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00:00Bonjour à tous et bienvenue sur Europe 1 ce matin jusqu'à 9h30, sur CNEWS jusqu'à 10h30.
00:08Il y a 10 ans, des hommes sont morts parce qu'ils avaient dessiné le prophète Mahomet à la une d'un hebdomadaire.
00:15Cette phrase, dite comme cela, fait froid dans le dos.
00:19L'attentat de Charlie illustre le lien qui unit certains musulmans à leur religion.
00:23On les nomme intégristes, islamistes, fondamentalistes.
00:27Les tueurs de Charlie étaient français d'origine algérienne, ils avaient grandi à Aubervilliers.
00:32J'ai le sentiment que 10 ans plus tard, l'intégrisme musulman a gangréné plus encore les esprits de jeunes gens
00:38qui s'éloignent chaque jour du siècle des Lumières, de l'esprit de tolérance, du goût de l'insolence,
00:44tout ce qui définit l'art de vivre à la française.
00:47Il y a des professeurs de collège qui n'abordent plus certains sujets.
00:50Il y a des humoristes qui ne font plus certaines plaisanteries.
00:54Il y a des quartiers où les femmes marchent voilées, où des hommes dictent la loi.
00:59La religion musulmane est une religion importée sur le sol de France par une immigration massive.
01:04Elle a changé le visage de notre pays.
01:07Elle a créé des nouvelles habitudes de penser, de s'habiller, de prier, de parler, de dîner, etc.
01:13C'est une autre France.
01:15Là où les immigrations polonaises, italiennes, portugaises ou espagnoles effaçaient leur différence à la 2ème ou 3ème génération,
01:23cette immigration venue de l'Afrique du Nord garde son identité au risque de fracturer le pays.
01:29Comment vivre ensemble est un thème récurrent des années 2000.
01:33Vivre ensemble, cette fameuse expression répétée à l'envie comme un slogan, une promesse ou une admonestation.
01:41Vivre ensemble, c'est deux mots que jamais je n'ai entendus dans mon enfance,
01:46puisque précisément, nous vivions ensemble et nous n'avions pas besoin de le dire.
01:51Il est 9h01, Chanel Euston.
01:539h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe 1.
02:04Bonjour Pascal, bonjour à tous.
02:06Aujourd'hui, nous rendons hommage aux 12 victimes de l'attentat de Charlie Hebdo.
02:10Cela fait 10 ans, jour pour jour, que les frères Kouachi commettaient l'indicible.
02:15Deux cérémonies se dérouleront à partir de 11h30 en présence d'Emmanuel Macron,
02:19l'une devant les anciens locaux de l'hebdomadaire, une autre boulevard Richard-le-Noir,
02:23juste à côté où le lieutenant Ahmed Merhabet a été tué par les deux islamistes.
02:28Le mois de janvier 2015 a également été marqué par les attentats glaçants commis par Ahmedi Koulibaly.
02:34Cinq personnes sont mortes sous les balles le 8 et le 9 janvier à Montrouge,
02:39puis à l'hypercacher de la porte de Vincennes.
02:41Alors, dix ans plus tard, est-ce qu'on a tiré les leçons de ces attaques islamistes ?
02:46Et non pour le porte-parole RN, Andréa Cotarac, invitée de CNews ce matin.
02:51Je crois qu'on a une partie de la classe politique française qui sous-estime ce qu'est l'islamisme,
02:57une idéologie politique, qui a une stratégie qui se fait depuis des années et des décennies dans les universités au Caire,
03:07qui a une manne financière et qui a tout son temps puisqu'ils sont là pour créer un califat sur 1000 ans.
03:14Je veux dire, ils ont tout leur temps et ils sont prêts à mourir pour cette idéologie.
03:17Aujourd'hui, la menace terroriste est toujours là, elle n'a même jamais été aussi présente en France,
03:23c'est ce qu'affirme Bruno Retailleau ce matin, dont le Parisien, le ministre de l'Intérieur,
03:27annonce que l'année dernière, neuf attentats ont été déjoués sur le sol français,
03:31et selon lui, la France pourrait être frappée à nouveau.
03:35Et dans ce contexte, et après les attaques en Allemagne et aux États-Unis,
03:38Bruno Retailleau a envoyé une note au préfet pour renforcer la sécurité pendant les grands rassemblements.
03:43Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous, Pascal.
03:46Merci beaucoup, Chana Lusto. Je salue ce matin notre amie Charlotte Dornelas qui est avec nous.
03:52Nathan Devers, hier je parlais de vous, parce que vous avez hier prononcé une thèse à Bordeaux
03:56sur un sujet de philosophie. Je rappelle que vous êtes professeur de philosophie. Quelle était cette thèse ?
04:00C'est une thèse en philosophie de l'esprit, sur le grand problème de la philosophie qui est le problème corps-esprit.
04:05Quel est le lien, la relation entre le corps et l'esprit,
04:08et comment en philosophie contemporaine, il y a tout un mouvement qui s'appelle Embodied Mind,
04:11qui essaie de montrer que cette séparation n'a pas tellement lieu d'être ?
04:14Alors, c'est une chose qui n'était pas prévue, mais cette émission va être consacrée à votre thèse.
04:18Vous allez, pendant les deux heures, nous dire votre thèse.
04:22Ça serait formidable, ça !
04:24Et puis peut-être on s'apercevrait le lendemain que les gens auraient adoré, écouté, etc.
04:28Un peu de philosophie, je pense que ça plaît aux uns et aux autres.
04:31Bon, ça a duré combien de temps ?
04:33Quatre heures.
04:34Quatre heures ?
04:35Quatre heures trente, même.
04:36Ah oui, donc il faut prévenir Jean-Marc Mandini, il faut prévenir Sonia Mabrouk,
04:38il faut prévenir Serge Neidjar, il faut prévenir tout le monde.
04:41Ça va durer pendant quatre heures.
04:42Et Donna Vidal-Revelle sur Europe 1.
04:44Bonjour Thomas Bonnet, bonjour Vincent Hervouët.
04:46Merci d'être avec nous.
04:48Évidemment, aujourd'hui, on se souvient de ce qui s'est passé il y a dix ans,
04:53et parmi les témoignages les plus forts que j'ai entendus ces dernières heures,
04:56je voulais vous faire réécouter Philippe Vall.
04:58Il était ce matin à 7h10 avec Dimitri Pavlenko.
05:01Philippe Vall est l'ancien directeur de Charlie Hebdo.
05:04Il avait quitté Charlie Hebdo en 2015, depuis déjà de nombreuses années d'ailleurs,
05:08et puis il raconte ce 7 janvier, et évidemment, son émotion est intacte.
05:15Ce 7 janvier 2015, je suis chez moi, je travaille,
05:18je vais me mettre mon garçon, je fais ça, un nounou en face, je ressors de chez moi.
05:25J'ai un appel de mon ami d'enfance qui me dit, il y a une fusillade à Charlie,
05:32et là, je sens comme un saut d'eau glacée sur la tête,
05:37et on ne sait pas les conséquences de cette fusillade.
05:42Très vite, le ministère de l'Intérieur m'appelle et me dit de me barricader chez moi,
05:46de ne pas sortir.
05:47Je dis, mais il faut que je sorte, je vais aller voir ce qui se passe à Charlie.
05:51Moi, je ne suis plus à Charlie depuis longtemps déjà.
05:53Et vous êtes protégé depuis une dizaine d'années aussi, Philippe, à ce moment-là.
05:56On me dit, attendez que la police vienne vous chercher, ne sortez pas de chez vous.
06:01Donc, les policiers sont venus me chercher, je suis rentré,
06:04ils m'ont emmené rue Nicolas Perre.
06:07Donc, c'était là où se trouvait le siège de Charlie à l'époque ?
06:10Oui, c'est ça.
06:11Je suis arrivé en même temps que Manuel Valls,
06:13qui est décomposé et qui monte dans la salle de réda,
06:17qui me dit, attends-moi, je reverrai toujours toute ma vie cette scène
06:22qui me repasse encore dans la tête la nuit.
06:26Et il redescend au bord de l'évanouissement et il me dit, ne monte surtout pas.
06:33Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai une espèce de gratitude pour Manuel Valls,
06:37déjà parce que je l'aime bien, c'est un ami.
06:39Grâce à lui, je n'ai pas cette image dans la tête à chasser.
06:49Je n'ai pas vu.
06:51Philippe Valls, c'était tout à l'heure sur Europe 1,
06:53c'était avec Dimitri Pavlenko et Philippe Valls,
06:56qui également est revenu sur « Que reste-t-il ? » de Charlie,
07:00qui est une question qui est traitée dans toute la presse française depuis 48 heures.
07:05Je pense que la population n'a pas oublié.
07:09Je pense que ce qu'a oublié, il y a des tas de gens qui n'ont pas oublié.
07:13Les journaux, beaucoup de journaux, de chaînes d'info, des radios comme Europe,
07:19n'ont pas oublié et sont vigilants.
07:21Ils sont devenus vigilants, contrairement à ce qu'on pense au fil de ces années.
07:25Mais on doit le dire, hélas, il y a toute une partie du monde intellectuel,
07:31sous l'influence de la France insoumise et d'une espèce de morale soi-disant de gauche,
07:38qui assigne les Arabes, qui doivent être musulmans, leurs femmes doivent être voilées.
07:45Bref, le monde est comme ça, le journal Le Monde est comme ça.
07:51Ces gens-là n'ont toujours pas compris.
07:53Ils n'ont toujours pas compris et ils confondent la vigilance vis-à-vis d'un islam médiéval
07:58qui déteste la France, qui déteste l'Europe, qui déteste les libertés,
08:03qui déteste l'égalité homme-femme, qui déteste la liberté de la sexualité pour les homosexuels.
08:08Tout cet islam dangereux, ils pensent que quand on le critique, on est raciste.
08:15Mais c'est monstrueux.
08:17Je voulais vous faire écouter vraiment et entendre Philippe Valle ce matin.
08:21C'est l'ancien directeur de Charlie Hebdo.
08:23C'est une voix qui compte, c'est une voix puissante.
08:25Tout est dit et il le dit bien, avec intelligence, avec mesure également.
08:29Et je vous propose d'écouter ce qu'il dit sur la jeunesse d'aujourd'hui.
08:33C'était toujours tout à l'heure au micro de Dimitri Pavlenko dans La Matinale.
08:38Ce qu'il dit de cette jeunesse, comment elle est, comment elle nous paraît si différente
08:43de la jeunesse que vous avez peut-être connue il y a de nombreuses années.
08:47Une partie de la jeunesse de plus en plus importante dit aujourd'hui
08:51qu'il ne faut pas attaquer les religions.
08:53Alors c'est très intéressant parce que je pense que les jeunes gens,
08:56les jeunes qui vont dans les écoles, en réalité ils ont peur, ils ont la trouille.
09:04Mais c'est une trouille...
09:06C'est la peur qui guide la tolérance vous pensez ?
09:08C'est la peur qui guide la tolérance, ça n'est pas du tout de la tolérance.
09:11Quand on discute au fond avec ces gosses, on se rend compte qu'en réalité
09:16ils sont un petit peu otages d'une peur latente dans les cours de récré.
09:21D'ailleurs on le voit parfois dans les études d'opinion
09:24parce que quand ils font des études et qu'ils en sortent,
09:26après ils votent très très très à droite.
09:29Ils votent pour des partis, voilà.
09:31Donc je pense que la morale qui accuse la critique de l'islam, d'islamophobie,
09:40elle est dictée d'abord et avant tout par la peur.
09:44La peur, la peur.
09:45Et ce n'est pas déshonorant d'avoir peur,
09:48ce qui est déshonorant c'est d'habiller sa peur avec des arguments moraux.
09:51Je trouve que c'est très intéressant Charlotte Dornelas de parler de la peur
09:54parce qu'elle est difficilement quantifiable, difficilement prouvable.
09:57Elle est dans les esprits, je parlais des humoristes,
10:00j'ai vu qu'Elise Emoun avait dit notamment
10:02aujourd'hui on a peur, je fais très attention à ce que je dis, etc.
10:05C'est vrai dans la création, je disais ce matin à Vincent Trémolet de Villers
10:08qui est dans le Figaro, qui rappelait ça dans la création, dans la fiction, etc.
10:11Chacun y a une forme d'autocensure
10:14qui nous éloigne de l'esprit d'insolence, de l'esprit à la française.
10:17Dans les années 70, personne n'imaginait être en danger physique
10:23parce qu'il faisait une plaisanterie.
10:25Oui, mais là, il y a plusieurs choses qui sont liées dans le discours de Philippe Vall
10:30et le débat n'existait pas comme tel dans les années 70.
10:32Vous n'aviez pas des débats quotidiens sur la place de l'islam,
10:35sur l'islamisation et sur la différence entre l'islam et l'islamisme
10:38dans son développement en France.
10:40Oui, mais la religion catholique était très moquée.
10:42Je me souviens très bien, et je peux citer des gens comme Jacques Martin
10:46qui était lui-même ancien enfant de cœur, incroyablement catholique
10:50mais se moquait en permanence dans des émissions
10:53comme le petit rapporteur Julian.
10:55Il y avait une tradition française, et je me souviens très bien
10:58parce que parfois les catholiques étaient choqués de cela.
11:01Mais il y avait de la distance, il y avait de l'humour,
11:05on savait que c'était du second degré.
11:08Mais surtout ce qui peut être attaqué, là on parle beaucoup de Charlie ces derniers temps
11:11et on défend le droit à attaquer.
11:12Ce qui peut être attaqué a évidemment le droit d'être défendu, l'un ne va pas sans l'autre.
11:16Donc on peut évidemment défendre aussi les religions
11:19et ne pas aimer la manière de faire de Charlie Hebdo.
11:23Ce n'est vraiment pas notre débat.
11:24C'est simplement qu'on ne sort pas les armes pour le dire.
11:26Bien sûr.
11:27C'est juste ça.
11:28Mais la peur.
11:29C'est ce qui ne s'était pas invité.
11:30Son analyse.
11:31Son analyse, je ne suis pas tout à fait d'accord sur la question des jeunes.
11:34Je vous ai coupé par deux mains, vous avez dit votre parallèle.
11:36Votre parallèle est intéressant parce que vous dites que dans les années 70
11:40les catholiques étaient moqués.
11:42On a tendance à se dire qu'une religion en vaut une autre,
11:44on échange l'une pour l'autre.
11:45Et d'ailleurs, quand on parle du rapport, par exemple, à la laïcité dans les écoles,
11:51c'est-à-dire la manière de manger, la manière de s'habiller,
11:53on se dit qu'on a réussi avec les catholiques, on va bien réussir avec l'islam.
11:56Mais non, en fait, ce n'est pas le même rapport à la vie, au mode de vie,
11:59à la loi et à la place que la loi prend dans la vie commune.
12:03C'est peut-être non plus pas le même temps.
12:06C'est-à-dire qu'il est possible que la religion musulmane soit là
12:09où la religion catholique était il y a trois siècles.
12:12Vous comprenez ce que je veux dire ?
12:14Non, non, la question, je pense, c'est le rapport à la loi...
12:17Je dis trois siècles, je pourrais dire deux siècles, attention, ne faisons pas de...
12:21Oui, non, mais la religion catholique était un mode de vie
12:25au XVIIIe et XIXe siècles, sans doute là où elle était.
12:29Elle imposait son mode de vie. Non ? Vous dites non ?
12:32Non, je suis tout à fait d'accord avec vous.
12:34D'abord, il y a le Vatican.
12:36Et puis ensuite, dans la soumission à l'islam,
12:41il y a un islam qui s'est développé au Maghreb,
12:44qui n'a pas grand-chose à voir avec celui du Golfe,
12:46mais c'est celui du Golfe qui a pris le pas.
12:48Et il n'a pas tellement changé depuis 1400 ans.
12:52Terminé, Charlotte, parce que je vous ai une nouvelle fois coupé.
12:55Non, non, mais la guerre, là où vous avez raison,
12:57c'est sur la guerre de qui va avoir le monopole culturel.
13:00Et en 1905, c'est cette guerre qui existe.
13:02Ce n'est pas tellement, on dit toujours, séparation de l'Église et de l'État.
13:05Ça fait longtemps que les rois sont excommuniés
13:07et que les peuples n'ont plus le droit de citer en France.
13:09Cette séparation, elle s'est bien faite, quelques siècles plus tôt,
13:12sur le pouvoir, c'était une guerre de pouvoir.
13:14En 1905, le but, c'est d'arracher la chrétienté,
13:17donc le mode de vie chrétien, à la société.
13:20C'est les lois successives pour interdire les communautés religieuses
13:22de gérer, par exemple, la santé, les écoles,
13:25jusqu'à, évidemment, cette séparation dans la société tout entière.
13:31Bon, passons là-dessus.
13:32Simplement, sur ce que disait Philippe Valle sur les jeunes,
13:34je ne pense pas.
13:35La peur est un sentiment, sur le débat qui nous occupe, d'adultes.
13:38C'est très vrai dans l'autocensure,
13:40notamment dans le monde politique, médiatique, peut-être scolaire.
13:43Les jeunes, il y a cette question et cette montée en puissance,
13:46en effet, de l'offense.
13:47C'est le mot, je le rends à Nathan,
13:49parce qu'il me le disait pendant que Philippe Valle parlait,
13:51mais c'est ce rapport à l'offense
13:53qui est extrêmement différent dans la nouvelle génération.
13:56Et je pense que c'est tout simplement ça.
13:58Par la force des choses, ils ont des copains qui sont ci, qui sont ça.
14:01Ils ne voient pas bien l'intérêt de se moquer, en fait.
14:03Alors, je voulais vous faire écouter Bruno Retailleau.
14:05C'est en marge, bien sûr, de la journée d'aujourd'hui,
14:07mais il a parlé du voile.
14:09Et quand je disais qu'effectivement,
14:11les comportements d'une nouvelle France
14:14est née avec des nouveaux comportements,
14:16une nouvelle manière de penser,
14:17de s'habiller, disons-le, de prier, de dîner, etc.,
14:20ça influe dans toute la vie quotidienne.
14:25Écoutez ce qu'il a dit sur le port du voile
14:28pour celles qui accompagneraient les enfants dans les sorties scolaires.
14:32C'était ce matin.
14:34Sur les accompagnatrices scolaires,
14:36pour moi, c'est l'école hors les murs.
14:38Or, la loi de 2004 concerne l'école dans les murs.
14:41Mais l'extension hors les murs,
14:43ce sont justement les sorties scolaires.
14:45Il faut lutter pied à pied,
14:47notamment sur tout ce qui constitue
14:49notre identité culturelle républicaine,
14:51la laïcité.
14:53Il faut être absolument intransige.
14:55Et donc, pas de mère de famille accompagnatrice voilée ?
14:58Non, puisque pour moi, encore une fois,
15:00c'est l'école hors les murs.
15:02Et ça, pour moi, c'est un principe fondamental.
15:05Là, vous êtes au cœur d'une question.
15:08Moi, j'ai dit parfois, mais on ne s'en sortira pas.
15:10Moi, j'ai dit, c'est mon intuition,
15:12dans dix ans, les filles seront voilées à l'école.
15:15Parce que vous aurez une demande tellement forte
15:18de cette autre France,
15:20qui est là avec d'autres comportements,
15:22d'autres cultures, d'autres habitudes.
15:24Et que cette demande, elle va être très dure à juguler.
15:27Après, qui a raison, qui a tort,
15:29c'est encore un autre sujet.
15:31Mais si vous avez toute une génération nouvelle
15:34qui demande d'autres...
15:36Il y aura deux Frances, trois Frances...
15:38Au-delà de la question de la demande,
15:40c'est la question de l'incarnation et le nombre qui fait l'incarnation.
15:43Puisque ces valeurs, en fait,
15:45ces valeurs-là,
15:47je veux dire, aujourd'hui,
15:49elles ne sont plus partagées.
15:51Il n'y a pas...
15:53Vincent Hervouët.
15:55Pardon, mais je ne sais pas très bien de quoi on parle.
15:57En fait, on vit dans une période ultra-libérale.
15:59On parle de cultures qui changent
16:01et d'habitude...
16:03Et de Français qui changent, pour vous répondre.
16:05Voilà de quoi on parle.
16:07Le discours est contradictoire.
16:09On vit dans une société ultra-libérale
16:11où l'individu
16:13a tous les droits.
16:15L'individu
16:17est la mesure
16:19du droit, en fait.
16:21Vous ne pouvez pas vous opposer à ce que quelqu'un...
16:23Et d'ailleurs, il y a une espèce
16:25d'hostilité de cette société d'individus
16:27au pouvoir politique
16:29qui est en permanence
16:31raillée, contestée, détestée,
16:33diffamée, etc.
16:35Effectivement, quand le ministre de l'Intérieur
16:37réclame que les femmes
16:39ne soient pas voilées, on dit...
16:41Pardonnez-moi, si vous me permettez,
16:43ce n'est pas le problème. Je vais vous dire pourquoi
16:45ce n'est pas le problème. Parce que
16:47si, au fond,
16:49chacun pouvait s'habiller ou vivre comme il le souhaite,
16:51à la limite, je n'en aurais pas...
16:53Ça pourrait m'être égal.
16:55Je dirais que ce n'est pas exactement mon ADN, ce n'est pas ma culture.
16:57Mais le sentiment que j'ai,
16:59c'est que si certains
17:01deviennent majoritaires, moi,
17:03je devrais m'habiller
17:05comme cela, et je devrais changer
17:07mon comportement.
17:09N'ironisons pas, parce que c'est un sujet très...
17:11Non, non, Vincent. C'est ça, le souci.
17:13Si, au fond,
17:15je le répète...
17:17J'avais cité souvent ma fille
17:19qui m'a dit, qu'est-ce que ça peut te faire, papa ?
17:21Qu'est-ce que ça peut te faire, papa ?
17:23Que cette femme rentre
17:25complètement habillée
17:27des pieds jusqu'à la tête.
17:29Effectivement, cette question m'avait interpellé.
17:31Au fond, vous avez raison, au nom de la tolérance,
17:33ça pourrait ne pas m'ennuyer. Mais ce que je sais,
17:35parce que là où l'islam est majoritaire,
17:37dans tous les pays du monde,
17:39les autres ne peuvent plus exister.
17:41C'est une réalité.
17:43Je le dis, c'est une réalité.
17:45C'est factuel. Donc, effectivement,
17:47elle te renvoie à l'importance...
17:49Non, mais la question, pardonnez-moi,
17:51c'est pourquoi il n'y a pas d'anticorps ?
17:53Pourquoi, des gens du Maroc
17:55jusqu'au Pouliguin, dont vous me parlez,
17:57ça avance ?
17:59Parce que le nombre...
18:01Pourquoi il n'y a pas d'anticorps ?
18:03C'est ce que je vous dis tout à l'heure.
18:05À partir du moment où c'est une demande majoritaire,
18:07vous faites comment ?
18:09Il y a une faiblesse politique, aussi.
18:11Bébé...
18:1340 ans
18:15de démission, etc.
18:17Bien sûr.
18:19Je pense que les Français sont majoritairement d'accord
18:21avec ce que dit Bruno Rotailleau ce matin.
18:23En revanche, je serais très intéressé...
18:25Ça dépend où ?
18:27Thomas Baudet.
18:29...de savoir ce que pense Elisabeth Borne,
18:31par exemple, de cette mesure.
18:33Mais Mme Borne,
18:35je les connais tous,
18:37ils ne diront même pas ce qu'ils pensent.
18:39Ils feront la chasse aux électeurs.
18:41Voilà, Mme Borne,
18:43elle ne pense pas,
18:45elle n'est pas une de ces électeurs.
18:47Les Français sont peut-être d'accord avec Bruno Rotailleau
18:49majoritairement sur cette question,
18:51mais je crois qu'il y a un léger glissement par rapport à la question de Charlie Hebdo.
18:53Charlie Hebdo,
18:55ça pose plusieurs problèmes,
18:57mais notamment, 10 ans après,
18:59le problème de la lâcheté.
19:01La lâcheté, ce n'est pas la peur. C'est normal d'avoir peur.
19:03Le jour de l'attentat de Charlie Hebdo,
19:05tout le monde s'en souvient, dans les jours qui ont suivi,
19:07la panique qui s'est emparée de nous,
19:09le chagrin et la panique, c'est normal.
19:11La lâcheté, c'est autre chose. Il faut rappeler,
19:13avant même l'attentat,
19:15quand il y avait eu le procès des caricatures,
19:172006-2007, quand il y avait eu
19:19le premier attentat contre Charlie Hebdo,
19:21l'incendie de la rédaction,
19:23il s'était trouvé une partie du monde politique,
19:25du monde intellectuel et de l'opinion publique
19:27pour estimer que Charlie Hebdo
19:29provoquait, que Charlie Hebdo
19:31le cherchait.
19:33Mais même Jacques Chirac avait eu,
19:35dans les années 80, avec Salman Rushdie,
19:37c'est important de dire ça,
19:39parce qu'il ne souhaitait pas qu'on blasphème.
19:41On peut avoir des critiques
19:43ou des désaccords avec Charlie Hebdo.
19:45Moi, par exemple, je serais assez d'accord
19:47avec Charlotte, à titre personnel,
19:49le fait de blasphémer une religion,
19:51je peux avoir des réticences
19:53ou des doutes, etc.
19:55Mais estimer que quand un journal
19:57est victime, ciblé par l'islamisme,
19:59que c'est lui qui l'a cherché,
20:01que c'est lui qui a provoqué,
20:03c'est ça, le problème fondamental de la lâcheté.
20:05La question qu'il faut se poser, c'est ce qu'aujourd'hui,
20:07on a avancé par rapport à cette lâcheté.
20:09Vous le savez bien, il y a des profs, je le disais,
20:11qui ne veulent même plus parler de certains sujets.
20:13Vous le savez bien.
20:15Allez dans le laboratoire du sport,
20:17dans le monde qui est un laboratoire,
20:19le sport, voyez ce qui se passe,
20:21les comportements qui se passent.
20:23Simplement, après Charlie Hebdo et depuis,
20:25on a l'impression qu'on est ciblé
20:27parce qu'il y a un journal en France
20:29qui a publié des caricatures.
20:31On est ciblé pour un peu plus que ça.
20:33On a l'impression que tout se définit par ça.
20:35Alors, à la fois, en France,
20:37les caricatures peuvent exister sans que personne ne sorte de Kalachnikov.
20:39Et à l'inverse, on peut être français
20:41et parfaitement français
20:43sans aimer ces caricatures.
20:45Les deux sont vrais.
20:47Ce n'est pas le pilier de notre ADN,
20:49la caricature et le blasphème.
20:51Je dis ça, pourquoi ?
20:53Parce que depuis, nous avons été touchés par...
20:55De quoi ?
20:57Vous avez complètement raison.
20:59Frappés par tout ce que nous sommes.
21:01Si notre ADN,
21:03c'est les caricatures de Charlie Hebdo,
21:05alors on ne comprend pas le père Hamel.
21:07Si notre ADN, c'est les terrasses,
21:09on ne comprend pas les paroissiens qui disaient leur chapelet à 7h du matin
21:11et qui ont été visés de la même manière.
21:13Si notre ADN, c'est Charlie Hebdo,
21:15on ne comprend pas que ça frappe aussi à l'école.
21:17C'est simplement la France
21:19qui est touchée pour ce qu'elle est,
21:21et même parfois pour ce qu'elle n'est plus,
21:23parce qu'elle est encore dans l'imagination des islamistes,
21:25et de manière absolument substantielle.
21:27Ils veulent la remplacer
21:29par un autre modèle,
21:31de manière radicale et sans aucune discussion.
21:33Ce qui est le plus extraordinaire,
21:35c'est que les intellectuels de gauche se soumettent à ça.
21:37C'est ça le plus extraordinaire.
21:39Écoutons quand même Philippe Val,
21:41parce que c'est son dernier passage.
21:43C'est son analyse hier qu'il avait donnée,
21:45ce qui n'a pas changé.
21:47Ce qui n'a pas changé en France
21:49depuis 2015.
21:51On dit beaucoup ce qui a changé, mais ce qui n'a pas changé.
21:53Écoutons ce que disait Philippe Val.
21:55On va parler de ce qui n'a pas changé.
21:57Voir de ce qui a empiré.
21:59La bienveillance
22:01d'une partie du monde intellectuel, politique
22:03et médiatique français pour les acteurs
22:05d'un phénomène religieux, l'islam,
22:07dans sa version la plus hostile
22:09à notre civilisation, la plus puritaine
22:11et la plus dangereuse.
22:13On l'a vu lors du stupéfiant
22:15soutien au Hamas par la France Insoumise
22:17et par le journal Le Monde
22:19après le 7 octobre 2023,
22:21et par les non moins stupéfiants
22:23ralliements et accords électoraux qui s'en suivirent
22:25de la part de partis comme
22:27le Parti Socialiste ou de personnalités
22:29comme François Hollande.
22:31Mais une partie du monde intellectuel et journalistique
22:33n'a encore rien compris.
22:35La campagne de haine
22:37que subit aujourd'hui l'humoriste
22:39Sophia Aram et l'indifférence
22:41méprisante dont Boilem Sansal
22:43fait l'objet, montre à quel point
22:45leur magistère moral est une
22:47imposture. Boilem Sansal
22:49et Sophia Aram ont en commun une
22:51tare majeure aux yeux de nos moralistes
22:53antiracistes. Ce sont
22:55de mauvais arabes.
22:57Un bon arabe doit être musulman.
22:59Sa femme doit être voilée.
23:01Il doit détester la France
23:03et admirer le Hamas et le Hezbollah.
23:05Cette assignation des arabes
23:07par nos autorités morales est un racisme
23:09réel drapé dans un antiracisme
23:11autoproclamé.
23:13Un tel déni de réalité,
23:15dix ans après les attentats de 2015
23:17est la promesse d'autres tragédies.
23:19La pensée de Philippe Val,
23:21le carillon d'Europe 1 parce qu'il est
23:23déjà 9h23
23:25et
23:27sera-t-il là ?
23:29Aujourd'hui, il est là. Finalement, il a préféré revenir
23:31après 15 jours de vacances.
23:33Seras-tu là ? Je me disais, est-ce que
23:35une journée de travail pour vous
23:37après 15 jours de vacances, est-ce que vous allez vous en remettre ?
23:39Et j'ai ma réponse.
23:41Vous êtes présent avec Anissa
23:43qui est près de vous. Je voudrais saluer le père
23:45d'Anissa parce que je l'ai entendu pendant les vacances.
23:47Oui, il est passé sur l'antenne
23:49d'Europe 1. Je l'ai entendu parce que vous étiez en vacances
23:51de l'autre côté de la Méditerranée.
23:53Absolument.
23:55C'était bien d'entendre votre père
23:57un matin. Je vous salue Anissa.
23:59Il est très fier d'être passé sur l'antenne.
24:01Je veux vous dire qu'il ne parle plus de ça.
24:03Mais on ne vous voit pas malheureusement.
24:05Mais on vous entend.
24:07Moi, je vous vois, Pascal.
24:09A tout à l'heure, Pascal.

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