• l’année dernière
Le lundi, c'est les Vraies Voix du rugby ! Au programme de la soirée, retour sur la 12ème journée de Top 14 avec nos consultants Yoann Huget et Philippe Spanghero. Avant de recevoir nos invités, Jean Pierre Pagès, Pierre Michel Bonnot et Olivier Roumat.

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##VRAIES_VOIX_RUGBY-2024-12-23##

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🥇
Sport
Transcription
00:00Les vraies voies du rugby, 20h21, François Triot.
00:05Bonsoir à tous, les vraies voies du rugby, c'est l'émission du lundi qui traite de toute l'actu rugby.
00:10Au sommaire, retour sur la douzième journée du top 14.
00:13Un nouveau leader, bien sûr, et des questions auxquelles nous répondrons avec Philippe Spanguero et Yoann Uge.
00:182025, le 15 de France partira en tournée en Nouvelle-Zélande.
00:21L'occasion de revenir sur l'essai du bout du monde, l'essai d'un autre monde.
00:26Comme l'a écrit Pierre-Michel Bonneau, ancien journaliste de l'équipe,
00:30qui sera avec nous à partir de 20h30, tout comme Olivier Roumat.
00:33Voilà, vous pouvez nous appeler, bien sûr, au 0826-300-300.
00:37C'est parti pour une heure complètement rugby.
00:39Sud Radio, les vraies voies du rugby.
00:42Bonsoir Philippe Spanguero, bonsoir Yoann Uge.
00:45Bonsoir messieurs.
00:46Salut François, bonsoir à tous.
00:48Et bonsoir Quentin Cabanis.
00:49Bonsoir François, bonsoir à tous.
00:52Il y a eu un remaniement ministériel, enfin, gouvernemental.
00:56La nomination du nouveau gouvernement, ça va plus loin.
00:59Et donc, il s'est passé plein de choses aujourd'hui.
01:01Oui, il s'est passé plein de choses, mais aussi sur la planète rugby, François.
01:04Alors, on va revenir un petit peu sur les actualités du week-end
01:07avec Grenoble qui s'est imposé à Nice, 49 à 18 vendredi soir,
01:13à l'occasion d'un 15e journée de Pro D2.
01:15Grenoble est donc champion d'automne, Nice est pour le moment dernier de Pro D2.
01:19En top 14, grâce à son succès face aux Castrolympiques à l'extérieur
01:22et au nul de Toulouse sur la pelouse du loup,
01:25l'UBB a pris le fauteuil de leader du top 14.
01:29C'est Van Le Promu qui est au fond du classement avec 14 petits points seulement.
01:33Dans le reste de l'actualité, plusieurs médias ont annoncé la signature de Laurent Travers
01:38du côté de Bayonne et le départ de Stuart Lancaster du Racing 92.
01:42Et d'après nos informations, ce n'est pas encore signé pour Laurent Travers avec l'aviron Bayonne.
01:46Et Stuart Lancaster est pour l'heure toujours l'entraîneur du Racing 92.
01:51Enfin, Camille Lopez va prolonger le plaisir.
01:54Âgé de 35 ans, le numéro 10 de Bayonne ne partira pas à la retraite à la fin de la saison
01:58comme il l'avait pourtant laissé entendre.
02:01Le club a annoncé aujourd'hui que Camille Lopez prolongeait son contrat d'au moins une saison encore.
02:06Voilà, réaction peut-être.
02:08Puis on rappelle quand même l'illumination de la ministre des Sports
02:11qui n'est autre que la femme de notre confrère spécialiste de rugby, Cédric Beaudoux, Marie Barsak.
02:16Qui était anciennement directrice de l'héritage du Cojo, le comité d'organisation des Jeux Olympiques.
02:22Voilà enfin de la compétence à ce ministère des Sports.
02:25Et on espère bien sûr plein de bonheur pour notre nouvelle ministre des Sports
02:30qui avait notamment siégé juriste de formation à certaines commissions de discipline dans les années 2000
02:36auprès de l'IRB et du tournoi des 6 nations.
02:42Réaction peut-être sur une des informations.
02:47Peut-être la prolongation de Camille Lopez, Johan ?
02:50Oui, mais il nous avait sous-entendu qu'il était fatigué, qu'il ne voulait pas se prolonger.
02:57Quand on l'a vu au micro de Sud Radio la dernière fois, preuve que l'appétit vient d'un mangeant.
03:02Et voilà, pour le plus grand bonheur des amateurs de rugby,
03:06on a la chance de le voir encore jouer un an de plus minimum.
03:09Et est-ce que la présence de second joue pas justement peut-être parce qu'il a moins de responsabilités ?
03:13Peut-être plus de temps de repos, peut-être que ça aide aussi à faire un an de plus Johan ?
03:17Bien sûr, le fait d'avoir pu souffler l'année dernière, il avait été beaucoup utilisé
03:21avec notamment aussi la présence de Bayonne en Coupe d'Europe.
03:24Aujourd'hui, il peut souffler que ce soit en Challenge Cup ou sur certains matchs de Bayonne.
03:30Il démarre pas tous les matchs également.
03:32Donc sa qualité de récupération est dedans.
03:37Du coup, ça lui permet de prolonger un an de plus, je pense.
03:41Philippe Songhero, est-ce qu'il y a une information par laquelle tu veux commencer ?
03:47Oui, je vais revenir sur l'actualité du Racing.
03:50Laurent Travers est partant, mais a priori ce n'est pas encore signé.
03:55Ça a créé quand même pas mal de remous dans ce club du Racing
03:59avec toutes les autres actualités qu'on a vues en à peine une semaine.
04:04La suspension des deux talonneurs.
04:06Peut-être un licenciement de Kamika ?
04:09Peut-être un licenciement d'ailleurs.
04:11L'information de Stuart Lancaster qui était partant,
04:14ça s'est vraiment emballé médiatiquement la semaine dernière.
04:17Tous les jours, il y avait une nouvelle actualité qui montrait la fragilité
04:22au sein de cette équipe et de ce vestiaire.
04:25Là, on sent déjà qu'il y a un peu d'apaisement.
04:28Stuart Lancaster est a priori bien là, pas partant.
04:32Même s'il y a eu une défaite la semaine dernière,
04:35il y a quand même du caractère qui a été montré par cette équipe du Racing.
04:38À voir dans les prochains matchs qui vont être très importants et assez cruciaux
04:43dans la bascule sur une deuxième partie de saison peut-être un peu plus sereine.
04:47Est-ce que ça veut dire que si jamais les résultats qui ne sont pas terribles,
04:52des fêtes à Montpellier, on le rappelle 21-17 ce week-end,
04:56il y aura ensuite la réception du Loup dimanche à 16h.
05:01Est-ce que ça veut dire que si ça continuait comme ça,
05:05on pourrait avoir peut-être Travers qui remet le survet, Philippe ?
05:10Honnêtement, je n'en sais rien.
05:13En tous les cas, Laurent Travers a toujours eu envie de rester proche du terrain
05:17parce qu'il avait quand même un Pondor proposé par Giacchino Renzetti à ce poste de direction.
05:23Il avait en plus de très bonne relation avec son président.
05:26S'il décide de quitter ce Racing qu'il a honnêtement aimé, je pense sincèrement
05:31et pour lequel il a mis beaucoup d'énergie, c'est simplement parce que le terrain lui manque.
05:36Si toutefois il fallait, je pense qu'il remettrait le survet sans trop de problèmes ni de contraintes.
05:42Mais c'est vrai que le sujet, c'est à chaque fois de savoir quand arrive le bon moment de créer l'électrochoc
05:48parce que les saisons passent vite.
05:50On sent quand même que cette équipe du Racing est complètement sur courant alternative encore.
05:56Il y a tout un tas de questions même autour du sportif.
05:59Il y a la question du stade, la question de la façon dont ce club se projette à l'avenir.
06:05Il y a quand même un chantier qui est assez important pour Giacchino Renzetti à mener dans les semaines qui arrivent.
06:10Le regard de Johan sur cette situation, parce que ça ne doit pas être facile non plus pour Stuart Lancaster avec tous ces bruits.
06:15On imagine quand même que Giacchino Renzetti veut garder Laurent Travers.
06:19Ça doit être compliqué aussi pour un nouvel arrivant comme Stuart Lancaster.
06:24Un nouvel arrivant, ça fait quand même deux ans.
06:26Deuxième saison, mais il est tout récent.
06:31Il est tout récent, dont 100 téléjoueurs adhérent à son projet.
06:34C'est toujours le paradoxe entre le discours des joueurs qui adhèrent, mais on ne le voit pas sur le terrain.
06:42Et en plus, au-delà de l'année dernière, ce processus-là, c'est les problèmes extra-sportifs qui viennent s'ajouter.
06:49Aujourd'hui, il faut qu'on entende parler, soit Jacquie, soit Laurent Travers.
06:55Mais le problème, c'est le calme plat dans ce club.
06:59On n'entend pas le président, on n'entend pas Laurent, on n'entend pas, ne serait-ce que le coach, Stuart Lancaster,
07:07parler, nous dire exactement ce qu'il en est.
07:10Il faut qu'à un moment donné, on aille, même si ce n'est pas agréable,
07:15affronter les problèmes, que ce soit devant la presse.
07:17On ne veut pas se servir de la presse que quand ça va bien dans le club.
07:21Aujourd'hui, ça ne va pas.
07:23On ne sait pas à qui se référer dans le club.
07:25C'est ça le problème aujourd'hui.
07:27Et à l'image aussi du match de samedi, où finalement, le réveil des Racingmen.
07:32Les Racingmen ont été tout prêts aussi de marquer.
07:35Ils ont eu deux occasions dans les cinq dernières minutes.
07:38C'est passé tout près aussi, mais on a envie de leur dire qu'ils se réveillent un peu tard à chaque fois, Philippe, non ?
07:43Oui, ils se réveillent un peu tard.
07:45C'est vrai que là, ils ont eu des occasions.
07:47Après, à la fois, ils se réveillent tard et à la fin, il y a quand même du caractère
07:51pour essayer d'aller chercher cette victoire en fin de match.
07:54Ils arrivent à tenir le ballon.
07:56Il y a ce fait de jeu sur la dernière action.
07:58On peut y revenir, mais on sent quand même que cette équipe,
08:02elle ne s'éteint pas au fil des matchs.
08:05Et vu le contexte, ils auraient pu lâcher ce match.
08:08Ce n'est pas le cas.
08:09Moi, je vois plutôt, même s'ils se réveillent un peu tard, des signaux d'espoir quand même
08:13sur une forme de caractère collectif.
08:15Mais encore une fois, c'est beaucoup trop à réaction cette saison.
08:19Et ça fait quand même plusieurs saisons que ça dure.
08:21Et c'est vrai qu'il y a quand même un gros décalage entre le discours qu'on a eu,
08:24je me souviens d'un Henri Chamancy en début de saison, il y a quelques mois déjà,
08:28qui nous disait que vraiment le groupe vivait bien, que ça travaillait bien la semaine,
08:31qu'ils avaient un peu de mal à réitérer ça le week-end en championnat,
08:35mais que ça allait payer.
08:37Avec tout ce qu'on perçoit de l'extérieur, et je suis assez d'accord avec Johan,
08:40c'est bien de travailler dans l'ombre et de ne pas se laisser polluer
08:43par la partie médiatique tous les quatre matins.
08:46Mais il y a des moments où il faut prendre la parole, donner une direction.
08:51Et c'est vrai que Jackie Lorenzetti n'a peut-être pas su le faire ces derniers temps.
08:55Il y a eu plusieurs points sur lesquels, pour moi, il n'a pas été assez communiquant.
08:59D'abord, c'est le sujet du stade qui pose beaucoup de questions,
09:02parce qu'on peut le tourner comme on veut, mais le stade, c'est le lieu de vie des supporters,
09:08c'est le lieu qui s'approprie, c'est le lieu où les joueurs ont leurs marques, leurs habitudes,
09:13et où tu crées des moments d'émotion collective.
09:17Et malheureusement, on ne sait plus trop où ça va avec ce racing,
09:21d'un point de vue du lieu qui va abriter cette équipe.
09:25Il y a les sujets de direction sportive.
09:27Il y a eu aussi, ça date un peu, mais le départ en catimini de Yannick Nyanga.
09:34Et vu ce qu'il a apporté à ce club, l'investissement qu'il y a mis,
09:38j'ai trouvé que ce n'était pas très élégant de ne pas prendre la parole à son sujet.
09:45Donc voilà, il y a beaucoup de choses qui interpellent un peu dans la stratégie de communication du club.
09:50Ce soir, et depuis hier soir, depuis le nul de Toulouse à Lyon,
09:54le top 14 a changé de leader.
09:57L'UBB et Toulouse ont le même nombre de points,
09:59mais c'est l'UBB qui est devant la faveur de son match remporté à Toulouse il y a quelques mois.
10:05Est-ce que c'est anecdotique ou pas, Yoann ?
10:10Je n'ai pas entendu l'affaire.
10:12Est-ce que c'est anecdotique ou pas le fait qu'à l'issue de la douzième journée,
10:17c'est-à-dire quasiment à la fin des matchs allés,
10:19l'UBB est leader devant Toulouse ?
10:23Anecdotique, non, parce que ça prouve qu'ils ont reçu,
10:26comme on a pu entendre les discours de Yannick, de Yannick Grue, de Diaby aussi,
10:33qu'ils ont appris, qu'ils apprennent et qu'ils ont retenu le temps
10:38de savoir tourner l'effectif, de s'appuyer sur un effectif un peu plus profond que l'année dernière.
10:45On l'a senti à Amal durant le tournoi des destinations.
10:48Et là, on sent qu'avec une charnière Max Lucu et Mathieu Hubert absentes,
10:54ils arrivent à faire quand même un coup,
10:56à les gagner à caste avec des conditions climatiques compliquées
10:58qui étaient plus favorisantes pour les castrer.
11:01Il fallait le faire.
11:02Au bout d'un match, je suis sincère, je n'ai pas vu tout le match
11:06parce que c'était vraiment compliqué,
11:08mais en tout cas, c'était le job.
11:12Là, c'est vraiment le job.
11:13Il va y avoir un racing, excusez-moi de faire un petit retour en arrière,
11:19mais le racing Lyon qui arrive le week-end prochain,
11:21il va être chaud.
11:22Il va être très chaud.
11:24On va bien sûr, bien sûr, continuer à parler de Top 14.
11:29Toi, tu la juges anecdotique ou pas, cette première place ?
11:32Bon, il y a été de points de l'UBB,
11:34mais ce qui est intéressant, c'est qu'ils ont quand même fait un petit peu tourner.
11:38Il y a une gestion de l'effectif qui est différente au début de saison, Philippe.
11:43Oui, c'est ce que disait Johan.
11:45Ils ont trouvé peut-être un peu plus de profondeur pour se le permettre.
11:48Et puis, ça leur a donné conscience en début d'année
11:50quand ils sont allés faire ce coup à Toulouse en ayant vraiment ses tournées.
11:56Et donc aujourd'hui, ils sont capables d'aller chercher des points.
11:59Non, ce n'est pas anecdotique du tout.
12:01On le répète souvent,
12:02on s'est posé la question de savoir s'ils allaient se relever de cette défaite très lourde en finale.
12:07On a vu qu'ils l'avaient très bien digéré, qu'ils s'en étaient servis,
12:10qu'ils ont renforcé leur effectif, cette profondeur de banc,
12:13et qu'ils peuvent être un peu plus en gestion,
12:15comme l'a été toujours la saison dernière et comme ils sont encore là cette année,
12:19pour d'abord jouer les deux tableaux
12:21et puis se donner l'ambition d'aller le plus loin possible dans les deux compétitions.
12:25Et accueillir Toulon.
12:26Ce sera samedi soir, 13e journée pour terminer les matchs allés.
12:3021h05 ce match-là, et ce sera un des gros matchs que l'on suivra bien sûr sur Sud Radio.
12:35Messieurs, j'espère que vous êtes au point sur les cadeaux de Noël.
12:37On va en parler dans un instant, bien sûr.
12:39Idées, cadeaux et plus encore.
12:42Restez avec nous sur Sud Radio.
12:43Les vraies voix du rugby, à tout de suite.
12:48Ils ont des agendas de ministre, même s'ils n'ont pas été nommés au gouvernement.
12:51C'est Yohann Hugé et Philippe Scanguero qui sont là ce soir pour nous,
12:54dans les vraies voix du rugby, bien sûr,
12:55pour continuer à parler de l'actualité rugby, jusqu'à 21h,
13:00dans les vraies voix du rugby.
13:01Messieurs, vous êtes bien sur les cadeaux, là, pour demain soir,
13:05pour mettre sous le sapin ?
13:06Yohann ?
13:07Très bien, pas trop, comme d'hab.
13:09On va courir demain.
13:11Il reste deux, trois ajustements à faire, mais on va très bien.
13:14D'accord, donc c'est plutôt, tu vas casser sur la ligne, quoi, en gros.
13:18J'ai pas été habitué, moi.
13:20Vous savez, tous ces cadeaux, on est plutôt relativement soft,
13:23avec le rugby, c'est un petit comité, donc là, il va falloir élargir le cercle.
13:28Donc, on va faire ça dès demain matin, à la première heure.
13:32À la première heure.
13:33Philippe, toi, t'es bien, t'es organisé, c'est carré.
13:36Moi, j'ai quand même beaucoup sous-traité, comme d'habitude.
13:40On allait dire, il est marié.
13:42Voilà, ça a été très bien sous-traité, mais après, pour Yohann,
13:46je suis pas inquiet parce que ça a quand même été toute sa carrière
13:49un drôle de finisseur, donc sur la ligne, il est très fort.
13:54À l'approche des lignes, il se transcende.
13:59Non, t'en penses pas, Philippe.
14:01Ce côté finisseur puncher.
14:03On est ravis d'accueillir ce soir Jean-Pierre Pagès,
14:06auteur des Gueules du rugby, qui est avec nous.
14:09Bonsoir, Jean-Pierre.
14:10Salut, les amis.
14:12Merci d'être avec nous en direct, veille de Noël.
14:16C'est vrai que je fais le lien entre l'idée cadeau,
14:20dont on peut avoir besoin la veille de Noël,
14:24et les Gueules du rugby.
14:26Quatre volumes qui reprennent,
14:28qui sont un véritable patrimoine de notre rugby.
14:32Oui, t'es sûr, ça fait quatre ans qu'on a arpenté
14:37toutes les villes et les clubs de France.
14:43On s'est arrêté pour le quatrième tome,
14:46avec cette collection complète de 2 000 joueurs,
14:492 000 portraits et 2 000 interviews,
14:52dont Yoann fait partie dans le quatrième tome.
14:57Voilà, qui est un modèle facile à guider, Yoann Hugé, ou pas ?
15:01Eh, c'est pas mal.
15:03Je parle de l'ariège, elle est facile.
15:06Ce qui est intéressant, c'est que t'as relancé
15:09une collection un peu différente, Jean-Pierre,
15:12qui met aussi en avant le rugby amateur.
15:15C'est ça, c'est mettre en valeur le rugby amateur
15:18à travers des têtes de gonzole,
15:20qui est le rugby professionnel et le top 14.
15:23On a demandé à chaque club de top 14,
15:25en l'occurrence quatre par an,
15:27de choisir un club amateur,
15:29et essayer de faire le grand écart
15:31entre le top 14 et la Régionale 3.
15:33Premier exemple, on a demandé à l'ASM de choisir un club,
15:36le club de Cisterne-les-Forêts,
15:39qui est un club de Régionale 3,
15:41au milieu de la forêt, un club en pente,
15:44et sur 500 habitants, il y a 250 licenciés.
15:47Un exemple fabuleux du rugby français, du rugby amateur.
15:51C'est extraordinaire, et c'est une nouvelle aventure
15:54qu'on s'est lancée.
15:56Et on passe une semaine en immersion
15:58entre le top 14 et le club de Régionale 3.
16:02Et franchement, là, il y a le vrai,
16:04je ne dis pas le vrai rugby, mais le rugby d'antan,
16:06le rugby amateur,
16:08le pur essentiel, comme on dit,
16:12du rugby qui remonte,
16:14et qui est fabuleux.
16:16Justement, tu parles de Clermont,
16:20je n'ai pas bien retenu le nom du club amateur,
16:23mais en tout cas...
16:25Cisterne-les-Forêts.
16:28Est-ce que toi, tu sentais,
16:30ou en tout cas ce que tu as vu,
16:32le tournage où tu es allé
16:34à la rencontre des Clermontois,
16:36mais est-ce que ce renouveau Clermontois
16:38qu'on aperçoit et qu'on a encore vu ce week-end
16:40avec cette défaite très courte à La Rochelle,
16:44est-ce que tu l'avais pressenti
16:46en travaillant avec eux ?
16:48Je pensais qu'il y avait,
16:50alors c'est vrai qu'il y a eu peut-être un déclic,
16:52c'est la signature,
16:54le renouvellement du contrat de Rios.
16:56J'ai senti, c'était au moment
16:58où j'y étais en fait,
17:00j'ai senti qu'à partir de là,
17:04j'ai senti que l'équipe
17:06lâchait un petit peu plus
17:08les watts
17:10et ça se concrétise,
17:12où on était plus étendu,
17:14on voyait peut-être un peu plus l'avenir,
17:16peut-être plus de confiance à tous les niveaux.
17:18J'ai senti ça,
17:20les gens plus étendus,
17:22aussi bien sur le pré qu'autour du pré.
17:24Alors c'est une petite impression,
17:26une fausse impression,
17:28mais ça se concrétise sur le terrain.
17:30Oui, c'est vrai.
17:32Intéressant quand même le ressenti de Jean-Pierre Pagès,
17:34Yoann et Philippe, pour commencer.
17:36Oui, c'est intéressant
17:38parce qu'il a pu les côtoyer
17:40et ça se retranscrit
17:42pleinement sur le terrain.
17:44Mais c'est des choses quand même qu'on avait vues
17:46aussi déjà l'année dernière.
17:48Ça se mettait en route,
17:50après il y avait, comme disait Kingston Furious,
17:52ça ne se mettait pas
17:54en place à l'extérieur,
17:56il lâchait des matchs,
17:58mais à la maison, il y avait de la consistance.
18:00Je trouve qu'il trouve un peu plus de régularité.
18:02Oui, Philippe,
18:04sur cet ASM,
18:06l'impact de la re-signature
18:08de Christophe Furious
18:10sur des groupes,
18:12tu partages l'avis de Jean-Pierre ?
18:14Oui, je partage.
18:16Ça contribue à la sérénité,
18:18à la vision, à la projection.
18:20C'est vrai que si Christophe
18:22a pu avoir des vestiaires,
18:24des relations un peu tendues
18:26à la fin, à Castres,
18:28et puis un moment à l'UBB aussi,
18:30là on sent qu'il tient vraiment son vestiaire à Clermont,
18:32que les joueurs le suivent,
18:34croient en son projet.
18:36Ça rassure forcément les joueurs
18:38de sentir qu'ils se projettent
18:40à moyen ou long terme avec lui.
18:42Certainement que ça a contribué, c'est sûr.
18:44Et puis cette équipe a pris confiance.
18:46On a eu plusieurs Clermont-de-Toit
18:48depuis le début de la saison qui nous ont dit
18:50clairement que le groupe vivait très bien
18:52et eux, pour le coup, contrairement
18:54à ce qu'on a pu dire tout à l'heure pour le racing,
18:56ils l'ont concrétisé assez vite.
18:58La confiance est montée crescendo,
19:00ils sont assez solides sur les bases,
19:02sur les fondamentaux.
19:04Cette équipe, honnêtement, on ne l'attendait pas
19:06à ce niveau-là quand même en début de saison.
19:08Jean-Pierre Pagès, auteur de Gueule du rugby,
19:10idée cadeau pour Noël, pour les dernières 24 heures,
19:12pour les passionnés de rugby.
19:14Est-ce que justement,
19:16quand tu vas faire ce type de travail
19:18entre le rugby pro et le rugby amateur,
19:20on entend partout, notamment depuis les événements
19:22de l'été dernier, que le rugby pro
19:24est déconnecté du rugby amateur.
19:26Qu'est-ce que toi, tu en penses et quel est ton ressenti ?
19:30C'est vrai que
19:32peut-être vu de loin comme ça,
19:34on se dit que les joueurs dans le top 14
19:36sont dans leur bulle,
19:38c'est des machines de guerre,
19:40c'est des Ferrari,
19:42c'est des Lamborghini,
19:44et ils sont peut-être dans leur bulle,
19:46mais ils arrivent tous
19:48du monde amateur, et à un moment donné,
19:50c'est ça aussi qui m'a poussé
19:52de se dire, on va les rapprocher,
19:54on va essayer de les reconnecter,
19:56peut-être qu'ils s'étaient
19:58un petit peu déconnectés
20:00de ce monde d'où ils venaient,
20:02mais
20:06non, je ne pense pas, je pense que
20:08ça reste encore un monde
20:10très gentil, très accessible,
20:12et même s'ils ont
20:14des obligations,
20:16on ne peut pas
20:18rentrer comme ça dans leur univers,
20:20mais quand les jeunes
20:22de Cisterne
20:24ou d'autres clubs
20:26amateurs viennent,
20:28ils sont là,
20:30ils sont très accessibles,
20:32je ne pense pas qu'ils soient
20:34à des années-lumière, ils restent encore
20:36sur de la réalité,
20:38ça fait du bien quand même au rugby,
20:40alors après avec les petits événements,
20:42les événements qui sont
20:44un peu plus durs,
20:46ça arrive dans tous les sports,
20:48et ça arrive, donc il ne faut pas
20:50non plus faire un coup de projecteur là-dessus,
20:52je crois que
20:54le monde du rugby reste encore
20:56un magnifique
20:58monde à explorer.
21:00C'est rassurant ce que nous dit Jean-Pierre,
21:02tu n'es pas surpris Yoann, parce que je sais qu'à Toulouse
21:04c'était important cette
21:06connexion au monde amateur.
21:08Effectivement,
21:10je crois qu'on a été l'un des premiers clubs à Toulouse
21:12à délocaliser nos entraînements,
21:14alors même si c'est des fois,
21:16c'est compliqué, parce que c'est à une heure,
21:18une heure et demie du club,
21:20et les terrains,
21:22malheureusement, ne sont pas
21:24propices aux terrains du week-end,
21:26mais ça nous permettait de retourner
21:28dans des lieux où on s'était entraîné,
21:30à Pamier, pour certains comme moi,
21:32dans Ariel, d'autres,
21:34on était à Villefranche, on vient tous
21:36de ce milieu-là, et malgré ce qu'on peut
21:38connaître le week-end,
21:40s'entraîner la semaine
21:42dans nos clubs formateurs, ça a été
21:44une reconnexion,
21:46et savoir d'où on venait, et aussi
21:48rendre ce que
21:50le club nous avait donné.
21:52Je ne me suis jamais posé la question
21:54si on s'était éloigné,
21:56après le problème, c'est qu'on a des emplois
21:58du temps qui ne nous permettent pas d'y aller
22:00aussi souvent que l'on aimerait,
22:02parce qu'il faut bien privilégier aussi la famille
22:04et les
22:06phases de récupération,
22:08mais en tout cas,
22:10le fait d'y aller périodiquement
22:12sur des entraînements nous permettait
22:14de continuer à avoir le lier
22:16avec le monde amateur.
22:18J'ai envie de dire quelque chose,
22:20c'est que
22:22dans cette expérience-là,
22:24dans ce contexte-là,
22:26on a programmé avec l'ASM
22:28et avec Cisterne,
22:30lors d'un match
22:32de Cisterne à la maison, que
22:34l'ASM, une partie des joueurs,
22:36viendrait sur place
22:38rencontrer le public,
22:40assister au match
22:42avec l'entraîneur,
22:44avec aussi Aurélien Rougerie
22:46et quelques joueurs pros
22:48et aller même dans le vestiaire
22:50et faire une remise de maillot
22:52juste avant le match.
22:54Là, ça donne encore plus d'impact
22:56à notre expérience
22:58et les gamins, ils ont des étoiles
23:00dans les yeux de voir à Rougerie,
23:02de voir un tixeron,
23:04n'importe quel joueur XMR
23:06qui arrive et qui débarque
23:08en Régional 3.
23:10Il y a Urias dans les vestiaires
23:12qui va donner un conseil
23:14aux petits jeunes en Régional 3.
23:16C'est un autre monde.
23:18C'est ça qu'on veut essayer de remettre en place,
23:20de faire ce lien
23:22à notre modeste niveau,
23:24mais essayer de faire un lien
23:26avec le rugby,
23:28entre le monde amateur et le monde professionnel.
23:30C'est ce qu'on est en train de faire aussi avec Carmo,
23:32Carmo qui a été un club...
23:34Champion de France en 54, Carmo ?
23:3651.
23:38Magnifique, magnifique,
23:40et il reste, c'est ça qui est fou,
23:42quand on est allé tourner à Carmo,
23:44il reste encore un champion de France
23:46de 51, qui a 99 ans,
23:48qui est en pleine forme.
23:5099 ans, il était champion de France
23:52avec cette équipe de Carmo en 51.
23:54Magnifique Raymond Carrère.
23:58C'est un travail patrimonial
24:00que tu fais Jean-Pierre
24:02avec Gueule du Rugby.
24:04Quentin Cabanis, une question pour Jean-Pierre Pagès.
24:06Bonsoir Jean-Pierre.
24:08J'ai quand même pas mal regardé
24:10les vidéos de Gueule du Rugby.
24:12Il y en a quelques-unes qui m'ont particulièrement ému.
24:14Alors forcément, un petit clin d'œil à Julien Thomas
24:16et ses larmes dans le livre,
24:18notre consultant.
24:20Mais justement, il y a quand même
24:22beaucoup de joueurs qui se sont confiés
24:24et qu'on a senti énormément touchés d'en parler.
24:26Est-ce que toi, il y en a quelques-uns qui t'ont marqué
24:28plus que d'autres ?
24:30Est-ce qu'il y a des petites histoires comme ça
24:32que tu nous conseilles d'aller piocher ?
24:34Oui, bien sûr.
24:36Par exemple, pour symboliser
24:38ce que tu dis,
24:40Chabal m'appelle
24:42le prêtre.
24:44Il m'appelle le prêtre
24:46parce que tout le monde
24:48se confie et
24:50il n'y a pas cette impression de dire
24:52on lâche un petit peu
24:54tout ce qu'on a à dire dans une configuration un peu spécifique
24:56puisqu'on est sous une bulle
24:58lumière face à face, il n'y a personne autour.
25:00Et donc là,
25:02les joueurs
25:04remontent un petit peu dans leurs souvenirs
25:06et
25:08ouvrent leurs sentiments,
25:10leurs émotions. Pour revenir à ta question,
25:12il y a quelqu'un
25:14qui m'a marqué véritablement,
25:16c'est les grandes légendes
25:18qui sont parties.
25:20Boniface,
25:22il y a Lucien Mias qui m'a extrêmement marqué,
25:24qui dit
25:26des magnifiques choses.
25:28Et puis,
25:30encore une fois,
25:32il y a Pierrot Albaladejo aussi.
25:34Je suis allé le voir chez lui
25:36comme ça. C'est des gens,
25:38on est tous des enfants de
25:40Pierrot Albaladejo,
25:42comme on dit souvent.
25:44Mais c'est vrai que ça, c'est des
25:46monuments où on les bade.
25:48On les bade en leur
25:50disant bonjour et on les bade
25:52en leur disant au revoir
25:54et on pense à ces émotions
25:56et tous ces souvenirs
25:58que l'on déguste
26:00à chaque fois,
26:02sur chaque parole. C'est extraordinaire.
26:04André Réveau,
26:06magnifique. André Réveau qui parle
26:08de cette finale 71 du Béziers
26:10face à Béziers
26:12
26:14il se fait littéralement
26:16fracasser sur le terrain.
26:18Il raconte
26:20et il dévoile un petit peu
26:22qui est vraiment l'auteur
26:24de Côté Malheureux
26:26et 50 ans après.
26:28C'était relou.
26:30Jean-Louis Martin me disait
26:32Jean-Pierre, 50 ans après,
26:34ça serait bien de se réunir
26:36Toulon et Béziers.
26:38Mais il n'y a qu'à
26:40en parler à André. Alors j'ai essayé de faire la liaison
26:42et j'ai demandé à André.
26:44Il m'a dit tu crois qu'on veut fêter le sacre de
26:46Béziers 50 ans après ?
26:48Donc voilà.
26:50Il y a la petite story
26:52justement dans les livres
26:54du grand Béziers qui est aussi très intéressante
26:56à suivre. Et j'ai une autre question
26:58Jean-Pierre, toi justement
27:00qui as croisé tous ces illustres etc.
27:02On parle souvent au rugby des
27:04valeurs du rugby. Est-ce que tu as le sentiment
27:06que ça a continué
27:08de la même manière ou est-ce que ça évolue
27:10quand même beaucoup ?
27:12Je crois que les valeurs elles y sont encore.
27:14Il y a encore cet esprit
27:16du ballon au val.
27:18Je dis
27:20moi j'ai toujours
27:22à travers toutes les générations il y a quand même
27:24ce lien qui est fort.
27:26Cette mentalité du
27:28rugby qui reste.
27:30Alors évidemment avec le professionnalisme
27:32ça se lisse un petit peu.
27:34Mais moi je vois
27:36les
27:38mecs du top 14 aujourd'hui
27:40ils s'intéressent
27:42quand même à l'histoire du rugby.
27:44Et donc
27:46ils vont bader André Réraud.
27:48Moi je l'ai vu dans le 15 des légendes
27:50quand on a fait le 15 des légendes
27:52on a réuni
27:54une quinzaine
27:56de légendes
27:58à toutes les générations.
28:00Les nouvelles générations
28:02badaient André Réraud, Jean Autrillo,
28:04Pierre Vipreux
28:06parce que
28:08ils sont référents dans le rugby.
28:10Et ils ont donné le las pour ce que
28:12aujourd'hui
28:14un Dupont
28:16ou un petit Antamac
28:18sont aujourd'hui.
28:20Donc ils ont construit ce rugby
28:22qui est
28:24notre rugby d'aujourd'hui
28:26à travers toutes les évolutions.
28:28Oui, on garde
28:30toujours ce lien fort
28:32à travers toutes les générations.
28:34Et on est content de transmettre aussi
28:36des traits d'union de ce lien fort.
28:38Merci Jean-Pierre Pagès d'avoir été avec nous.
28:40C'est la fin du rugby.
28:42Idée cadeau de dernière minute.
28:44Pour les finishers comme Yoann Hugé.
28:46Yoann Hugé toujours là.
28:48Philippe également.
28:50On va passer au dossier du soir.
28:52Je te souhaite un joyeux Noël Jean-Pierre en te disant au revoir.
28:54Et bonne fête.
28:56On va passer justement
28:58à un autre bouquin.
29:00Je le montre si vous me suivez en vidéo.
29:02L'essai d'un autre monde.
29:04Le bouquin qui est sorti il y a quelques semaines.
29:06Signé Pierre-Michel Bonneau.
29:08Qui s'inspire
29:10de l'essai du bout du monde.
29:12Pour parler d'un autre monde.
29:14On est très heureux
29:16d'accueillir Pierre-Michel Bonneau
29:18et Olivier Romat.
29:38Voilà. C'était Pierre Salvec.
29:46Pierre à la maladie de jauques.
29:48On en parlait avec Jean-Pierre Pagès.
29:50Bonsoir messieurs. Bonsoir Pierre-Michel.
29:52Et bonsoir Olivier.
29:54Merci d'être avec nous.
29:56Quelle idée
29:58Pierre-Michel de sortir un livre
30:0030 ans après sur cet essai
30:02dit du bout du monde qui a inscrit
30:04à l'Eden Park d'Auckland
30:06une contre-attaque
30:08de Philippe Saint-André
30:10initiée à la 80ème
30:12même. Le chrono était à 79.
30:14Et donc
30:16il finit par un essai magnifique.
30:18Pourquoi avoir eu envie d'écrire
30:20sur cet essai ?
30:22Et bien parce que
30:24comme je l'explique
30:26c'est vraiment le moment
30:28qui m'a fait bondir de mon siège
30:30d'enveloppe spéciale sur toute une carrière.
30:32À l'équipe
30:34on nous a toujours conseillé de rester
30:36aussi objectif et distant que possible.
30:38Mais là vraiment c'était tellement
30:40une telle émotion
30:42après 6 semaines de tournée. C'était l'aboutissement
30:44de telle aventure
30:46que ça m'est resté
30:48et que c'est vraiment un des grands moments
30:50de ma carrière.
30:52Et je trouve aussi que
30:54l'exploit de la double victoire
30:56en Nouvelle-Zélande
30:58qui est restée
31:00sans lendemain pour l'équipe de France
31:02unique
31:04a été un peu
31:06mésestimée disons.
31:08Elle méritait d'être
31:10un peu glorifiée.
31:12Après ça tombait juste, il y avait des blagues
31:14qui passaient par là.
31:16Jusque là on va dire qu'il y avait eu 79
31:18une victoire un 14 juillet
31:20mais qui relevait un peu de l'exploit.
31:22Il y avait eu beaucoup de tournées
31:24difficiles mais là il y a eu 2 victoires
31:26enchaînées Olivier Roumat.
31:28Est-ce que tu ressens aussi ce que disait
31:30Pierre-Michel, c'est-à-dire le fait que
31:32l'exploit n'était pas vraiment
31:34mis à sa juste valeur ?
31:36Alors d'abord bonsoir
31:38à vous tous, à Pierre-Michel
31:40salut,
31:42à Philippe,
31:44bonjour à tous les collègues
31:46oui bien sûr parce que
31:48ces tournées du mois de juillet
31:50n'étaient toujours pas tellement
31:52médiaticisées, le rugby n'avait pas encore
31:54la médiaticisation d'aujourd'hui.
31:56C'est vrai que j'étais pas passé
31:58tout silencieux mais ça n'avait pas été
32:00relevé à sa juste valeur.
32:02Et même nous, on était très contents
32:04d'avoir fait un exploit
32:06de battre les Blacks deux fois chez eux.
32:08Et c'est plus après, avec le temps, qu'on s'est rendu compte
32:10du véritable exploit
32:12qu'on avait réussi à faire.
32:14Et surtout sur le deuxième test,
32:16le fameux essai de Sadourni
32:18parce que sur le premier test
32:20on avait gagné, je crois que c'était Krejciar
32:2222 à 8.
32:24Et les Blacks,
32:26c'était leur premier match de tournée
32:28donc on les avait un peu
32:30pris par surprise.
32:32Le second test, croyez-moi, c'était quand même
32:34un drôle de match et
32:36j'ai rarement pris autant de coups sur un match
32:38de rugby que sur ce match.
32:40Les Blacks nous avaient promis la guerre,
32:42ils avaient annoncé, Fitzpatrick avait annoncé
32:44partout dans les journaux que ça serait
32:46pas le même match que
32:48la même physionomie des matchs que sur le
32:50premier test mais il avait raison.
32:52On avait gagné avec cet essai magnifique
32:54sur la relance de Philippe,
32:56la contre-attaque de Philippe, pardon.
32:58Mais on passe vraiment
33:00par la petite portée.
33:02Je me souviens quand même très bien de ce match,
33:04on avait quand même ramassé
33:06si vous voyez ce que je veux dire,
33:08la loi rugbystique.
33:10Surtout à l'époque.
33:12Et Johan, justement,
33:14t'es bien plus jeune que tout ça
33:16mais comment tu as vécu
33:18et c'est des choses que t'as regardées,
33:20on te l'a raconté,
33:22ces moments d'histoire du Quai de France ?
33:24On nous l'a surtout
33:26raconté,
33:28on l'a surtout vu
33:30parce que j'ai eu la chance
33:32aussi d'être coaché par
33:34Philippe et Patrice
33:36et de côtoyer les anciens
33:38sur chacune des sorties
33:40équipes de France.
33:42Mais en fait,
33:44ils ont initié ce French Flair.
33:46C'est
33:48effectivement le symbole du French Flair.
33:50Là, on peut, Pierre-Michel,
33:52on va direct à la conclusion du bouquin.
33:54French Flair,
33:56c'est un peu ça la question posée
33:58à la conclusion, on ne peut peut-être pas
34:00la dévoiler tout de suite. Mais c'est vrai que c'est un symbole
34:02du French Flair, mais c'est
34:04aussi un symbole
34:06du rugby d'avant.
34:08C'est-à-dire ces tournées où il y avait quoi ?
34:1010 matchs, des matchs de semaine,
34:12des matchs de
34:14test match, là il y avait eu
34:16en 94 et à l'occasion
34:18notamment de 2025 où il y aurait une tournée
34:20en Nouvelle-Zélande, c'est vrai que ça n'a plus la même odeur.
34:22C'est sûr que
34:24l'épopée n'existe plus.
34:26Quand ça a basculé
34:28à des préparations de test,
34:303 préparations de test ou 2 préparations de test,
34:32donc une semaine,
34:34100 matchs au milieu, 100 matchs de province,
34:36ce n'était plus un voyage,
34:38ce n'était plus une aventure, c'était l'aventure
34:40professionnelle, c'était très différent
34:42de ce qui avait précédé. Mais là, ils sont passés par le Canada,
34:44il n'y a eu rien des tests pièges au Canada,
34:46ils ont fait quasiment tout le nord
34:48de la Nouvelle-Zélande, du haut en bas,
34:50ils ont joué dans des bleds à Masterton,
34:52dans des endroits vraiment
34:54de campagne.
34:56Ils avaient le temps de découvrir le pays,
34:58le pays de les découvrir,
35:00humainement je pense que c'était très différent
35:02de l'aventure professionnelle,
35:04mais c'était enrichissant
35:06pour eux, je l'imagine.
35:08Ils ont voyagé moins, c'était
35:10vraiment une autre époque.
35:12Cette époque-là, puisque le rugby
35:14est passé pour l'année d'après, en 95.
35:16Voilà, au moment de la Coupe du Monde
35:18en Afrique du Sud. Philippe Smanghero,
35:20toi tu as un peu grandi dans les histoires
35:22de ces épopées qui étaient les tournées.
35:24Oui, alors moi j'en ai
35:26entendu beaucoup,
35:28parce que c'est vrai que j'ai eu la chance,
35:30j'ai compris assez tôt que j'avais beaucoup de chance
35:32de vivre ça, parce que c'est vrai que Walter
35:34était assez adepte des réunions d'anciens,
35:36et donc moi j'aimais
35:38être là très jeune, parce que
35:40chaque année, c'était
35:42les mêmes histoires, mais il y avait
35:44un nouvel élément quand même.
35:46Donc on
35:48aimait quand même un joli vers les histoires,
35:50mais en fait c'était tellement bon. Mais celle
35:52de 94, cette tournée, je m'en souviens très bien,
35:54parce que c'est la première fois
35:56que j'ai eu envie d'avoir le maillot de l'équipe de France.
35:58Ce maillot-là, Adidas, avec les manches
36:00blanches et rouges.
36:02Le marketing n'était pas ce qu'il était
36:04aujourd'hui, et il a quand même fallu faire des pieds et des mains
36:06pendant des mois pour trouver le maillot
36:08de ce magasin. Donc je ne l'ai eu quasiment
36:10qu'à Noël, vous voyez, c'était tard après la tournée.
36:12Mais je ne l'ai pas quitté
36:14pendant longtemps, mais juste
36:16pour rebondir et avoir
36:18l'avis de Pierre-Michel et d'Olivier.
36:20C'est vrai qu'en fait, j'ai l'impression que c'est cette
36:22tournée qui
36:24soude ce groupe qui honnêtement
36:26était pour moi peut-être
36:28l'équipe de France qui n'a jamais
36:30autant mérité d'être championne du monde,
36:32qui fait la Coupe du monde en Afrique du Sud après,
36:34avec le scénario qu'on connaît. Et j'ai l'impression
36:36que cette équipe, elle se crée là en fait,
36:38avec une issue qui n'est pas celle qu'on attendait.
36:40Mais il y a quand même
36:42la victoire contre l'Angleterre au match
36:44de la troisième place, les Anglais qu'on n'avait pas battus
36:46depuis longtemps, et là qu'on bat largement
36:48pour la troisième place. Mais j'ai l'impression
36:50qu'il s'est créé quelque chose à ce moment-là
36:52dans ce groupe.
36:54Olivier ?
36:56Je suis d'accord avec toi, Philippe,
36:58mais je vais aller même un peu plus loin parce que
37:00c'était Pierre-Pierre Bizy, l'entraîneur.
37:02Il avait pris l'équipe
37:04à partir du tournoi en 92.
37:06Et je pense
37:08que l'équipe s'était
37:10vraiment formée.
37:12Déjà, la tournée en Argentine en 92,
37:14moi je n'y étais pas parce que j'étais exclu
37:16si je n'avais pas pu y aller. Par contre, en 93,
37:18on avait gagné aussi la série de tests
37:20en Afrique du Sud.
37:22Et je pense que là, le groupe s'est vraiment
37:24créé là.
37:26En fait, dans le prolongement du tournoi en 93.
37:28Là, ça a vraiment été le ciment de cette
37:30génération.
37:32C'est vrai qu'il y a cette tournée en Nouvelle-Azélande
37:34et comme le soulignait
37:36Pierre-Michel,
37:38on tombe dans un piège,
37:40je crois que c'est à Ottawa contre le Canada,
37:42avec une expulsion de Philippe Sella
37:44qui a été donc
37:46à l'époque, ça s'appelait
37:48Lili Arbet, c'était pas Wadruby,
37:50qui a désavoué l'arbitre et il a été réintégré.
37:52En fait, ils ont prouvé
37:54que Philippe Sella n'aurait pas dû être expulsé.
37:56Le début de la tournée
37:58était quand même plutôt...
38:00Il n'avait jamais été expulsé.
38:02Sur les cartes rouges.
38:04Donc, en fait, Pierre Verbier,
38:06je ne sais pas si vous voyez comment,
38:08le personnage que c'était, c'était quand même
38:10quelqu'un d'assez strict
38:12et on a mangé
38:14du pincec et de l'eau
38:16pendant 15 jours, mais la tournée
38:18est quand même assez compliquée.
38:20Et je me souviens, ce pauvre Christian Califano,
38:22et tout l'amour que j'ai pour lui,
38:24il était arrivé au réolé d'un titre
38:26avec la statue de Zaire,
38:28et là, il monte sur la balance,
38:30et je crois qu'il était à 125,
38:32un truc comme ça.
38:34Mais bien couronné, bien gras,
38:36avec un peu de bourreau,
38:38et tout ça.
38:40Et Pierre Verbier, il lui fait,
38:42écoute Cali, l'objectif pour la fin du mois,
38:44c'est 10 kilos.
38:46Non mais Pierre, mais t'es fou, mais 10 kilos,
38:48ça m'est jamais arrivé.
38:50Et donc, il le triquait à tous les repas.
38:52Il était là, il avait un régime adapté.
38:54Et je crois que pour le premier test
38:56de Creature, il avait perdu 7.
38:58Ce qui était pour lui, énorme, Cali.
39:00Alors, toutes les qualités
39:02d'expositivité qu'on laissait, c'était un pilier
39:04d'exception.
39:06Ça fait partie des plus grands piliers de l'histoire du hobby français.
39:08Et je me souviens que
39:10ça avait été quand on s'était préparé physiquement,
39:12physiquement,
39:14comme jamais. Moi en fait, c'est la tournée
39:16où j'ai le plus perdu de poids.
39:18Mais bon,
39:20ça avait porté ses fruits, puisqu'on avait gagné,
39:22et on savait pourquoi on avait fait.
39:24Et d'ailleurs, je tiens à préciser que le lendemain
39:26du test-match,
39:28on s'était fait envoyer,
39:30alors à l'époque, il y avait des mails, des faxes,
39:32le journal de l'équipe, et c'était la première fois où
39:34Pierre-Michel Bonneau nous avait mis des bonnes notes.
39:36C'était bien.
39:38– Oui, Pierre-Michel Bonneau pouvait
39:40avoir la dent dure, Pierre-Michel.
39:42Mais là, on retrouve justement
39:44la verve de ta plume.
39:46– On l'aimait beaucoup. – Oui, la verve, beaucoup d'esprit,
39:48et toujours très drôle. Et notamment,
39:50Olivier parlait de
39:52Pierre Berbizé, quand même, tu nous révèles
39:54qu'il y avait des repas
39:56entre le staff et
39:58la presse, et donc que même
40:00Pierre Berbizé se lâchait en chantant
40:02Félici. – Oui,
40:04il y avait un repas traditionnel
40:06contre l'encadrement
40:08et les envoyés spéciaux qui n'étaient pas très nombreux,
40:10on était peut-être une dizaine maximum.
40:12Et le morceau de bravoure de
40:14Pierre, c'était chanter Félici aussi.
40:16Donc il fallait
40:18vraiment qu'il soit détendu.
40:20C'était pas le quotidien,
40:22ce n'étaient pas les conférences de presse.
40:24– Je confirme.
40:26– Mais ce que tu racontes dans le livre,
40:28je ne vais pas raconter toutes les anecdotes parce qu'il y en a beaucoup,
40:30mais celle-là est sympa, il fait croire
40:32à certains de tes confrères
40:34que Napier, la ville où vous allez
40:36aller, est une ville mormone où l'alcool
40:38est prohibé.
40:40Et donc là, ça crée
40:42un petit témoin dans la confrérie
40:44des journalistes envoyés spéciaux.
40:46– Eh oui, il y a panique dans les rangs parce que
40:48à l'époque, on ne passait pas
40:50à côté de la soif et
40:52il y avait
40:54deux ou trois confrères
40:56qui ont pris des précautions et qui sont partis
40:58avec les cubis quasiment, j'exagère,
41:00et puis après on est arrivé à Napier
41:02et rapidement ils ont vu un type qui était dans la rue
41:04qui était assez fatigué
41:06et ce n'était pas le vent, c'était qu'il sortait du pub
41:08et là ils ont été rassurés.
41:10C'est drôle, il avait joué le jeu bien
41:12et il y a un de nos confrères
41:14qui avait fait un papier
41:16à quotidien en disant
41:18Napier, la ville mormone, tout ça,
41:20il avait développé le truc et
41:22donc il avait bien piégé,
41:24c'était assez sympa.
41:26Mais les relations étaient sinon
41:28pas toujours, enfin
41:30comme il était sévère
41:32quand on l'appelait l'abbé Pierre,
41:34c'était avant qu'on parle de l'abbé Pierre sur un autre ton,
41:36mais parce qu'une fois,
41:38ses sermons étaient un peu raides,
41:40pour les joueurs encore plus que pour nous.
41:42– Voilà, et donc
41:44le papier c'était la ville des Buveurs d'eau
41:46qui avait en plus,
41:48il est allé loin quand même
41:50le confrère, parce qu'à l'époque
41:52il n'y avait pas internet non plus, c'était une autre époque.
41:54Yohann Hugé,
41:56toi tu as connu la deuxième partie des tournées,
41:58tu en as fait combien en total
42:00des tournées
42:02dans ta carrière ?
42:04– Je ne sais pas combien exactement de tournées
42:06j'ai fait, mais en tout cas
42:08c'est des moments qui nous rapprochent parce qu'on est loin de tout,
42:10on est obligé de se retrouver,
42:12de passer du temps ensemble
42:14donc les tournées
42:16ça soude un groupe
42:18ou ça le crée.
42:20– Et c'est vrai que là, ce qui est intéressant
42:22en fait,
42:24Pierre-Michel, c'est que
42:26tu appelais ton livre l'essai d'un autre monde,
42:28cet essai du bout du monde,
42:30parce que c'était aussi cette période
42:32encore où l'amateurisme était marron,
42:34comme on l'appelait, et c'est vrai qu'au moment
42:36où en 2025 l'équipe de France va aller
42:38en Nouvelle-Zélande pour une longue
42:40tournée mais sans ces meilleurs joueurs,
42:42ça résume tout finalement ?
42:46– Oui, oui, c'est d'autant plus
42:48désolant que c'est à priori la dernière
42:50tournée, si le système
42:52imaginé par le rugby
42:54se met en place d'une espèce de fausse coupe du monde
42:56tous les deux ans, il n'y aura plus vraiment de tournées,
42:58c'est dommage,
43:00je sais bien qu'il faut protéger les joueurs,
43:02tout ça, mais c'est un peu dommage qu'il n'y ait pas eu
43:04un moyen d'en emmener certains
43:06ou d'emmener Dupont
43:08et lui faire jouer le dernier test
43:10ou trouver une solution pour rendre hommage
43:12à ce que ça a été les tournées, parce que ça a été vraiment
43:14fondateur de l'histoire du rugby tout entier
43:16depuis 1905,
43:18et la première tournée des All Blacks
43:20en Europe qui a duré 3 mois,
43:22qui était un truc incroyable,
43:24et c'est vraiment un fil conducteur
43:26du rugby
43:28jusqu'au professionnalisme.
43:30– C'est quand même une expérience
43:32de faire une tournée en Nouvelle-Zélande,
43:34c'est quand même une belle expérience,
43:36de rugby, de vidéo-groupe,
43:40c'est une belle tournée à faire.
43:42– Ah oui.
43:44– Olivier,
43:46toi qui es papa d'Alexandre,
43:48qui est en équipe de France,
43:50et j'imagine qu'il a grandi aussi,
43:52comme Philippe le racontait tout à l'heure,
43:54dans les histoires de tournées,
43:56comment lui,
43:58il le vit, et est-ce que par exemple,
44:00il se dit, si je loupe la tournée en Nouvelle-Zélande
44:02en 2025 parce que je vais être champion,
44:04on imagine qu'il doit être
44:06un peu partagé, les joueurs ?
44:08– Alors déjà, il n'en parle pas
44:10parce qu'il ne se projette pas aussi loin,
44:12vous savez, tu le sais,
44:14le top 14 là, c'est chaud quand même,
44:16tous les week-ends sur le pont,
44:18après il y a les matchs internationaux,
44:20le tournoi, mais pour rebondir sur ce que disait
44:22Pierre-Michel ou même Yohann,
44:24la tournée c'est là où tu fais des...
44:26Enfin moi je sais que nous,
44:28à l'époque, on se réunissait pour le tournoi
44:30le lundi soir ou le mardi soir,
44:32c'était un truc de fou, quand on voit que maintenant
44:34ils sont réunis quasiment 15 jours avant le premier match,
44:36ou des fois un peu moins, 10 jours,
44:38nous on se réunissait le mardi
44:40et on rejouait le samedi
44:42un match contre l'Angleterre, l'Irlande, l'Écosse
44:44ou Puy de Galles,
44:46et c'était le seul moyen de créer
44:48un groupe, c'était la tournée, pourquoi ?
44:50Parce que ça a duré 6 semaines et qu'on jouait
44:52outre les 13 matchs contre les Blacks ou en Afrique du Sud
44:54contre les Springboks, on jouait les Provences,
44:56donc t'allais en Nouvelle-Zélande,
44:58tu jouais Auckland, tu jouais Wellington,
45:00je peux te dire que c'était des matchs
45:02très épais, moi j'ai fait
45:04deux tournées en Nouvelle-Zélande,
45:06j'ai un souvenir incroyable de ces matchs
45:08de Provence, et c'est là où on
45:10se faisait un peu le cuir,
45:12où on arrivait à trouver
45:14des affinités
45:16entre joueurs, alors après c'est vrai que
45:18le provincialisme fait que les joueurs
45:20il y a beaucoup moins de,
45:22pas d'antagonisme, mais de
45:24rivalité, nous par exemple
45:26moi qui joue à Dax pendant 12 ans,
45:28on ne pouvait pas voir telle équipe
45:30ou on ne pouvait pas voir tel joueur
45:32de tel club, par exemple Beigle,
45:34parce qu'on se frittait un petit peu.
45:36Aujourd'hui les pros c'est différent,
45:38parce que les pros dans deux ans tu peux être
45:40dans le club en face, etc.
45:42Donc peut-être que collectivement
45:44c'est peut-être plus simple aujourd'hui
45:46de créer un collectif que nous à notre époque,
45:48où il y avait vraiment des, comment dire,
45:50pas des provincialismes, mais des
45:52gens qui étaient attachés au club,
45:54moi je me souviens quand même,
45:56de trouver avec des Toulonnais, tout ça au début
45:58c'était pas évident de trouver,
46:00et après c'est vrai que la tournée permet d'avoir
46:02cette sorte d'osmose,
46:04parce que tu te bats quand même pour le même maillot,
46:06c'est un maillot bleu, il n'y a plus de Toulon, de Dax, de Racine,
46:08de Castres, de Toulouse,
46:10et moi je trouvais ça super,
46:12moi j'ai toujours aimé les tournées,
46:14et plus ça a duré, et plus je me régalais,
46:16je ne me tardais pas à rentrer en France quand j'étais à l'autre bout de la planète,
46:18parce que vraiment on crée
46:20une équipe de copains,
46:22et les équipes qui gagnent
46:24ça a souvent été ça,
46:26et c'est toujours ça aujourd'hui,
46:28dans le rugby professionnel, ce sont les équipes qui gagnent,
46:30ce sont des équipes qui arrivent à créer des liens,
46:32alors il y a des liens affectifs, des liens rugbystiques,
46:34des liens...
46:36on n'y arrive que comme ça,
46:38et c'est vrai que les tournées en général
46:40permettaient ça.
46:42Philippe, on est des vieux cons là,
46:44on ressasse ou pas selon toi ?
46:46Non mais c'est super,
46:48honnêtement tout le monde aime
46:50se souvenir de ces histoires là,
46:52c'est intéressant parce que je pense que
46:54comme on le disait en début d'émission avec Jean-Pierre,
46:56les joueurs ils ont quand même une attention particulière
46:58à l'histoire dans ce sport,
47:00et ça c'est rassurant, alors des fois ils manquent de temps,
47:02ils ont la tête prise,
47:04mais si on leur propose les conditions,
47:06ils sont tous très contents de retourner
47:08dans leur premier club,
47:10ils sont tous très contents de se retrouver avec des anciens
47:12à parler des histoires d'avant,
47:14et on ne sent pas du tout
47:16une volonté,
47:18un regard de supériorité,
47:20un regard professionnel,
47:22parce qu'ils vivent autre chose,
47:24et ça honnêtement c'est quand même un des trucs
47:26qui permet d'être un peu confiant
47:28sur l'avenir du rugby
47:30et des valeurs dont on parle quand même,
47:32c'est le rapport de ces jeunes joueurs à leur histoire.
47:34Pierre-Michel,
47:36je voyais que cette épopée
47:38noisellandaise,
47:40le défrément c'était 22 livres
47:42sterling par jour,
47:44en gros il ne pouvait pas y avoir non plus
47:46de débordements comme on a vécu
47:48cet été.
47:50Ou alors il fallait prévoir un budget,
47:52prévoir le budget à l'avance,
47:54comme certains partaient sur des congés sans solde
47:56ou des choses comme ça,
47:58ça ne se prêtait pas
48:00trop à ça, mais du coup ils étaient
48:02extrêmement prêts, et c'est peut-être un peu
48:04pour ça aussi que
48:06cette équipe n'a pas eu la notoriété
48:08qu'elle aurait dû avoir, c'est qu'elle n'a pas fait des grands
48:10tournois, elle a fait des tournois 95,
48:1294 ans,
48:14qui venaient après les tournées,
48:16c'est un peu l'inverse de maintenant,
48:18maintenant les joueurs sont très préparés
48:20pour les tournois,
48:22Olivier disait qu'ils se réunissaient le mardi soir,
48:24mais le mardi soir ils se réunissaient pour aller boire des coups
48:26et dîner,
48:28le seul vrai rassemblement c'est le mercredi midi,
48:30donc ils avaient 4 jours, 2 entraînements,
48:32c'était vraiment le minimum, et donc c'était l'hiver
48:34où les grandes équipes se préparaient pour les phases finales,
48:36donc ils étaient vraiment un peu à la rue,
48:38donc ils ont fait des mauvais tournois,
48:40des pas très bons tournois,
48:42et ils se sont vraiment révélés en 93 en Afrique du Sud,
48:44en 94 en Nouvelle-Zélande,
48:46et en 95 à la Coupe du Monde en Afrique du Sud,
48:48et maintenant c'est l'inverse,
48:50les joueurs sont prêts pour le tournoi,
48:52ils ont des stacks,
48:54et en tournée on envoie les équipes B ou C
48:56avec des budgets pour se payer
48:58des coups à boire,
49:00et pire c'est l'affinité.
49:02On vous remercie,
49:04Olivier et Pierre-Michel Bonneau,
49:06Olivier Roumat,
49:08je montre le livre
49:10par Richez-Solar,
49:12Nouvelle-Zélande, 1994,
49:14les derniers feux d'un 15 de France amateur,
49:16c'est vraiment un livre à lire,
49:18c'est un régal, merci Pierre-Michel,
49:20toujours un plaisir de retrouver
49:22ta verve,
49:24et notamment pour parler de certains confrères
49:26qui avaient des portefeuilles
49:28en peau d'oursin retournés.
49:32On ne l'omera pas.
49:34Tu as noté ma délicatesse.
49:36Bonne fête à tous,
49:38et prenez soin de les vôtres.
49:40Absolument, pareil.
49:42Merci d'avoir été avec nous en direct
49:44sur Sud Radio, et bon Noël.
49:46A très bientôt. Dans un instant,
49:48on va bien sûr conclure
49:50avec Philippe et Yoann,
49:52mais pour l'heure, une petite pause.
49:54Sud Radio, votre avis fait.
49:56Yoann UG et Philippe Spanguero,
49:58pour terminer cette heure des vrais voix
50:00du rugby, on termine aussi l'année,
50:02parce que la semaine prochaine,
50:04c'est la dernière.
50:06J'avais envie de revenir à vous un peu
50:08sur cette année civile.
50:10Est-ce qu'il y avait un match,
50:12un joueur que vous aviez envie
50:14de mettre en avant, peut-être,
50:16Yoann, quelque chose comme ça
50:18dans tes souvenirs ?
50:20Dans mes souvenirs
50:22proches sur cette année 2024,
50:24j'ai envie de mettre en avant
50:26qui est un peu pas sous-estimé,
50:28mais je trouve qu'on ne le met pas
50:30trop en avant, parce que malheureusement,
50:32devant lui, il y a des joueurs
50:34qui prennent beaucoup la lumière,
50:36comme Maramos,
50:38qui est depuis deux ans,
50:40depuis la Coupe du Monde 2023,
50:42sans cesse en progression,
50:44et il a tenu
50:46l'équipe de France sur cette
50:48tournée de novembre, mais aussi
50:50sur le tournoi Destination 2024.
50:52Oui,
50:54c'est effectivement,
50:56on va dire qu'il est dans la plénitude
50:58de ses moyens, c'est comme ça
51:00qu'on peut le résumer ?
51:02Oui, il est dans la force de l'âge,
51:04confiance en ses moyens, confiance en ses qualités,
51:06on sent un garçon qui est sûr de lui,
51:08mais malheureusement, quand il y a
51:10Antoine Dupont qui prend la lumière,
51:12ou Romain Ossian-Tabac
51:14en poste de 10
51:16ou d'ouverture, donc c'est difficile
51:18d'être estimé
51:20à sa juste valeur, et je pense qu'il est un peu
51:22sous-estimé par rapport à sa régularité
51:24depuis quand même deux ans.
51:26Philippe, un moment marquant,
51:28je peux te faire réagir sur Thomas Ramos, sur le choix
51:30de Lyon ? Il n'y a pas grand-chose
51:32à dire, c'est vrai que c'est devenu
51:34un des cadres, un des éléments indispensables
51:36au Stade Toulousain et à l'équipe
51:38de France, et puis surtout, c'est vrai qu'il y a
51:40ce caractère de compétiteur,
51:42je pense que c'est une vraie plus-value
51:44dans un vestiaire d'avoir un joueur comme ça,
51:46qui ne cherche pas en plus de lumière particulière,
51:48il a su
51:50quitter le Stade Toulousain pour aller
51:52prendre du temps de jeu
51:54et de l'épaisseur à Colomiers
51:56avant de revenir à Toulouse, comme
51:58Ivan l'avait fait à Aegem, mais c'est
52:00vraiment un joueur exceptionnel.
52:02On ne se souvient pas, mais pour le premier
52:04mandat de Fabien,
52:06les deux premières années, il est au placard.
52:08Coupe du monde 2019.
52:10Exactement.
52:12Je trouve qu'il a fait le
52:14doron, il a mangé son pain noir
52:16et maintenant il est de retour.
52:18C'est un bel exemple à plus
52:20d'un titre. Philippe, toi ton
52:22instant marquant de
52:242024 ?
52:26Je vais revenir sur deux matchs que j'ai eu
52:28du mal à départager parce que dans leur
52:30registre, ils sont importants.
52:32C'est bien sûr celui qui va compter pour l'histoire.
52:34C'est la finale A7
52:36contre les Fidji,
52:38qui marque un tournant
52:40pour le rugby français avec ce
52:42premier titre olympique et puis
52:44un nouveau statut à assumer
52:46parce que ça a quand même mis un
52:48coup de projecteur énorme sur cette discipline
52:50et on en avait besoin.
52:52Ensuite, ce France All Black de novembre
52:54qui m'a marqué pour plein de choses.
52:56D'abord les images parce que
52:58ça a amené des images
53:00du rapport au
53:02rugby et au Stade de France qui sont
53:04quand même exceptionnels. Et puis le scénario
53:06du match, on en avait vraiment besoin.
53:08Après les épisodes de l'été,
53:10on avait vraiment besoin de redorer
53:12l'image et ce match
53:14pour moi a été quand même très
53:16important dans l'adhésion au public,
53:18dans la façon dont
53:20tous les médias ont couvert,
53:22même dans le monde entier,
53:24la capacité
53:26de la Fédé à scénariser ce match.
53:28Pour moi, il y a
53:30ces deux événements sur 2024 autour
53:32de l'équipe de France.
53:34Quentin ?
53:36Je vais faire dans le classique,
53:38on en parle toujours, on souligne toujours
53:40à quel point il est dominant sur l'année d'Antoine Dupont.
53:42Finalement, champion olympique à
53:447, le doublé avec le Stade Toulousain,
53:46il est toujours plus grand,
53:48toujours plus fort, il rayonne maintenant
53:50à l'international.
53:52Je veux dire, c'est la superstar du rugby
53:54mondial, ça dépasse
53:56maintenant même le rugby, quand tu le vois en photo
53:58avec le Brown James, quand tu le vois
54:00faire des entraînements
54:02avec des équipes de NFL,
54:04c'est l'aura que ce garçon a pris
54:06et ce qu'il amène pour le rugby
54:08qui est impressionnant et cette année,
54:10il a encore monté d'un cran et on ne sait pas où ça va s'arrêter.
54:12Moi aussi, je retiens une image,
54:14c'est les larmes de Maxime Lucu quand même au Vélodrome
54:16avec cette finale.
54:18Le bordelais parle.
54:20On n'avait jamais vu une finale
54:22avec un tel écart et c'est vrai que ça avait été
54:24quand même une image
54:26assez marquante et notamment Hugo Mola
54:28qui vient le
54:30consoler. Voilà, ça faisait partie
54:32des images fortes de l'année.
54:34On va vous remercier, messieurs.
54:36Philippe, prêt
54:38pour le réveillon ?
54:40Oui, prêt.
54:42Très prêt. Je vous souhaite
54:44peut-être dans sa maison de campagne, Philippe.
54:46On l'a vu avec sa doublune sans manche.
54:48Voilà.
54:50Est-ce que le Top 14
54:52refait les pulls moches de Noël cette année ou pas ?
54:54Sur l'ouverture ?
54:56Tu avais eu le droit toi, Yoann, ou pas ?
54:58Non, j'ai eu la chance.
55:00En tout cas,
55:02s'il y a un concours de pulls moches,
55:04je suis là. On t'a vu avec un pull Simpson
55:06magnifique.
55:08Bon Noël
55:10à vous en tout cas. Profitez bien des votes.
55:12Vous aussi, messieurs.
55:14Le rugby ne s'arrête pas sur Sud Radio parce que
55:16ce week-end, il y a tout le monde
55:18qui sera sur le pont pour la
55:2013e et dernière journée des matchs allés
55:22du Top 14.
55:24Excellente soirée sur
55:26Sud Radio.

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