Nadia Vadori-Gauthier, danseuse et chorégraphe, s'est lancée un pari fou il y a dix ans : danser chaque jour une minute dans la rue pour rendre hommage aux victimes. Depuis près d'un an, elle travaille sur un spectacle hommage qui aura lieu ce mardi 7 janvier au théâtre Chaillot.
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00:00Que sommes-nous devenus depuis le 7 janvier 2015 ?
00:04Dans quel monde vivons-nous ?
00:06Est-ce qu'on peut se retrouver, jeter un regard en arrière sur le chemin parcouru
00:10et juste être ensemble pour commémorer ce moment ?
00:23Ce soir-là, je me suis demandé ce que je pouvais faire contre cette folie,
00:26cette dureté, cette violence inimaginable du monde.
00:30Qu'est-ce que je pouvais faire à part rien ?
00:33J'ai décidé de faire une petite chose.
00:36Ce soir-là, j'ai décidé de danser une minute.
00:39Une minute au milieu de la ville, plutôt que de me tairer.
00:43La danse
00:54Alors, ça paraît totalement dérisoire.
00:57C'est-à-dire qu'en face d'un fusil, un danseur ou une danseuse n'est pas grand-chose.
01:02Devant une violence à échelle mondiale, la danse n'est pas grand-chose.
01:06Mais dans l'histoire, on a vu beaucoup de danses de résistance, de danses de folklore
01:10dans des zones où il y avait justement des guerres
01:15ou en des temps difficiles.
01:18Il y a quelque chose, je pense, de vital dans la danse,
01:21quelque chose d'être en rythme et d'être en vie ensemble,
01:25ensemble les uns avec les autres ou en relation à un contexte
01:29qui me paraît être quelque chose de très beau,
01:33de très beau qu'on a à partager et qu'on n'a pas besoin d'être danseur pour danser.
01:41La question est plutôt générale, c'est qu'est-ce qui nous est arrivé depuis dix ans ?
01:45Qu'est-ce qui nous est arrivé, nous, en tant que peuple, en tant que collectif, depuis Charlie Hebdo ?
01:50J'ai l'impression que d'état d'urgence en état d'urgence, on a changé de monde.