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Le Premier ministre a annoncé nommer un gouvernement "avant Noël". Une promesse qui pourrait être difficile à tenir selon Matthieu Croissandeau, qui a jugé l'allocution de François Bayrou assez confuse.

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Transcription
00:00On sait ce que valent ce type de promesses. En la matière, on a déjà eu quelques exemples. On sait moins, en revanche, la façon dont François Bayrou compte s'y prendre pour éviter que ce nouveau gouvernement subisse le même sort que celui de Michel Barnier.
00:13Hier soir sur France 2, c'était flagrant et pour tout dire, assez inquiétant. François Bayrou paraissait à côté de la plaque, décousu, imprécis, bavard, mais pour ne rien dire, ou presque, et souvent, mais terriblement alambiqué.
00:27On était parfois pas loin du père Fouras, mais un père Fouras qui aurait perdu les réponses à ses propres énigmes.
00:32Bon, il a quand même fait des gestes, ouvert des petites portes, notamment sur la réforme des retraites, non ? Vous lui donnez pas ce que là ?
00:38Oui, alors d'abord, on est plutôt dans un demi-geste. Ensuite, quand vous faites un geste, il faut que ce geste soit clair. Or, dire on reprend mais on ne suspend pas, on aurait pu geler, comme le demandait la gauche, par exemple.
00:48Mais je suis prêt à discuter de tout, mais en attendant, elle continue de s'appliquer, cette réforme, et donc l'âge de départ continue de reculer pour les gens qui y sont concernés.
00:55Au final, c'est quand même pas très clair et tout est un peu à l'avenant. Prenez le Rassemblement National, par exemple. La semaine dernière, tous les partis qui étaient autour de la table à l'Élysée disaient
01:02il n'est plus question de dépendre du Rassemblement National. Lundi, que fait François Bayrou ? Il reçoit Marine Le Pen en grande pompe. Mais mercredi soir, il ne l'invite pas à la réunion qui s'est déroulée hier.
01:11Mais hier, il dit qu'il ne souhaite pas écarter le Rassemblement National ni la France insoumise de la vie politique nationale. Franchement, que comprendre ? Je pourrais ajouter le 49.3.
01:20François Bayrou ne souhaite pas l'utiliser, c'était une demande de la gauche en échange de la non-censure, mais il le garde quand même sous le coude en cas de blocage absolu pour le budget ou d'une catastrophe pour un autre texte.
01:30Bref, il garde le 49.3. En quelques jours, en fait, le Premier ministre a envoyé des signaux, mais des signaux contradictoires qui ne dessinent pas un cap clair.
01:37Bon, c'est aussi la responsabilité des partis, non ? Qui ont fixé beaucoup de lignes rouges. Il doit aussi arbitrer avec ça, François Bayrou.
01:43Oui, alors c'est les partis qui sont sommés de répondre aujourd'hui s'ils doivent rejoindre ou non le gouvernement. C'est vrai qu'ils ne lui ont pas facilité la tâche, les partis, mais en même temps, on les convoque à des réunions.
01:51Donc, ils viennent avec des exigences. C'est quand même du classique. Et on doit reconnaître qu'ils n'ont pas non plus fait trop monter les enchères. Prenez, par exemple, hier, la droite républicaine de Laurent Wauquiez.
01:59Il a même tenté de proposer que chacun s'engage à laisser le prochain gouvernement, au moins, gouverner pendant six mois. Les socialistes, eux, ils ont fait quand même de vraies ouvertures la semaine dernière.
02:09Et ils ne sont ni entendus ni récompensés parce que faute de cap, faute de précision, faute d'engagement, en fait, tous ceux qui ont d'abord pensé que ce flou bérou était une tactique commencent aujourd'hui à se demander si ça ne reflète pas surtout une absence d'idées et de ressorts pour sortir de la crise.
02:24Si on ne réussit pas dans cet essai, alors c'est la dernière station avant la falaise, a dit hier François Bayrou. Le problème, c'est que pour l'instant, on roule à tombeau ouvert.

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