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00:00Un petit mot de ce qu'a dit Emmanuel Macron le 31 décembre au soir à propos des référendums.
00:05Il n'a pas parlé de référendum, il faut être très honnête.
00:08Il a dit « je vous redonnerai la parole ».
00:09Il faut qu'elle forme, ce serait une convention citoyenne.
00:12Je pense qu'ils sont tous tétanisés par l'idée du référendum
00:14parce qu'il y a une seule question à laquelle les Français ont envie d'en prendre,
00:18c'est « voulez-vous le départ du Président de la République ? »
00:20Depuis le général de Gaulle, référendum égal oui ou pour ou contre le Président.
00:25La subtilité de la prise de parole d'Emmanuel Macron,
00:29il ne parle pas d'un sujet, il parle de sujets, au pluriel.
00:34De sujets concernants, c'est ça ?
00:35Non mais c'est...
00:37C'est-à-dire que...
00:39Pourquoi je dis cela ?
00:40Tout simplement parce que depuis plusieurs années à présent,
00:44« années », on évoque dans l'entourage du Président de la République
00:47cette volonté peut-être pour régénérer d'une certaine manière
00:50la légitimité du Président de la République,
00:52puisqu'on lui conteste beaucoup cette légitimité,
00:55même s'il a été élu dans un contexte, certes,
00:59qu'on pourrait rappeler face à Marine Le Pen,
01:01qu'il y a eu un barrage, mais il a été élu, point.
01:04Mais il y a beaucoup d'acteurs politiques qui lui contestent cette légitimité.
01:07Et c'est vrai qu'on réfléchit assez régulièrement dans son entourage
01:10à redonner d'une certaine manière la parole au peuple via un référendum.
01:13Le problème, c'est qu'on ne veut pas tomber dans le scénario du général de Gaulle
01:19via la mise en place d'un référendum.
01:24Ce référendum, d'ailleurs, peu importe la question qui est posée
01:27dans le cadre du général de Gaulle, ça n'avait rien à voir avec...
01:31Sauf qu'il est parti, il a démissionné.
01:33Non, mais parce qu'il a pris conscience, c'était suite notamment
01:37à ce qui s'était passé en 68, à mai 68,
01:39il a eu pris conscience que c'était un référendum contre lui
01:41pour le pousser à partir.
01:43Donc c'est pour cela qu'on évoque depuis un certain nombre de mois,
01:46d'années, je le disais à l'instant,
01:48que si jamais Emmanuel Macron organise un référendum,
01:51ça sera un référendum soit à multiples questions,
01:57soit plusieurs référendums dans la journée,
01:59soit des très référendums pour tenter de connaître
02:03l'avis de la population concernant plusieurs sujets.
02:06Une possibilité, c'est un seul référendum sur la proportionnelle.
02:08Ça peut se passer, on va peut-être répondre à la question.
02:12Mais qui va dire non ?
02:13Oui, c'est ce que je dis, c'est une manière de s'en tirer.
02:15Je vous ai redonné la parole, vous avez parlé.
02:23Écoutez, là, franchement, c'est misérable,
02:25parce que régénérer via le référendum...
02:27Écoutez, la meilleure manière de régénérer,
02:30c'est parler pour dire quelque chose.
02:31Ses voeux étaient d'une vacuité absolument totale.
02:34Je ne dis pas que le roi était nu, mais il est très courvêtu,
02:37il ne sait plus quoi sortir de son chapeau.
02:39Il a fait comme une autocritique sur la dissolution.
02:42Jusqu'à présent, il nous expliquait que c'était nous qui n'avions pas compris.
02:46C'est le dernier à l'exprimer.
02:48C'est le dernier à l'exprimer qu'on avait compris.
02:51Vraiment, on est au bout du rouleau, il reste deux ans et demi.
02:54Ça va être long.
02:54Ça paraît interdit.
02:56Prenons-le au mot.
02:57Il peut faire un référendum sur une question et partir.
03:00Laquelle ?
03:01Ce serait la manière de sortir de cette situation.
03:04Qu'est-ce que vous voudriez voir posé comme question ?
03:06Pour lui, plutôt que de sortir,
03:08être poussé par ses propres amis vers la sortie,
03:10sortir sur un référendum.
03:12À l'exemple, quelles questions on pose aux Français ?
03:14Il faut bien voir qu'on se trompe sur le référendum.
03:17On pense qu'on va...
03:18D'ailleurs, les adversaires du référendum disent toujours
03:21vous ne pouvez pas poser de question sur l'immigration.
03:23Qu'est-ce qu'on va poser comme question ?
03:24Vous voulez moins d'immigration ?
03:26Non, en réalité, quand on fait un référendum,
03:27c'est sur une loi, une proposition de loi précise.
03:30Donc, il n'y a pas de question.
03:32Mais on pourrait imaginer, par exemple, sur la question de l'immigration,
03:35une modification de la Constitution
03:38qui permettrait à la France d'être vraiment maître de sa politique migratoire
03:42sans plus dépendre de la législation européenne.
03:45Ça, par exemple, ce serait un référendum
03:49qui, à mon avis, intéresserait les Français.
03:52En réalité, je plaisantais quand je disais qu'on devrait le prendre au mot
03:55et que ce serait une manière pleine de panache de partir.
03:58Ou pas, parce qu'il faut un référendum sur l'immigration.
04:01Il peut le gagner.
04:04Mais je ne crois ni au scénario de sa relégitimation
04:07pleine de panache sur l'immigration ni au scénario de son départ.
04:11Donc, je pense qu'effectivement, on va avoir une question dont on se fout un peu.
04:14On va juste écouter les Français.
04:15On leur a posé la question.
04:16Quelle question vous voudriez voir abordée lors d'un référendum ?
04:19C'est très varié, très intéressant. Écoutez.
04:22J'aimerais une question qui touche principalement à l'immigration.
04:26L'immigration, telle qu'on la connaît aujourd'hui,
04:28il part dans le tel, évidemment, il n'y a rien contre.
04:30Mais sous sa forme actuelle, c'est-à-dire sous une forme largement massive
04:34et incontrôlée, pose des problèmes absolument à tous les niveaux.
04:37J'aimerais bien qu'on me parle de la fin de vie.
04:41Je voudrais savoir s'il y a des possibilités de suicide assistée.
04:46Voilà, c'est ce qui m'intéresse le plus.
04:48J'aimerais qu'on me pose la question de savoir comment redonner des moyens
04:52aux hôpitaux, à la fonction publique en général, mais surtout aux hôpitaux, aux médecins.
04:56J'aimerais bien qu'ils reviennent sur la fin de vie
04:59de façon à ce qu'on puisse avoir une fin de vie digne.
05:06Voilà pour ces réactions de...
05:08C'est surprenant qu'il y ait deux fois la fin de vie.
05:10Évidemment, ce n'est pas représentatif, ce n'est pas un sondage.
05:13On a rencontré des personnes dans la rue, mais Rachel, deux fois la fin de vie
05:16et une fois l'immigration.
05:17Mais je pense que nous sommes un peuple politique.
05:20Nous aimons le dialogue, nous aimons le débat.
05:22Contrairement à ce qui se passe à l'Assemblée nationale,
05:24où ils aiment finalement les cris, on a l'impression.
05:27J'ai l'impression que dans la proposition d'Emmanuel Macron sur le référendum,
05:30c'est de dire en sous-texte que le Parlement n'est pas capable de s'en sortir.
05:34Comment contourner les choses ?
05:38Après, il y a un truc qui est intéressant avec le référendum,
05:41parce que lorsqu'on nous dit référendum, on pense à Général De Gaulle,
05:44on pense à 1962, à l'ère où Donald Trump pose des questions
05:48tous les jours sur Twitter.
05:50Autre forme de scandale, autre forme de référendum.
05:53Juste, Béatrice Brugère, quelle question de référendum
05:56liée à la justice vous voudriez poser ?
05:59Moi, ce serait sur quelque chose qui est de l'ordre constitutionnel,
06:04d'une réforme constitutionnelle.
06:06C'est un peu technique, peut-être,
06:08mais sur les pouvoirs du Conseil supérieur de la magistrature,
06:11sur l'organisation, une réforme un peu...
06:15Structurelle.
06:16Qui va aussi dans le sens de ce que disait Alexandre de Veilleux,
06:20du pouvoir politique et de l'organisation des institutions.
06:23C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on sent bien que les institutions,
06:26elles ne fonctionnent plus.
06:28Ce serait plutôt dans le sens du fonctionnement.
06:30Comment remettre les institutions dans le bon fonctionnement ?
06:34Comment remettre la politique ?
06:36Comment faire que les politiques ne soient pas dépossédées
06:39par les institutions ?
06:40Parce que là, ça pose un problème démocratique, notamment.
06:43Comment supprimer le Conseil de la magistrature ?
06:45De la souveraineté.
06:46Non, mais de la souveraineté, surtout.
06:47Souveraineté nationale, donc.
06:49Qui a le dernier mot ?
06:50Celui qui a le pouvoir, c'est celui qui a le dernier mot.
06:52Qui a le dernier mot dans nos institutions ?
06:54C'est une vraie question qui intéresse.
06:56C'est une belle question de référendum.
06:58Parce qu'en fait, c'est la question de l'impuissance.
07:00Donc, qui, finalement, au bout du compte, a le dernier mot ?
07:03Le général de Gaulle a déjà la réponse.
07:05Oui, laquelle ?
07:06C'est le peuple.
07:07C'est le peuple.
07:08Toute la constitution de 1958 le dit.
07:10En fait, tout est fait pour que le peuple ait le dernier mot.
07:14D'où, d'ailleurs, son départ.
07:15Éric, une petite question de référendum ?
07:17La République a la tentation de faire un référendum
07:19avant, peut-être, sa tentation de Venise.
07:21C'est peut-être autour du thème de la fin de vie, je pense.
07:24Parce qu'il n'aura pas le courage d'aborder le référendum sur l'immigration.
07:27Trop segmentant, trop politique, etc.
07:29En revanche, le débat sur la fin de vie,
07:32puisque la loi depuis l'émission du gouvernement Barnier
07:35a été mise en carafe,
07:37je pense que c'est un vrai sujet de société.
07:39Alors, il peut peut-être poser cette question.
07:41Après, il faut vraiment qu'il la pose bien
07:43et que tout le monde comprenne bien la question qu'il pose,
07:45qu'on soit suffisamment intelligents pour comprendre
07:47la question que le référendum présidentiel nous poserait.
07:50Parce que sinon, ça peut partir un peu dans tous les sens.
07:53Je pense que c'est le meilleur thème.
07:55Je ne dis pas ça parce que deux personnes sur...
07:57Non, mais c'est un thème très pluriantardif.
07:59Il y a deux personnes qui ont parlé de la fin de vie.
08:01Non, mais c'est très intéressant.
08:03Que s'est-il passé à cause de la dissolution en juin dernier ?
08:06Oui, le projet de loi est passé aux ouvriers.
08:08On était en plein débat sur la fin de vie.
08:10On était en plein débat sur la fin de vie.
08:12Il y a des personnes qui étaient au banc le vendredi soir
08:15qui n'étaient plus députées.
08:17Quelques semaines après,
08:20les débats ont totalement été stoppés.
08:23Il y a l'ensemble quasiment des travaux parlementaires
08:25qui ont été arrêtés,
08:27dûs premièrement à la dissolution,
08:29puis ensuite à la succession de gouvernements.
08:31Donc là, ce qui est intéressant,
08:33c'est qu'au-delà de la question de la fin de vie,
08:35c'est que les Français attendent que le pays avance
08:37sur un certain nombre de sujets.
08:40Alexandre, vous avez une seconde ?
08:42Non, juste sur la fin de vie,
08:44on a à priori deux personnes qui avaient l'air bien portantes,
08:47et je trouve que ça dit quelque chose
08:49sur la dépression française.
08:51C'est-à-dire que leur obsession,
08:53c'est pas la vie, avoir une vie meilleure,
08:55c'est la fin de vie.
08:57Je trouve que c'est un peu dommage,
08:59et c'est à mon avis un des symptômes
09:01d'une crise française très profonde.