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00:00Bienvenue au Coeur du Crime, un podcast ici des Archives d'Europe 1.
00:08Savez-vous que plus d'un tiers des crimes et délits commis en France sont traités par la gendarmerie nationale ?
00:18Je m'appelle Jan Kermadek, je suis commandant de gendarmerie.
00:27Je dirige une section de recherche dont la mission essentielle est une mission de police judiciaire.
00:42L'histoire que je vais vous raconter est une histoire vraie.
00:46Tous les faits sont réels et se sont déroulés en France.
00:50Seuls les noms des personnes et des lieux ont été changés.
00:57Je ne suis pas anormalement soupçonneux, mais il y a des gens dont le seul aspect m'inspire la méfiance.
01:06Pour les besoins de mon job, je vois beaucoup de pays et je côtoie tant de gens de toutes sortes,
01:13que j'en suis arrivé à repérer au premier coup d'œil l'individu louche.
01:17Ce n'est pas tant son apparence qu'il distingue, quoiqu'il soit en général mal vêtu,
01:22mais le fait qu'il laisse habilement entendre qu'il est habitué à rendre service
01:27et que, plus d'une fois, il a dépanné des amis en difficulté.
01:31Mais ce n'est en général pas pour fournir l'adresse de l'ambassade qu'il intervient,
01:36non, ce serait plutôt pour vous proposer d'éloigner définitivement une personne avec qui vous auriez un différent.
01:43Enfin, pour que votre nouveau confident en arrive là,
01:46il faut d'abord lui rafraîchir le gosier de quelques whisky et le rassurer quant à votre envergure financière.
01:53C'est en général dans les bars interlopes des différents ports situés sur la route maritime de Casablanca à Hong Kong
02:00qu'on lie connaissance avec ce genre de personnage.
02:03Thomson est de toute évidence un individu louche.
02:08Dès que je l'ai aperçu, j'en ai eu la conviction.
02:12Il appartient à cette catégorie d'épaves de race blanche qu'on rencontre par-ci par-là sous ses latitudes.
02:19Ces types-là sont toujours solitaires et, si vous leur demandez le métier qu'ils exercent,
02:23ils vous répondent invariablement qu'ils sont dans l'import-export.
02:29Déjà, la seule apparence de Thomson le rend suspect à mes yeux.
02:33Mais les circonstances de notre rencontre et sa politesse trop empressée auprès de John me mettent décidément en garde.
02:42C'est à Karachi que nous avons rencontré Thomson, dans un bar situé juste en face du Paradise Theatre.
02:49John et moi avions passé l'après-midi à faire des emplettes dans le quartier du bazar.
02:54Nous sommes donc entrés dans le bar pour nous rafraîchir.
02:57Après nous être attablés sous un ventilateur et en attendant que le barman nous apporte nos boissons,
03:03John étale sur la table ses emplettes du jour.
03:06« Je ne suis pas encore satisfaite, déclare John.
03:10Je veux un saphir étoilé, Dave.
03:13Je ne puis vraiment pas quitter ce continent sans un saphir étoilé.
03:17Eh bien, demain peut-être, Jane, le bateau ne lèvera pas l'ancre avant quatre heures.
03:22Je sais, mais j'aurais tant à faire, les bagages et tout,
03:26et je suis sûr que demain nous n'aurons plus le temps de courir les boutiques, Dave.
03:30Voyons, ma colombe, j'ai les pieds en compote, je n'en peux plus, vraiment. »
03:34Elle me gratifie d'un sourire et je crois qu'elle va renoncer à son projet.
03:39Mais c'est à cet instant précis que Thomson entre en scène.
03:43Il s'éclaircit la voix et s'incline pour se présenter à nous.
03:47C'est un grand gaillard au teint blême avec des poches sous les yeux.
03:51Il porte un ensemble, pantalons sahariens plutôt défraîchis.
03:56« Je vous demande pardon, dit-il.
03:59Sans vouloir être indiscret, j'ai surpris les dernières paroles de madame. »
04:04Le reste s'ensuit rapidement, beaucoup trop vite même pour me laisser l'occasion d'intervenir.
04:10Je me souviens seulement qu'au bout de quelques minutes,
04:13Thomson s'est attablé auprès de nous et que j'en suis déjà à lui offrir un deuxième whisky.
04:20« Dans l'achat des pierres précieuses, » énonce Thomson en connaisseur,
04:25« il importe d'en estimer la valeur du premier coup de deuil.
04:29Je présume que vous vous y connaissez en la matière. »
04:33« Non, justement, pas du tout, » répond Jem.
04:36Thomson fronce légèrement les sourcils.
04:39« Ah ! En ce cas, je crains que la chose vous soit un problème.
04:45Bien sûr, je ne voudrais pas vous alarmer en vous prévenant du danger d'une escroquerie.
04:50Pas mal de marchands sont scrupuleux et honnêtes, mais tout de même nous sommes en pays étranger,
04:56et ces Orientaux… »
04:58Il laisse tomber la voix sur une note de regret, puis me regarde en souriant.
05:03« Vous souhaiteriez faire un choix sûr, pas vrai ? »
05:07« Ce que je souhaiterais faire avant tout, c'est prendre un bain de pied, » dis-je.
05:13Il est lieu de ma question en riant.
05:15« Je vous accorde que par cette chaleur, le shopping était rintant, » me répond-il avant de se tourner vers Jem.
05:22Puis il sirote pensivement son whisky.
05:26« Mon esprit hésite à déterminer sa nationalité.
05:30Britannique ou Américain avec l'accent anglais ? »
05:36« Sans doute pouvez-vous recommander un endroit où nous puissions acheter en toute confiance ? »
05:41lui demande Jem.
05:43« Je connais une boutique pas trop loin d'ici, mais j'ai peur que vous ne puissiez la trouver sans un guide dans le dédale du quartier. »
05:52Subitement son visage s'éclaire et il consulte sa montre.
05:56« Écoutez, comme je dois justement aller dans cette direction, je peux vous y conduire. »
06:01« Comme c'est aimable à vous, » fait Jem.
06:03« Non, Jem, » dis-je, « nous ne pouvons pas nous imposer de la sorte à ce monsieur. »
06:07« Du tout, du tout, » proteste Thompson.
06:10« Cela ne me dérange pas. Au contraire, c'est plutôt un privilège.
06:14Vous savez, les Anglo-Saxons doivent se serrer les coudes ici.
06:18Nous devons même nous mettre mutuellement en garde. »
06:22Je consens finalement à cette petite expédition.
06:26Au pire, Jem gaspillera une centaine de dollars en croyant faire une affaire derrière boutique.
06:31Et puis, son père est vraisemblablement en situation de régler la note sans sourciller ni se priver de quoi que ce soit.
06:37Quant à Jeanne, elle tirera peut-être le son de s'être fait escroquer.
06:43Alors que nous allons quitter le bar,
06:45Thompson s'excuse et se dirige vers le fond de la salle afin de donner un coup de téléphone.
06:51« À cela aussi, » je m'attendais.
06:54« Prenons un taxi ! » propose Thompson quelques minutes plus tard.
06:59Durant le trajet, je demande à Thompson ce qui l'amène à Karachi.
07:03« Les affaires. Je suis dans l'import-export, » déclare-t-il.
07:09Nous roulons donc dans le quartier du bazar.
07:12Thompson s'enquière à son tour poliment des motifs de notre séjour au Pakistan.
07:17Je lui réponds que je suis photographe professionnel et que je reviens d'une mission assez lent
07:22où j'ai pris des clichés pour la revue Geographic Illustrated.
07:26« Alors vous n'êtes pas mariée femme ? »
07:29« Oh non ! » dit Jeanne.
07:31« Nous nous connaissons depuis une quinzaine de jours à peine.
07:33Nous avons lié connaissances à bord du paquebot qui a levé l'ancre à Calcutta. »
07:37« Vous voyagez toute seule ? »
07:39« Non, j'accompagne mon père.
07:41Cet après-midi, il est resté à l'hôtel pour faire la sieste. »
07:45Le taxi remonte à Elephant Street,
07:48puis s'engage dans une large avenue bordée de grands arbres à l'aspect desséché.
07:54Je n'ai encore jamais vu cette partie de la ville,
07:56et même à présent, je ne pourrais situer exactement l'endroit où nous nous trouvions.
08:02Une ribambelle de gosses à moitié nu nous accompagne en tendant la main pour quémander un bac chiche.
08:08Enfin, le chauffeur s'arrête devant une boutique
08:11dont la devanture métallique est partiellement rongée par la rouille.
08:15Je me sens à nouveau inquiet.
08:17Le quartier a l'air peu recommandable,
08:19et j'en viens presque à me reprocher l'assentiment que j'ai donné à Jan.
08:26Patientons quelques instants pour savoir si Dave a eu tort de se fourvoyer avec Jan
08:32dans ce quartier louche en compagnie de Thompson.
08:37Jan et son père voyagent à travers l'Orient.
08:40Ils ont lié connaissances avec Dave, un photographe professionnel, en arrivant à Karachi.
08:46Attablé dans un bar intercontinental, Jan confie à Dave sa déception
08:51de ne pas avoir trouvé le saphir étoilé qu'elle tient à acheter avant de quitter la ville.
08:56Un inconnu a l'aspect un peu louche, d'après l'écriture,
08:59de ne pas avoir trouvé le saphir étoilé qu'elle tient à acheter avant de quitter la ville.
09:04Un inconnu a l'aspect un peu louche, d'après l'écriture de Dave,
09:07s'immisce dans leur conversation pour leur indiquer une boutique
09:10où Jan pourra acquérir cette pierre précieuse en toute confiance.
09:15Thompson, puisque c'est son nom, les emmène en taxi à travers des quartiers peu rassurants.
09:22Enfin, le chauffeur s'arrête devant une boutique peu engageante.
09:27Arrivé à ce point de l'histoire,
09:29je laisse Dave relater lui-même comment l'entrevue s'est déroulée.
09:34Un homme de courte taille en complet noir d'alpaga et coiffé d'un fez vient à notre rencontre.
09:40Il s'efface devant Jan et moi pour nous introduire dans une antichambre située à droite de la boutique.
09:46Thompson est le dernier à entrer.
09:49La pièce paraît propre, mais les relents de la ruelle y ont pénétré avec nous.
09:55Thompson nous présente au commerçant et lui signale que nous nous intéressons au gemme.
10:01Quand nous sommes installés sur les sièges avancés par l'homme au fez,
10:05celui-ci se met en devoir d'étaler ses pierres précieuses sous nos yeux.
10:09Un peu à l'écart, Thompson se maintient dans une discrète réserve.
10:14Nous restons un long moment dans la boutique où une vieille femme nous apporte du thé à la menthe.
10:20En dépit de ma vigilance en alerte, je ne constate rien d'anormal.
10:25Le petit homme au fez se montre aussi patient que poli et Thompson n'intervient à aucun moment dans la tractation.
10:33Jan paraît quelque peu déçue à l'énoncé des prix, ce qui m'étonne car je les juge pour ma part raisonnables.
10:40Elle admire d'abord les saphirs, puis les émeraudes et, pour finir, elle exprime le désir de voir les rubis.
10:47Je crains qu'elle ne se décide pour un rubis car il est difficile de distinguer le vrai du faux.
10:53En définitive, et partiellement sur mes instances, Jan se décide pour un petit saphir.
11:00Nous remercions le boutiquier et nous prenons congé.
11:04Thompson sort avec Jan et moi et arrête un taxi afin que nous puissions rentrer à l'hôtel.
11:10Je n'ai encore rien remarqué de suspect, mais je flaire du louche à plein nez.
11:16En cours de route, je conseille à Jan de recompter son argent pendant que j'observe le saphir.
11:22La pierre jette un bel éclat et, bien que de dimension modeste, sa taille bien exécutée la met en valeur.
11:30« Le comptier ! » lance Jan après avoir vérifié les billets rendus. « Mais qu'est-ce qui vous inspire une telle méfiance ? »
11:37« Je ne sais pas, Jan. Sincèrement, je n'en sais rien. J'ai éprouvé une sensation bizarre là-bas dans la boutique,
11:44comme si j'avais observé une partie de poker se jouant avec des cartes truquées. »
11:50Bientôt, installé dans ma chambre, je déguste une bière qui, bien qu'elle soit tiède, me désaltère.
11:57Je pense pouvoir enfin prendre mon bain de pied quand on frappe discrètement à ma porte.
12:02« Mon père dort encore, » dit Jan en entrant dans la chambre. « Alors l'idée m'est venue de descendre boire un verre en votre compagnie. »
12:09« Excellente idée. Je peux vous offrir une bière, mais malheureusement plutôt tiède que fraîche. Aucune importance. »
12:17Elle s'assied à Califourchamps sur une chaise pendant que je prépare les verres.
12:22Quand je lui apporte sa bière, elle me demande de lui offrir une de mes cigarettes.
12:27Jan porte un ensemble en toile de lin écru dont la chemise déboutonnée laisse apercevoir une gorge profonde.
12:34Attirant une chaise à moi, je m'installe près de la fenêtre où la vue est certes moins troublante.
12:41« Savez-vous, me dit-elle, que nous nous voyons à peu près constamment depuis deux semaines et que vous n'avez même pas essayé de m'embrasser ? »
12:50« Jan, dois-je vous rappeler que je suis un homme marié ? »
12:54Elle pince les lèvres en m'adressant un regard lourd de reproche.
12:58« Je n'ai pas dit que je vous y autoriserais. »
13:01« Vous permettez que je passe à la salle de bain pour me rafraîchir le visage ? »
13:04« J'en éprouve le besoin depuis que nous sommes allés dans cette boutique. Je souhaiterais n'y être jamais entrée. »
13:11Lorsqu'elle revient dans la chambre, je note avec soulagement que sa chemise est reboutonnée.
13:17« Alors, à tout à l'heure, six heures, au bar, avec mon père, comme d'habitude ? »
13:21« Enfin, si je parviens à le réveiller, » dit-elle en sortant de la chambre.
13:26À l'heure dite, je me rends au bar afin d'y retrouver le père et sa fille.
13:31En sirotant mon whisky, je continue de m'interroger au sujet de Thomson.
13:37En vain, d'ailleurs, car je ne parviens pas à trouver quoi que ce soit d'irrégulier dans son intervention.
13:43La pierre que Jan a achetée vaut son prix et on lui a rendu la monnaie qui lui revenait.
13:48Le toujours obligé Thomson a pris congé de nous sans la moindre allusion à un pourboire pour service rendu.
13:54Curieux, quand même.
13:57Je prends un deuxième verre en ruminant cette énigme et, subitement, je me rends compte que j'attends depuis longtemps déjà.
14:04Toujours personne au rendez-vous.
14:07Or, il est maintenant six heures trente.
14:09Une demi-heure de retard peut être considérée comme un fait insolite.
14:13J'ai pourtant la conviction qu'en cas d'imprévu, il m'aurait prévenu.
14:17Aussi, après quelques nouvelles minutes d'attente, je me décide à retourner dans ma chambre afin de les joindre par téléphone.
14:24En sortant du bar, je jette un coup d'œil circulaire dans le hall de l'hôtel.
14:29Mais je ne les vois nulle part.
14:31Mon inquiétude s'accroît et je gagne rapidement l'escalier dont je grimpe quatre à quatre les marches revêtues d'un tapis rouge.
14:38Ce marché conclu grâce à l'intervention de Thomson en tant que guide bénévole me rend soupçonneux à l'extrême.
14:45Au deuxième étage, je tourne à gauche dans le couloir et m'aperçois immédiatement qu'il y a un intrus dans ma chambre.
14:52La lampe est allumée, la porte béante.
14:55Quand j'atteins le seuil, la première chose qui me frappe, c'est ma valise.
15:01Elle repose ouverte sur le lit et à côté d'elle se trouve l'une de mes caméras retirées de son étui.
15:07Les draps ont été arrachés et jetés sur le carrelage.
15:10Visiblement aussi, plusieurs tiroirs de la commode ont été fouillés puis laissés tels quels, non refermés.
15:17Ensuite seulement, je vois un petit homme en complet noir d'alpaga, le fez sur la tête.
15:25Le boutiquier vendeur de bijoux.
15:28Il se tient dans la salle de bain, me tournant le dos et me regardant par-dessus son épaule, l'air plutôt surpris.
15:35Il tient à la main un pistolet.
15:38Comme il pivote pour me faire face, je bondis de côté et atterris dans le couloir où je me heurte de plein fouet à un costaud en kaki coiffé d'un turban.
15:46Le colosse veut m'empoigner, abras le corps, mais ne réussit qu'à m'agripper le poignet.
15:50Quand je veux me dégager, il me tord le bras.
15:52Mais j'ai encore un point libre et, ramenant l'épaule en arrière le plus possible afin de prendre du recul, je décoche au gaillard un rude direct du gauche sur la bouche.
16:00Mais lâchant le poignet, il se couvre à deux mains le bas du visage.
16:03Je cogne de rechef, l'envoyant valdarguer contre le mur.
16:06Mais voilà qu'un autre type surgit soudain comme de nulle part, un gorille revêtu de ce qui ressemble à un uniforme kaki et qui m'assomme net.
16:16Quand je reprends connaissance, je suis étendu sur mon lit, les yeux fixés sur la moustiquaire.
16:23Penché sur moi, le petit homme au fès s'affaire avec une serviette humide.
16:28« Nous regrettons cet incident », dit-il en matière d'excuse.
16:33Il traverse la chambre, puis revient vers mon lit avec mon passeport à la main.
16:38« Après vérification de vos papiers d'identité, nous avons constaté qu'il y a erreur sur la personne. »
16:45« Il me semble aussi, mais quel genre d'erreur, si je puis me permettre ? »
16:50« Nous pensions que vous étiez de connivence avec la fille, mais nous savons maintenant ce qu'il en est. »
16:57« La fille ? Quelle fille ? Vous ne voulez pas dire Jeanne, je suppose ? »
17:03« C'est bien à elle que je fais allusion. Sachez que cette jeune personne et l'homme qui l'accompagnait ont été arrêtés. »
17:12« Arrêtés ? Vous dites bien arrêtés ? Pourquoi donc ? »
17:18« Pour vol de pierres précieuses dont la valeur totale se monte à plusieurs millions de dollars. »
17:26Il tire de sa poche une enveloppe de papier craft et en déverse le contenu dans sa paume.
17:32Il y a là une demi-douzaine de rubis et de perles fines, une émeraude et un gros diamant d'une taille plus que respectable.
17:41« Ces pierres ont été trouvées dans votre salle de bain », précise l'homme aux fraises.
17:47De toute évidence, la jeune personne, prise de soupçon après son départ de la boutique, a jugé opportun de descendre cacher ici les pierres volées.
17:58« Un instant, dis-je. Je ne vous situe pas encore très bien dans le tableau. Quel rôle jouez-vous dans cette affaire ? Dois-je comprendre que vous êtes officier de police ? »
18:10« Exact, Saïb, répond-il. Les autorités de Bombay nous avaient alertés et demandé de surveiller ces deux suspects.
18:19En prévision de leur débarquement à Karachi, nous leur avons tendu ce piège.
18:25Ces escrocs ont maintes fois exploité leur combine au cours de leurs escales depuis Hong Kong. »
18:33« Leur combine ? Mais en quoi consiste-t-elle ? »
18:37« Eh bien, ils se sont d'abord constitué une jolie petite collection de pierres synthétiques.
18:44La combine consistait à ce que la fille substitue une contrefaçon synthétique à une authentique pierre précieuse.
18:54Oh, elle n'avait pas à faire preuve d'une dextérité particulière pour réaliser son tour de passe-passe.
19:01Elle s'arrangeait seulement pour éloigner quelques minutes le boutiquier en lui demandant, par exemple, avoir une autre collection.
19:11Aujourd'hui, pendant que vous lui teniez compagnie, elle a escamoté un vrai rubis et cet authentique diamant de Sykara.
19:21En leur substituant des imitations de qualité, il est vrai. »
19:27« Et le père de John ? »
19:29« J'ai bien peur que ce ne soit pas son père, Sahib. »
19:34« J'éprouve une douleur vive à la hauteur de mon parietal gauche. Je jette un coup d'œil au type au turban.
19:43« Désolé, me répond-il sans que je lui dise quoi que ce soit.
19:48« Quant à Thompson, c'est votre homme de paille, c'est ça ? »
19:52« Je vous demande pardon, Sahib ? »
19:55« Oui, l'homme qui nous a amené à la boutique en question. »
19:58« Ah, Thompson, oui. Il a quelques torts à se reprocher.
20:03« Aussi, nous lui demandons quelques petits services de temps en temps, qu'il n'hésite pas à nous rendre, contre notre discrétion. »
20:14« Sacré Thompson. Je savais bien que c'était un individu louche. »
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