• hier
Dans une interview au Parisien à paraître ce mardi, le ministre de l'Intérieur assure que la menace terroriste "n'a jamais été aussi présente". Il indique que la France a déjoué "pas moins de 9 attentats terroristes islamistes" en 2024 "dont 3 visaient spécifiquement les JO".

Category

🗞
News
Transcription
00:00Dans une interview au Parisien, à paraître demain, le ministre de l'Intérieur affirme que la France pourrait être de nouveau frappée et il dit, je le cite,
00:07« la menace n'a jamais été aussi présente ». Ça veut dire que la menace, aujourd'hui, est plus forte qu'il y a dix ans ?
00:14En fait, ça veut dire qu'on vit une sorte de paradoxe qui est que 2024 a été, depuis 2015, la première année où il n'y a pas eu de mort du terrorisme islamiste en France.
00:242022 était une année un peu particulière parce que l'unique victime est Yvan Colonna, qui meurt le 21 mars 2022 et s'est en détention.
00:30Mais à partir du 7 janvier 2015 jusqu'au 2 décembre 2023, qui était l'attentat dans le quartier de Bir Hakeim, il y a des morts tous les ans.
00:392024 est une année où personne ne meurt. Pour autant, on déjoue deux attentats tous les trois mois en moyenne.
00:46Et donc le paradoxe, c'est qu'on ne voit pas, et fort heureusement, de personnes mourir, mais pour autant on a des organisations terroristes islamistes actives et menaçantes.
00:55Et donc, quand on dit « la menace est élevée », elle est élevée parce qu'on déjoue beaucoup d'attentats.
01:00Ça n'est pas immédiatement visible par les citoyens, mais pour autant la menace est élevée.
01:04Elle est élevée parce qu'il y a aussi cette question des sortants de prison.
01:08À partir de 2015, on a condamné de plus en plus de personnes pour des faits de terrorisme et il y a eu de plus en plus de détenus de droit commun radicalisés en détention.
01:17Ces personnes ont évidemment vocation à sortir.
01:19Plus le temps passe, plus sortent les détenus qui ont été condamnés aux peines les plus longues, donc pour les faits les plus graves, donc possiblement les plus dangereux.
01:26Et le 2 décembre 2023 dernier, on a eu le premier attentat djihadiste meurtrier en France perpétré par un sortant de prison,
01:33c'est-à-dire quelqu'un qui avait été condamné pour des faits de terrorisme islamiste, qui est sorti et qui est à nouveau passé à l'acte.
01:40Donc quand on cumule ces deux facteurs, évidemment que la menace est élevée.
01:45Et enfin, la menace est élevée parce qu'il y a un nombre important de personnes radicalisées sur notre sol,
01:50au fichier des traitements d'essiellement pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste, le FSPRT.
01:55Il y a 22 000 fiches, dont 5 000 actives, donc 1 000 personnes qui ne sont plus particulièrement suivies et qui à tout moment peuvent passer à l'acte.
02:01Et c'était notamment le cas du meurtrier de Dominique Bernard, le 13 octobre 2023, à Arras, qui était suivi.
02:08Et ça, malheureusement, vous pouvez avoir un suivi fin, à certains moments, vous pouvez avoir des individus qui néanmoins passent à l'acte.
02:15Il fait des propositions, on va y revenir dans un instant, notamment sur ces personnes qui vont sortir de prison dans les prochains mois.
02:23Juste, je reviens sur les chiffres. Effectivement, Bruno, 9 attentats déjoués en 2024, dont 3 qui ont visé spécifiquement les Jeux olympiques.
02:31Depuis 2017, c'est le plus grand nombre d'attentats déjoués en France. La menace est là, mais est-ce qu'on peut comprendre aussi
02:37qu'on est plus efficaces pour lutter contre cette menace, à la fois en termes de services de renseignement,
02:43mais aussi mieux équipés au niveau de la chaîne judiciaire ?
02:48Je pense qu'on récolte là les fruits, si on peut s'exprimer comme ça, de la réorganisation de la sécurité intérieure, du renseignement
02:57qui a été mis en place en 2017, 2018, et sous François Hollande, après tirant les leçons des attentats de 2015 et 2016.
03:08Il y a eu aussi les modifications législatives qui ont été opérées en 2016, mais surtout en 2017, dès l'arrivée au pouvoir à l'époque du ministre de l'Intérieur,
03:20c'était Gérard Collomb. Et tout ça permet aujourd'hui, sans doute, d'une plus grande efficacité et performance,
03:27parce que c'est vrai que déjouer autant d'attentats sur une année, c'est assez important. Et puis surtout, rappelons-nous,
03:32c'est vrai qu'ici, pendant toute une année, quasiment jusqu'aux Jeux Olympiques, ça devait être la catastrophe absolue,
03:38et les services de sécurité français ont fait preuve de leur bonheur.
03:43C'est plutôt rassurant.
03:44Absolument, et il faut le dire et redire, alors que personne, tout le monde, enfin beaucoup, on a entendu tellement de gens dire que c'était impossible de...
03:52On les a entendus même sur une plateau.
03:54Oui, on les a beaucoup trop entendus, et donc il faut le dire quand ça fonctionne, et ça fonctionne.
03:59Il n'est pas interdit de faire confiance aux services. Marine Le Pen avait dit que ce serait un désastre sécuritaire et une humiliation nationale.
04:04Fermez les guillemets. Bon, on a vu ni l'un ni l'autre, mais parce que la DGSI a très bien travaillé.
04:08En fait, ils ont pris les mille individus suivis les plus dangereux, ils les ont convoqués à des entretiens administratifs préalables,
04:13ceux qui ne se présentaient pas avaient une visite domicile le lendemain, c'est-à-dire qu'on leur cassait leurs portes, pour le dire concrètement.
04:18Bon, quand c'est comme ça, vous êtes quand même sous pression, donc vous avez un certain nombre d'individus avec qui on a dit, vous êtes suivis, et ça a fonctionné.
04:24C'est un lieu où j'ajouterais, dans le cadre de l'État de droit.

Recommandations