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La tension entre la France et l'Algérie s'intensifie, avec des appels à dénoncer l'accord de 1968 sur l'immigration. Les Algériens, face à des restrictions, se tournent vers d'autres pays pour leurs besoins, tandis que la France cherche des moyens de pression sans succès apparent.

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Transcription
00:00On se pose la question ce soir. Jusqu'où, bien au-delà du cas de Wallen, jusqu'où va aller cette escalade grandissante entre la France et l'Algérie ?
00:08Et comment parler, d'une certaine manière, diplomatiquement à l'Algérie ? Comment la France et l'Algérie doivent-elles se parler ?
00:15« La France est humiliée par l'Algérie », dit Bruno Retailleau. Dans Le Figaro, Gabriel Attal, ancien Premier ministre, dit « Face aux provocations incessantes, il faut dénoncer l'accord franco-algérien de 68 ».
00:25Peut-être pouvez-vous nous rappeler ce qu'est l'accord algérien de 68, mais c'est quoi la suite, en fait ?
00:30L'accord de 68, c'est un accord qui visait à régir le déplacement de populations algériennes en France, à l'époque où la France avait besoin d'une immigration économique.
00:41C'est un accord qui avait été signé à l'époque par Abdelaziz Bouteflika, ministre des Affaires étrangères algérien.
00:48C'est vraiment une partie d'histoire qui s'inscrivait jusqu'à 2019 pour faciliter cette installation.
00:55Ça crée un régime dérogatoire qui est facilitateur sur un certain nombre de points.
01:00Par exemple, les Algériens peuvent obtenir plus facilement des titres de séjour, qui s'appellent des certificats de résidence plus exactement sur de longues périodes
01:10et à des conditions favorisées par rapport aux voisins tunisiens et marocains.
01:16Ils peuvent obtenir, dans la série des choses qui ont pu être négociées, l'autorisation d'ouvrir des commerces allégés.
01:23Mais c'est un accord qui a été beaucoup retouché entre temps.
01:26Et surtout, la France a signé des accords bilatéraux en attendant, aussi avec le Maroc et aussi avec la Tunisie.
01:32Ce qui fait que, par exemple, l'accord de 68 est défavorable aux étudiants algériens par rapport aux étudiants marocains ou tunisiens
01:37qui peuvent, eux, bénéficier de procédures simplifiées pour s'installer en France par rapport aux étudiants algériens
01:43qui, par exemple, ne peuvent pas bénéficier d'un titre pour travailler lorsqu'ils sont ici durant leurs études ou, en tout cas, dans des conditions extrêmement restrictives.
01:50Mais est-ce qu'il faut raisonner en moyen de pression sur l'Algérie ?
01:54C'est juste pour enlever un peu tous les fantasmes autour de cet accord.
01:56Quand on discute avec des responsables algériens, ils disent « bon, d'accord, l'accord de 68, il n'y a plus rien dedans. »
02:01La question, c'est en fait, qu'est-ce qu'on négocie derrière ?
02:03Une fois que vous revenez sur cet accord-là, est-ce que vous êtes sur un accord bilatéral ?
02:05Auquel cas, si vous êtes en crise diplomatique, avec qui vous discutez et à quelles conditions ?
02:09Ou est-ce que vous revenez à un régime général de manière unilatérale ?
02:13Ensuite, sur les moyens de pression, pour vous répondre très exactement dans les divers moyens de pression qui sont précisés.
02:18La question des visas, pas un sujet pour l'Algérie, mais vraiment pas un sujet.
02:22Tant qu'il y a Schengen, il peut y avoir un visa pour l'Espagne, il peut y avoir un visa pour l'Italie.
02:26Et ça permettra à des familles de se retrouver, pour ceux qui ont des enfants, par exemple, en France.
02:31Pour le ministre de l'Intérieur, c'est un sujet.
02:33Il a dit aujourd'hui, les visas, bien sûr, c'est un élément de l'influence de la France.
02:36C'est aussi un élément de la maîtrise de l'immigration.
02:38Ça veut dire moins de visas.
02:39Ils avaient été drastiquement réduits par Gérald Darmanin, sans aucun effet sur les OQTF,
02:42puisque côté algérien, on considère qu'en gros, les principales personnes qui vont être touchées,
02:46c'est par exemple la mère de famille qui vient voir son frère installé en France,
02:49ou son fils qui est étudiant, et que cette mère de famille, donc l'opinion publique algérienne,
02:52en voudra aux autorités françaises, pas aux autorités algériennes.
02:55Ça ne change rien politiquement.
02:57La saisie des avoirs, depuis quelques années, la France,
03:00étant depuis en réalité les affaires des biens mal acquis d'un certain nombre de dirigeants africains,
03:05est perçue par les Algériens comme un pays non fiable.
03:07Donc en réalité, les capitaux se sont détournés vers le Golfe.
03:09La question de la santé, de la même façon, un certain nombre de responsables,
03:12après des fuites sur le dossier médical d'Abdelaziz Bouteflika,
03:15ne viennent plus se soigner.
03:16En tout cas, ce n'est plus le haut du panier qui vient se soigner en France.
03:19Ils vont se soigner au Golfe.
03:20Et puis vous avez du cadre intermédiaire de l'administration qui peut venir en France se faire soigner.
03:24La question de l'aide au développement, 0,08% du PIB en Algérie.
03:29L'Algérie, de la même façon, ne le considère pas.
03:31La question des tarifs douaniers, premier produit exporté de l'Algérie vers la France, les hydrocarbures.
03:36Ça renchérit le coût d'énergie pour la France.
03:38Ça ne marche pas, par ailleurs, parce que l'Algérie ne fonctionne pas au coût de pression.
03:41Et c'est ce qu'avait compris Gérald Darmanin, qui ne multipliait pas les déclarations publiques,
03:45qui se rendait sur place, qui négociait.
03:47Côté algérien, j'avais un diplomate qui me disait que ce qui était notamment extrêmement apprécié
03:51lorsque des imams radicaux étaient expulsés,
03:54c'est que les communiqués du ministère de l'Intérieur ne précisaient plus la nationalité d'origine.
03:57Ils disaient juste tel imam radical de telle mosquée a été renvoyé vers et le pays.
04:02Ce que je déduis,

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