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00:00Et à 7h20, sur Europe 1, Dimitri Pavlenko place à l'édito éco.
00:04Bonjour Olivier Babaud. Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, et joyeuse année à tous.
00:08Olivier, vous nous parliez ce matin de la réforme du RSA, elle est entrée en vigueur au 1er janvier, elle suscite d'importantes critiques, vous nous rappelez de quoi il s'agit ?
00:15Le revenu de solidarité active qui a été initié en 2009 par Martin Hirsch.
00:21Voilà, c'est ça, et donc depuis le 1er janvier, il faut avoir travaillé 15 à 20 heures par semaine pour prétendre à cette prestation que perçoivent combien d'allocataires ? 1,2 millions c'est ça ?
00:31Voilà, exactement. Notre pays n'est jamais en reste, Dimitri, de polémiques surréalistes, je voulais parler effectivement de cette nouvelle règle en vigueur depuis le 1er janvier pour le RSA.
00:40Alors rappel des faits, effectivement 1,2 millions d'allocataires, ils sont inscrits aujourd'hui automatiquement à France Travail et doivent consacrer 15 à 20 heures par semaine à des activités favorisant leur insertion.
00:50On parle d'activités plus que de travail, parce que ça peut prendre la forme d'une recherche d'emploi, d'une immersion en entreprise, d'une formation professionnelle ou d'une démarche visant à identifier, à lever un frein à l'emploi.
01:00Alors un bon exemple, c'est l'obtention du permis de conduire. Le fait de ne pas l'avoir, c'est souvent un problème pour avoir un emploi.
01:05Ces activités seront définies dans le cadre d'un contrat d'engagement personnalisé et ça apparemment pour beaucoup de gens, c'est un scandale.
01:11Pourquoi c'est un scandale ?
01:12D'abord parce qu'en France tout fait scandale, mais parce que des gens considèrent sérieusement qu'il est anormal qu'une allocation prévue pour favoriser le retour à la vie active implique de faire des efforts pour retourner à la vie active.
01:23La logique paraît frapper au coin du bon sens pourtant, donner le poisson c'est très très bien, mais aider à reprendre une canne à pêche c'est infiniment mieux.
01:30C'est l'idée originale du RSA créée en 2009 comme on l'a dit, dans le revenu de solidarité active, il y a actif, n'est-ce pas, pour s'opposer à la solidarité qui serait passive.
01:39Il ne s'agit pas seulement de sortir de l'extrême pauvreté, il faut aussi insérer, jusque-là le taux de sortie du dispositif était très faible, environ 40% des allocataires étaient inscrits sur le long terme, ne sortaient jamais.
01:49Le RSA c'était plutôt une trappe à pauvreté.
01:51Qu'est-ce qui peut nous faire penser que les nouvelles obligations vont porter leurs fruits ?
01:55Alors d'abord la logique quand on est au RSA c'est qu'on est éloigné de l'emploi, il faut reprendre des habitudes professionnelles, acquérir des savoir-être, des compétences relationnelles, comportementales pour reprendre confiance en soi.
02:05Mais pour cela l'activité obligatoire constitue un pied à l'étrier qui est absolument essentiel.
02:10Ensuite les expérimentations menées depuis 2023 sont encourageantes, elles ont permis un retour à un emploi de longue durée pour 42% des bénéficiaires.
02:19L'incitation à l'action qu'on vient d'ajouter à la simple aide matérielle devrait permettre à plus de gens de reprendre le pouvoir sur leur vie, de retrouver la dignité particulière que donne le fait de vivre de son travail.
02:29Alors parmi les critiques qu'on entend, le dispositif serait inapplicable.
02:32Alors sur l'applicabilité effectivement, évidemment tous les allocataires ne paviront pas à s'en sortir, ce serait trop beau, mais il est vrai que la question de la sanction en cas de non-respect du contrat d'engagement se pose.
02:42Mais on ne peut pas se résoudre à ce que les populations soient vouées à l'assistanat pour toujours, c'est une question de dignité et comme je l'ai dit, mais aussi de conception de la société.
02:50En dehors de handicaps spécifiques, d'impossibilités médicales, il est essentiel que le message de la société aux gens qui le peuvent soit la voie normale et souhaitable, c'est l'activité.
02:59Les critiques évoquent aussi le coût de cette mesure.
03:01Alors il est exact que le défi de ce RSA à nouvelle mouture, c'est de réussir l'accompagnement promis et que cela demande beaucoup de moyens, mais outre les gains considérables dont je viens de parler, nous avons plus largement un intérêt économique et budgétaire à ce que le RSA fonctionne enfin.
03:12Une partie de nos problèmes de déficit vient de notre taux d'emploi trop faible, trop peu d'actifs occupés par rapport à la population en âge de travailler.
03:18Chaque personne qui retrouve un emploi, c'est de la valeur créée pour la société, ce sont des cotisations en plus au lieu de prestations sociales.
03:24Il était temps que le RSA passe à l'action.
03:26Signature Europe 1 Olivier Babaud, merci beaucoup Olivier, bonne journée.