Le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, était l'invité de BFMTV ce mardi 7 janvier 2025. Il s'est exprimé sur la commémoration des attentats du 7-Janvier et sur la menace terroriste en France.
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00:00Il n'y a pas eu de victimes d'attentats terroristes islamistes l'an dernier en France.
00:03Et pourtant, le ministre dit ce matin, la menace n'a jamais été aussi forte.
00:08Oui, le ministre d'État, ministre de l'Intérieur, a parfaitement raison.
00:11La menace n'a jamais été aussi forte parce que, je vous disais il y a quelques minutes,
00:15la menace exogène est moins probable, mais on reste attentif.
00:18Mais la menace endogène, celle qui est inspirée par la propagande d'Al-Qaïda, de Daesh,
00:23elle est toujours très présente.
00:24Effectivement, il n'y a pas eu d'attentat en 2024, mais il y en a eu neuf qui ont été
00:27déjoués, le ministre l'a rappelé.
00:28C'est beaucoup plus d'attentats déjoués que ce qu'on a eu en 2017.
00:32On n'en avait pas eu autant de déjoués, beaucoup plus qu'en 2018.
00:34Donc, c'est parce qu'on est plus efficace, parce qu'on a justement changé les choses
00:37depuis dix ans.
00:37Évidemment, parce qu'on est plus efficace.
00:39Mais en même temps, cette menace, elle est toujours là.
00:42Et aujourd'hui, avec la thématique du blasphème, par exemple,
00:46il n'y a plus que, il n'y a pas que la propagande d'Al-Qaïda et de l'État islamique
00:50qui peuvent inciter des individus à passer à l'action.
00:52On l'a vu avec la série d'attentats de 2020.
00:56Donc, l'attentat de la rue Aper, l'attentat contre Samuel Paty,
00:59l'attentat à la basilique de Nice, où les auteurs invoquaient la thématique
01:03du blasphème, c'est-à-dire qu'ils considéraient que la France était
01:05un pays mécréant qui caricaturait, etc.
01:07Donc, on voit bien que les facteurs qui font que certains individus endogènes
01:12présents sur le territoire peuvent passer à l'action ont augmenté.
01:14Et depuis le 7 octobre, depuis le 7 octobre 2023,
01:18et ce qui se passe dans le conflit entre Israël et Israélo-Palestiniens,
01:24avec l'attaque terroriste du Hamas du 7 octobre,
01:27on voit bien qu'il y a encore une nouvelle cause qui peut faire passer
01:30à l'action des individus endogènes.
01:32Donc, le ministre a parfaitement raison.
01:34Et il aborde d'ailleurs, dans son interview ce matin,
01:36un troisième pan de la lutte qu'il veut mener.
01:39Vous savez, depuis 2015, on a mené une action
01:42contre la radicalisation terroriste violente, le terrorisme.
01:46À partir de 2019, on s'est intéressé au séparatisme.
01:49On a considéré que le fait que des individus placent la loi de Dieu
01:53au-dessus des lois de la République, ça pouvait poser un problème.
01:56D'autant que dans l'attaque et l'attentat contre Samuel Paty,
01:59on a vu que les deux pouvaient se croiser.
02:02C'est-à-dire qu'on avait une mouvance séparatiste qui désigne un enseignant
02:05et un terroriste qui vient l'assassiner.
02:07Et aujourd'hui, le nouveau combat ?
02:08Et aujourd'hui, il y a un troisième combat que veut mener le ministre de l'Intérieur,
02:11qui est ce qu'il appelle l'entrisme.
02:12Donc, terrorisme, séparatisme, entrisme,
02:15c'est-à-dire une forme de séparatisme qui ne dit pas son nom,
02:18qui s'exprime plutôt par une infiltration au sein de la société française
02:22pour à terme, mais sous une apparence de normalité,
02:25pour à terme introduire et faire appliquer la loi de Dieu.
02:28Et c'est précisément ce que veulent les frères musulmans,
02:31ce que dénonce le ministre de l'Intérieur.