Loïc Cantin, président de la Fnaim, sur francenfo le 7 janvier 2025.
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00:00Après deux années de recul, le marché de l'immobilier serait-il en train de se reprendre ?
00:05Bonjour Loïc Quentin, vous êtes président de la FNAIM, on est frappé par les chiffres d'un autre réseau qui a été publié hier,
00:12Century 21, dont les ventes bondissent de 20%, 20% au quatrième trimestre.
00:18La tendance est-elle la même à la FNAIM ?
00:21Alors il est vrai, vous avez raison de le rappeler, que depuis deux ans, il y avait deux ans, on avait encore 1,2 millions de transactions par an.
00:29C'était le pic que nous avions connu. Et on est descendu à 869 000 transactions à fin 2023.
00:35C'est-à-dire la décélération brutale qui était principalement liée à la hausse des taux d'intérêt.
00:40Cette année, nous allons terminer autour de 770-780 000 transactions.
00:45Donc là, vous parlez 2024. Donc c'est encore une baisse sur l'ensemble de l'année.
00:49Tout à fait. 100 000 transactions en moins. Mais qu'il faut analyser en deux périodes.
00:54Un premier semestre où on a vu une décélération de 869 000 à 790 000.
01:01Et ensuite une deuxième période, finalement, où il y a une forme de stabilité.
01:05Donc une décélération toujours au premier semestre et une stabilité au second.
01:09Ce qui laisse présager, je dirais, une reprise progressive du marché.
01:13On n'est pas encore dans la reprise ?
01:16Non. Il faut qu'elle soit constatée. Là, ce sont des intentions qui sont constatées sur une approche commerciale.
01:21Mais on le saura réellement. Vous savez, il y a toujours un retard dans la publication des actes.
01:25Et là, nous avons le chiffre, je dirais, fin octobre, 774 000 ventes.
01:30Donc il y a une stabilité dans les volumes. C'est-à-dire que la chute des volumes est enrayée.
01:34Pardon, mais 20% de hausse sur un trimestre, si ce n'est pas une reprise, qu'est-ce que c'est ?
01:38Oui. Il faut le vérifier. Il faut que ces ventes soient réellement transformées.
01:41Et puis ça dépend aussi des réseaux. Ça dépend de l'échantillonnage.
01:44Il faut le mesurer à l'échelon macroéconomique de tout un territoire
01:47et, je dirais, de toutes les zones qui forment le marché de l'immobilier en France.
01:51Alors justement, si on entre dans le détail, d'abord, est-ce que ça concerne essentiellement l'ancien, ces chiffres ?
01:56Ce sont des chiffres qui concernent l'ancien, pas le neuf ?
01:57Uniquement l'ancien. Uniquement l'ancien, mais simplement, je dirais que le marché de l'immobilier français
02:03est une mosaïque de micro-marchés, tous différents des autres.
02:06Il y a les grandes villes, il y a des agglomérations moyennes et le secteur rural.
02:11Et tout le monde n'a pas été impacté. Tout le monde n'est pas impacté de la même façon.
02:14On ne parle là que de moyenne.
02:16En réalité, les marchés qui ont le plus corrigé sont les marchés qui avaient le plus augmenté.
02:22Et ceux qui avaient moins connu d'évolution de prix sont moins corrigés.
02:26Voilà pourquoi on arrive à une moyenne.
02:28Donc là, concrètement, à quel endroit on a pris le bouillon et c'est en train de reprendre ?
02:33Vous avez encore, bon, Paris termine, je dirais, sa correction.
02:36Des villes comme Nantes ont encore une chute de 5%, Lyon aussi.
02:40D'autres villes par contre, Nice, elle, n'a pas connu de baisse des prix, mais a connu uniquement une baisse des volumes.
02:45Donc vous voyez, il y a une grande différence entre les territoires.
02:48Les secteurs ruraux, eux, n'ont pas connu de grande variation et reconnaissent une dynamique,
02:53reconnaissent même une progression de valeur.
02:55Aujourd'hui.
02:56Alors, on parle de la baisse des transactions, vous nous parlez aussi de baisse des prix.
02:59Les prix, ils ont baissé significativement quand même depuis deux ans, là encore en moyenne.
03:04Est-ce que vous prévoyez une inversion de la tendance ?
03:08Alors, sur les prix à fin juin, on avait constaté une baisse moyenne de 3,8% à fin juin.
03:14Sur un an, toujours ?
03:16Sur un an, mesuré sur un an.
03:17À fin décembre, on est à 1,8% de baisse des prix.
03:21Et là encore, ce sont des moyennes, il y a des villes qui corrigent plus que d'autres.
03:24Je vous parlais de 95,7, je vous parlais de Paris n'est plus qu'à 1% de correction.
03:28Et il est vrai qu'on arrive aujourd'hui à une stabilisation, on a enrayé aussi la baisse des prix.
03:34C'est-à-dire qu'on va arriver à un palier de stabilisation des prix de l'immobilier,
03:39et notamment avec l'espoir de retrouver une indexation normale sur ce marché.
03:44Ce marché aussi connaît une indexation normale de ses prix lorsqu'il a retrouvé son équilibre.
03:48Mais on est toujours en phase de correction, mais une phase de correction extrêmement prometteuse pour les périodes à venir.
03:54Alors pourquoi ?
03:55Louis Quentin, d'un mot quand même sur cette tendance, elle peut avoir des effets sur la construction de logements neufs ?
04:00Parce qu'on sait que là ça pêche beaucoup.
04:02Pas forcément directement, même s'il faut aujourd'hui pour vendre un logement neuf,
04:07il faut avoir vendu 4 logements anciens dans les périodes fortement dynamiques,
04:10parce qu'il peut y avoir un rapport.
04:12Mais aujourd'hui non, ça n'a pas d'impact directement sur le marché de neuf.
04:15Je dirais ce qui a permis de redonner un oxygène au marché de l'immobilier,
04:19c'est la baisse, les 4 baisses successives du taux de la BCE,
04:23qui ont permis aux ménages français de regagner 0,8% de taux d'intérêt par rapport au période intérieure,
04:28et de reconstituer une capacité d'emprunt.
04:31Donc ce sont conjuguées à la fois la baisse des prix,
04:34et notamment une baisse des taux d'intérêt qui ont permis de reconstituer un pouvoir d'achat pour les français.
04:39Pour nous donner des ordres de grandeur, par rapport à il y a un peu plus d'un an,
04:44les français peuvent acheter davantage avec la même somme, à peu près combien ?
04:50A peu près 6 à 8 mètres carrés selon les secteurs.
04:54Et ça dépend des prix, parce que vous savez,
04:56la France, le prix de l'immobilier varie de 1 000 à 10 000 euros le mètre carré moyen en France,
05:01donc on a une palette de produits tous différents.
05:03Qu'est-ce qui pourrait enrayer cette tendance plutôt positive ?
05:06Parce que le contexte politique incertain, évidemment, ça ne doit pas aider.
05:10Le contexte politique amène un peu d'anxiété, d'inquiétude chez les français,
05:15mais n'est pas un motif suffisant à repousser l'acquisition.
05:20Ce qui pourrait notamment rayer cette dynamique retrouvée,
05:23c'est principalement si nous reconnections avec une hausse des taux d'intérêt.
05:29Là qui serait dramatique, on aurait l'effet inverse de l'effet aujourd'hui atteint,
05:34et l'effet abouti.
05:35C'est un risque qui est mesuré,
05:37même si nous pensons que le premier semestre connaîtra encore une baisse des taux de la BCE,
05:43ce qui permettra aux français d'avoisiner des taux d'emprunt autour de 3%,
05:47ce qui est une bonne nouvelle.
05:49On entend votre optimisme prudent, en tout cas ce matin.
05:51Merci Loïc Quentin, président de la FNAIM et invité de France Info.