Jean-François Bohnert, procureur du parquet national financier, était l'invité d'Apolline de Malherbe dans le Face à Face, sur BFMTV et RMC.
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00:00Si vous décidez de demander la tenue de ce procès,
00:04c'est que vous estimez qu'il y a un faisceau d'indices suffisamment concordants
00:10pour soupçonner une affaire très grave.
00:13Tout à fait.
00:14Ce que nous avons réussi à établir avec les juges d'instruction,
00:18mais ça va être maintenant au tribunal de décider si notre analyse est exacte,
00:22puisque la thèse de la Défense va également amener des arguments,
00:26et c'est tout à fait normal dans un débat judiciaire,
00:29notre thèse est celle d'un pacte de corruption
00:33entre d'un côté un candidat à l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy,
00:40nous sommes en 2007, 2005, 2006 en réalité,
00:43des proches de Nicolas Sarkozy,
00:46et de l'autre côté des autorités libyennes,
00:50autorités libyennes à la tête desquelles se trouve à l'époque encore le colonel Kadhafi, bien sûr,
00:55mais également son directeur de cabinet, certains de ses ministres,
00:58et des intermédiaires, on parle de Ziad Taqieddine,
01:02on parle d'Alexandre Jouri,
01:04et c'est dans cette triangulation que le pacte de corruption va avoir lieu,
01:08en ce sens que de l'argent va être promis par les autorités libyennes
01:14vers Nicolas Sarkozy, ses proches, pour soutenir et financer la campagne électorale.
01:20Vous en parlez de manière affirmative ?
01:22J'en parle de façon affirmative parce que tout ce que j'avance est documenté par le dossier.
01:28Nous avons 70 tomes de matériel, de déclarations,
01:33d'éléments, de flux financiers qui ont pu être retracés.
01:37Nous avons interrogé les autorités judiciaires de 21 pays
01:41qui nous ont répondu à des niveaux parfois très différents,
01:45mais avec des éléments qui sont rentrés dans le dossier que les juges d'instruction ont recueilli.