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00:00Je crois que nous voulions écouter Laurent Tessier charbe, si bien ça lors de la remise de prix de la laïcité à Paris, c'était en 2012.
00:16Beaucoup trop de gens sont timides face à la laïcité, beaucoup trop de gens oublient que sans la laïcité on serait peut-être pas là à discuter tranquillement.
00:24Et j'ai moins peur des extrémistes religieux que des laïcs qui se taisent.
00:31Et puis hier soir il y avait un monsieur qui s'appelle Monsieur Bélanger qui est un intellectuel, en tout cas présenté comme tel, littéraire, qui écrit régulièrement, qui est un invité régulier de France Inter et en l'occurrence de l'émission C'est ce soir sur le service public,
00:52qui n'a pas beaucoup de succès d'ailleurs avec la vente de ses livres, mais qui a joui d'une certaine place dans les médias français.
01:00Et écoutez ce que disait ce monsieur.
01:02On fait une relecture héroïque de ce qu'a été Charlie, etc.
01:04Cette tragédie nous a un peu obscurci les yeux sur plein de choses et on savait en plus.
01:10On savait qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas avec Charlie, on savait qu'avec la ligne Philippe Vague il y a eu des relents un peu islamophobes.
01:15On sait que la publication des caricatures obéissait à une dynamique compliquée qui était à défaut d'être directement islamophobe,
01:21était une façon de montrer une sorte de supériorité de l'Occident.
01:24Et Charlie ça a été conçu pour provoquer délibérément et pour que Charlie soit quelque chose qui mette mal à l'aise,
01:29une sorte de mise en scène qui disait regardez nous sommes supérieurs, nous avons une ironie que les barbares, que les primitifs, que les autres n'ont pas.
01:36Charlie était devenu un engin, un véhicule de supériorité civilisationnelle.
01:41Ça ne l'allait pas Charlie.
01:42Voilà ce que dit M. Bélanger sur une antenne du service public.
01:45Ce monsieur, je le répète, n'a pas en tout cas une audience très forte lorsqu'il s'agit de vendre ses livres.
01:53En revanche, c'est une audience inversement proportionnelle à celle qu'il reçoit dans les médias français
02:01puisque lorsqu'il avait sorti son livre, non pas au printemps, d'ailleurs je crois que c'était au mois de septembre dernier,
02:08il avait eu les honneurs, notamment de France Inter, qu'il avait écouté longuement.
02:12Je peux être étonné de cela.
02:14Marie... Pardonnez-moi, la clim' me fait éternuer.
02:19Marie-Christiane est avec nous. Bonjour Marie-Christiane.
02:22Vous vouliez intervenir, non pas sur ce sujet-là, mais sur Charlie Hebdo dix ans plus tard.
02:27Malheureusement, rien n'a changé, ça a même empiré.
02:31Mais en revanche, je pense qu'il ne faut rien lâcher.
02:34Il faut surtout continuer les caricatures, il ne faut ne se censurer de rien.
02:39Sauf que je comprends parfaitement quand un élissémon ou un professeur dit qu'il s'auto-censure parce qu'il a peur, c'est tout.
02:45Ou qu'il va être jugé.
02:47Mais moi, je suis tout à fait pour continuer.
02:50Et d'autant plus que, curieusement, quand on critique la religion catholique ou qu'on s'en moque, ça ne dérange personne.
02:56Et ça ne fait pas onze morts.
02:58Mais parce que personne n'a peur, parce que tout le monde sait qu'on peut critiquer la religion catholique, il ne vous arrivera rien.
03:05Mais ces beaux esprits ne s'amuseraient pas aujourd'hui, croyez-moi, à critiquer la religion musulmane.
03:11Parce qu'ils savent qu'ils sont en danger de mort, que certains intégristes les cibleront.
03:16Si jamais un chien lève la patte sur une mosquée, ça fait le 20h de France 2.
03:21Alors n'exagérons pas d'ailleurs.
03:24C'est quasiment ça.
03:26Quand les cimetières chrétiens sont vandalisés, les croix détruites.
03:31On le rapporte également.
03:34Vous le rapportez, mais sinon tout le monde s'en fout.
03:38Et ça ne fait pas la révolution.
03:40Et ça ne met personne en danger.
03:42Je pense qu'il ne faut rien lâcher.
03:44Après, je comprends parfaitement toutes les réticences que peuvent avoir les gens qui sont en vue.
03:50Et qui peuvent se sentir menacés.
03:53Et bien je vous remercie grandement.
03:56Vous allez rester avec nous peut-être dans la deuxième partie, Marie-Christiane.
03:59Parce que vous êtes intervenue quelques secondes simplement.
04:02Mais c'est l'heure du flash de 12h avec Émilie Dez.