Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste, était l'invité d'Apolline de Malherbe ce mardi 14 janvier dans le Face à Face sur BFMTV et RMC.
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00:00la déclaration de politique générale qui sera prononcée donc à 15 heures tout à l'heure par François Bayrou. Bonjour Olivier Faure,
00:06merci d'être dans ce studio, ça vous fait rêver ? C'est une autre forme d'aventure quand même
00:10le Vendée Globe. Oui c'est vrai mais enfin s'il y a une comparaison possible, en fait
00:16la politique c'est aussi savoir prendre les vents,
00:19c'est aussi savoir que quand le vent est de face il faut tirer des bords
00:23et toujours garder le cap. Et là en l'occurrence le cap pour vous c'est notamment
00:27la suspension de la réforme des retraites. Olivier Faure est-ce que vous l'avez obtenue ?
00:32Écoutez au moment où nous nous parlons nous n'avons pas encore conclu
00:36mais vous savez que dans une négociation il y a ce qu'on appelle le money time
00:41et nous sommes dans ce fameux money time, ce moment où tout se joue
00:45et ce que je vois c'est qu'entre hier 14 heures et
00:49hier soir minuit les choses ont beaucoup avancé et que nous sommes
00:54peut-être
00:55je dis bien peut-être à
00:58quelques encablures, à quelques heures d'un accord possible
01:01non pas sur l'ensemble de l'oeuvre de ce gouvernement. Je rappelle je suis dans l'opposition
01:07et je vais y rester mais je suis dans une opposition qui cherche
01:11des compromis pour permettre aux françaises et aux français d'obtenir des concessions qui ne verraient pas le jour
01:17sans nous. Et donc nous allons chercher jusqu'au bout à obtenir ce que nous cherchons à obtenir
01:22qui ne se limite pas à l'action des retraites parce que je sais bien qu'on a beaucoup
01:25focalisé sur cette question et je veux bien y revenir je cherche pas à écarter le sujet mais je dis qu'il y a aussi pour les
01:30françaises et les français beaucoup d'avancées à obtenir. Je prends un exemple simple sur la question de la santé
01:38il est prévu normalement de faire en sorte que les médicaments soient pour partie déremboursés
01:44que quand on va chez le médecin la consultation médicale soit aussi moins remboursée parce que le ticket modérateur
01:49sera réduit. Donc on a là aujourd'hui des enjeux qui sont de taille. Je pense à l'éducation
01:56est-ce qu'il y aura vraiment 4 000 postes d'enseignants supprimés ?
02:01On a bien compris que tout le reste vous l'espérez mais qu'il y a un point sur lequel véritablement vous avez joué votre bras de fer
02:07avec François Bayrou
02:09avec ce qu'on peut appeler un deal c'est-à-dire si il s'engage à suspendre
02:15suspendre quoi ? immédiatement la réforme des retraites alors vous vous engagez vous à ne pas
02:21censurer on est bien d'accord ?
02:22On est d'accord que c'est notre proposition effectivement et nous avons fait une proposition
02:26Et c'est là-dessus qu'au moment où l'on se parle vous n'avez pas conclu cet accord vous ne vous êtes pas tapé dans la main
02:33Pourquoi est-ce que nous avons demandé une suspension ?
02:36Parce que c'est la garantie
02:38que nous avons derrière une négociation qui n'est pas un enfumage
02:42et ce que je veux c'est qu'on puisse remettre à plat cette réforme des retraites qui a été
02:48adoptée dans les conditions que l'on sait et qui ont été d'une brutalité inouïe avec des français qui étaient dans leur immense majorité
02:54hostile à cette réforme des retraites et donc il faut maintenant la garantie
02:59que effectivement tout sera reposé y compris la question de l'âge légal
03:04Mais quand vous dites c'est ça qui freine, on n'est pas dans l'enfumage
03:07ça veut bien dire que quand même
03:09vous vous demandez toujours un petit peu à cette heure-ci si vous n'êtes pas en train de vous faire enfumer
03:14Non ça veut dire que c'est une vraie négociation
03:18dans une vraie négociation
03:19on a des gens qui argumentent d'autres qui contre-argumentent
03:22on revient et on se dit est-ce que les choses...
03:26Vous vous êtes vu encore hier à 18h30 vous avez été reçu à nouveau pour une réunion d'urgence à Matignon pour les toutes dernières
03:31tractations il y avait autour de la table
03:33si j'ai bien compris non seulement vous avec Patrick Cannaire et Boris Vallaud qui sont à la tête des groupes socialistes à l'assemblée
03:39et au sénat et il y avait face à vous le premier ministre, le ministre de l'économie, la ministre du budget
03:44ça veut dire qu'ils prennent extrêmement au sérieux votre demande
03:47pour autant qu'est-ce qui continue à bloquer pourquoi ils n'ont pas dit oui hier soir ?
03:51Mais pour tout vous raconter au moment où nous nous sommes quittés à 20h
03:56il n'y avait toujours pas d'accord et nous leur avons dit
04:00que si ça restait en l'état nous serions obligés de censurer
04:04Ça veut dire quoi ? C'est pas d'accord ? C'était flou ?
04:07ça veut dire que nous n'avions pas d'accord, ça veut dire que nous n'étions pas encore d'accord sur les sujets que je viens d'évoquer
04:12sur la question aussi
04:15des
04:16indemnités journalières, sur la façon dont on a regardé les jours de carence, sur ce qu'on fait sur l'outre-mer, sur ce qu'on fait sur
04:22la taxe sur l'électricité, ce qu'on fait sur la fiscalité, il y avait beaucoup de sujets sur lesquels nous n'étions pas encore tout fait pour en calculer
04:28Vous vous revoyez là avant 15h ?
04:30Et donc nous avons continué à discuter y compris après ce rendez-vous
04:34alors cette fois-ci plus en visuel, nous étions au téléphone, nous avons cherché, nous avons fait une proposition que je ne peux pas dévoiler
04:41parce que je sais que c'est frustrant pour tout le monde, mais d'abord si le Premier ministre l'accepte définitivement
04:49et bien c'est à lui de l'annoncer et parce qu'il y a aussi au moment où je vous parle
04:54la volonté d'avoir cet accord non pas simplement avec les partis politiques
04:59mais que nous puissions aussi avoir l'accord des partenaires sociaux
05:03Olivier, ce que vous nous dites ce matin, c'est que vous avez fait une dernière proposition hier soir
05:09que vous avez en quelque sorte tendu la main une dernière fois à François Bayrou
05:14cette proposition c'est ça qui signera l'accord oui ou non ?
05:19Absolument.
05:20Dans cette proposition, est-ce qu'il y a le mot suspension ?
05:24Non, je ne vous répondrai à aucune manière précise.
05:27Franchement, ça ne sert à rien de venir dans ces cas là.
05:29Peut-être que c'est très frustrant pour vous, j'en conviens, mais ce que je vous dis...
05:32Vous savez quoi ? Quand vous voudrez reparler, vous reviendrez parce que là, on va d'abord...
05:35Mais vous restez évidemment, je vous redonne la parole dans un instant, mais il y a Charlie Dalin qui s'exprime justement lui.
05:41Tout le monde s'est donné à fond, le bateau était nickel et on savait 4 ans qu'on vit pour ça et ça y est, on a atteint l'objectif.
05:50C'est super.
05:52Mais tu t'interdisais toujours de penser au résultat, tu pensais d'abord à la manière, tu l'as montré tout au long de la course
05:57tu as fermé toutes les portes à Johan ces 3 derniers jours
06:01vraiment jusqu'à cette nuit, on regardait la ligne et tu tricotais des bords vraiment jusqu'au dernier bout
06:05pour aller chercher chaque oscillation du vent.
06:08Maintenant, tu peux savourer le résultat quand même.
06:10Ouais, je suis super heureux de ce résultat.
06:14C'est génial, la victoire du Vendée Globe, c'est quelque chose d'unique.
06:21C'est super, je ne sais même pas quoi dire tellement je suis heureux de retour au sable avec un record en plus.
06:31C'était une course vraiment intense, j'ai l'impression d'être parti avant-hier.
06:36Franchement, j'ai l'impression d'avoir fait une course de 48 heures, tellement c'était intense, tellement c'était rapide,
06:42tellement ça a enchaîné, on a descendu l'Atlantique Sud à une vitesse folle, 23 jours de mer du Sud.
06:49C'est incroyable aussi, remonter l'Atlantique pareil, tout à l'heure avant de penser à se franchir la ligne d'arrivée
06:55j'ai l'impression d'être parti il y a 2 jours.
06:59Il y a juste la température qui a changé, mais vraiment, super cette course.
07:06J'ai eu quelques soucis, mais vraiment pas grand-chose.
07:10Le bateau est en parfait état, grâce au super travail de l'équipe, j'ai les meilleurs du monde dans l'équipe.
07:17Guillaume Convescure, Jean-Yves Gault, Pierre, Coquin, Binge, Matt, ils sont tous des champions du monde.
07:26Le bateau est incroyable, ils sont allés dans un détail fou de préparation.
07:33C'est vraiment un bijou entre les mains pour faire ce tour du monde.
07:38J'ai pu tirer dessus comme jamais, il n'y a pas grand-chose qui a bougé.
07:43En tout cas tout ce qui a bougé, j'ai pu le récupérer, j'ai pu le réparer ou le remplacer
07:48parce que aussi tout le matériel embarqué était très bien pensé.
07:53Chaque fois que j'ai eu un problème, j'ai pu le résoudre et remettre le bateau à 100%
07:58et continuer à l'attaquer.
08:00Ça fait le résultat que ça fait, je suis le plus heureux du monde aujourd'hui.
08:04Tu es quand même le premier marin à gagner et en tout cas à couper la ligne consécutivement
08:10deux fois sur un Vendée Globe en première place.
08:12Michel Desjoyeaux reste le seul double vainqueur, mais je suis heureux de partager avec lui
08:18le fait d'avoir rafranchi cette course.
08:22Le fait d'avoir rafranchi deux fois en premier la ligne d'arrivée de cette course mythique.
08:27Je suis fier de partager ça avec lui.
08:30Il faudrait que je revienne une troisième fois pour le rejoindre au club de la double victoire.
08:37Je suis vraiment heureux de deux fois de suite d'arriver à franchir cette ligne.
08:44Je pense que ma copie 2024 est vraiment à maturité, elle est vraiment meilleure.
08:50Une qualité bien supérieure à ce que j'ai pu sortir en 2020, même si 2020 était déjà super.
08:56Je suis vraiment content de mes trajectoires, de mes choix.
09:03C'est un super bilan de ce tour du monde.
09:07On t'a trouvé super serein, même dans ce match contre ton meilleur ennemi depuis des années.
09:13Oui, c'était un match incroyable avec Johan, vraiment chapeau à lui.
09:17C'était son premier Vendée Globe et pourtant on dirait que c'est son troisième ou quatrième.
09:22Il a attaqué comme un fou dans le sud.
09:25C'était vraiment incroyable.
09:28On a l'impression qu'il avait fait le Vendée Globe toute sa vie.
09:31Vraiment bravo à lui.
09:33Je pense que c'est grâce à lui qu'on a fait le tour du monde en si peu de temps.
09:37Ça m'a aussi poussé à toujours renvoyer de la toile, renvoyer des ris.
09:45Rérégler le bateau en permanence pour aller chercher les systèmes, creuser, creuser, creuser.
09:50Je pense que c'est grâce à ce duel qu'on fait qu'aujourd'hui il y a un record de battu.
09:56Je pense que c'est grâce à Johan et au duel intense qu'on a vécu pendant une grande majorité du tour du monde.
10:04Juste quelques sensations en anglais pour nos amis qui nous suivent à l'étranger.
10:11Et vous l'avez entendu, c'était évidemment non seulement l'émotion mais la très très grande fierté de Charlie Dalin.
10:19On y reviendra d'ailleurs dès 9h sur BFM TV.
10:22On va revenir évidemment sur cette course mythique et on revivra en direct non seulement l'arrivée
10:28mais aussi toutes les heures qui vont se passer jusqu'à 14h.
10:32L'arrivée véritablement dans le port des Sables d'Olonne.
10:35Retour à la politique Olivier Faure.
10:36Un bonheur contagieux quand même.
10:37Un bonheur contagieux, je suis complètement d'accord.
10:39Je trouve ça non seulement émouvant mais on en a la chair de poule.
10:43C'est extraordinaire, c'est mythique et c'est très beau.
10:45Cela dit, la politique c'est une aventure aussi.
10:47Olivier Faure, je n'ai pas oublié que juste avant que Charlie Dalin, lui, ne dise son émotion, sa fierté,
10:53vous faisiez peut-être des cachotteries.
10:55Vous dites j'ai fait une proposition, je ne peux pas vous dire ce qu'il y a dedans.
10:58Moi ce que je voudrais savoir Olivier Faure, c'est est-ce que vous allez conclure ?
11:01Vous avez dit au moment où on se parle on n'a pas conclu mais est-ce que vous vous dites que ce sera fait ?
11:04Je pense que nous pouvons conclure mais je suis comme Charlie Dalin.
11:08Moi je ne vends pas l'Apollos avant de l'avoir tué et j'attends que la ligne d'arrivée soit franchie pour dire victoire.
11:14Mais au moment où on se parle, on le sent bien, vous êtes quand même relativement confiant.
11:17Je suis serein parce que d'abord nous avons fait ce que nous devions faire.
11:20Nous avons cherché tout au long de ces semaines un compromis et faire en sorte que le pays puisse avancer.
11:27Que nous ne bloquions pas les institutions tout en étant chacun dans son rôle.
11:31Nous sommes dans l'opposition, nous y restons, mais nous sommes une opposition qui est utile.
11:35Utile au pays, utile aux Français.
11:37Moi ce que je voudrais comprendre aussi c'est si vous n'êtes pas en train quand même un peu de jouer les uns avec les autres.
11:41C'est-à-dire que vous l'avez dit, je ne veux pas me faire enfumer, c'est votre mot.
11:44Est-ce qu'à l'inverse vous n'êtes pas en train vous aussi de tenter de les enfumer ?
11:47C'est-à-dire quand même on sent bien que derrière les mots vous écoutez chacun ce que vous avez envie d'entendre.
11:52Quand eux, ils diront suspension, peut-être qu'ils voudront simplement dire pause et que vous vous entendrez suppression.
11:59Est-ce qu'il n'y a pas ce risque-là ?
12:00Non, moi je veux une vraie discussion, une vraie négociation là aussi sur les retraites.
12:06J'entends bien qu'il y a aujourd'hui de forts enjeux.
12:10Il ne s'agit pas de dégrader les comptes publics.
12:13On voit bien la dette qui est aujourd'hui abyssale.
12:16Et d'ailleurs au passage qui est d'abord du fait de ces gouvernements précédents.
12:20Et qui sont tous issus de la même famille politique.
12:23Mais donc nous sommes bien conscients de l'enjeu et du risque qu'il y aurait à simplement dire qu'on abroge sans avoir de solution de remplacement.
12:32Donc l'idée est bien de remplacer et pas simplement d'abroger.
12:35Si votre solution de remplacement c'est d'aller chercher de l'argent dans le fonds de réserve des retraites, ce n'est pas vraiment une solution de long terme ?
12:40Ça c'est une blague.
12:41D'accord, ce n'est pas la solution que vous proposez ?
12:44Bien sûr que non.
12:46Astrid Panossian, ministre du Travail, a chiffré le prix d'une suspension sur l'année 2025 à 500 millions d'euros.
12:56Et c'est là que nous avons dit que ce soit entre 500 millions et même 3 milliards.
13:00D'autres estimations portent plutôt sur 3 milliards effectivement sur la première année.
13:04Peu importe, il y a 20 milliards dans le fonds de réserve des retraites.
13:08Et donc nous disions simplement que sur l'année 2025, la question ne s'oppose pas.
13:13Mais au-delà de 2025, évidemment que la question s'oppose.
13:16On ne va pas piocher pendant toute notre existence sur ces petits 20 milliards qui de toute façon s'épisent très vite.
13:22Quand on dit petits 20 milliards, c'est quand même qu'il ne faut pas oublier que c'était Lionel Jospin, socialiste,
13:27qui à l'époque avait créé ce fonds de réserve avec l'idée d'y mettre 150 milliards.
13:32On en est déjà très loin, il n'y en a plus que 20 milliards.
13:35Et vous voulez encore piser peut-être 3.
13:37Non mais ce n'est pas parce que ce fonds a été réutilisé à d'autres fins.
13:41En fait, à chaque fois qu'on n'a pas de solution, on se dit bah tiens, au fait, il nous reste des milliards dans le fonds de réserve.
13:45Oui, sauf que le fonds de réserve a été créé précisément pour ce que je vous dis.
13:48Donc il y avait là la matière à effectivement financement pour l'année 2025.
13:52Mais ensuite, évidemment, il faut qu'il y ait une vraie négociation avec les partenariats sociaux,
13:57qu'il y ait la possibilité de se dire est-ce que la seule façon de financer nos retraites, c'est le recul de l'âge légal ?
14:04Notre réponse à nous, c'est non.
14:06Et donc nous voulons que le débat ait lieu, qu'on puisse mettre sur la table d'autres modes de financement.
14:10C'est qu'il n'y ait plus cette référence à l'âge.
14:12Oui, absolument.
14:13Ce que vous voulez, c'est que de manière immédiate, les 70 000 personnes pour qui ça avait un impact là, dans les deux ans, ne subissent pas cette loi.
14:24Absolument.
14:25Et ce que vous voulez, c'est une conférence sociale pour justement trouver des alternatives.
14:30C'est-à-dire vous dites il faut réformer, vous ne dites pas il ne faut pas réformer les retraites, vous ne dites pas on revient à 62 ans.
14:35Mais ce n'est pas ça que vous dites.
14:37Moi, ce que je souhaite, c'est effectivement l'ordre 62 ans.
14:40Mais maintenant, c'est la discussion qui permettra de dire comment est-ce qu'on fait, comment est-ce qu'on avance.
14:45Mais ce n'est pas 62 ans ou rien.
14:46Moi, ce que je vous ai dit depuis le début, c'est que je souhaitais au départ l'abrogation de la réforme des retraites.
14:51Je n'ai pas changé d'avis sur le fond.
14:53Je suis toujours persuadé qu'il y a d'autres moyens de financer nos retraites.
14:58Et que ce qui a été fait en 2023 par Emmanuel Macron et Olivier Dussopt doit maintenant être corrigé.
15:07Et donc, pour le corriger, il faut malgré tout ne pas simplement se limiter à dire on abroge et c'est tout.
15:14Il faut trouver des solutions de financement puisqu'on sait que c'est 3 milliards vraisemblablement à un horizon bref.
15:20Et c'est à un horizon à moyen terme, c'est 15 milliards à trouver par an.
15:25Donc, on ne peut pas dire aux français, voilà, on se limite à vous dire qu'on balaye, etc.
15:30Donc, on ne fait pas que ça.
15:31On discute, on montre qu'il existe d'autres modes de financement.
15:35Et là, de mon point de vue, on passe par la loi pour changer.
15:39Et donc, on arrive à une nouvelle loi sur les retraites.
15:42Vous l'avez vu, Olivier Faure, bien sûr, les propos de Jean-Luc Mélenchon
15:46qui estime que cet accord que vous cherchez ne le concernera jamais.
15:52Il dit même que c'est une façon de négocier dans le dos du nouveau Front Populaire contre son programme.
15:56Mais nous dormirons tranquilles, la petite gauche traditionnelle n'a rien à offrir.
16:00Ces négociateurs, c'est de vous qu'il parle, sont juste ridicules de servilité.
16:04Comment vous avez pris ces phrases ?
16:06Écoutez, je ne lis plus les insultes quotidiennes désormais de Jean-Luc Mélenchon.
16:13Moi, ce que je vois, c'est qu'il y a une gauche qui braille et une gauche qui travaille.
16:18Et moi, celle qui m'intéresse, c'est celle qui rapporte des concessions, qui permet d'avancer.
16:23Et je le dis, par exemple, sur la taxe sur l'électricité.
16:26Moi, je ne veux pas qu'elle puisse intervenir.
16:28Je ne veux pas que les Outre-mer soient oubliées.
16:31Je ne veux pas que l'éducation soit abandonnée.
16:34Je veux que l'hôpital puisse retrouver des moyens pour fonctionner.
16:37Et donc, cette discussion, elle a permis d'avancer sur de nombreux sujets.
16:40Et tout à l'heure, j'espère que le Premier ministre confirmera ce que nous avons obtenu.
16:44Et donc, à partir de là, eh bien, on verra ce que les Français jugent utile.
16:49On peut très bien dire, moi, la seule chose qui m'intéresse dans la vie, c'est l'élection présidentielle.
16:53Et tant qu'il n'y a pas d'élection présidentielle, je m'en fous d'obtenir quoi que ce soit.
16:57Ce n'est pas mon cas.
16:58L'élection présidentielle, elle aura lieu seulement le jour où, en 2027, le mandat du président de la République sera achevé.
17:07Ou alors, oui, c'est une obsession.
17:09Soit, s'il l'émissionne, mais nous n'avons aucune prise sur cette décision.
17:12Donc, on ne va pas dire, pendant les deux ans et demi qui viennent,
17:15écoutez les amis, nous, on est en vacances pendant ce temps-là, on se prépare, on est sur un starting block, etc.
17:22Mais, pour les Français, il n'y a rien à demander, rien à faire, etc.
17:25On ne bouge pas, on ne parle pas avec le gouvernement.
17:28Mais si on parle avec le gouvernement, parce que si on ne parle pas avec le gouvernement,
17:31qu'est-ce qui se passe ? Eh bien, il se passe ce qui se passe depuis sept ans.
17:33C'est-à-dire qu'en fait, il déroule, il déroule, il déroule.
17:36La chance que nous avons, c'est qu'ils n'ont pas de majorité absolue à l'Assemblée.
17:39Et donc, ils sont obligés de compter sur nous aussi pour avancer.
17:43Non pas pour que nous avancions ensemble dans un gouvernement.
17:45Nous avons refusé, j'ai refusé d'entrer dans le gouvernement de François Bayrou.
17:49Si c'était vraiment ça, l'intérêt, si c'était ça, de se dire,
17:52voilà, enfin, on a le gyrophare et la voiture avec le chauffeur.
17:55Mais ce n'est pas ce que nous avons demandé.
17:56Nous avons demandé à être entendus et à faire entendre les Françaises et les Français
18:01qui se sont exprimés clairement à plusieurs reprises, notamment le 7 juillet.
18:05Donc, voilà ce que nous obtenons.
18:06Nous sommes en train d'obtenir un certain nombre de concessions que je trouve remarquables
18:10parce qu'elles permettent de rompre avec ce que nous avons censuré nous-mêmes,
18:15les uns et les autres, c'est-à-dire le budget baragné.
18:17Je remarque qu'entre 8h35, quand on a pris l'antenne et maintenant,
18:21vous êtes passé de « on n'a pas conclu » à « on a obtenu des concessions,
18:25on espère juste qu'il va les confirmer ».
18:26Bien sûr, mais je vous ai dit que nous étions dans le money time.
18:29Dans ce money time, il y a des choses qui continuent à être discutées.
18:32Il y a des réglages à avoir.
18:34Et je l'ai dit aussi, parce qu'on est passé un peu vite,
18:36parce que c'était le moment où Charlie Danin.
18:38Et je comprends parfaitement.
18:39Mais nous cherchons un accord qui non seulement mêle des partis politiques,
18:44mais aussi que les syndicats soient consultés.
18:47Ça veut dire quoi ça, Olivier Faure ?
18:48Ça veut dire que vous considérez que là, dans les tout prochains jours,
18:52ça ne doit pas se jouer uniquement comme ça s'est fait dans les dernières heures
18:55des discussions entre vous et le gouvernement.
18:58Vous voulez que la CGT, la CFDT soient associées dès maintenant ?
19:04Oui, je souhaite que les contacts soient pris et que tout soit vérifié.
19:09Le sont-ils ?
19:10Ils le sont pris en réalité.
19:12Il y a déjà des contacts entre les uns et les autres.
19:15Et je souhaite que...
19:16Pas uniquement les contacts officiels.
19:19Ce que vous voulez dire, c'est qu'en réalité, la discussion en coulisses,
19:21elle avance déjà.
19:22Oui, il y a une discussion qui avance déjà.
19:25Et moi, je souhaite, parce que c'est sérieux,
19:28parce qu'on n'est pas simplement en train de faire une espèce de grande mise en scène
19:33pour laisser penser aux Français qu'on s'occupe d'eux,
19:35mais qu'en réalité, on fait autre chose.
19:36Et donc, je veux qu'effectivement, tout le monde soit dans cette négociation.
19:41Avez-vous également...
19:43Et qu'on puisse conclure dans des conditions qui font que demain,
19:46on aura la garantie que tout est effectivement remis à plat
19:50et qu'on peut avancer et qu'on peut travailler
19:52dans des conditions de sincérité et de lucidité.
19:55J'ai encore deux questions.
19:56Une sur la méthode et une sur les autres points
19:59que vous voulez négocier avec le gouvernement.
20:01Sur la méthode, quand on dit accord de non-censure,
20:04ça dure jusqu'à quand ?
20:06Est-ce que ça veut dire accord de non-censure
20:08pour la censure dans trois jours qui sera déposée par l'FI ?
20:12Ou est-ce que ça veut dire accord de non-censure à plus long terme ?
20:15C'est-à-dire, vous vous engagez à ne pas censurer,
20:17y compris dans trois semaines, dans un mois, sur le budget ?
20:21Ça concerne à la fois le budget de la Sécu et le budget de l'État.
20:26Est-ce que ça concerne toute l'œuvre à venir de ce gouvernement ?
20:30Non.
20:31Mais ça veut dire qu'au moins pour le budget,
20:34qui est quand même la part la plus importante au départ de ce gouvernement,
20:38vous vous engagerez, encore une fois, si c'est confirmé cet après-midi,
20:41à ne pas censurer.
20:42Absolument.
20:43Olivier, allez-y.
20:45Non, et après, ce que nous ferons, c'est que, évidemment,
20:47si à un moment, il revenait dans l'idée de ce gouvernement
20:51de lier son avenir à celui de l'extrême droite,
20:54alors la censure serait immédiate.
20:56Ça peut se manifester comment, ça ?
20:58À partir du moment où il chercherait à complaire à l'extrême droite sur le fond,
21:03par exemple, en revenant...
21:04Mais là, vous savez bien, cet après-midi, il y aura toute une partie sur les retraites
21:07qui vous fera, semble-t-il, plaisir,
21:10au sens où vous aurez obtenu, effectivement, un certain nombre d'avancées.
21:14Mais il y aura sans doute une autre partie sur l'immigration,
21:16portée plutôt par un Gérald Darmanin et un Bruno Retailleau,
21:20qui sera plutôt du côté de la droite et de l'extrême droite.
21:23Mais s'ils reviennent sur les dispositions qui étaient censurées
21:26par le Conseil constitutionnel il y a un an,
21:30alors ils nous trouveront face à eux.
21:33L'état de droit, ça n'est pas négociable.
21:35Nous n'avons pas, aujourd'hui, changé d'avis sur cette question.
21:38Parler d'immigration...
21:39C'est votre ligne rouge.
21:40Mais parler d'immigration, moi j'y suis favorable.
21:42Je n'ai aucun problème pour parler d'immigration.
21:44C'est un sujet.
21:45Les Français sont, aujourd'hui, à la demande de solutions sur la question migratoire.
21:51Mais pas à n'importe quel prix.
21:53Pas au prix de sacrifier des femmes, des hommes qui s'exilent,
21:57qui fuient la misère, qui fuient le climat, qui fuient la guerre.
22:01Et je ne suis pas d'accord pour qu'on en fasse, désormais,
22:03les boucs émissaires de tous nos mots.
22:05Donc, oui, c'est absolument une ligne rouge.
22:08C'est-à-dire que dès lors qu'ils chercheront leur survie
22:11avec les voix de l'extrême droite,
22:13alors ils nous trouveront face à eux.
22:15Et ce sera non négociable.
22:17Merci, Olivier Faure, d'être venu ce matin,
22:19à quelques heures de cette déclaration de politique générale.
22:23Olivier Faure, qui est premier secrétaire du Parti Socialiste, bien sûr.
22:27Et on l'a compris, vous êtes à deux doigts de conclure, comme on dit,
22:31puisque c'est le mot que vous avez utilisé à quelques heures, en tout cas.
22:34Et vous avez plutôt bon espoir
22:36qu'il ne s'empare de la proposition que vous avez faite il y a quelques heures.
22:40Merci, en tout cas, de nous l'avoir révélé ce matin sur RMC et BFM TV.
22:44Il est 8h58.