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D'un côté, sauveteurs et pompiers, mal payés par rapport aux risques qu'ils prennent et de l'autre, les assurances, qui se retirent des zones à risques.

Retrouvez « En toute subjectivité » avec Hugo Clément sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/hugo-clement-en-toute-subjectivite

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00:007h21, et en toute subjectivité avec vous Hugo Clément, et Hugo, ce matin, vous avez
00:08un coup de gueule à pousser ? Oui Ali, lors des catastrophes comme les
00:12incendies à Los Angeles ou les inondations dans le Nord Pas-de-Calais, vous avez deux
00:15types de personnes.
00:16D'un côté vous avez les pompiers, les policiers, les secouristes, qui font tout leur possible
00:21pour sauver des vies en étant très mal payés par rapport aux risques qu'ils prennent.
00:24Et puis de l'autre côté, il y a des gens à qui vous versez des fortunes tout au long
00:28de votre vie et qui vous lâchent à la première occasion dans ces moments difficiles.
00:32Et de qui parlez-vous Hugo ? Je parle des assurances, vous savez ces entreprises
00:36privées qui font des milliards de bénéfices et que nous sommes obligés de payer pour
00:40utiliser notre voiture, habiter dans notre maison ou encore envoyer nos enfants à l'école,
00:44et bien les événements récents nous montrent qu'on ne peut pas toujours compter sur elles.
00:48En effet, face à la multiplication des catastrophes climatiques, beaucoup d'assureurs décident
00:52de se retirer des zones à risque en abandonnant des milliers de citoyens.
00:57Par exemple, à Los Angeles, dans le quartier de Pacific Palisades, qui a été ravagée
01:01par les flammes, des milliers de contrats d'assurance avaient été annulés de manière
01:05unilatérale il y a à peine quelques mois.
01:07Les assureurs jusquent qu'il est devenu trop risqué et donc plus assez rentable de
01:12couvrir cette zone exposée aux incendies.
01:14Beaucoup de Californiens qui ont perdu leur maison ne seront donc pas remboursés.
01:18C'est également le cas en France, on estime aujourd'hui qu'environ 1500 communes ne
01:22parviennent plus à se faire assurer, notamment à cause des aléas climatiques.
01:27Pour d'autres municipalités, l'assurance est toujours possible, mais à des prix exorbitants,
01:31souvent insoutenables pour de petits villages.
01:34Dans le Pas-de-Calais, nos confrères de la radio ici nous apprennent que la commune de
01:39Blendeck, qui a été touchée par les inondations en 2023 et 2024, a vu sa cotisation annuelle
01:44d'assurance multipliée par trois, passant de 47 000 euros à 142 000 euros, avec également
01:50l'ajout d'une franchise de 500 000 euros.
01:53Même chose pour de nombreux habitants sinistrés dont la cotisation explose quand ils ne sont
01:57pas tout simplement radiés.
01:59Alors tout cela est légal, mais à mon sens totalement immoral, surtout que certains assureurs
02:04jouent ici un rôle de pompiers pyromanes.
02:07C'est-à-dire ? Pourquoi ?
02:08D'un côté, ces assurances ne veulent plus assumer les risques du changement climatique,
02:11mais de l'autre, elles participent à aggraver ce même changement climatique.
02:16Selon l'association Reclaim Finance, certains assureurs comme Allianz, AXA ou encore Generali
02:22ont connu à investir dans les énergies fossiles en soutenant le développement de
02:26projets pétroliers ou gaziers.
02:27D'une main, elles financent les industries qui augmentent les risques climatiques, de
02:31l'autre, elles laissent tomber les gens qui subissent ces risques climatiques.
02:35Et pour couronner le tout, je vous en parlais la semaine dernière, l'ancien président
02:38de la Fédération Française de l'Assurance, Bernard Spitz, vient d'être recruté par
02:43le géant chinois de la fast fashion, SHEIN, qui émet annuellement plus de 16 millions
02:48de tonnes de CO2.
02:49Merci Hugo Clément, c'était en toute subjectivité, à mercredi prochain !

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