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François Bayrou poursuit ses tractations à la veille de son discours de politique générale pour éviter la censure, avec au centre des discussions la réforme des retraites, dont les socialistes demandent la suspension. 

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00:00On le dit, on le répète, ça se joue ce soir, il y a toujours des réunions en cours, notamment entre les socialistes et François Bayrou à Matignon.
00:06Discours de politique générale demain pour François Bayrou, avec une grande question, le Premier ministre annoncera-t-il la suspension de la réforme des retraites ?
00:14C'est ce que réclament les socialistes. Vous vous posez la question autrement ce soir Bruno, jeudi.
00:18François Bayrou, magicien des mots ou, je vous cite, négociateur en toque ?
00:24Ben oui Maxime, je me pose cette question, pourquoi ? Parce que c'est vrai qu'une déclaration de politique générale, c'est jamais simple pour un Premier ministre.
00:32Et bien là, François Bayrou, il est servi pour échapper à la censure, il n'a pas 36 solutions, il veut échapper à la censure sur laquelle Michel Barnier est tombé.
00:41Et pour ça, il a une équation qui est impossible sur le papier, comment négocier avec les partis de gouvernement de gauche,
00:49sans perdre les LR de Laurent Wauquiez, voire une partie des troupes macronistes de Gabriel Attal.
00:55Alors, il va falloir vraiment que l'ancien professeur de lettres classiques, vous savez François Bayrou c'est son premier métier,
01:00il va devoir faire appel à la magie du verbe pour essayer de convaincre, vous convaincre, convaincre les députés d'abord,
01:07mais à travers les députés vous, nous, de sa capacité à soigner cette France malade des déficits,
01:14de sa gestion erratique des services de l'État, des contradictions, des divisions.
01:19En gros, un peu être, comment dire, j'ai résumé ça d'une formule, être un Harry Potter au Pays des Tuches justement.
01:25C'est-à-dire un magicien.
01:27Harry Potter au Pays des Tuches, très bien.
01:29Un magicien au milieu des Français toujours plus râleurs, toujours plus mécontents,
01:32et on les comprend parce que le spectacle politique depuis, on va dire 6 mois, n'est pas très glorieux.
01:38Alors concrètement ça veut dire quoi ?
01:40Ça veut dire qu'il va falloir trouver les mots, les bons mots, pour convaincre les socialistes
01:45qu'il a vraiment, il est sincèrement décidé à engager une vraie négociation sur la réforme des retraites.
01:51Alors on peut dire que c'est le cas, mais demain il va devoir mettre des mots sur les mots de la France,
01:55et notamment sur les retraites.
01:57Alors pour l'instant on n'a pas les mots de François Bayrou, mais on a ceux de la gauche et ceux d'Olivier Faure,
02:01on les a auscultés toute la journée.
02:04Le premier secrétaire, il nous a parlé d'abord, vous savez quand François Bayrou a été nommé,
02:08autour de l'année décembre, il ne parlait que d'abrogation.
02:11Et puis depuis le début de l'année, il a un petit peu changé, il a un peu baissé d'un ton.
02:14Alors le 6 janvier, il change de registre, on l'écoute.
02:19Nous avons rappelé quelles étaient nos priorités, nos engagements,
02:23et que nous n'étions pas prêts à nous vendre.
02:26Et que s'il n'y avait pas de concessions qui étaient des concessions remarquables pour les Françaises et les Français,
02:33et bien nous étions prêts à nouveau à prendre nos responsabilités, y compris par la censure.
02:39Concessions remarquables.
02:41Concessions remarquables. Deux jours plus tard, le même Olivier Faure dit autre chose. On l'écoute.
02:46Rien n'est achevé, et c'est une vraie négociation.
02:49Donc il y a des points durs, c'est difficile pour tout le monde.
02:53Et des compromis, c'est jamais simple.
02:55Donc on continue à travailler ardemment.
02:58Évidemment on se bat, et puis on verra à la fin si on obtient ou pas.
03:02Et en fonction de ce qui sera le résultat, nous déciderons si nous censurons ou pas.
03:06Une vraie négociation. Ça change, on n'est plus sur abrogation.
03:10Et puis hier, il était l'invité de BFM politique, on l'écoute encore.
03:14La suspension, elle est un gage donné à la discussion.
03:17C'est-à-dire que pendant que la discussion, qui n'a pas eu lieu pour la réforme précédente,
03:21et bien cette fois-ci, il y a une vraie discussion,
03:23qui permet de trouver éventuellement une autre solution de financement,
03:28et à partir de là, on est dans une situation qui a complètement changé.
03:31Suspension, discussion, solution, ça négocie Maxime.
03:36Ça négocie en coulisses, c'est la première fois depuis 2017
03:40que ça négocie vraiment entre des partis, de gauche en l'occurrence,
03:44et le pouvoir macroniste associé à la droite.
03:48On avait perdu l'habitude, mais ça peut négocier des partis politiques.
03:51Ça se faisait plus, on retrouve cette habitude, c'est pas plus mal.
03:53On va voir maintenant sur quoi ça aboutit,
03:55et c'est là où François Bayrou va devoir trouver les mots,
03:58parce que s'il n'a pas les mots, il apparaîtra comme un mauvais négociateur,
04:02un négociateur en toc, alors il a quand même encore 2-3 trucs dans sa manche.
04:06Il peut aussi élargir la discussion sur, vous savez,
04:09Michel Barnier voulait supprimer 4000 postes d'enseignants,
04:11il voulait aussi revenir sur le jour de carence.
04:13Tout ça va coûter cher, mais il faut trouver les mots.
04:17A défaut de soigner les mots, MAUX, on verra demain.
04:21Harry Potter au pays des tuches, je ne garde que ça.
04:24Harry Potter au pays des tuches, il faudra bien écouter ce qu'il dit demain,
04:27et on examinera encore les mots. Amélie ?
04:29Est-ce que les mots, est-ce que la sémantique évolue
04:32au gré des évolutions des négociations en coulisses,
04:36ou est-ce qu'au contraire, c'est en faisant évoluer le choix des mots
04:39et l'année sémantique que ça peut évoluer en coulisses ?
04:42C'est la question que je me pose.
04:43Non, ça évolue en fonction des négociations en coulisses,
04:46parce qu'autour de la table, vous avez un négociateur
04:48qui est chargé de la négociation politique, c'est Éric Lombard.
04:51On ne l'avait pas vu venir lui, il n'est pas connu,
04:53c'est le ministre de l'Économie.
04:55En plus, il se trouve qu'il est plutôt issu de la gauche,
04:57ami d'Olivier Faure, ça peut aider.
04:58Et en face, vous avez des gens de gauche, les socialistes notamment,
05:02qui sont très sensibles à tous ces mots,
05:04et les mots, c'est souvent les mots que les syndicats attendaient aussi.
05:07Donc tout ça, c'est une négociation en deux temps.
05:09Les syndicats, tout à l'heure, invités du 20h BFM,
05:11Sophie Binet, ce sera juste après le journal de 21h.
05:14On attend aussi ces mots, A-L-M-O-T-S pour le coup,
05:17les mots de la patronne de la CGT.

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