L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre pour atteinte à la sûreté de l'État, a été transféré dans une unité de soins, ont rapporté lundi 16 décembre son éditeur et son avocat en France. Mais pour Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France à Alger, «il n’y a aucune charge retenue contre lui, sauf la liberté d’expression».
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Non, aucune nouvelle. On sait qu'il est à l'hôpital Mustapha, à Alger,
00:05puisqu'il a un cancer, donc il est hospitalisé dans une section spéciale.
00:12On sait également qu'il y a eu hier un décret du président de la République algérienne
00:18libérant un certain nombre de personnes, dont un paragraphe concernant les personnes
00:23en détention provisoire, ce qui est le cas de Boalem Sansal,
00:27mais apparemment il n'a pas été libéré, donc il doit y avoir dans son dossier
00:32des charges rédigées de telle façon, atteintes à la sûreté de l'État,
00:37atteintes aux frontières, etc., qui doivent faire en sorte qu'il n'ait pas
00:42dans cette dérogation.
00:45De quoi son arrestation est-elle le nom, selon vous ?
00:47De quoi, pardon ?
00:48Son arrestation, son emprisonnement aujourd'hui, est le nom en Algérie ?
00:53C'est le nom d'un pouvoir arbitraire, parce que Boalem Sansal faisait
00:58depuis une vingtaine d'années des allers-retours réguliers entre l'Algérie
01:02où il vit, à Boumerdesse, et la France, où il venait pour signer ses livres,
01:10son dernier livre notamment, pour faire des conférences,
01:14et il n'avait jamais été inquiété jusqu'à présent.
01:17Donc là, le 16 novembre, j'avais dîné avec lui la veille au soir, le 15 novembre,
01:22et puis il n'était pas particulièrement inquiet,
01:24mais je lui avais dit quand même, fais attention, en ce moment,
01:28après ce qui s'était passé avec Kamel Daoud notamment,
01:31le pouvoir algérien, lui avais-je dit, est quand même très, très, très à cran,
01:36et donc il peut arriver quelque chose.
01:38Il est reparti à Alger, puis il a été arrêté à son arrivée.
01:42Donc c'est vraiment de l'arbitraire, parce qu'il n'y a aucune charge retenue
01:45contre lui, sauf la liberté d'expression.
01:52Sous-titrage Société Radio-Canada