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Près deux semaines après le passage du cyclone Chido, la situation est toujours très compliquée à Mayotte. De nombreux foyers manquent encore d'électricité, d'eau et de nourriture. Le nombre de victimes, qui pour l'heure est de 39, selon un dernier bilan officiel, est extrêmement difficile à chiffrer. L'hôpital de campagne qui a été installé est opérationnel et soulage l'hôpital de la capitale, aujourd'hui bondé. Le maire de Mamoudzou était sur BFMTV pour décrire la situation sur place.

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Transcription
00:00Mon invité Amdiloua Edou Soumaïla, merci d'être avec nous, vous êtes le maire de cette ville de Mamoudzou, c'est la grande ville de l'Est de cet archipel.
00:07Pour faire simple, presque quinze jours, presque deux semaines après le passage de Chido, comment pouvez-vous nous décrire la situation ?
00:14La situation, comme vous le voyez, tous les jours, je parcours l'ensemble de la ville, je vois dans les villages, les quartiers.
00:23Là, vous m'avez trouvé dans un quartier vers le nord de Mamoudzou, à Ovalon, je suis dans une maison, donc vous voyez ce que vous voyez derrière moi.
00:33Toutes les fenêtres ont été carrément sautées, le toit est parti, donc voilà, les administrés, la population essaie de reconstruire tout doucement, préserver ce qui peut l'être.
00:44La situation, elle est toujours difficile, ce sont des maisons, des foyers sans électricité, sans eau courante.
00:52On a toujours des milliers et des milliers de personnes qui sont sans nourriture.
00:58Nos centres d'hébergement d'urgence qui accueillent quasiment tous les jours à peu près 10 000 personnes, on doit continuer à leur apporter assistance, secours, nourriture.
01:08Donc la situation est toujours difficile.
01:10On sait, et c'est une relative bonne nouvelle évidemment dans ce paysage, vu la situation, que l'hôpital de campagne qui a été installé dans votre ville de Mamoudzou, lui, il fonctionne.
01:20Est-ce que vous savez combien de personnes ont été accueillies et comment ça se passe ?
01:25Alors à la date d'hier, où j'ai pu faire la visite à la fois pour saluer, encourager cette mobilisation de secours, c'est important, il y a 90 personnels qui sont sur cet espace, dont 45 personnels médicaux qui ont accueilli.
01:43Donc leur capacité d'accueil par jour, ils m'ont dit, c'est au maximum 150 personnes.
01:48À la date d'hier, ils avaient accueilli la première journée 130 personnes.
01:53Donc vous avez vu, c'est un bouffé d'oxygène énorme qu'apporte cet hôpital de campagne, notamment au centre hospitalier de Mayotte et de Mamoudzou, qui est aujourd'hui bondé pour certains services qui sont dévastés.
02:08Donc je profite encore une fois de l'occasion pour dire grandement merci à ces personnes qui sont là et aussi à l'ensemble de la communauté nationale qui nous apporte tous les jours leur soutien.
02:17Vous avez un nouveau ministre, Manuel Valls en l'occurrence. Qu'est-ce que vous lui dites ?
02:20Venez chez nous, venez à Mayotte, aidez-nous à reconstruire correctement.
02:26Naturellement et surtout reconstruire autrement. Nous n'avons eu cesse de le dire.
02:32Nous ne pouvons pas continuer à avoir le même rapport à la construction, le même rapport à l'habitat par rapport à ce qui s'est passé après cette crise catastrophique qui s'est abattue sur le territoire.
02:45Nous ne pourrons plus faire comme s'il n'y avait pas eu une quarantaine de morts officielles, des milliers et des milliers de personnes blessées, notamment dans les bidonvilles.
02:55Les bidonvilles, je le dis et si je le répète et je l'assume totalement, les bidonvilles sur ce territoire, il ne doit plus y avoir de bidonvilles sur ce territoire de Mayotte,
03:07parce que les bidonvilles, ça reste des cimetières à ciel ouvert et nous devons proposer des solutions alternatives parce qu'au-delà même, pour la mémoire de toutes ces personnes qui sont blessées, qui ont disparu,
03:19on ne peut pas se permettre aujourd'hui d'aller reconstruire, en tout cas laisser les gens refaire les mêmes erreurs en espérant qu'il y aura des résultats différents.
03:28Merci beaucoup M. Hamdil, Walé Houdou, Soumaï Lamère de Mamoudjou d'avoir été avec nous quelques instants malgré la situation évidemment. Merci beaucoup.

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