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00:00On commence par ces prisons, par évidemment ces attaques dans les prisons françaises, attaques coordonnées.
00:06Le parquet national antiterroriste, vous le savez, a été saisi, mais là il y a eu de nouvelles dégradations pendant la nuit.
00:12À Tarascon, il y a aussi le domicile d'une surveillante qui a été visée à Villeneuve, en Seine-et-Marne.
00:18Cela fait beaucoup, cela risque de se prolonger.
00:20On va écouter tout de suite le constat de Gérald Darmanin, il était l'invité ce matin de Sonia Mabrouk.
00:24Il y a manifestement, on voit bien, des gens qui essaient de déstabiliser l'État en l'intimidant.
00:30Pourquoi le font-ils ? C'est très intéressant.
00:33Ils le font parce que nous prenons des mesures contre le laxisme qui existait peut-être jusqu'à présent dans les prisons,
00:40qui a mené notre pays à des difficultés extrêmement graves, des réseaux de drogue qui continuent à partir des cellules carcérales.
00:46On commande des assassinats, on blanchit de l'argent, on menace des policiers, des magistrats, des agents pénitentiaires et on s'évade.
00:54C'est une intimidation grave et on essaye de voir si l'État va reculer. C'est ça qui se passe.
00:58Oui, effectivement, c'est un test, Gauthier Lebrecht, mais un test à l'échelle nationale.
01:03Quand on regarde la carte sur tous les centres pénitentiaires qui ont été attaqués, c'est...
01:06Plusieurs nuits de suite.
01:07Plusieurs nuits de suite.
01:08Il y a un risque que ça se poursuive.
01:10Absolument. Il y a un risque que ça ne soit que le début, avant le placement dans ces centres spécialisés,
01:17donc très sécurisés, des plus gros bonnets du trafic de drogue.
01:21Dans l'émission précédente, puisque vous en parliez, on était avec Pierre Botton, ancien détenu,
01:24qui soutient l'action du ministre de la Justice, du garde des Sceaux,
01:28mais qui dit que ce n'était pas forcément une bonne idée d'annoncer comme cela
01:32la volonté de mettre au même endroit les 100 plus gros bonnets du trafic de drogue,
01:36que ça pouvait créer ce type de réaction et que ce n'était pas forcément une bonne idée
01:40d'en faire la publicité pour trop alerter les narcotrafiquants.
01:45Découvre la politique ?
01:46Non, mais bien sûr, mais évidemment, Gérald Darmin, il fait politique.
01:49D'abord, il promet et ensuite, il délivre.
01:51Et il ne promet pas ce qu'il ne peut pas délivrer avec l'Assemblée nationale qu'il a là.
01:54Donc, il a plutôt bien joué, mais on voit les répercussions que ça peut avoir
01:58si c'est confirmé que c'est les narcotrafiquants qui sont derrière tout cela.
02:02Il faut dire aussi que, pour le moment, il y a une loi qui va être sans doute définitivement adoptée
02:06sur les narcos pour lutter contre les narcotrafiquants.
02:10Pour le moment, on y va à dose homéopathique.
02:12Quand j'entends le ministre de la Justice dire
02:14« L'État ne recule pas, l'État ne reculera pas, on est en guerre contre eux, on les fera reculer »,
02:20je rappelle juste qu'il y a 10 jours à Saint-Ouen, c'est toujours le même exemple,
02:23c'est l'école qu'on déplace, ce n'est pas les narcos.
02:25Il y avait des narcotrafiquants autour d'une école qui balançaient leur cam
02:28dans la cour de récréation quand les policiers débarquaient.
02:31Résultat des courses, c'est les enfants qui récupéraient la cam, la drogue
02:35et qui ramenaient cette drogue à leurs parents.
02:38Le problème, c'était visiblement l'école et pas les narcotrafiquants
02:40puisque c'est l'école qu'on déplace.
02:41Vous parlez de Gérald Darmenin, il y a aussi Emmanuel Macron dans un tweet.
02:45Ces coupables seront retrouvés jugés et punis.
02:48Ils s'attaquent avec une violence inadmissible aux établissements.
02:50Amil El Khatmi, qu'est-ce qui se passe en réalité ?
02:53C'est une attaque de la République ?
02:55Évidemment, et on voit bien depuis quelques mois
03:01les exemples qui se multiplient.
03:05Moi, j'ai eu un témoignage du côté d'Avignon
03:07où les réseaux marseillais s'installent
03:12en raison de la pression exercée par l'État sur Marseille
03:15et les différents plans du gouvernement et du président de la République.
03:20Ils se sont déportés sur un certain nombre de villes moyennes de la région.
03:24On pense à Cavaillon, à Carpentras, à Avignon en l'occurrence
03:27pour l'exemple que je cite.
03:29Et ils raquettent les commerçants.
03:31C'est-à-dire qu'un certain nombre de commerçants
03:33et notamment un certain nombre d'épiceries de nuit
03:35sont désormais obligés de s'acquitter d'une taxe
03:38qui n'est pas prélevée par le Trésor public
03:40ou par les dealers.
03:42Et donc, ils doivent verser en cash chaque mois
03:45une somme importante.
03:48Et évidemment, ils ne peuvent pas se plaindre
03:50puisque si, par malheur,
03:51ils leur venaient à l'idée, à l'esprit
03:53de s'en plaindre ou de les dénoncer,
03:55leur commerce serait...
03:57Évidemment, saccagé.
03:59Catherine Neck, quand on voit ces agressions,
04:01le hall d'immeuble d'une agente pénitentiaire
04:04saccagée, attaquée,
04:05il y a de quoi se dire en sécurité nulle part
04:09quand on est agent pénitentiaire.
04:10Alors, il y a sûrement les narcotrafiquants
04:12parce que ceux qui, à Toulon,
04:14envoient un tir avec des armes automatiques,
04:18ça, c'est sûr qu'aujourd'hui,
04:19ils ont des réserves d'armes
04:21et ça, c'est les narcotrafiquants.
04:23Mais il y a peut-être aussi,
04:24c'est une hypothèse d'ailleurs,
04:25que souvient devant moi William Bollinier,
04:27qui est notre conseiller de justice,
04:29qui disait que le mouvement DDF,
04:31vous savez, avec les inscriptions dans les...
04:33Défense des droits des prisonniers.
04:35Voilà, dans les immeubles
04:38où vivent des gardiens de prison,
04:41les voitures incendiées,
04:42ça rappelle beaucoup le mouvement,
04:45la référence des anarchistes syndicalistes
04:48des années de plomb en Italie.
04:51Ça avait commencé exactement comme ça,
04:53des attaques de prisonniers,
04:54c'était la défense de...
04:56Et il y a eu beaucoup, beaucoup de...
04:58Il y avait plus de 300 morts, des blessés.
05:01En fait, ça a été une grande vague
05:02qui a été très, très lourde en Italie.
05:04Alors, est-ce que l'extrême-gauche...
05:06Ça, c'était l'extrême-gauche.
05:07Est-ce que là, l'extrême-gauche s'est jointe...
05:10Vous savez, il y a plusieurs mouvances
05:11qui se rejoignent.
05:12Parfois, convergence.
05:13Oui, et il faut voir,
05:14on se souvient de l'un des plus célèbres,
05:18si on peut dire, entre guillemets,
05:19c'était César et Baptiste,
05:20qui avaient tué des commerçants,
05:24son gardien de prison,
05:25et qui étaient venus à Paris,
05:26qui avaient toujours nié,
05:27qui étaient protégés par François Mitterrand.
05:30Je me souviens, même Bernard-Henri Lévy,
05:32qui l'avait défendu,
05:33enfin, parce que c'était l'extrême-gauche repenti,
05:36et tout ça.
05:36Et puis, quand la droite est revenue au pouvoir,
05:38il était menacé d'extradition.
05:40Il est parti au Brésil, pour se cacher.
05:42C'est finalement le président brésilien
05:46qui l'a extradé en...
05:47En Italie.
05:48Il est aujourd'hui à perpétuité en Italie,
05:52où il s'est moqué des Français en disant,
05:54mais bien sûr, j'étais coupable,
05:55c'est moi qui ai tué.
05:56Mais il faut dire qu'il y a encore
05:58ces gens en France.
06:01Et il y a deux ans,
06:01la Cour de cassation a refusé d'extrader,
06:05alors que l'Utali le demandait,
06:07dit, qu'ils sont en France,
06:08dit ex...
06:11Vous pensez que c'est plutôt l'extrême-gauche,
06:13les narcotrafiquants ?
06:13Non, c'est un mélange des deux.
06:15Non, c'est la jonction de tout ça.
06:17Il y a aussi un mouvement politique.
06:18On ne sait pas.
06:19Le ministre de la Justice a plutôt
06:20laissé entendre que c'était les narcotrafiquants.
06:22Il n'a pas ciblé l'extrême-gauche
06:23dans ses prises de parole.
06:25L'enquête le dira,
06:25mais pour le moment, on ne sait pas.
06:26André Valigny.
06:27Moi, je répéter ce que me disait
06:29William Moligny,
06:31qui fait des enquêtes
06:32très bonnes informations.
06:33plus pointues auprès de différentes...
06:35André Valigny,
06:36on va écouter avec vous,
06:37si vous le voulez bien,
06:38Béatrice Brugère,
06:39qui est magistrate,
06:40qui était l'invité de Sonia Mabrouk,
06:43qui dit que l'État a déjà reculé.
06:45Que l'État a déjà perdu
06:46un grand nombre de territoires.
06:47Écoutez-la.
06:49En vrai, l'État a déjà reculé.
06:51Ce n'est pas que l'État ne reculera pas,
06:52c'est que l'État essaie d'avancer.
06:54C'est l'inverse.
06:55C'est-à-dire que l'État a tellement,
06:57je vais dire, perdu certains territoires.
06:59On l'a vu dans le rapport narcotrafic.
07:02Et je crois que le ministre l'a dit ce matin,
07:03on a le plus jeune tueur,
07:0514 ans, il vous l'a dit,
07:07qui a été télécommandé d'une prison.
07:11Ce que fait notre ministre,
07:12c'est qu'il essaie de reprendre la main.
07:15Et c'est là où on sent le frottement.
07:18Et c'est là où, en effet,
07:20ça ne peut pas bien se passer.
07:22Si demain, vous allez faire exactement la même démarche,
07:26et tout le monde le sait ici,
07:27on va être assez lucide sur ce qu'on appelle
07:29les quartiers perdus de la République.
07:31Mais personne ne va vous accueillir avec des ballons roses,
07:33des carambars et des bouquets de fleurs.
07:35Le constat de Béatrice Brugère,
07:37André Valény,
07:38qu'on est face à une guerre,
07:40elle est bien réelle.
07:41Elle est sur notre territoire.
07:43Oui, tout à fait.
07:44Et on parlait il y a quelques semaines sur ces plateaux,
07:46notamment de la mexicanisation de la France.
07:47Je trouvais que l'expression était un peu audacieuse,
07:50un peu exagérée.
07:51Là, je dois reconnaître que depuis deux ou trois jours,
07:53avec ce qui se passe la nuit dans les prisons,
07:55c'est un peu la mexicanisation à laquelle on assiste.
07:58Mais moi, je pense qu'il ne faut pas penser
08:00que l'État a reculé, que l'État a perdu.
08:03Je trouve que Béatrice Brugère, que j'apprécie beaucoup,
08:05est un peu défaitiste.
08:07Et je pense que l'État ne recule pas,
08:08contrairement à ce que l'on pense.
08:09Sur l'école de Saint-Ouen, j'ai été choqué, bien sûr, Gauthier Lebray.
08:12L'État a reculé ?
08:13Non, l'État a reculé temporairement.
08:14L'École va revenir là où elle était.
08:17L'École va revenir là où elle était.
08:18Ça va prendre quelques semaines.
08:19Ils sont en train de nettoyer le quartier.
08:21On attend.
08:21On verra.
08:22Il y avait juste les vacances de Pâques
08:23qui permettaient de nettoyer le quartier.
08:25C'était deux semaines pour que les élèves
08:27retrouvent leur classe à la rentrée.
08:28Mais visiblement, deux semaines, ça ne suffit pas
08:29pour faire déplacer cinq dealers.
08:31On va voir à la rentrée si l'école revient
08:33là où elle n'aurait jamais dû partir.
08:35Enfin, un dernier mot pour dire que...
08:37Moi, je me demande si ceux qui tirent la nuit
08:39sur les prisons sont assez naïfs, stupides,
08:42pour croire que l'État va reculer,
08:44que l'État va baisser les bras,
08:46qu'on va leur donner satisfaction.
08:47Non, jamais.
08:47L'État ne reculera pas.
08:48Et Darmanin a raison d'être ferme.
08:50Vous trouvez par exemple
08:51que dans les quartiers nord de Marseille,
08:52l'État n'a pas reculé ?
08:54L'État est chez lui
08:55dans les quartiers nord de Marseille, par exemple.
08:57Allez dire ça aux policiers
08:58qui sont toutes les nuits sur place.
08:59Ils n'ont pas l'impression...
08:59Les policiers, ils font ce qu'ils veulent.
09:00Ils n'ont pas l'impression de reculer.
09:02Ils n'ont pas forcément suffisamment de moyens.
09:04Ils ne sont pas suffisamment appuyés.
09:06On ne leur donne pas forcément les...
09:08On ne les couvre pas.
09:09On ne leur donne pas les ordres
09:10pour y aller vraiment
09:11et pour rentrer dans ces quartiers
09:13et pour assumer les conséquences.
09:14Ressons sur les prisons, Gauthier.
09:16Ressons sur les prisons.
09:17Amine El-Katmi.
09:18Il y a des quartiers
09:19où l'État n'est plus chez lui.
09:20On assiste quand même, André,
09:22à des choses qui nous paraissent
09:23proprement sidérantes.
09:25On a appris aujourd'hui,
09:26pas plus tard qu'aujourd'hui,
09:28que les réseaux de deal
09:29investissaient les concours
09:31de gardiens de prison.
09:33Ils envoient des candidats...
09:36On le sait depuis quelque temps, ça.
09:37Oui, ça ne fait pas dix ans.
09:40C'est quand même relativement récent.
09:42Je ne suis même pas sûr
09:42que lorsque vous étiez en responsabilité,
09:45ce genre de choses se passaient.
09:46Ils investissent les concours
09:47de gardiens de prison
09:48pour pouvoir avoir à l'intérieur
09:49des relais
09:50pour pouvoir gérer le deal
09:53depuis la prison.
09:54Ça paraît quand même sidérant.
09:55On n'est pas loin du narco-État.
09:57Je pense aux agents pénitentiaires
09:58parce qu'ils sont évidemment
09:59les premiers visés.
10:00Écoutez le témoignage
10:01de Benjamin Marou,
10:03secrétaire UFAP-UNSA,
10:04qui se demande jusqu'où
10:05ça va aller pour eux.
10:07On se dit, à un moment donné,
10:08où est-ce que ça va s'arrêter ?
10:09Parce qu'on a vu
10:10ce qui s'est passé à Toulon,
10:11on a vu ce qui s'est passé à Aix,
10:12encore cette nuit,
10:13au domicile d'un agent pénitentiaire
10:15du CPX Lune,
10:16où on se dit que,
10:17à un moment donné,
10:18ça a pris des proportions
10:19qu'on ne maîtrise plus,
10:20qu'on ne maîtrise jamais
10:21en temps normal.
10:22Mais que là,
10:22à quel moment
10:23ça peut s'arrêter ?
10:25Je veux dire,
10:25jusqu'au domicile des agents,
10:27on va faire quoi ?
10:31Ça peut aller très loin,
10:32en tout cas dans les exactions.
10:33Geoffroy Lejeune,
10:34là-dessus,
10:35on pense au personnel pénitentiaire
10:36et ils pensent
10:37qu'ils ne sont pas en sécurité,
10:38que l'État n'est pas capable
10:39d'assurer leur sécurité.
10:40Ils ont raison,
10:41il y en a quand même deux
10:41qui ont été assassinés
10:42l'année dernière
10:42pour l'évasion de Mohamed Amra,
10:44donc ils ont des raisons
10:45d'être inquiets, en effet.
10:47Par ailleurs,
10:47c'est vous qui disiez
10:48que tout ce qui porte un uniforme
10:49aujourd'hui est en danger
10:50en France,
10:50c'est la vérité.
10:51Nous, à Avignon,
10:52on connaît le cas d'Éric Masson
10:53qui a été assassiné
10:54en plein centre-ville,
10:55dans un coin
10:56qui n'est pas très éloigné
10:57de la fac
10:57où on s'est connus
10:57avec Amine,
10:59donc tout ça pour vous dire
10:59que c'est quand même
11:00l'investissement
11:01de certaines zones
11:02où on pensait être
11:03relativement protégé de ça.
11:05Moi, je pense que c'est
11:05une conquête,
11:06je pense que Gauthier a raison
11:06qu'il y a des quartiers
11:07aujourd'hui
11:08où l'État a arrêté
11:09d'essayer d'y aller.
11:11Évidemment,
11:11la police fait ce qu'elle peut
11:12dans ces quartiers-là,
11:13mais quand vous regardez
11:13notamment le film Back North
11:14qui a permis de populariser
11:15cette question
11:16dans les quartiers nord de Marseille,
11:18au moment où ils emploient
11:24et un peu plus que ces moyens-là,
11:25ils se font abandonner
11:26par leur hiérarchie
11:26et ils finissent en prison.
11:27Donc en fait,
11:28c'était ça la leçon de ce film.
11:29Qui a été détruit
11:30par toute une partie
11:31de l'espace médiatique.
11:32Bien sûr.
11:32Il a traité de films fascistes.
11:34Libération est allée,
11:36c'est sûr.
11:37Il y a ces quartiers
11:38qui ont été perdus.
11:39Ensuite,
11:39ces zones d'ailleurs
11:41s'étendent de plus en plus.
11:42Maintenant,
11:42on parlait tout à l'heure,
11:43il y a les campagnes
11:44qui sont investies.
11:45Et j'ai l'impression
11:45que la prochaine zone de conquête,
11:47c'est la prison justement.
11:47Parce que la prison est l'endroit
11:48où dans notre inconscient collectif,
11:50c'est l'État qu'est maître.
11:51Parce que c'est là
11:52qu'on enferme les méchants,
11:53c'est là qu'on protège
11:53la société des méchants.
11:55Et aujourd'hui,
11:56ils veulent faire tomber
11:56ce symbole-là.
11:57Moi, j'ai vu,
11:58il y a quelques temps,
11:59on a commenté ça ici,
12:00des images d'attaques
12:00aux mortiers de prison
12:01qui étaient presque
12:01de l'ordre du folklore.
12:03C'était un peu gentil.
12:03Maintenant,
12:03c'est des tirs à balles réelles.
12:05C'est des attaques coordonnées.
12:06Et j'ai le sentiment
12:07que le message
12:08qu'il nous envoie,
12:09c'est même là
12:10où vous êtes censés
12:11être chez vous.
12:12En fait,
12:12on est chez nous
12:12et nous ne nous essayons pas touchés.
12:13J'avais lu un témoignage
12:14il y a un peu plus d'un an
12:15d'un narcotrafiquant
12:16qui racontait ce que c'était
12:17pour lui la prison.
12:18C'était,
12:19Laurent s'appelait ça tout à l'heure,
12:20du télétravail.
12:21C'était du télétravail,
12:21c'était une manière
12:22de continuer de se reposer
12:23et d'être à l'abri,
12:25d'être un peu en sécurité
12:26parce que pour eux aussi,
12:27c'est dangereux comme métier,
12:28d'être un peu en sécurité
12:28et de continuer à gérer
12:29ses affaires
12:30sans être trop inquiété
12:31par ce qui peut se passer
12:32dans la rue.
12:33Donc tout ça pour vous dire
12:34que puisque pour l'instant
12:35l'État n'a pas gagné
12:35beaucoup de ses batailles
12:36de territoire,
12:37je suis un peu inquiet
12:37pour la prochaine.
12:38Édouard Tétrault.
12:39Tout à fait d'accord
12:40avec Geoffroy
12:41et d'ailleurs,
12:42je voudrais mettre
12:43un chiffre en perspective
12:44là-dessus,
12:45sur ce symbole de l'État,
12:46cette réalité de l'État,
12:47c'est vrai qu'il ne doit pas tomber.
12:49C'est 0,78%.
12:51Le budget que nous consacrons
12:53aux prisons,
12:545 milliards d'euros par an,
12:56c'est 0,78%
12:57du budget que nous consacrons
12:59à notre sécurité sociale.
13:00Donc à un moment,
13:02s'il s'agit de dérembourser
13:04un paquet de médicaments
13:06totalement inutiles,
13:07excessifs, etc.
13:08pour faire en sorte
13:09qu'on ait des prisons
13:11mieux gardées,
13:13plus robustes,
13:14plus nombreuses,
13:15et bien voilà,
13:16je crois que c'est aussi
13:17à nous de jouer,
13:19de le faire savoir
13:19par nos votes
13:21et nos choix politiques.
13:23Il faut mettre l'argent
13:24là où l'État
13:25aujourd'hui est trop faible.
13:26Et on a un sondage
13:27CSA européen
13:29pour le JDI,
13:30qui révèle que
13:3285% des Français
13:33veulent la construction
13:34de nouvelles prisons
13:35en France.
13:36Ils sont unanimes.
13:37Le problème,
13:37c'est qu'évidemment,
13:38dès qu'on leur dit
13:38que c'est à côté de chez eux,
13:40ils ne veulent pas
13:40parce que personne ne veut
13:41avoir une prison
13:42à côté de chez soi.
13:43Gauthier Le Bret,
13:44comment on fait ?
13:45On ne s'en sort pas alors ?
13:46Tout le monde veut
13:46que la prison
13:47soit chez les autres.
13:49Tout le monde est pour,
13:50mais pour que ça soit
13:50chez le voisin.
13:52Donc c'est la difficulté,
13:53mais au bout d'un moment,
13:54je pense que,
13:55vu que,
13:55vous avez vu que Gérald Darmanin
13:56a promis 3 000 places
13:57supplémentaires
13:58en préfabriquées,
13:59en un an et demi.
14:00Donc très bien.
14:02Le délai,
14:02quand même,
14:02ce n'est pas demain,
14:03c'est un an et demi,
14:03mais bon,
14:04il vaut mieux ça
14:05que rien du tout.
14:06Et je rappelle évidemment
14:07la promesse
14:07qui ne sera jamais tenue
14:08d'Emmanuel Macron
14:09sur la construction
14:10de milliers de places
14:11de prison.
14:12tant d'autres.
14:12Mais au bout d'un moment,
14:13au bout d'un moment,
14:14oui, oui,
14:14il y en a une
14:15qui l'a réussi à tenir,
14:15c'est Notre-Dame
14:16en 5 ans,
14:16mais à part celle-là,
14:17visiblement,
14:17c'est compliqué.
14:1985%,
14:19au bout d'un moment,
14:20il faut peut-être imposer
14:21aussi aux maires
14:22et donc à certains administrés.
14:23Écoutez,
14:24il y aura une prison ici,
14:25une prison qui sera
14:26très sécurisée,
14:27ne vous inquiétez pas,
14:28mais on a besoin
14:29de trouver des endroits
14:30en France,
14:30des terrains
14:31pour construire
14:31des places de prison.
14:32Un dernier mot,
14:33Catherine ?
14:33Oui,
14:33il faut bien dire
14:34que c'est vrai
14:35que les résultats
14:36ne peuvent pas être
14:36très proubants
14:37pour l'instant
14:38parce que là,
14:38Gérald Amarna vient d'arriver
14:39au ministère de la Justice
14:41et Bruno Retailleau
14:42n'est pas là
14:43depuis très longtemps
14:44et on a l'impression
14:45que la jonction des deux,
14:46pour une fois,
14:46ils sont d'accord,
14:47mais ça vient juste
14:48de commencer
14:48parce que jusqu'ici,
14:49depuis le début,
14:50depuis 20 ans,
14:51je veux dire,
14:52d'abord,
14:52il y avait toujours
14:53une opposition
14:54entre l'intérieur
14:56et la justice
14:57et entre les cas,
14:58la prison,
14:59on en parlait
15:00pour ne pas les faire
15:00et ça fait des années
15:02et donc là,
15:03il y a une prise de conscience
15:04et c'est vrai
15:04que c'est difficile
15:05parce que les maires
15:06voudraient bien une prison
15:08parce que ça rapporte
15:08de l'argent
15:09et c'est des habitants
15:10qui n'en veulent pas
15:10mais là,
15:11on a l'impression
15:11que la prise de conscience
15:13parce qu'on est bien obligé
15:15de cette reconnaissance
15:17est assez récente
15:21au niveau gouvernemental.
15:23Après,
15:24il est vrai,
15:24il faut sans doute
15:25imposer les prisons,
15:25c'est ce que je disais
15:26à l'instant,
15:26mais si les prisons
15:27se font rafaler tous les soirs
15:28et que des véhicules
15:29sur le parking
15:29brûlent tous les soirs,
15:30on peut comprendre
15:31et les agents
15:32évidemment ciblés
15:33jusque dans leur résidence privée,
15:36on peut comprendre
15:37la fébrilité des habitants,
15:38il faudrait peut-être
15:39un état fort
15:39pour éviter cette fébrilité.
15:41On est d'accord,
15:41petite pause,
15:42dans un instant on se retrouve,
15:43on va parler de l'état de la France
15:44mais côté finance,
15:45on est foutus,
15:46on dépense trop
15:47et on ne travaille pas assez.
15:48On en débat dans un instant,
15:49à tout de suite.