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Jacques Pessis reçoit Daniel Popp. Fils du compositeur André Popp, il célèbre avec une intégrale en CD le centenaire du créateur de "love is blue" et de "piccolo saxo et compagnie".


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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-12-18##

Category

Personnes
Transcription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06Le nom d'André Poppe est moins célèbre que les mélodies qu'il a composées.
00:09Le bon fils, mais aussi le fan que vous demeurez,
00:12a entamé une croisade afin de transmettre à une nouvelle génération
00:16des notes liées à des chiffres impressionnants,
00:19ceux des ventes de ses disques.
00:20Bonjour Daniel Poppe.
00:21Bonjour.
00:22Alors c'est vrai que vous êtes le fils d'André Poppe,
00:25qui aurait eu 100 ans cette année.
00:26Donc vous avez préparé ce centenaire avec un coffret,
00:29un coffret d'une intégrale de ses morceaux qu'on va évoquer.
00:33Mais surtout, André Poppe a fait beaucoup de choses dans la vie,
00:35je me suis dit, mais on connaît ses musiques,
00:37on ne connaît pas son histoire.
00:38Donc on va le raconter aujourd'hui à travers des notes clés.
00:40Avec grand plaisir.
00:41Alors la première note que j'ai trouvée,
00:43c'est le 29 mars 1960, le Grand Prix Eurovision.
00:57Jacqueline Boyer, Tom Piliby, c'était le bon temps où on gagnait l'Eurovision,
01:01où la France gagnait l'Eurovision.
01:02Eh oui, eh oui.
01:03En fait, mon père a participé trois ou quatre fois à l'Eurovision.
01:07Oui, mais là, c'est sa première victoire.
01:09C'est la deuxième de la France, je crois, après André Claveau.
01:12Oui.
01:12Et Jacqueline Boyer, c'était la fille de Jacques Pils et de Lucienne Boyer.
01:15Absolument.
01:16Et donc elle a aujourd'hui repris le nom de son père.
01:18Elle s'appelle Jacqueline Ducot, puisque son père Jacques Pils,
01:21c'était René Ducot, qui a créé Pils et Tabay,
01:24et qui a été le mari d'Édith Piaf.
01:25Et puis, elle était toute jeune à l'époque.
01:27Exactement.
01:28Et donc, elle fait cette chanson.
01:31André Poppe la compose avec Pierre Court,
01:33qui était auteur de chansons et animateur de radio.
01:35Absolument.
01:36Il était, je crois, il travaillait avec Francis Blanche.
01:38C'était le fameux régisseur Albert.
01:41Dans les émissions de Francis Blanche,
01:42qui était un personnage que la France qui écoutait la TSF connaissait par cœur.
01:45Tout à fait.
01:46Alors, votre père, d'où vient-il, André Poppe ?
01:48Alors, il vient de Fontenelle-Comte.
01:51Fontenelle-Comte, c'est une petite bourgade qui est en Vendée.
01:55Il vient d'une famille où il y a eu une histoire un petit peu lourde.
01:59Un petit peu lourde, en ce sens que sa maman a été veuve trois fois.
02:03La guerre de 14 est passée par là.
02:06Sa maman a perdu sa petite fille, qui s'appelait Simone,
02:10qui avait 14 ans à l'époque, alors qu'elle était enceinte de mon père.
02:15Vous voyez le cadavre dans le placard.
02:17Et que mon père, pour clore cette présentation,
02:22pas forcément riante de son enfance, il a perdu son père à 5 ans.
02:27Et il a découvert, en revanche, le piano à 5 ans.
02:30Il a découvert le piano à 5 ans avec un très mauvais professeur de piano,
02:33selon ses dires, mais par contre, un excellent professeur de solfège.
02:37Ce qui fait qu'il a su très rapidement lire la musique, déchiffrer à vue.
02:42Et il a commencé, je crois, André Poppe, dans les églises.
02:45Absolument, parce que du fait de sa formation musicale,
02:49il a remplacé l'abbé de l'église, de son collège,
02:58qui était mobilisé à la guerre.
03:00Et comme il savait lire la musique, il a appris le grégorien, etc.
03:04Et donc, il passait tous ses moments libres.
03:06Vous avez raison, ce n'était pas un orgue, c'était un harmonium plutôt.
03:11Mais n'empêche que c'est là où il a fait ses premiers pas de musicien.
03:15C'est fou. Et en même temps, il découvrait la musique classique,
03:18aussi bien Stravinsky que Messiaen que Bach ou Beethoven.
03:22Plutôt Stravinsky et Messiaen que Bach et Beethoven,
03:27qu'il pouvait de toute façon, bien entendu, estimer.
03:30Mais ce qui résonnait en lui, c'est la musique à partir de Fauré,
03:35avec des accords modernes, avec des harmonies un petit peu dissonantes.
03:38Et il pensait devenir compositeur André Poppe ?
03:42Je crois que très, très, très rapidement.
03:45Effectivement, c'est quelque chose qui a mûri dans sa tête.
03:47Parce que rappelons qu'à Fontenelle-Comte, il a rencontré Jean Brousseul.
03:50Alors Jean Brousseul, qui était-il à l'époque ?
03:53Eh bien, écoutez, Jean Brousseul était une personne qui était un peu plus âgée que mon père,
03:58qui avait déjà fait un début de carrière à Paris.
04:01Et comme il a vu quelques activités dans la Résistance,
04:04en fait, il s'est planqué chez sa sœur à Fontenelle-Comte.
04:07Sa sœur était une amie de la famille Poppe et qui lui a dit
04:10mais j'ai des vieux amis, il y a André, c'est un musicien, rencontre-le.
04:16Et c'est là où ils ont commencé à composer leurs premières chansons,
04:19dont « Grand Papa, la bourreur » que Catherine Sauvage a repris quelques années plus tard.
04:23Alors il faut savoir aussi que Jean Brousseul a été un compagnon de la chanson.
04:27Bien sûr.
04:27Pas au début, il est arrivé en 1952 jusqu'en 1972.
04:30Il a été remplacé par Gaston ensuite.
04:32Et c'est celui qui a appris à tous les autres compagnons à jouer les instruments de musique.
04:38Ah ben oui, mais complètement. Mais c'était un grand musicien.
04:40Et vraiment, les compagnons aujourd'hui, parce qu'il faut savoir que dans les compagnons,
04:44le chef, c'était Jean-Louis Jaubert, qui était derrière, qui faisait semblant de chanter.
04:47Et au début, il comptait la recette en comptant le nombre de spectateurs.
04:51Et au bout de quelques minutes, il était capable de savoir combien,
04:54ce soir-là, le spectacle avait rapporté.
04:58Alors André Poppe monte à Paris et s'installe à Paris.
05:01Et il va débuter comme pianiste dans les pianobars.
05:04Il va démarrer comme pianiste plutôt chez un certain nombre d'éditeurs,
05:11chez qui il a travaillé bénévolement pour présenter les chansons,
05:14parce qu'il avait la capacité, justement, de pouvoir, en fonction des artistes, transposer à vue.
05:19Voilà, mais ce qu'il faut savoir, c'est qu'à l'époque, quand on avait une chanson à placer,
05:23ou quand on cherchait une chanson, on venait chez l'éditeur, il y avait un piano, un musicien,
05:27et on choisissait les chansons en fonction de ce que le pianiste jouait.
05:30Absolument.
05:31Il n'y avait pas d'enregistrement.
05:32Absolument. Et puis d'éditeur en éditeur, il est arrivé chez Raoul Breton.
05:38Oui, éditeur de Mireille, Charles Trenet et quelques autres.
05:41Et je pense que cette rencontre a été essentielle à la fois parce qu'il a rencontré son épouse,
05:48notre mère, qui elle venait de Belgique, et qui venait récupérer des chansons de Charles Trenet, justement.
05:57Et aussi parce que Raoul Breton l'a présenté à deux personnages essentiels dans la carrière de mon père.
06:05Le premier, c'est Jean Tardieu, Jean Tardieu, grand poète français,
06:09qui a dirigé le Club d'Essai à la radio et qui a fait confiance à mon père.
06:16Oui, car le Club d'Essai, il faut le savoir, c'était des poètes, des écrivains, des journalistes
06:21qui se réunissaient pour des émissions un petit peu avant-gardistes,
06:24réservées à une élite sur la littérature, la poésie.
06:27C'était un espace de liberté sur les ondes nationales.
06:29Absolument. Et la deuxième personne qu'il lui a présenté, c'est Jacques Canetti.
06:35Jacques Canetti qui dirigeait à l'époque le Théâtre des Trois Bodés,
06:38qu'il avait créé le Théâtre de Montmartre.
06:40Et je crois qu'il a engagé André Poppe, votre père, effectivement, comme musicien dans des revues.
06:46Alors, il l'a déjà engagé comme pianiste.
06:50Il a été pianiste des Trois Bodés pendant trois ans.
06:53Et il lui a commandé, effectivement, en tant que compositeur,
06:57ce qu'on appellerait aujourd'hui plus des opéras bouffe que des comédies musicales.
07:02On va en reparler justement tout à l'heure, mais il faut savoir que les Trois Bodés,
07:05il y avait 250 places, des revues en permanence.
07:08C'est là que Brassens, De Vosse et beaucoup d'autres ont débuté.
07:11Félix Leclerc. Et il a été pianiste et il était de temps en temps remplacé par un pianiste
07:15qui était un comédien débutant, qui était Darry Cole.
07:18Absolument. Darry Cole, c'est Darry Cole qu'il a remplacé au final.
07:22Donc, il commence par accompagner les autres. Il ne compose pas encore.
07:27Mais si, parce qu'il composait déjà à Frontier-le-Comte.
07:29Oui, mais il compose, mais il n'y a pas encore de grand succès discographique.
07:33Alors, alors, détrompez-vous, parce qu'il a en fait, il a eu des chansons qui ont été
07:39qui ont été enregistrées relativement tôt à la fin des années 40
07:44par un certain nombre d'artistes et qui étaient des artistes d'avant-guerre.
07:48Voilà.
07:49Jo Amar, René Lebas et bien d'autres et bien d'autres et bien d'autres.
07:54Mais c'est surtout Catherine Sauvage qui a fait connaître ces mélodies.
08:00Non, non, mais il y a une chanson aussi qui était son premier grand succès.
08:03Et c'est Louis Mariano qui l'a enregistrée.
08:05Avez-vous vu de la vandière comme il y en a au Portugal ?
08:09C'est Suzy de Lévi-Enfile.
08:10C'est tout celle de la rivière, de la ville de cette huballe.
08:14Ce n'est vraiment pas de la boire ou elle l'aveut meurtrière.
08:18Cette chanson a fait le tour du monde.
08:19Louis Mariano était un des interprètes. Il y en a eu beaucoup d'autres.
08:22Beaucoup d'autres parce que la chanson a été créée par Suzy de Lévi-Enfile,
08:25qui n'a eu aucun succès.
08:27Et quelques mois plus tard,
08:28Roger Lucchesi, qui était son auteur,
08:31travaillait déjà avec Jacqueline François.
08:33Et il est venu présenter avec mon père un certain nombre de chansons.
08:36Mais il a présenté une dizaine de chansons qui n'intéressaient pas Jacqueline François.
08:40Et à la fin, en désespoir de cause, il dit à Jacqueline.
08:43Écoutez Jacqueline, il me reste une chanson.
08:46Je ne pensais pas vous la présenter, mais allez.
08:50Et mon père lui a joué la vandière du Portugal.
08:52Et Jacqueline s'était criée. C'est celle-là que je veux.
08:54Voilà. Non seulement la chanter, mais je me souviens d'une parodie
08:57des Lavandières du Portugal par Pierre Desproges à l'Olympia,
09:00lorsqu'il était sur scène.
09:01Absolument.
09:02Voilà. Donc, c'était une chanson très, très célèbre.
09:04Et puis, il a été arrangeur parce qu'à l'époque,
09:06il y avait des orchestrateurs et arrangeurs dans les maisons de disques.
09:09Bien sûr.
09:10En fait, suite au succès des Lavandières du Portugal,
09:13il a signé un contrat avec Jacques Canetti.
09:15Quand Jacques Canetti a intégré Philips,
09:19en tant que compositeur, en tant que chef d'orchestre et en tant qu'arrangeur,
09:24puisqu'il se retrouvait en fait à arranger la plupart des grands artistes de Canetti.
09:29Brel, Greco, les frères Jacques, Philippe Claes, Zizi Jambert et j'en passe.
09:36Il y a une chanson qui est une chanson culte
09:38dont il a réalisé justement les arrangements et les orchestrations.
09:41Quand on a que l'amour à s'offrir en partage,
09:50au jour du grand voyage,
09:54qu'est notre grand avenir ?
09:55C'est quand même le premier succès de Jacques Brel, Daniel Pope.
09:58Ah ben, quoi ?
09:59Pendant trois ans, il a galéré dans des petits cabarets pour 15 francs par soir.
10:03Il a eu le grand prix du disque avec cette chanson.
10:05Et d'ailleurs, en le recevant, il a dit j'ai débuté longtemps, longtemps pendant trois ans.
10:09Mais bien sûr, parce qu'à l'époque, il s'accompagnait avec une guitare
10:13et avec un répertoire.
10:15Enfin, ce n'était pas encore le grand répertoire de Jacques Brel.
10:18Et André Pope apportait la touche supplémentaire musicale ?
10:22Ah oui, mais résolument.
10:24Ses arrangements pour Brel n'étaient pas aussi avant-gardistes
10:27qu'ils ont pu l'être pour Greco.
10:30Mais on retrouve déjà les petites fantaisies popiennes,
10:33les petites dissonances et tout ça dans un certain nombre de titres.
10:38Ça, c'est sûr.
10:39Et justement, les arrangements, les orchestrations, c'était un métier très particulier.
10:43C'était un métier particulier avec beaucoup de gens
10:47qui faisaient déjà ce métier à l'époque.
10:49Parce qu'en fin de compte, les trois grands arrangeurs,
10:52il y en a eu d'autres qui ont été engagés par Canetti.
10:55C'était Michel Legrand, c'était Pope et c'était Goraguer.
10:58Rien que des petits noms, effectivement.
11:00Alors, il y a eu d'autres succès justement liés à l'amour.
11:03Et ce n'est pas quand on n'a que l'amour.
11:05Et on va en évoquer un à la date du 8 avril 1967.
11:08A tout de suite sur Sud Radio avec Daniel Pop pour évoquer André Pop.
11:12Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
11:16Sud Radio, les clés d'une vie.
11:17Mon invité est Daniel Pop, fils d'André Pop,
11:20compositeur de très grands succès qu'on évoque aujourd'hui
11:23à l'occasion de la sortie d'un coffret,
11:25une intégrale André Pop pour son centenaire que vous avez réalisé.
11:28On va en parler tout à l'heure en parlant du passé et de l'avenir.
11:31Alors, André Pop a écrit des tas de chansons, des tas de musiques.
11:35Et puis, il y en a une qui a été vraiment un immense succès
11:38et elle a été créée le 8 avril 1967,
11:41lors du Grand Prix Eurovision à Vienne.
11:43Doux, doux, l'amour est doux,
11:48douce est ma vie, ma vie quand elle est prête.
11:52Doux, doux, l'amour est doux,
11:56douce est ma vie, ma vie prête.
11:59L'amour est bleu.
12:00Moi, j'étais devant ma télé, j'étais très jeune
12:02et j'avais dit, mais cette chanson va gagner.
12:03C'était évident.
12:05Et c'est Vicky Leandroz qui la chantait.
12:06Elle a fini quatrième en représentant le Luxembourg.
12:09Et c'est Sandy Cho qui a gagné.
12:12Avec « Puppet and the String ».
12:13Oui, absolument.
12:14Et elle aurait dû gagner.
12:18On ne va pas refaire l'histoire.
12:20Mais il faut savoir aussi que pour la première fois,
12:23pour ce Grand Prix Eurovision à Vienne,
12:25les caméras avaient été mises dans les coulisses pour qu'on voit
12:27la tête de celles et ceux qui les interprétaient au moment des votes.
12:31Et c'est comme ça qu'on a vu Vicky Leandroz, Sandy Cho
12:33et Minouche Bareilly qui représentaient la France à l'époque.
12:36Elle se retrouve quatrième, mais du jour au lendemain,
12:39après ce Grand Prix Eurovision, ce qui n'arrive jamais,
12:41la chanson d'André Poppe, « L'amour est bleu »,
12:44devient un succès au Japon et au Canada.
12:46Daniel Poppe.
12:47Alors en fait, ce qui s'est passé,
12:49c'est Paul Moria qui a généré le succès aux Etats-Unis.
12:53Parce que la version de Vicky Leandroz a eu du succès,
12:56mais après le succès américain.
12:57C'est un retour des USA.
12:59C'est exactement.
13:00Et Vicky Leandroz, il faut savoir qu'elle a été gréco-allemande.
13:02Elle l'est toujours d'ailleurs parce qu'elle est vivante.
13:04Elle a gagné l'Eurovision quelques années plus tard en 72
13:07avec une chanson qui s'appelait « Après toi ».
13:09Et ensuite, elle est rentrée dans la politique en Grèce pendant des années.
13:12Absolument.
13:13Alors effectivement, Paul Moria a repris cette chanson
13:17qui était donc une chanson comme les autres au milieu de l'Eurovision.
13:21Et c'est devenu « Love is blue ».
13:35Numéro un au box-office.
13:36Pendant cinq semaines.
13:39Il y avait les Beatles en plus derrière.
13:41Oui, c'était l'époque où il y avait 8 June.
13:44Et comment expliquer que cette mélodie d'André Poppe reprise par un grand orchestre.
13:48Paul Moria était un compositeur, était un chef d'orchestre français.
13:51Il enregistrait plein de choses.
13:52Il enregistrait celle-là sans imaginer qu'elle va devenir un succès mondial.
13:55Personne ne s'imaginait qu'elle allait devenir un succès mondial.
13:58C'est vrai.
13:59C'est quelque chose, c'est quasi miraculeux.
14:02Moria avait déjà fait une petite carrière aux Etats-Unis.
14:05Parce qu'il avait déjà eu un succès.
14:08Avec « Chariot » de P.Lacarque.
14:10Absolument.
14:11Et donc, il n'avait pas de difficultés particulières à publier ses disques aux Etats-Unis.
14:17Mais lui-même ne croyait pas beaucoup en « L'amour est bleu ».
14:19C'était sur les douze titres, ça devait être en onze ou douze.
14:22Et comment ça s'est passé ?
14:23Il a publié « Love is blue ».
14:25C'était sur les douze titres, ça devait être en onze ou douze.
14:28Et comment ça s'est passé ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
14:30Il s'est passé la chose suivante.
14:32C'est qu'un jour, l'enregistrement de Moria est arrivé chez un disque jockey de Minneapolis.
14:40Il s'est entiché du titre.
14:42Un petit peu sur le mode du « Plus vous me téléphonez, plus je passerai le titre ».
14:46Et il a eu une avalanche.
14:49Ça, c'était quelques mois avant le début, avant que la version de Moria rentre dans les charts.
14:55Et quelques semaines plus tard, il s'est retrouvé numéro un.
14:57C'est invraisemblable.
14:59Il y a eu 40 millions de disques vendus.
15:02Oui, enfin, ça, c'est...
15:05Ça, ce sont les chiffres.
15:07Je ne sais pas s'il y a eu 40 millions de disques vendus,
15:09mais moi, ce que je peux vous dire, parce que je m'y suis attelé,
15:12j'ai dénombré plus de 300 reprises.
15:15Oui, dont Frank Sinatra, dont Johnny Mathis.
15:17Alors, en fait, Frank Sinatra est le seul qui ne l'a pas enregistré,
15:22parce qu'il n'aimait pas le texte anglais.
15:24Parce que ce qui s'est passé, c'est que l'éditeur américain,
15:27dès le succès de Moria, a traduit, effectivement,
15:31parce que c'était une chanson à l'origine,
15:33et ça a été enregistré quelques semaines ou quelques mois après la version,
15:37le succès de Moria, par Andy Williams, par Claudine Langer,
15:42par Al Martino, par Bing Crosby,
15:45et je pourrais vous en citer des dizaines d'autres, c'est incroyable !
15:48Votre père, donc André Pape, vous en a parlé,
15:50il était surpris de ce succès ?
15:52Mais tout le monde !
15:54Tout le monde en était surpris !
15:57La maison de disques, l'éditeur, c'était miraculeux !
16:01Et Gérard Davos, d'ailleurs, qui est l'éditeur français du titre,
16:04témoigne du fait que, quand les Dels,
16:06le fameux groupe de rhythm and blues aux Etats-Unis,
16:10l'ont enregistré contre toute attente,
16:12il s'est dit, bon, ça y est,
16:15même le public noir s'est entiché de Lovis Blue !
16:20Et comment il était né cette chanson ? Il vous l'a raconté André Pape ?
16:23La mélodie en elle-même ?
16:26Il a eu beaucoup de difficultés à la faire,
16:28et ça, il en témoigne lui-même,
16:30en fait, ça venait pas, ça venait pas, et ça a duré un mois !
16:37C'est ce dont il témoigne, j'ai mis un mois, j'arrivais pas,
16:41et puis bon, un jour, ça y est, c'est tombé du ciel.
16:44Mais comme ça ? Directement ?
16:48Ah mais ça, c'est une question intéressante, comme ça, directement,
16:52parce que ça, mon père en témoigne aussi, on a beaucoup témoigné,
16:56c'est la question de l'inspiration.
17:00André Pape est l'instrument au travers de laquelle l'inspiration se dépose,
17:04mais l'inspiration, c'est quelque chose d'infiniment mystérieux !
17:08Et donc Love is Blue est devenu un succès dans le monde entier, au Japon aussi ?
17:12Ah mais dans le monde entier, parce que, non seulement,
17:15Moria a fait une carrière internationale éblouissante,
17:19il a fait des tournées partout, partout en Asie,
17:22mon père, vous parlez du Japon,
17:24mon père témoigne du fait qu'un jour, il était au Japon en même temps que Moria,
17:30et Moria l'a fait monter sur scène pour le présenter comme le compositeur de Love is Blue,
17:34et mon père n'en est pas revenu, il a signé des autographes pendant une heure à la fin du concert !
17:39Mais c'était la même chose en Amérique du Sud !
17:42Mais parallèlement au succès de Moria, et c'est ça qui est extraordinaire,
17:46c'est que ce titre a été repris dans tous les genres musicaux !
17:51Moi qui suis un fan de jazz, j'ai fait une playlist sur toutes les reprises jazz de Love is Blue,
17:59c'est absolument incroyable !
18:02Ce qui est le plus incroyable, c'est que George Benson,
18:05le grand George Benson, grand guitariste et grand chanteur,
18:09l'a inclus comme titre phare de l'album qui est sorti il y a quelques mois !
18:13Mais ça veut dire que la chanson va traverser les générations ?
18:16C'est une mélodie qui est toujours vivante !
18:22Ça a été intégré, Adidas fêtait l'anniversaire de sa chaussure star,
18:31en 68, j'aurais bien aimé être une petite souris chez les publicitaires,
18:38parce qu'ils auraient pu choisir des chansons représentatives de cette époque à la fin des années 60,
18:45c'est ce que vous évoquiez, il y a les Beatles et puis tout le monde !
18:49Non, ils ont choisi Love is Blue, la version de Liberace !
18:53C'est fou hein ?
18:54Mais c'est complètement fou !
18:55Mais ça veut dire une mélodie, c'est vrai que les mélodies c'est un travail très particulier,
18:58on en manque aujourd'hui, Daniel Poppe !
19:01Je ne serai pas aussi catégorique, c'est vrai par rapport à ce qu'on peut entendre souvent à la radio,
19:08mais si je me réfère à l'hommage qui a été rendu par l'ASSASM il y a quelques jours dans leur auditorium,
19:16il y avait beaucoup d'artistes de la jeune génération que je ne connaissais pas forcément,
19:20et j'ai eu bien sûr la curiosité d'aller voir qu'est-ce que faisaient ces artistes,
19:25et on a quand même des belles surprises, il y a quand même des belles mélodies !
19:29Alors le Grand Prix Eurovision il y a eu effectivement Love is Blue,
19:32mais il y en a eu un autre en 1971 !
19:49Là aussi c'est un succès, le seul succès de Rachel d'ailleurs,
19:52qui vit aujourd'hui dans le Midi de la France !
19:54Rachel a abandonné relativement rapidement la carrière de chanteuse !
19:59C'était une élève de Mireille du Petit Conservatoire,
20:01et elle a interprété cette chanson au Grand Prix Eurovision,
20:06elle a fini quatrième avec la France, ce qui n'est pas déshonorant quand on voit ce qui se passe aujourd'hui,
20:10mais ça aussi ça a été une mélodie d'André Poppe !
20:12C'est le troisième grand succès de mon père !
20:18C'est arrivé quatrième, mais ça a été un très très beau succès,
20:21non seulement en France mais aussi en Europe !
20:23Je vois une chanson aussi qui a bien marché,
20:25c'est une lettre en 1975 pour l'Eurovision,
20:31avec Sophie, qui est devenue ensuite animatrice à Radio Montecarlo !
20:34Absolument !
20:36Pas beaucoup de compositeurs ont fait tant de fois le Grand Prix Eurovision !
20:41Oui, mais vous avez raison,
20:43alors parfois c'était pour la France,
20:46parfois c'était pour le Luxembourg,
20:48c'était en fonction effectivement des...
20:50Mon père était sollicité parce qu'il avait eu une fois le Grand Prix,
20:56et qu'il avait beaucoup de succès à son actif !
21:00Alors, il y a eu ensuite autre chose de très important,
21:03qu'on va évoquer à travers une date un peu récente,
21:05le 29 mars 1979.
21:08A tout de suite sur Sud Radio, avec Daniel Poppe, pour parler d'André Poppe !
21:12Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
21:15Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Daniel Poppe, fils d'André Poppe,
21:19un compositeur qui a eu des très grands succès,
21:21on a l'Amour est bleu et Love is blue en est un parmi d'autres,
21:25et on évoque aujourd'hui sa mémoire à l'occasion du centenaire de sa naissance en 2024,
21:30et d'un coffret, l'intégral instrumental que vous avez réalisé,
21:34et dont on va parler, Daniel Poppe.
21:35Alors, il y a une date, c'est le 29 mars 1979,
21:38c'est lié à une émission de télévision.
21:41Pourquoi je parle de Récréateur et Dorothée par rapport à André Poppe ?
21:44Parce que ce jour-là, Ariane Carletti et Dorothée évoquent un album qui a eu un grand succès
21:50et qu'ils veulent transmettre à la nouvelle génération, c'est celui-ci.
22:03Il fut un temps très lointain où les instruments de la musique
22:07ne se connaissaient pas entre eux.
22:10Chaque famille d'instruments vivait séparée des autres,
22:14et c'était bien dommage.
22:16Piccolo, saxo et compagnie, j'ai choisi Récréateur parce que c'était une transmission,
22:20en 1979, ils ont fait une grande émission sur Piccolo, saxo et compagnie.
22:26Ah bon, moi je l'ignorais.
22:27Et bien voilà, je suis content de vous l'apprendre.
22:28Et c'est vrai que Piccolo, saxo et compagnie,
22:30toutes les générations le connaissent, et c'est André Poppe aussi.
22:33Ah mais c'est incroyable, parce que Piccolo, saxo et compagnie
22:36correspond à une commande de Jacques Canetti,
22:38et Jacques Canetti fait entendre à mon père une oeuvre américaine
22:41qui s'appelait Tobil-Tuba, en lui disant
22:43« Ah, Poppe, j'aimerais bien que vous fassiez un petit peu la même chose. »
22:45Et mon père lui a dit « Écoutez Jacques, non, je ne vais pas faire une copie de Tobil-Tuba,
22:49je veux faire une oeuvre originale,
22:51laissez-moi effectivement le temps de la faire avec Jean Brossol. »
22:55Et en fait, l'idée formidable qu'ils ont eue tous les deux,
22:58ils l'ont trouvée dans un traité d'Aquitaine,
23:00et l'idée formidable qu'ils ont eue tous les deux,
23:02ils l'ont trouvée dans un traité d'orchestration,
23:04avec les familles d'instruments.
23:06Et donc le principe de Piccolo, saxo et compagnie,
23:09et c'est en cela que c'est une oeuvre unique,
23:11c'est une oeuvre qui présente chaque famille d'instruments.
23:14Et donc c'est une espèce d'aventure,
23:16Piccolo et saxo partent à la quête de toutes les familles d'instruments.
23:21Ça c'était pour le premier épisode.
23:23C'est un conte musical pédagogique pour les enfants,
23:26mais ce n'était pas évident, parce qu'à l'époque,
23:28personne ne pensait que ça marcherait.
23:31Jacques Canetti était le premier à dire à mon père,
23:33« Pop, vous avez fait quelque chose de formidable,
23:35nous on va complètement se planter. »
23:37Et six mois après, ils lui ont commandé dix parents.
23:42Parce qu'il y a eu cinq Piccolo en fait.
23:44Oui, mais alors au départ, il y a François Perrier qui arrive comme récitant,
23:47à l'époque, il est en pleine gloire, il a travaillé à Cocteau avec Fellini,
23:50il vient de tourner « L'ouvrier alcoolique dans Gervaise » de René Clément,
23:54et là il se retrouve récitant d'un conte pour enfants.
23:57Complètement.
23:58Comment c'est né ça aussi ?
24:00Écoutez, la rencontre entre André Pop et François Perrier,
24:05je n'ai pas beaucoup d'informations sur ce sujet,
24:07mais François Perrier a fait d'autres contes pour enfants,
24:11c'est une adaptation de Tom Piliby qu'on évoquait tout à l'heure.
24:14C'était toujours Perrier qui était le narrateur.
24:16Donc il arrive, et le disque sort, et c'est immédiatement un succès.
24:21Oui, un succès considérable, mais considérable.
24:25Et ça fait quatre générations que c'est un succès,
24:28parce que Piccolo a enfin été créé à la télévision l'année dernière
24:33par l'Orchestre de l'Opéra de Rouen, avec François Morel comme narrateur.
24:37Bien sûr, mais comment imaginer, comment expliquer cela ?
24:42Je pense que ça correspond à la fois au génie entre guillemets de Pop et Brousseau,
24:49qui ont vraiment eu une idée formidable,
24:52et au fait qu'il y avait probablement une attente dans le public d'une œuvre
24:57à partir de laquelle les enfants peuvent apprendre à connaître les instruments de l'orchestre.
25:02Oui, car il n'y avait pas de cours de musique à l'école aussi perfectionnés,
25:05c'était un cours pré-précis.
25:07Mais oui, parce que, bien sûr, on cite souvent Pierre et Lelou,
25:10qui a une œuvre extraordinaire de Prokofiev,
25:12mais Pierre et Lelou n'a pas la même portée pédagogique
25:15par rapport à chaque famille d'instruments.
25:17Alors, il se trouve qu'à l'époque, en plus, les contes pour enfants,
25:20en forme de disques, c'était des petits 33 tours, 25 cm,
25:24il y avait les contes pour enfants, il y avait Blanche-Neige,
25:26il y avait Le Petit Pousset, et il y avait pour les plus grands,
25:29le disque d'aventure, avec l'adaptation des aventures de Black et Mortimer,
25:32la Marque Jaune, ou du Démon des Caraïbes.
25:35Mais ce genre de choses n'existaient pas.
25:37Absolument, d'autant plus que Black et Mortimer,
25:39on retrouve Pop aux commandes musicales !
25:42Bien sûr, parce que c'était la même maison, la même famille.
25:46Alors, Piccolo Saxo, c'est né de cette façon,
25:49mais ça n'a pas été simple à enregistrer non plus,
25:51parce qu'il fallait expliquer aux enfants des choses que seuls les musiciens connaissent.
25:55Oui, mais c'est là où Brousseau a eu un talent narratif exceptionnel,
26:01parce que c'est une œuvre,
26:03si vous voulez ce qui est formidable dans Piccolo Saxo et compagnie,
26:07c'est son évidence mélodique.
26:09Mais c'est une évidence mélodique qui repose sur une sacrée complexité orchestrale.
26:16C'est pas du tout facile à jouer pour les musiciens,
26:18parce qu'il y a plein de petites choses, des ruptures rythmiques,
26:21des subtilités harmoniques,
26:24ça n'est pas une œuvre qui est simple à mettre en place.
26:26Et est-ce qu'il a su André Pop si les jeunes s'étaient mis à la musique
26:29grâce à Piccolo Saxo et compagnie ?
26:31Mais à commencer par d'immenses musiciens !
26:36Jean-Claude Petit, le célèbre arrangeur qui était président de la SACEM,
26:39témoigne du fait que c'est Piccolo Saxo et compagnie
26:43qui lui a mis le pied à l'étrier.
26:46Il y a beaucoup de musiciens connus
26:50qui témoignent du fait qu'ils doivent leur inspiration à Piccolo.
26:53Il y a aussi Peter Ustinov qui a été récitant, je ne sais pas si vous le savez.
26:57Peter Ustinov, ça correspond à un enregistrement de Piccolo,
27:02des deux premiers volants de Piccolo par l'Orchestre de Paris.
27:07Avec Peter Ustinov, parce qu'il y avait des visées internationales,
27:11il l'enregistrait en toutes les langues.
27:13En même temps, il y a eu aussi une série d'animations, un film d'animation.
27:18Alors ça, c'est un petit peu plus tard, effectivement, c'est le cinéma.
27:22Parce que Piccolo a été adapté en long métrage, en dessin animé,
27:27et ça avec l'orchestre, avec l'un des grands orchestres de Radio France.
27:35Et c'était Marco Villamizar et Eric Gutierrez qui avaient réalisé le film.
27:39Et là aussi, c'était surprenant, André Poppe n'avait jamais imaginé ça.
27:43Il vous en a parlé ?
27:44Ah si, il l'imaginait depuis un certain nombre d'années,
27:48mais ça n'a pas été simple à mettre en place.
27:50Parce qu'il a travaillé sur trois ou quatre projets différents
27:53d'adaptation de Piccolo au cinéma.
27:55Et lui, il a été surpris du succès de Piccolo ?
27:58Qui ? André Poppe ?
28:00Bien sûr, il en a été le premier étonné.
28:04Mais vous savez, quand vous créez une œuvre,
28:08il y a toujours une incertitude sur son succès.
28:10C'est ça qui est extraordinaire.
28:12Il y a eu quatre suites ?
28:14Il y a eu quatre suites.
28:15La première, c'était Passport.
28:17Passport pour Piccolo, Saxo et compagnie,
28:19c'était sur tous les instruments du monde.
28:21Ça n'était pas simple.
28:22Parce qu'il y a un concert qui a été fait par Jeanine Rose
28:27au Théâtre des Champs-Élysées il y a quelques années.
28:29C'est une machine qui est lourde à monter,
28:31parce qu'il faut trouver les musiciens spécifiques
28:34des instruments étrangers.
28:36Le troisième, c'était le cirque.
28:38C'était tous les instruments du cirque,
28:41qui est peut-être d'ailleurs le plus amusant.
28:43Le quatrième, ça vient plus tard.
28:45Ça, ça vient dans les années 70.
28:48Le premier s'appelait Piccolo à Music City.
28:51C'est tous les instruments modernes,
28:53alors les instruments électriques,
28:55mais au sein desquels mon père intègre quand même
28:58les instruments classiques modernes,
29:01comme les ondes martenaux, les orgues de cristal,
29:04la brontée, etc.
29:05Et le tout dernier, et ça c'est vraiment d'actualité,
29:08parce qu'il s'appelle La Symphonie écologique.
29:11C'est vraiment une oeuvre splendide.
29:14Il a été écologiste avant la lettre.
29:16Complètement.
29:17Mais là, Poppe et Brousseul ont véritablement été visionnaires,
29:21parce que la narration raconte exactement
29:25ce que l'on subit aujourd'hui
29:27par rapport aux grands incendies, etc.
29:29Enfin, tout ce qu'on subit au niveau écologique.
29:32Mais ce qui est fou, le plus fou,
29:35c'est que La Symphonie écologique
29:37n'a quasiment jamais été créée en concert.
29:40Pour l'anecdote, ça a été créé une fois,
29:42en Argentine, à Medellín, vous voyez ?
29:45Alors, il y a eu Piccolo Saxo, qui est un triomphe,
29:47et puis il y a eu un autre héros de bande dessinée
29:50très connu des enfants,
29:51avec le premier film avec le personnage vivant,
29:54et là aussi, c'est André Poppe
29:55qui a composé la bande originale.
30:05Tintin et le mystère de la toise en or.
30:07Parce que, pour la première fois,
30:09Hergé avait accepté qu'un Tintin existe.
30:11On a trouvé un Belge qui s'appelle Jean-Pierre Talbot,
30:14qui a ensuite été professeur de gymnastique
30:16et qui est aujourd'hui à la retraite.
30:18Et là aussi, ça a été du André Poppe.
30:21Il y a une raison, en fait, à ça,
30:23c'est que mon père,
30:25qui a eu une énorme activité à la radio,
30:29a fait...
30:31Tintin a été exploité des dizaines de fois
30:34à la radio, à la télé, tout ça.
30:36Mais il y a toute une série de Tintin
30:39dont la musique a été composée par mon père.
30:42Et c'est sûr, c'est grâce à cela, en fait,
30:46que les gens qui s'occupaient du film
30:48ont contacté André Poppe.
30:49Oui, car à la radio, sur les chaînes nationales,
30:51il y avait régulièrement Tintin adapté
30:53sous forme de feuilleton hebdomadaire.
30:55Absolument, absolument.
30:57Et il y a eu facilement six ou sept Tintin.
31:02Le Lotus bleu, le Crabeau aux pinces d'or, etc.
31:04Tous les classiques d'Hergé,
31:05avec l'accord d'Hergé à chaque fois.
31:07Avec l'accord d'Hergé, bien sûr.
31:08Je ne sais pas s'il a rencontré Hergé, votre père.
31:10Alors oui, il l'a rencontré.
31:16Hergé, au travers de tous les témoignages
31:21qui ont été donnés,
31:22était assez satisfait, en fait, de cette adaptation.
31:25Alors, il y a d'autres mélodies pour le cinéma.
31:28Il y en a une, c'était « Papa, les petits bateaux »
31:30de Nelly Kaplan.
31:31Nelly Kaplan, qui a fait la fiancée du pirate,
31:33qui est mort discrètement il y a quelques années,
31:35que j'avais reçu dans « Les clés d'une vie ».
31:36Mais là aussi, c'est tout à fait différent.
31:38Il touchait à tous les styles,
31:40puisqu'il a fait aussi, en cas de guerre mondiale,
31:42« Je suis un étranger » avec Galabru,
31:44qui a fait ce film uniquement pour le cacher.
31:46Il touchait vraiment à tous les genres, André Poppe.
31:48Oui, bien que je dirais que la seule frustration
31:52très relative qu'il a pu éprouver par rapport à son métier,
31:55c'est le cinéma.
31:57Parce qu'il a fait quelques musiques de films, bien sûr,
31:59dont « Tintin ».
32:01Mais il aurait aimé que les choses puissent aller plus loin.
32:05Mais il en est en partie responsable,
32:06en ce sens qu'on l'a sollicité à plusieurs reprises
32:09pour s'installer aux États-Unis.
32:11Mon père était un peu...
32:13Il était assez casanier, en fait.
32:15Et je me souviens l'avoir rencontré à la Défense,
32:17dans un immense appartement.
32:19Il avait un appartement au 36e étage
32:21de la Tour Eve à la Défense.
32:22C'est quand même assez rare, ce genre de choses.
32:24Ah oui, absolument.
32:26D'autant plus qu'auparavant,
32:28il vivait à Maison Lafitte,
32:30dans une grande maison entourée d'un grand jardin.
32:32Et il s'est retrouvé dans une tour de la Défense.
32:34Et il était heureux là-dedans ?
32:35Ah oui, il était très heureux.
32:37Il adorait être au 36e étage.
32:39Mais il faut reconnaître qu'il y avait une vue fantastique
32:41du duo du 36e.
32:43Un appareil qu'on ne connaît pas.
32:45Et puis il y a aussi des génériques de télévision
32:47d'Antin, qui est très célèbre.
32:53Le mot le plus long
32:55en scène des Chiffres et des Lettres,
32:57c'est André Poppe, Daniel Poppe.
32:59Absolument, absolument.
33:01Le mot le plus long,
33:03les Chiffres et les Lettres, il y a eu un certain nombre.
33:05Ça s'explique par le fait que
33:07mon père commence à vraiment
33:09être très très connu à la fin des années 50.
33:11Et il est sollicité
33:13par un certain nombre de gens
33:15qui sont à la télévision,
33:17qui sont à la radio, qui sont dans le cinéma,
33:19qui sont dans le théâtre.
33:21Parce qu'il a fait énormément de musiques de pièces de théâtre
33:23avec Barsac aussi.
33:25Très peu de gens le savent, mais il a fait
33:277 ou 8 musiques de pièces de théâtre.
33:29Mais le mot le plus long,
33:31c'est l'exemple type, ça s'appelait les 7 Lettres au départ,
33:33le jeu.
33:35Et le président de sa taxi, en venant
33:37à la télévision, proposait un autre jeu
33:39qu'il n'a jamais proposé. Et c'est comme ça
33:41qu'est né le mot le plus long qui a duré 50 ans.
33:43Il y a eu La Tête et les Jambes aussi.
33:45La Tête et les Jambes, première émission de Pierre Belmar,
33:47qui a repris le flambeau d'un jeu qui ne marchait pas
33:49en quelques minutes.
33:51Et c'est devenu La Tête et les Jambes,
33:53dont le plus célèbre candidat
33:55a été Laurent Fabius.
33:57C'est fou ce qu'il a fait en 100 ans.
33:59Son oeuvre est considérable.
34:01On va continuer à en parler
34:03vers la date de son centenaire,
34:05le 19 février 2024.
34:07A tout de suite sur Sud Radio avec Daniel Pop
34:09pour parler d'André Pop.
34:11Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
34:13Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité
34:15Daniel Pop, fils d'André Pop,
34:17à l'occasion de son centenaire,
34:19le 19 février 2024,
34:21il aurait eu 100 ans.
34:23Et vous avez décidé de perpétuer sa mémoire
34:25et vous avez eu raison quand on voit le nombre
34:27de mélodies qu'il a créées,
34:29dont on parle depuis le début de cette émission.
34:31Vous avez voulu le faire
34:33par un coffret qui n'a pas été simple
34:35à réaliser, André Pop.
34:37Ça n'a pas été simple
34:39à réaliser
34:41parce que mon père a fait
34:43beaucoup de disques instrumentaux,
34:45André Pop et son orchestre.
34:47Ça a démarré au milieu des années 1950
34:49grâce à Jacques Canetti.
34:51Ce qui est fou, ce qui paraît complètement fou,
34:53c'est que la majeure partie
34:55de ses disques qui sont sortis en vinyle
34:57à l'époque n'avaient jamais été publiés
34:59en CD. Jamais.
35:01Parce que c'est une autre époque.
35:03À l'époque, il y avait des grands orchestres,
35:05Eddy Barclay, Paul Moria, André Pop,
35:07mais l'époque a changé.
35:09Ça n'intéressait plus personne, théoriquement.
35:11Il y a quand même toujours des gens,
35:13il y a des grands fans
35:15de Paul Moria, il y a des grands fans
35:17de Frank Purcell, il y a toujours
35:19quand même un créneau de gens
35:21qui ne sont pas forcément tout jeunes.
35:23Et là, on a des surprises, parce que moi,
35:25j'ai beaucoup de gens qui me suivent sur Facebook
35:27et qui sont des passionnés de l'œuvre instrumentale
35:29de mon père. Donc, pour revenir à votre question,
35:31ce coffret récapitule,
35:33c'est une véritable intégrale,
35:35c'est tout, tout, tout
35:37les disques d'André Pop et son orchestre
35:39avec un bonus exceptionnel
35:41que j'ai pu récupérer Alina.
35:43C'est un concert dirigé
35:45par lui avec
35:47l'Orchestre de Radio France
35:49avec
35:51un certain nombre de ses morceaux
35:53instrumentaux, mais qui revisitent
35:55d'une façon complètement
35:57avec un esprit de jazz.
35:59C'est incroyablement
36:01moderne, et il l'a fait
36:03à l'occasion du lancement de la stéréo.
36:05Et c'est fou. Alors, expliquez-nous
36:07comment retrouver tous ces morceaux,
36:09c'était pas simple non plus.
36:11C'est pas simple, mais c'est
36:13pas si compliqué non plus
36:15en ce sens que la plupart des bandes
36:17étaient quand même
36:19chez Universal.
36:21Oui, mais cachés au fond d'un placard.
36:23Oui, mais
36:25si vous voulez, on a eu
36:27beaucoup plus de soucis, parce qu'en fait
36:29le travail que j'ai pu faire
36:31autour d'André Pop, il y a deux coffrets.
36:33Il y a l'intégrale instrumentale, et il y a eu un premier
36:35coffret qui s'appelait André Pop
36:37la musique même,
36:39qui coiffe véritablement toute l'oeuvre.
36:41Là, c'était beaucoup plus compliqué, parce qu'il a fallu
36:43faire des accords de licence
36:45à droite, à gauche, dans le monde
36:47entier, ça n'a pas été le cas.
36:49Là, il fallait simplement, il y avait un accord
36:51qui s'est passé avec Sony, parce qu'il a fait
36:53un certain nombre d'albums publiés chez RCA,
36:55mais ça a été relativement facile.
36:57Alors, ces 13 CD sont classés par
36:59genre ?
37:01Alors, c'est classé,
37:03non, c'est pas tant classé
37:05par genre, c'est, si vous voulez,
37:07il y a 13 CD,
37:09et les 13 CD correspondent
37:11en fait à tous ces disques.
37:13Oui, mais classés, exemple,
37:15il y a un classement avec Elsa Popping,
37:17et il y a des musiques tout à fait
37:19étonnantes, comme celle-ci.
37:29La polka du roi Charles
37:31Trainet, sous la forme d'une musique sidérante.
37:33Ah, mais complètement,
37:35c'est l'un de ces albums cultes,
37:37qui sont intégrés, justement, dans cette intégrale.
37:39C'est André Pop, présente,
37:41Elsa Popping, et sa musique sidérante.
37:43Et l'histoire est la suivante,
37:45c'est que mon père, en fait, travaillait à l'époque
37:47avec le club d'essai, rappelons que
37:49le club d'essai, c'était la musique concrète.
37:51C'était Pierre Schaeffer,
37:53et il se disputait le studio
37:55du club d'essai, à l'époque,
37:57et en fait, ils ont décidé,
37:59avec l'ingénieur du son,
38:01qui était Pierre Fatome, et Boris Vian,
38:03qui était son directeur artistique,
38:05en fin de compte, de transposer
38:07les techniques de musique concrète,
38:09d'accélération des bandes, etc.,
38:11mais sur sa propre musique.
38:13En adaptant,
38:15effectivement, son talent d'arrangeur
38:17sur des grands standards,
38:19comme la Polka du Roi,
38:21et beaucoup d'autres,
38:23et c'est vraiment
38:25un disque considéré
38:27comme... c'est le disque pionnier
38:29de tous les bidouillages
38:31sonores qui ont pu être faits
38:33sur des dizaines d'années plus tard.
38:35Et Elsa Popping, c'est une allusion à Elsa Popping,
38:37un film totalement absurde
38:39sorti en 1941,
38:41qui est totalement délirant, et qui est un film culte
38:43pour les amateurs de loufoques et d'absurdes.
38:45Alors, il se trouve que Boris Vian,
38:47effectivement, et on a un peu oublié,
38:49mais il a été directeur artistique avant de mourir
38:51chez Philips, avec Jacques Canetti,
38:53et donc il a travaillé avec votre père André Popp.
38:55Sur trois albums. Non seulement,
38:57il a été le directeur artistique de trois des albums
38:59de mon père,
39:01mais il a composé quand même un certain nombre de chansons
39:03avec lui. Oui, et notamment,
39:05il y a une chanson
39:07qui est une musique mécanique, je crois.
39:09Une musique mécanique,
39:11que Jules El Greco a fait connaître,
39:13que mon père a enregistrée
39:15en instrumental, mais qui a été
39:17créée beaucoup plus tôt,
39:19en 1951, dans le cadre d'une des
39:21premières commandes que la radio lui a faite,
39:23c'était un spectacle, les opéras
39:25à bouffe qu'on évoquait tout à l'heure, qui s'appelait
39:27Les oiseaux incertains. Oui, car à l'époque,
39:29il y avait beaucoup de recherche dans la musique.
39:31Bien sûr, absolument.
39:33C'est ce que vous évoquiez
39:35tout à l'heure, le club d'essai,
39:37il y avait une immense curiosité,
39:39mais c'était les années
39:41d'après-guerre, il y avait un essor
39:43culturel, une
39:45soif d'explorer,
39:47mais dans
39:49tous les genres, c'était formidable.
39:51Et vous parlez de Jules El Greco,
39:53et Jules El Greco a chanté aussi
39:55quelque chose qui était, à l'époque,
39:57d'actualité, la complainte du téléphone.
39:59Je sais que tu m'aimes,
40:01mais ne crie pas si fort.
40:03Tu appelles
40:05quand je travaille
40:07et je dors. C'est à croire
40:09que tu choisis
40:11le
40:13téléphone si t'en as
40:15envie. Le téléphone, à l'époque,
40:17il fallait, on a un peu oublié, six mois
40:19pour obtenir une ligne de téléphone, minimum.
40:21Le sketch de Ferdinand Reynaud,
40:23le 22 annuaire, le témoigne. Cette chanson est liée
40:25à ça ?
40:27Je suis pas capable
40:29de vous répondre sur ce sujet.
40:31C'était, mais la complainte
40:33du téléphone, bon, bah,
40:35Juliette Greco a fait
40:37plusieurs, on n'appelait pas ça des clips,
40:39mais elle a fait plein de petits films
40:41qui passaient à la télévision, on la voyait dans un bain moussant.
40:43C'est une chanson
40:45complètement étonnante.
40:47Complètement étonnante. Mon père a beaucoup
40:49travaillé avec Juliette Greco
40:51et tous les connaisseurs de Greco
40:53estiment que vraiment la plus
40:55belle période de Juliette,
40:57au niveau musical, correspond
40:59à sa collaboration avec Pop.
41:01Enfin,
41:03les arrangements les plus formidables d'André Pop,
41:05c'est probablement pour
41:07Juliette Greco qui les a fait avec
41:09Marie Laforêt bien plus tard.
41:11Marie Laforêt, justement, elle a beaucoup compté
41:13dans la carrière d'André Pop
41:15et il y a une chanson, notamment,
41:17qui est aussi un des premiers succès et dont il est à l'origine.
41:19Manchester
41:21et Liverpool
41:23Je me revois
41:25flattant le long des rues
41:27Au milieu
41:29de cette foule
41:31Parmi ces milliers
41:33d'inconnus
41:35Marie Laforêt qui ne voulait pas chanter au départ,
41:37elle était comédienne et puis elle a accepté et c'est devenu
41:39ce que c'est.
41:41Vous dites,
41:43Daniel Pop,
41:45qu'André Pop pensait que c'était vraiment une chanteuse
41:47qui avait quelque chose de puissant en elle.
41:49Ah mais ça a été
41:51une de ses interprètes préférées
41:53du fait de ses facilités.
41:55Elle avait la capacité, effectivement,
41:57de doubler
41:59sa voix.
42:01Elle le faisait naturellement.
42:03C'est une musicienne naturelle.
42:05Donc il y avait une complicité entre les deux immédiate.
42:07Ah mais complètement. Ça n'a pas été simple tous les jours.
42:09Ah bon ? Elle n'était pas facile non plus ?
42:11Elle avait son caractère.
42:13Non, ça n'a pas été simple parce qu'elle
42:15était passionnée de folklore
42:17sud-américain
42:19et mon père estimait
42:21à l'époque qu'elle n'avait pas
42:23forcément encore
42:25de capacité vocale pour pouvoir monter dans le sur-aigu.
42:27Ensuite, elle a appris.
42:29Elle a appris à maîtriser tout ça, bien sûr.
42:31Et puis, il y a les idoles des années 60
42:33qui sont évoquées dans ce coffret, Daniel Pop.
42:35Et notamment,
42:37quelqu'un qui est une idole, un dieu vivant au Japon,
42:39c'est Adamo avec
42:41Tombe la neige.
42:55Donc Adamo a fait cette chanson.
42:57Elle est partie au Japon.
42:59Elle a eu un immense succès grâce à une chanson.
43:01Et à tel point que les Japonais pensent aujourd'hui
43:03que cette chanson, elle vient du folklore japonais.
43:05Ah mais oui.
43:07Mais ça, vous savez, ce que vous êtes en train
43:09de décrire, c'est quelque chose...
43:11On parlait de Lovis Blue et d'El Avondir du Portugal.
43:13Ce qui a fait
43:15de ces deux chansons des succès mondiaux,
43:17c'est qu'elles font partie du patrimoine local.
43:19Ça confirme tout à fait ce que vous venez de dire.
43:21Et là, c'est une époque aussi
43:23où on reprenait les standards
43:25et les succès de Huit Parades pour les transformer
43:27en chansons de grands orchestres.
43:29Absolument. André Pop a souvent fait.
43:31Bien sûr.
43:33Mon père,
43:35sa musique instrumentale
43:37repose à la fois sur des morceaux
43:39qui sont complètement originaux,
43:41qui représentent quand même la majeure partie
43:43de sa création instrumentale.
43:45Mais parfois,
43:47quand une mélodie
43:49résonnait en lui, quand ça lui trottait dans la tête,
43:51il avait grand plaisir à en faire l'arrangement.
43:53Oui, mais à l'époque,
43:55ça n'existe plus aujourd'hui, il y avait des grands orchestres
43:57qui reprenaient les succès d'Huit Parades.
43:59Oui, mais complètement.
44:01Ça n'existe plus ce genre de choses.
44:03Ça existe beaucoup moins.
44:05Et en même temps, ça marchait parce qu'on dansait dessus,
44:07on l'écoutait.
44:09Mais ça marchait formidablement bien.
44:11Pourcel a fait toute sa carrière là-dessus.
44:13C'est inouï.
44:15C'est complètement inouï.
44:17Il se trouve aussi qu'André Pop a travaillé
44:19avec François et Sylvie Vartan.
44:21Absolument.
44:23C'est un chapitre qui me tient à cœur.
44:25Rappelons que mon père
44:27commençait à travailler avec des artistes d'avant-guerre.
44:29Ensuite, il travaillait
44:31avec les artistes de Canetti,
44:33tous les grands artistes de Canetti.
44:35On aurait pu se dire,
44:37les années 60 arrivent, comment ça va se passer ?
44:39Ça s'est très bien passé.
44:41Du fait de ses succès,
44:43il a été sollicité par la plupart des maisons de disques
44:45qui lançaient tous les yéyés.
44:47Il s'est retrouvé à faire
44:49des chansons pour Sylvie Vartan,
44:51pour Claude François, pour Franz Gall,
44:53pour Schella, pour Dany,
44:55etc.
44:57Mais à chaque fois, c'était un rythme différent.
44:59Il devait s'adapter au rythme de l'époque.
45:01Oui, mais sans difficulté.
45:03Dans le coffret
45:05de son intégrale instrumentale,
45:07il y a toute une période...
45:09Ce ne sont pas des pastiches.
45:11C'est plutôt un hommage
45:13et un second degré.
45:15C'est-à-dire,
45:17il prend plaisir à faire
45:19des twists et des Madison.
45:21Et puis, il y a encore
45:23une choriste de Claude François
45:25qui a chanté du André Pop
45:27et qui a remporté
45:29le Yamaha Music Festival de Tokyo,
45:31c'est Martine Clemenceau.
45:33Un jour, l'amour...
45:35Elle a représenté la France au Grand Prix Eurovision,
45:37mais ça s'est mal passé.
45:39Elle a fini 15e sur 17.
45:41Et aujourd'hui, elle dirige un studio
45:43qu'elle a créé, près de Paris.
45:45Et c'est vrai que ça aussi,
45:47c'est quelque chose de très différent.
45:49C'est les années 70.
45:51Ah oui, mais complètement.
45:53C'est les années 70
45:55et ça, c'est un peu
45:57l'histoire de la France.
45:59C'est-à-dire,
46:01c'est les années 70
46:03et ça va jusqu'aux années 80,
46:05parce que mon père se retrouve à travailler
46:07avec la toute jeune Céline Dion,
46:09avec Eddy Marney.
46:11Oui, il a écrit deux chansons pour Céline Dion.
46:13Cinq.
46:15Mais à l'époque, c'est des chansons
46:17qui n'ont pas marché,
46:19puisque c'était les débuts de Céline Dion
46:21dont personne ne voulait.
46:23C'est des chansons qui sont intégrées
46:25à ses premiers albums,
46:27mais qui sont des superbes mélodies.
46:29Alors aujourd'hui,
46:31il aurait eu 100 ans cette année,
46:33mais il y a encore l'avenir devant lui,
46:35parce qu'on a parlé des chansons du passé,
46:37mais ces chansons sont éternelles.
46:39Comment voyez-vous l'avenir d'André Poppe,
46:41Daniel Poppe ?
46:43Alors, l'avenir d'André Poppe
46:45en tant que personne,
46:47je crois que malheureusement,
46:49depuis sa vie,
46:51sa musique,
46:53elle est éternelle.
46:55Et son influence musicale.
46:57Je vais prendre un seul exemple.
46:59C'est Marie Laforêt.
47:01L'artiste, alors, il ne faut pas se leurrer,
47:03ce n'est pas tant au travers d'André Poppe
47:05en tant que personne
47:07que les gens sont sollicités.
47:09C'est au travers des interprètes,
47:11parce que mon père reste souvent
47:13dans l'ombre de ses interprètes.
47:15Mais ce n'est pas un hasard
47:17si l'un des plus grands succès de Marie Laforêt,
47:19« Mon amour, mon ami »,
47:21a été repris depuis une dizaine d'années
47:23par 15 artistes d'aujourd'hui.
47:25Et moi, ce qui me ravit,
47:27c'est que dans la soirée qu'a organisée l'Assassin,
47:29il y avait un groupe actuel que j'adore
47:31qui s'appelle L.E.G.,
47:33et bien c'est eux qui ont chanté
47:35« Mon amour, mon ami ».
47:37Donc vous avez bien fait de réaliser cette intégrale
47:39d'André Poppe pour qu'on le connaisse
47:41ou qu'on le découvre ou qu'on le redécouvre.
47:43Et tout ce que je souhaite, c'est que ça continue comme ça
47:45et que son travail ne soit pas inutile
47:47et donne envie à une nouvelle génération
47:49de faire de la musique comme il faudrait la faire.
47:51Absolument. Et permettez-moi
47:53de vous donner information
47:55pour continuer à répondre à la question.
47:57Moi, ce qui me passionne, c'est l'esprit de jazz.
47:59L'esprit de jazz qui imprègne
48:01certains des morceaux d'André Poppe.
48:03Et cet esprit de jazz d'André Poppe,
48:05il va être célébré à la Maison de la Radio
48:07le 8 mars 2025
48:09par Fred Palem et le Sacre du Tympan Big Band,
48:1119 musiciens,
48:13sur le thème
48:15« 100 ans
48:17de pop »
48:19et de jazz.
48:21C'est important qu'on retrouve dans ce coffret
48:23qui est un magnifique cadeau de Noël,
48:25pour découvrir ou redécouvrir des mélodies
48:27qui sont officiellement dans un coin de notre oreille.
48:29Merci Daniel Poppe de l'avoir fait.
48:31Et continuez votre croisade.
48:33Et joyeux Noël !
48:35Pour aujourd'hui, on se retrouve bientôt.
48:37Restez fidèles à l'écoute de Sud Radio.

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