Dix ans après le succès de EAT, Chroniques d’un fauve dans la jungle alimentaire, Gilles Lartigot publie un manifeste pour analyser les transformations de la dernière décennie. Un bilan paradoxal qui conjugue une prise de conscience généralisée des enjeux de l’alimentation et une crise sociale influençant parfois les choix de consommation. Avec une attitude positive et constructive qui lui est propre, Gilles Lartigot invite les lecteurs à s’emparer de leur avenir face aux défis environnementaux, écologiques, économiques, sanitaires et éthiques. Il aborde des sujets tels que la pollution, les perturbateurs endocriniens, mais aussi la souffrance animale causée par l’élevage intensif.
Une synthèse lucide et sans concession sur un monde confronté à l’industrie agroalimentaire.
Une synthèse lucide et sans concession sur un monde confronté à l’industrie agroalimentaire.
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00:31– Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver pour ce Zoom.
00:40Aujourd'hui, je suis en compagnie de Gilles Lartigot.
00:42Bonjour Monsieur. – Bonjour Élise.
00:44– Merci beaucoup d'être avec nous, ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus,
00:46ça fait 10 ans, je crois qu'on peut le dire.
00:48– Oui.
00:49– Vous étiez venu à l'époque pour nous présenter ce livre
00:52qui a eu un succès incroyable puisque vous en avez vendu plus de 100 000 exemplaires,
00:55Hit, chronique d'un fauve dans la jungle alimentaire.
00:59Et évidemment, 10 ans plus tard, vous revenez pour le bilan de cette jungle alimentaire.
01:04On va voir qu'elle a beaucoup évolué, mais pas forcément dans le bon sens.
01:07On va en parler tout de suite.
01:09Mais peut-être qu'avant, il faudrait vous présenter, Gilles Lartigot.
01:12Et comme il y a 10 ans, vous êtes toujours un OVNI.
01:15– Merci de me qualifier d'OVNI, je le prends comme un compliment.
01:19Mais en tout cas, merci de m'avoir invité il y a une dizaine d'années
01:22parce que ce n'était pas évident à l'époque de présenter des livres comme Hit
01:26qui est vraiment un objet, même dans l'édition traditionnelle,
01:31qui est un petit peu à part.
01:33Et avec des sujets qui étaient et qui sont toujours très polémiques,
01:37notamment sur l'alimentation, l'industrie agroalimentaire,
01:42qui est quand même le premier secteur industriel français.
01:45Et cette problématique de ce qu'on consomme aujourd'hui qui va nous rendre malades,
01:51qui accentue aussi les maladies dites de civilisation.
01:55Et également, et je sais que c'est un sujet qui vous tient à cœur,
02:00c'est le bien-être animal, si on peut appeler ça bien-être animal.
02:04En tout cas, avec l'élevage intensif, chose que j'ai dénoncée il y a 10 ans,
02:09en participant à cette vague de prise de conscience,
02:13mais également à une vague de régime dit extrême qu'on a appelé le véganisme,
02:18qui n'est pas un régime, qui est un mouvement et un combat politique
02:22visant à abolir l'exploitation des animaux
02:25parce que le vrai terme c'est le végétalisme,
02:27c'est-à-dire s'alimenter sans produits animaux ni sous-produits animaux.
02:32Et ce bilan, ce n'était pas évident en fait de le faire,
02:36mais je tenais à fêter les 10 ans de Hit et à faire le point
02:41en faisant un bilan lucide, sans concession,
02:45et contrairement à mes deux autres ouvrages,
02:46parce que Hit, il y a eu le tome 2, donc 3 ans plus tard,
02:50qui lui est un petit peu plus recital, toujours en gardant le prisme de l'alimentation,
02:54ce n'était pas en fait évident pour moi de ne pas mettre ne serait-ce que d'avis ou d'émotions,
03:02en tout cas une intention forte de faire passer des messages via justement l'émotion,
03:08parce qu'aujourd'hui on réagit tous par émotion, plus par rationalité,
03:12c'est pour ça que je me suis gardé dans ce manifeste de mettre,
03:17j'irai mon avis, je me suis basé sur des chiffres,
03:20sur tout ce qui a existé aujourd'hui, cette évolution sur les 10 ans,
03:24pour proposer un débat aussi entre, je dirais, les courants de gauche et les courants de droite,
03:29parce que ce que j'ai observé aussi, c'est que depuis 10 ans,
03:32c'est toute la gauche qui s'est accaparée de ces combats-là,
03:36et pour moi, un cochon, donc ça ne vote pas…
03:40– Les moutons en revanche c'est moins sûr !
03:42– Les moutons peut-être votent, je dirais,
03:45selon ce qu'on va leur montrer à la télévision et à la propagande médiatique,
03:50mais je voulais que ce manifeste soit une espèce de main tendue
03:55entre les différents courants politiques.
03:57– Alors vous l'avez dit, il y a 10 ans, TV Liberté était au rendez-vous
04:00pour présenter ce premier ouvrage, 10 ans plus tard,
04:02c'est donc le bilan qui revient, le bilan d'une décennie,
04:05alors c'est une décennie qu'on pourrait qualifier de paradoxale,
04:08parce que d'un certain point de vue, vous avez fait le job,
04:11on pourrait dire, vous avez suscité des prises de conscience dans la population,
04:15vous et d'autres voix, d'ailleurs, la population française
04:18se rend de plus en plus compte de l'importance de bien manger,
04:21de bien se nourrir, de bien s'alimenter, de bien boire et de bien consommer,
04:24pour autant, des tensions dans la société, qu'elles soient économiques,
04:28qu'elles soient financières, mais aussi, toute cette pression
04:31mise sur le consommateur semble dégrader de plus en plus la santé publique,
04:36c'est un grand paradoxe finalement ?
04:39– C'est un paradoxe, et surtout ce qui en ressort,
04:42c'est vrai que c'est un bilan controversé,
04:43parce que les dérives, je dirais, de ce système agroalimentaire
04:47qui porte au nu, en tout cas qui est guidé par le profit,
04:51au détriment de la santé publique, continuent.
04:54Donc ce sont des vieux schémas qui continuent,
04:56et il y a eu, depuis ces dix dernières années,
04:58je suis très heureux de faire partie de ce courant,
05:00et vous faites bien de le signaler, je suis loin d'être le seul,
05:04parce qu'il y a eu de plus en plus de personnes
05:06qui, comme moi, se sont engouffrées dans cette brèche,
05:09certaines par posture politique, d'autres par intention,
05:14par conviction, et donc c'est cet éveil des consciences,
05:20pardonnez-moi cette expression qui est des fois employée à tort,
05:25mais vraiment une prise de conscience sur l'importance de notre alimentation,
05:29parce que notre alimentation, en fait, reflète nos valeurs
05:33et notre attachement à la vie, c'est très important,
05:36et ces personnes-là ont pu, via des associations comme L214 et d'autres,
05:41je vous cite juste un exemple, faire des avancées quand même,
05:44notamment dans l'exploitation des animaux,
05:46en interdisant l'élevage des poules pondeuses en cage,
05:50qui est une horreur absolue, d'ici 2025…
05:52– Pour le rappeler, c'est une feuille comme ça, je crois,
05:55la surface de vie d'une poule pondeuse, c'est ça ?
05:57– Oui, mais surtout elles sont enfermées,
05:59elles ne voient jamais le jour, dans des grillages, etc.,
06:01on prend juste leur œuf, en fait ce sont des machines à viande,
06:04comme les porcs, moi je suis très attaché au cochon, au porc,
06:08parce que là, c'est 21 millions de porcs,
06:10on en consomme un petit peu moins, et beaucoup plus de porcs bio,
06:14des chiffres qu'on peut retrouver dans ce manifeste,
06:16donc une diminution de la consommation de viande en rouge et tout,
06:19mais au détriment du poulet par exemple,
06:21on mange beaucoup plus de poulet,
06:23quasiment 50% de plus qu'il y a 10 ans,
06:25et donc il y a eu des associations qui ont permis…
06:27– Le poulet était quasi intégralement,
06:29enfin la volaille est quasi intégralement abattue,
06:31sans étourdissement évidemment, sans électro-marqueuse.
06:34– Alors il y a des bains, on les électrifie en fait,
06:36on les pend par les pattes, elles passent dans des bains électrifiés,
06:39il y en a certains qui relèvent la tête,
06:40moi je me suis rendu dans les abattoirs, j'ai vu comment ça se passait,
06:44et donc il y en a qui échappent,
06:45mais je dirais que l'abattoir en fait c'est la fin de la souffrance,
06:48on en avait parlé il y a 10 ans,
06:49pour moi vraiment il faut prendre en conscience
06:52que l'élevage intensif est vraiment quelque chose d'une horreur absolue
06:56au niveau de la moralité,
06:59il n'y a pas de moralité dans l'élevage intensif,
07:01mais néanmoins, et je suis beaucoup plus raisonnable
07:03que je n'y étais il y a 10 ans,
07:05l'élevage intensif est indispensable.
07:07Aujourd'hui on ne peut pas supprimer comme L214,
07:10vous voyez c'est assez paradoxal parce qu'il y a des associations
07:13qui ont permis de faire des avancées,
07:15mais après elles vont trop loin,
07:17c'est comme ces végans, qui sont des végétaliens,
07:20qui sont des antispécistes,
07:22qu'on part à la vie je dirais des insectes,
07:24je dirais à la vie humaine,
07:26on ne peut pas mettre la vie sur la même échelle de valeur,
07:31et vous voyez en fait ces personnes-là sont allées trop loin
07:33dans des propos et des positions extrêmes,
07:36et il y a eu refus d'une certaine population
07:38qui dit non on va trop loin,
07:40et je pense qu'il faut être nuancé et modéré,
07:42et je trouve qu'il y a peu de personnes
07:44qui tiennent mon discours justement nuancé et modéré,
07:47je sais que c'est une horreur absolue,
07:49les élevages intensifs doivent petit à petit en tout cas
07:53changer de process au niveau de leur production
07:56sans aller vers la fermeture des abattoirs comme le propose L214,
07:59il ne faut pas être utopiste.
08:01– Alors évidemment c'est aussi l'occasion de dresser le bilan
08:03de l'alimentation industrielle en dehors de l'élevage en tant que tel,
08:07le meilleur moyen de se nourrir encore aujourd'hui
08:10c'est d'éviter de prendre des produits trop transformés,
08:13de les prendre le plus proche de la source
08:14puisque c'est là où il y aurait eu le moins d'étapes de pollution potentielle.
08:17– Oui, mais le constat aujourd'hui c'est que 80% de la population
08:21consomme des aliments transformés, dont 40% d'ultra transformés,
08:25il y a une différence entre transformés qui sont une transformation,
08:28comme le pain peut être considéré comme un aliment transformé,
08:31c'est du blé de l'eau avec du levain, pas de l'allure chimique,
08:34mais après il y a l'ultra transformation, c'est tous les plats préparés.
08:38Et là il y a vraiment des données qui m'ont étonné,
08:42notamment par rapport à cette omniprésence de grands groupes industriels,
08:46il y a 10 grands groupes industriels en fait,
08:48qui possèdent 75% de tous les aliments transformés, boissons y comprises.
08:55C'est incroyable, et on voit que cette mondialisation en fait,
09:00c'est accaparé du domaine de notre alimentation,
09:03qui devrait quand même nous revenir de droit,
09:06on parlera certainement de la souveraineté alimentaire,
09:09mais on voit que ce monopole en fait de grands industriels
09:12qui proposent uniquement des aliments ultra transformés
09:15a pris de plus en plus de poids ces 10 dernières années.
09:18– Alors justement de plus en plus de poids,
09:20c'est aussi le cas de l'obésité dans la population,
09:23avec toutes ces maladies de civilisation que vous avez évoquées tout à l'heure,
09:26le diabète, donc l'obésité, les questions hormonales également
09:32avec les perturbateurs endocriniens,
09:34l'alimentation transformée aussi est emballée parfois dans des plastiques polluants,
09:38comment observez-vous cela sur le plan de la santé publique ?
09:42– C'est une véritable pandémie, la maladie du siècle c'est le diabète.
09:47Les données que j'ai là sur les 20 dernières années par exemple,
09:49le diabète a doublé.
09:52C'est quoi le lien du diabète avec l'alimentation, quel est le lien ?
09:55C'est le sucre, donc on est addict au sucre,
09:59ça a été vraiment un message que j'ai porté il y a 10 ans,
10:01nous sommes tous des junkies, pas aux drogues dures,
10:04mais à une drogue légale qui s'appelle le sucre.
10:06Je tape beaucoup sur les céréales,
10:08parce que j'aime bien taper sur des mastodontes américains,
10:11Don Kellogg's, qui est le leader mondial des céréales du petit-déjeuner,
10:16et aujourd'hui on donne des céréales à manger à nos enfants,
10:20c'est-à-dire que les parents droguent les enfants dès leur plus jeune âge,
10:22à leur insu bien évidemment, c'est un peu provocateur,
10:25mais le sucre est une drogue légale,
10:27et ces céréales n'ont rien de naturel, ce sont des céréales qui sont extrudées,
10:31même si elles sont sans sucre, comme certaines marques…
10:33– Tu me permets de préciser, parce que le sucre ce n'est pas juste le sucre,
10:36ce n'est pas le petit carré de sucre qu'on met dans son café.
10:39– Ça c'est le sucre ajouté,
10:40en fait le sucre c'est l'index glycémique qu'on a dans un aliment,
10:43donc les glucides sont des sucres,
10:45mais il peut y avoir des glucides qui sont assimilés lentement,
10:48qui ne vont pas déclencher une hausse du sucre dans le sang,
10:51donc déclencher notre pompe à insuline, qui est le pancréas,
10:57et si on actionne trop cette pompe, à terme nous devenons diabétiques,
11:00c'est-à-dire le diabète a doublé parce que nous consommons trop de sucre,
11:03et donc pour ces céréales, même si elles sont sans sucre ajouté,
11:06le process d'extrudage va augmenter l'index glycémique de l'aliment,
11:13qui sont des céréales de blé, de maïs ou de riz, qui sont des aliments nobles,
11:17mais en fait la transformation amène une modification moléculaire de l'aliment,
11:23qui va complètement fucker notre système immunitaire, digestif,
11:29et plus le lien avec toutes les maladies,
11:32vraiment le sucre est un des grands fléaux,
11:36et j'ai essayé de chercher quand même la cause des causes,
11:38pourquoi on mange ce qu'on mange aujourd'hui,
11:41ça nous rend malades, on le sait quand même,
11:44on sait que ce qui est bon, ce n'est pas forcément bon pour notre santé,
11:48et j'ai cherché un peu comme Étienne Chouard, la cause des causes,
11:50et en fait la cause des causes, je pense l'avoir trouvée,
11:53c'est qu'aujourd'hui on mange plus par gourmandise que par nécessité,
11:58on mange parce que c'est bon au goût,
12:00nos anciens mangeaient, c'était bon également ce qu'ils mangeaient,
12:03mais ils mangeaient également par nécessité,
12:05donc ils s'approvisionnaient non pas à l'autre bout de la planète,
12:08il n'y avait pas la mondialisation à l'époque,
12:10donc on produisait aussi notre nourriture,
12:13pourquoi on produisait notre nourriture ?
12:15Parce que 8 personnes sur 10, il y a 100 ans, vivaient à la campagne,
12:18aujourd'hui 8 personnes sur 10 vivent en ville,
12:21je sais que certains font des potagers sur leur balcon,
12:24mais on ne peut pas avoir généré une autosuffisance
12:26sans aller vers l'autosuffisance,
12:28et tout ça en fait ce sont des données que j'ai retrouvées
12:30sur ces 10 dernières années,
12:32et je me suis laissé prendre par ce jeu,
12:34parce qu'au départ je voulais revenir avec,
12:36juste pour fêter les 10 ans de Hit,
12:38vous préparer en fait à vous, journaliste,
12:41je dirais un petit guide avec un état des lieux sur ces 10 ans,
12:46et les infos que j'ai trouvées étaient tellement passionnantes
12:48que moi qui ne suis pas le circuit universitaire,
12:51je suis un pur autodidacte,
12:52je me suis pris à ce jeu et il est sorti en fait ce manifeste,
12:56qui est sans prétention mais bon, qui est simple, qui est condensé,
13:00et vu les premiers retours,
13:02parce que je suis quasiment en rupture de la première édition,
13:04de mes lecteurs, les fidèles qui m'ont suivi depuis 10 ans,
13:07en fait c'est un manifeste qui est très intéressant pour eux
13:10parce qu'ils ont des données brutes
13:12sur lesquelles ils peuvent engager un dialogue.
13:15– Oui, il y a plein de sources, il faut le dire,
13:16vous mettez toutes vos sources dans tout cet ouvrage,
13:19et comme dans les précédents.
13:20– 284 sources pour être précis,
13:22et j'ai essayé que ce soit des sources digestes,
13:25c'est très souvent, bon c'est mon petit caractère
13:26pour ne pas prendre trop de pages évidemment,
13:28mais j'invite à ceux qui lisent le manifeste
13:31de lire également les sources parce que c'est vraiment très intéressant.
13:35– Alors vous avez tout à l'heure,
13:36j'aimerais qu'on revienne quand même sur ce point
13:38puisque c'est un point de société intéressant,
13:39vous avez parlé tout à l'heure des véganes ou du végétalisme
13:44comme vous disiez tout à l'heure.
13:46Vous disiez que leur extrémisme,
13:48quelque part, bloquait une partie de la population,
13:51pour autant vous avez dit aussi qu'ils avaient abouti
13:54à certaines prises de conscience, notamment au regard des abattoirs.
13:59Finalement, est-ce que la balance est positive, négative dans leur combat ?
14:05– Ce n'est peut-être pas à moi de juger,
14:08parce que j'ai beaucoup d'affects par rapport à certaines personnes
14:10qui sont des militants, très impliqués et qui ne font pas de prosélytisme.
14:14J'ai la dent dure par rapport à des gens
14:17qui se positionnent juste pour des intentions politiques
14:20et qui récupèrent aussi la jeunesse.
14:22Parce qu'il se trouve que là aussi, ce sont des données que je suis allé chercher,
14:26qui ne sont pas évidentes, ce ne sont pas des chiffres hyper fiables,
14:29mais il n'y en a pas dans tous les cas.
14:30Combien il y a de végans en France ?
14:34En fait, ils sont moins de 100 000.
14:37Le végan qui va être le végan, qui va militer pour la cause des animaux.
14:41– Et qui va se déclarer comme tel,
14:42parce qu'on ne peut pas aller vérifier l'état de ses chaussures.
14:45– Exactement.
14:46Et ce sont des gens dont la grande majorité est âgée entre 18 et 25 ans.
14:52On sait que la jeunesse, et j'en ai fait partie, est fortement manipulable.
14:55Et on a besoin de combats aussi légitimes,
14:57je ne dis pas qu'il faut décourager les jeunes gens à aller vers le véganisme,
15:03mais ça peut conduire à des désordres alimentaires,
15:05et ça, on n'en parle pas assez.
15:06On dit que le véganisme, notamment dans le sport dans lequel j'interviens beaucoup,
15:10il y a des athlètes de plus en plus qui se déclarent végans,
15:14ils trouvent une meilleure forme, etc.
15:16Mais ils sont végans depuis moins d'un an.
15:19Moi, ça fait 10 ans que j'ai expérimenté ce mode alimentaire,
15:22je n'ai jamais été végan, sauf au début,
15:25parce que lorsque j'ai fait les enquêtes dans les élevages intensifs,
15:28je n'ai plus pu manger, ni consommer d'œufs, de lait, de viande, etc.
15:34Ça a duré quelques mois, en plus j'étais en Mauricie, au fin fond du Québec,
15:37à moins de 50 degrés l'hiver,
15:40ce n'est pas forcément le terrain le plus propice pour être végétalien,
15:44on est d'accord, et crudivore en plus, donc c'est encore pire.
15:48Mais je me suis rendu compte que ces régimes extrêmes
15:50n'étaient pas forcément conseillés,
15:52et que le meilleur des régimes, ça reste quand même le régime méditerranéen,
15:55donc il y a des excès, et je peux constater que depuis 10 ans,
15:58certains se sont emparés de cette dynamique et de cette problématique,
16:04pour en faire des combats politiques,
16:07mais je reste persuadé que des actions comme L214,
16:11que je cite très souvent, et d'autres associations également,
16:13comme bien sûr la Fondation Brigitte Bardot,
16:16il ne faut pas oublier que Brigitte Bardot a arrêté sa carrière
16:18pour se consacrer aux animaux,
16:20je pense que vous connaissez bien la carrière de Brigitte Bardot
16:23dans ce domaine-là,
16:24et la seule avancée qu'elle a eue en plus de 40 ans,
16:28c'est d'imposer le matador,
16:29qui est cette pointe qui va rentrer dans le cerveau d'un bovin,
16:34pour l'endormir, voilà.
16:36C'est le seul combat, et c'est quand même un combat majeur,
16:39c'est-à-dire l'étourdissement des animaux,
16:41sauf bien sûr dans l'abattage halal.
16:44– Qui bénéficie d'une dérogation, abattage halal et cachère.
16:48– Halal et cachère, oui, il faut préciser,
16:49on parle beaucoup de l'halal et du cachère, c'est la même chose.
16:52Alors, je suis revenue sur cette affaire de véganisme,
16:57de végétalisme, comme vous voulez,
16:58parce que c'est quelque chose qui est lié au bien-être animal,
17:02à cet élevage industriel dont vous avez parlé tout à l'heure,
17:05en disant que malheureusement, pour l'heure,
17:07on ne pouvait pas imaginer pouvoir s'en séparer à très court terme.
17:12Et c'est aussi un sujet qui fait beaucoup de mal aux agriculteurs,
17:15du moins c'est comme ça qu'ils le ressentent aujourd'hui,
17:18ce dialogue très vif des associations
17:22contre l'agriculture qui met systématiquement
17:25ce rapport avec la maltraitance animale.
17:29Comment percevez-vous cela, justement,
17:31vis-à-vis de ce secteur agricole qui souffre ?
17:34– Très juste, tout ce que vous dites,
17:35et c'est vraiment le revers de la médaille, comme on dit.
17:38Moi, je n'ai jamais combattu l'élevage traditionnel,
17:40d'ailleurs je l'ai mis en gras, il y a certains mots en gras
17:43que j'ai surlignés dans le manifeste,
17:46et ça en fait partie, parce que je pense qu'il ne faut pas confondre,
17:50mettre ces deux systèmes d'élevage sur le même plan.
17:53Ce n'est pas ce que vous diront les végans, par contre.
17:56Et l'élevage, je dirais, traditionnel,
17:58toujours fait partie de l'évolution de l'être humain,
18:01et il doit perdurer.
18:03Donc, j'ai un ami qui s'appelle Pierre-Guillaume Mercadal,
18:07qui élève des cochons, vous connaissez son affaire, je suppose,
18:11qui élève des cochons pendant deux ans, une race ancienne,
18:15qui n'est pas une race française, en plus c'est une race,
18:17je crois, hongroise, des cochons laineux, très résistants.
18:20Ils vivent dans 10 hectares, quasiment 1 hectare par cochon,
18:22parce qu'il en a moins de 100, on ne peut pas comparer ça avec les 95…
18:26– Pourtant, les autorités ne font pas de cadeaux, je crois.
18:28– Oui, parce que c'est des conflits personnels.
18:32Mais mettre, je dirais, en danger des personnes comme ça,
18:35ou les accuser, je dirais, de maltraiter les animaux,
18:37c'est ne pas les connaître, c'est de faire fi de la réalité.
18:41Parce que la réalité, c'est vraiment les élevages intensifs.
18:44Et si on parle du port, c'est aujourd'hui 21 millions de cochons
18:48qui sont abattus, qui sont élevés, donc 95% dans des élevages intensifs.
18:5495% des cochons, que 5% de cochons qui sont élevés
18:59dans des élevages comme celui de Pierre-Guillaume Mercadal.
19:0295% des cochons, ça veut dire quoi ?
19:04Ça veut dire que tout le jambon qu'on donne aux enfants,
19:07le fameux jambon puré qui est le repas préféré des enfants,
19:10hormis les nitrates et toutes les cochonneries conservateurs,
19:14pour colorer aussi la viande, ce sont les nitrates,
19:18des cochons qui sont shootés aux antibiotiques,
19:20parce que pour vivre dans ces conditions-là,
19:22ils sont shootés aux antibiotiques, qui sont les mêmes que pour nos humains.
19:2675% de la production d'antibiotiques est faite pour les animaux d'élevage.
19:30Ceux qui en consomment le plus, c'est les cochons.
19:32Je ne parle pas des cochons espagnols qui reçoivent encore deux fois plus d'antibiotiques.
19:37Et là, on se dit, mais que fait l'Europe ?
19:40– On sait, l'Europe fait l'accord avec le Mercosur.
19:43– Voilà, donc pour en revenir aux cochons,
19:47c'est vraiment, pour moi, le cochon est symptomatique de cet élevage intensif
19:52où on mange une viande qui n'est pas forcément bonne pour notre santé.
19:55Le problème ne vient pas de la viande, ce n'est pas la viande qui est cancérigène,
19:59c'est la charcuterie, c'est l'excès de viande.
20:01Mais quelle viande nous mangeons aujourd'hui ?
20:03Avec des bovins qui sont engraissés à base de grains,
20:07de grains OGM avec des pesticides,
20:09une viande qui est pleine d'oméga-6 qui sont des acides gras pro-inflammatoires.
20:15Pas, pour en revenir encore aux cochons laineux de Pierre Guillaume
20:18qui sont élevés en pleine terre où ils vont manger des glands sur les chênes, etc.
20:24et qui sont nourris avec des farines d'un producteur
20:27qui a à côté de chez lui des céréales produites en bio.
20:30Mais c'est de la viande extraordinaire.
20:32Je vous dis ça, je ne mange plus de cochons depuis 10 ans.
20:34Donc voilà, il faut prendre conscience qu'il y a des éleveurs
20:38qu'il faut soutenir absolument, soutenir ces éleveurs.
20:41Et moi, le message que j'aurais peut-être à faire passer aux téléspectateurs,
20:45si vous consommez de la viande, consommez-en moins, mais de meilleure qualité.
20:50– Alors justement, allons dans le positif et allons dans comment faire
20:54pour essayer de mieux faire pour soi, pour les autres, pour les animaux.
20:58Comment on se retrouve dans tout ça ?
21:00Est-ce que le label bio, par exemple, qui est souvent très décrié,
21:03voire moqué, est un label sur lequel on peut compter ?
21:07– Alors, vous avez raison, nous sommes en début d'année,
21:10donc on va donner quand même des messages positifs.
21:12Ce n'est pas un manifeste noir,
21:13quoique la couverture est très noire, un peu comme toutes mes couvertures.
21:17Mais bon, c'est pour accrocher, je dirais, le regard et l'intérêt.
21:20Mais il y a beaucoup d'éléments positifs en fait.
21:23On a le choix de notre alimentation.
21:25Alors, il ne faut pas dire que le bio ne coûte pas cher.
21:28Oui, le bio est plus cher.
21:29C'est des labels qui sont certes contrôlés,
21:33mais on ne peut pas être derrière tous les producteurs,
21:35que ce soit les maraîchers ou les éleveurs.
21:37Il faut en être conscient.
21:39Mais c'est une garantie d'alimentation…
21:41– D'un moindre mal.
21:43– D'un moindre mal, voilà, je dirais d'un moindre mal.
21:44Comme le vin bio.
21:46On parlait du vin, un vin traditionnel.
21:49Dans un verre de vin, on a 6 000 fois plus de résidus de pesticides
21:52que dans ce verre d'eau qui vient d'une eau minérale.
21:55Ce n'est pas du lourd du robinet, merci beaucoup.
21:57Donc, c'est incroyable.
22:01Le bio, par contre, est un label qui est sérieux.
22:05Notamment, il y a des labels européens également, il y a des méters.
22:09Il y a beaucoup de labels et je fais la liste justement de tous ces labels.
22:12Donc, malgré tout, il faut avoir les moyens,
22:17parce que c'est entre 20 et 30% plus cher que ce soit les fruits et légumes.
22:21C'est 40% plus cher dès que c'est des aliments transformés.
22:25Et des aliments au supermarché peuvent se retrouver deux fois plus chers
22:28que des aliments, on dit, traditionnels.
22:31Donc, c'est mieux de consommer le bio si on en a les moyens.
22:35Et pour ça, il faut faire des économies.
22:38Et puis, on est dans une dynamique d'économie,
22:40parce qu'avec l'inflation qu'on a connue, il y a des prix qui ont doublé en fait.
22:44On s'en rend pas compte.
22:45Moi, qui achète souvent les mêmes choses,
22:47j'ai vu le passé depuis 10 ans, c'est terrible.
22:50Mais sur ces deux dernières années, des prix quasiment qui ont doublé.
22:54Et on s'en rend pas compte.
22:54C'est souvent, je dirais, des boîtes de maquereaux en conserve
22:59qui ont pris 1€ comme ça en moins de 12 mois,
23:02qui valaient 2,40€.
23:04D'un coup, c'est 3,40€.
23:06On s'en rend pas compte, ce sont des petits prix.
23:08Et dès qu'on réfléchit à son budget alimentaire,
23:11parce que là aussi, il faut dire que le budget moyen d'un ménage,
23:16c'est à peu près 20%.
23:18Ça peut aller du 14%, pour des gens qui gagnent très bien leur vie,
23:21à du 30, voire 40% pour ceux qui ont peu pour vivre.
23:25Donc c'est une part quand même, non pas relativement importante,
23:28mais c'est une part quand même assez significative.
23:31Il faut réfléchir à son budget.
23:32Et là, j'ai proposé notamment des recettes dans le premier livre d'Anit,
23:37pour réinvestir la cuisine,
23:40racheter des aliments non transformés et passer du temps.
23:45Et comme on dit, le temps c'est de l'argent.
23:47– On vous répond évidemment, soit c'est trop cher, soit j'ai pas le temps.
23:51– Oui, donc chacun a ses priorités.
23:54Mais en tout cas, en France, ce que je remarque,
23:55moi qui ai vécu beaucoup aux États-Unis, au Canada notamment,
23:58c'est qu'on a de très bons producteurs.
24:02En fait, la France, et le sud de la France, c'est là où j'habite,
24:04c'est quand même le pays de la cocagne.
24:06On produit énormément de choses, etc.
24:08Comment ça se fait aujourd'hui,
24:10qu'on importe 20% de notre consommation alimentaire,
24:15et qu'on importe quasiment 50%, 40% de légumes et 60% de fruits ?
24:22Comment ça se fait qu'on importe 50% de bovins,
24:25alors qu'on est le premier producteur de bovins en Europe ?
24:29Comment ça se fait qu'aujourd'hui, un poulet sur deux est consommé,
24:33qu'il vient d'une source étrangère, sans parler du mercosur ?
24:38Donc c'est avant le mercosur, voilà.
24:41On peut parler des poulets ukrainiens, qui sont vraiment une goutte d'eau,
24:43mais c'est assez symptomatique.
24:44– Ça se rajoute au reste.
24:45– Ça se rajoute au reste.
24:47Et en fait, toute cette nourriture-là, l'Europe nous a pompé des ressources.
24:52Ça, je m'en suis aperçu vraiment en traitant des chiffres.
24:55Je n'ai pas pris conscience de la puissance économique de la France,
24:59notamment au niveau alimentaire.
25:01On est le premier producteur de bovins en Europe,
25:03on est le premier producteur d'œufs également en Europe,
25:06mais on en exporte beaucoup.
25:09Si on en revient à un certain souverainisme,
25:12parce que c'est un mot qui est très à la mode,
25:15il faut savoir que la France est souveraine,
25:17que ce soit en production d'aliments non transformés, céréales, etc.,
25:22et même en production d'aliments transformés.
25:24On pourrait se suffire à nous-mêmes.
25:27On a cette souveraineté alimentaire,
25:29qui nous a été déchue, dont on a été déchu à cause de l'Europe.
25:36L'Europe, aujourd'hui, impose par les normes,
25:38je dirais, d'importer des produits qui viennent de pays étrangers.
25:42Pourquoi ? Parce qu'ils sont moins chers, on est d'accord.
25:45Les fruits et légumes espagnols sont moins chers.
25:48– Et on sait pourquoi.
25:49– Voilà, disons pourquoi, en fait.
25:52Et ça, c'est l'Europe.
25:53– Mais ça, c'est très important ce que vous dites,
25:55parce que, pardon de vous interrompre,
25:57parce que finalement, on se rend compte que la chose de base dans la vie,
26:00c'est-à-dire s'alimenter, c'est quelque chose de politique.
26:06– J'avais dit que choisir son alimentation, c'est comme un bulletin de vote.
26:10Je me dirais, Gilles, tu vas trop loin, ça n'a peut-être rien à voir.
26:14Mais c'est vraiment une intention qui est forte.
26:18Dès qu'on prend conscience de notre alimentation,
26:21déjà, c'est pour nous, pour notre propre santé,
26:23avant de penser à la France, si tant est qu'il en reste quelque chose.
26:27Mais de soutenir, déjà, au niveau local, c'est important, pourquoi ?
26:32Parce que, qu'est-ce qui fait sens dans une société ?
26:34Qu'est-ce qui fait cette société ? C'est le lien social.
26:38Nous, on ne s'en rend pas compte, je dis nous,
26:40bien que je vive dans une ville moyenne de 50 000 habitants,
26:44ça se rapproche un peu du mode de fonctionnement des grandes métropoles.
26:47Nous ne sommes plus en contact avec les gens qui produisent.
26:50Mais j'ai une récente amitié avec Pierre Guillaume
26:53et je me suis vraiment intéressé au combat des paysans.
26:56Et alors c'est vrai, et c'est quelquefois décrié, à raison,
27:00parce que la paysannerie française, notamment au niveau syndicat,
27:04c'est le FNSEA.
27:06Vous ne savez pas que le FNSEA, en fait, c'est eux qui choisissaient
27:08le ministre de l'Agriculture.
27:10Le ministre de l'Agriculture, peu importe leur nom,
27:12vous n'avez pas besoin de le retenir, en fait, c'est le secrétaire du FNSEA,
27:16qui est un syndicat de patrons, quand même.
27:18Mais il y a aussi des petits agriculteurs dans le FNSEA, pour diverses raisons.
27:22Donc c'est ces gens-là, en fait, qui imposent.
27:25Mais ils n'imposent pas ce souverainisme alimentaire,
27:27parce que ce sont des pro-européens.
27:29– Voire des pro-mondialisation.
27:32– Alors, et bien sûr, parce qu'il y a des prégo-producteurs,
27:35parce que la France, là aussi, pour montrer la puissance de la France
27:39au sein de l'Europe, c'est elle qui reçoit le plus de subventions pour la PAC.
27:44– Et pourquoi ?
27:44– On parlait de la PAC, bon, la mission n'est pas assez longue
27:47pour que je développe le plan Marshall, etc.,
27:48parce que j'ai une analyse quand même sociétale
27:50de l'évolution de l'alimentation qui est absolument passionnante.
27:53Ce n'est pas étonnant qu'on en arrive aujourd'hui,
27:56lorsqu'on connaît l'histoire de ce plan Marshall,
27:59l'après-guerre et puis l'industrialisation de notre alimentation, etc.
28:02Donc il y a des puissances aujourd'hui, des marchés financiers,
28:04des grands groupes industriels, etc.
28:07Comment se fait-il que, si la France reçoit 30%
28:11du budget de subvention de l'Europe pour financer les paysans,
28:18comment se fait-il qu'il y ait 26% des agriculteurs
28:23qui vivent en dessous du seuil de pauvreté ?
28:26Comment se fait-il que parmi ces agriculteurs,
28:28il se trouve des personnes les plus riches de France ?
28:32Comment se fait-il qu'en 10 ans, il y a 10 ans,
28:3850% des terres agricoles étaient possédées par 20% des exploitants ?
28:42Comment se fait-il que 10 ans plus tard,
28:4480% des terres agricoles soient possédées par les mêmes ?
28:51Je n'ai pas fait Subdeco, je n'ai pas fait des études d'économistes supérieurs, etc.
28:55Bon, c'est quand même assez facile à comprendre.
28:58Et donc aujourd'hui, je dirais, la cause des paysans est entachée
29:04par ces gens, en fait, qui gagnent beaucoup d'argent,
29:06qui reçoivent beaucoup d'argent de subvention.
29:08Qui reçoivent beaucoup d'argent de subvention, pourquoi ?
29:12Parce que, là aussi, ça s'explique par le pan le marché,
29:14lorsqu'on a remombré les terres,
29:16donc on a voulu avoir de plus en plus de parcelles importantes,
29:20on a poussé les paysans, quand même,
29:21avec la création de crédits agricoles, à s'endetter.
29:25Et aujourd'hui, on me dit qu'il y a un agriculteur paysan,
29:29ce n'est pas du tout péjoratif, dans ma bouche,
29:31un agriculteur par jour, au contraire,
29:33un agriculteur tous les deux jours qui se suicide.
29:35Mais ce n'est pas un tous les deux jours.
29:37Il y a deux ou trois ans, c'était quasiment 600 dans l'année.
29:43Et encore, c'est tous ceux qui étaient référencés à une certaine mutuelle,
29:46qui adhéressent à une certaine mutuelle.
29:48Donc, il y a un taux de suicide qui est l'un des plus importants
29:51de toutes professions confondues.
29:53Pauvreté, suicide.
29:55Et à côté de ça, de très riches exploitants,
29:59qui sont des négociants, en fait, ce n'est pas eux qui travaillent,
30:01ce n'est pas eux qui vont au champ,
30:03ils ont leurs semaines de congés payées certainement,
30:07ils vont faire leur voyage, etc.
30:09Parce que la vie d'un éleveur, ce n'est pas 35 heures par semaine,
30:14ce n'est pas cinq semaines de congés payés,
30:17ce n'est pas un hiver, je dirais, à Pali ou à Cuba,
30:20all inclusive, sur du low cost.
30:22Il faut s'occuper des vaches, il faut s'occuper des animaux,
30:27surtout pour les éleveurs, on ne peut pas laisser comme ça,
30:28même en étant en jachéen.
30:30Voilà, j'ai peut-être un peu débordé,
30:32c'est un peu mon style d'aller…
30:33– C'était très bien et il faut respecter votre style.
30:36Merci beaucoup Gilles Lartigot.
30:38Je vous rappelle, chers téléspectateurs,
30:39vous pouvez retrouver à la fois le premier tome de IT,
30:42mais aussi le deuxième tome et le bilan de cette décennie,
30:45la jungle alimentaire, bilan d'une décennie,
30:48c'est un manifeste et c'est sur le site de TVL,
30:51ProFR, à bientôt, chers amis,
30:54on se retrouve pour un prochain jour, tout bientôt.
30:57– Merci.