là aussi, c'est un vrai sujet. Il y a la question de l'impénibilité, etc. Donc tout ça, je pense qu'il faut le refaire.
01:29Quant à de quoi nous discutons, je rappelle qu'en 2023, le gouvernement, le même aujourd'hui, qui refusait le dialogue social, s'était appuyé uniquement...
01:37Il y avait Mme Borne, au moins, et M. Macron. Comme quoi, ça fait à peu près les mêmes.
01:41À l'époque, c'était appuyé sur les rapports du Conseil d'orientation des retraites. Et puis aujourd'hui, le Premier ministre nous dit que tout ça n'existe pas.
01:47Oui, tout ça n'est pas très sérieux. Donc moi, je crois beaucoup au dialogue social. Et nous attendons bien sûr les avancées dans ce débat-là.
01:53Et ensuite, nous prendrons la main, nous, comme parlementaires.