Nicolas Sarkozy et 12 autres personnes, dont les anciens ministres Claude Guéant, Brice Hortefeux et Eric Woerth, comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris dans l'affaire dite du financement libyen de la campagne présidentielle de 2007.
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00:00C'est évidemment aujourd'hui, et on va voir cette image, l'arrivée de Nicolas Sarkozy et le tribunal de la justice s'interrogent sur un point, je vous le rappelle.
00:05Nicolas Sarkozy a-t-il reçu des dizaines de millions d'euros de Mohamed Kadhafi, le dictateur libyen, pour financer sa campagne de 2007 ?
00:12Christophe, qu'est-ce qui vous interpelle sur cette image ?
00:14D'abord qu'un homme politique est en campagne électorale toute sa vie. 20 secondes d'image, 4 ou 5 poignées de main, des coups d'œil à tout le monde.
00:21Il a été chef de l'État, il a été ministre de l'Intérieur. Il demeure l'homme des administrations.
00:26C'est aussi un moyen de dire aux Français, regardez-moi, je respecte la police.
00:29Vous vous rappelez de Jean-Luc Mélenchon avec les policiers en 2018 ? C'était pas la même attitude.
00:33Et puis sur cette image, j'ai deux choses à vous indiquer. D'abord le mot « prévenu ».
00:37Entrée des prévenus.
00:38C'est pas marqué « entrée des coupables », « entrée des accusés ». « Prévenu », c'est un mot qui apparaît dans la langue française en 1467, pour des raisons de justice.
00:46« Prévenu », c'est celui qui vient devant ses juges. « Prévenu ». C'est pas qu'on l'a alerté, qu'on l'a prévenu, non. Il vient devant ses juges.
00:53La deuxième chose, c'est ça. Ceux qui connaissent bien Sarkozy, ils voient derrière ce sourire qui est plutôt un rictus, la fermeté, la détermination d'un animal de combat.
01:03Les juges vont passer un mauvais moment. Et d'ailleurs, ça a commencé aujourd'hui puisque Nicolas Sarkozy est allé jusqu'à contester la compétence du tribunal.
01:12« Cour de justice de la République », dit-il pour un ancien président, « pas correctionnelle ».
01:16Donc la bataille va être féroce. Le carnassier se voit à ce rictus.
01:19On va revoir l'image de l'arrivée. Qu'est-ce qui vous interpelle ? Qu'est-ce qui vous interroge, Amélie Rosic ?
01:23Moi, ce qui m'interpelle, c'est d'abord qu'il arrive plutôt souriant et avec le teint un peu hâlé. Et puis si la caméra nous avait montré le bas de son pantalon,
01:30peut-être qu'on aurait vu qu'il n'a pas de bracelet électronique. Pourquoi je vous parle de ce bracelet électronique ? Parce que je vais le rappeler, Nicolas Sarkozy a été condamné
01:38définitivement le 18 décembre dernier, décision de la Cour de cassation, à trois ans de prison ferme, dont un ferme aménageable sous bracelet électronique.
01:51Et donc pourquoi je vous disais qu'il a le teint peut-être un petit peu hâlé ? Parce que vous l'avez peut-être vu passer aussi cette image, qu'il revient de vacances au Seychelles avec sa compagne.
01:59Et donc on s'est posé la question, et sa fille d'ailleurs s'est posé la question, de pourquoi a-t-il pu partir alors qu'il devrait avoir un bracelet électronique ?
02:05Et non, il ne le porte pas, parce qu'en fait c'est beaucoup plus compliqué. C'est beaucoup plus long qu'on ne peut l'imaginer. La décision de justice, c'est une chose.
02:12Ensuite, il faut un juge d'application des peines qui détermine les modalités d'exécution de cette peine-là. Et donc en fait, techniquement, ça pourra prendre plusieurs mois.
02:20Et ce n'est pas le cas parce que c'est un ancien président de la République. C'est le cas parce que c'est indécisable.
02:24C'est le cas pour tout le monde et parce que la justice prend du temps.
02:26Comme un autre, un dernier élément tout de même, ce bracelet électronique, peut-être qu'il ne le portera jamais, car au 28 janvier, Nicolas Sarkozy aura 70 ans.
02:34Et que donc, il pourra le faire à une demande de libération constitutionnelle et in fine, ne jamais porter le bracelet électronique habituellement.
02:40Je veux vos regards à tous les trois pour les téléspectateurs qui nous regardent. Elsa Vidal, vous, ce n'est pas forcément Nicolas Sarkozy qui vous intéressez ?
02:45Oui, alors moi je vois bien sûr le plus illustre de ces prévenus, mais je pense naturellement à aussi Brice Hortefeux, Éric Woerth, Claude Guéant qui vont apparaître à l'écran.
02:58Trois anciens ministres de Nicolas Sarkozy.
03:00Trois anciens ministres, trois anciens proches. Éric Woerth, donc que l'on voit maintenant à l'écran et Claude Guéant qui vont apparaître.
03:06On l'a vu aussi.
03:07Très bien. Donc c'est ce qu'on pourrait qualifier de l'équipe rapprochée, peut-être même du clan Sarkozy, qui avait annoncé la fin de la réelle politique
03:15et qui ont pourtant œuvré à la réhabilitation diplomatique, j'entends, du Kononen Kadhafi, arrivé en France pour une première visite un 10 décembre,
03:24rester pendant cinq jours, alors qu'il avait été mis au banc de la société internationale et de la France parce qu'il avait notamment pris à partie, peut-être organisé,
03:33l'attentat qui a coûté la vie à 54 Français, 170 personnes en faisant exploser un Boeing de UTA en septembre 89.
03:40Et c'est la France, en dépit de ces déclarations, qui a permis à Mohamed Kadhafi de revenir en grande pompe et d'avoir droit de cité à Paris.