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00:00Il est 7h46 dans ICI Matin, les restaurateurs et hôteliers du département prêts à faire
00:09travailler des réfugiés.
00:10Une convention vient justement d'être signée, Simon Colbeau.
00:13Et c'est une première en France, on en parle ce matin avec nos deux invités.
00:17Bonjour Dorothée Guédon.
00:18Bonjour.
00:19Vous êtes la directrice de l'ACAL, c'est la principale association dans le département
00:22qui vient en aide aux réfugiés, notamment ces dernières années aux réfugiés ukrainiens.
00:26Bonjour à vous Brice Sanac.
00:28Bonjour Simon.
00:29Vous êtes le président de l'UMI66, c'est le principal syndicat des hôteliers et restaurateurs
00:33des Pyrénées-Orientales.
00:34Une convention vient donc d'être signée pour favoriser l'embauche des réfugiés
00:38dans les hôtels et les restaurants du département.
00:41D'abord Brice Sanac, racontez-nous comment est née cette idée ?
00:43C'est née d'une rencontre en préfecture, donc je tiens vraiment à remercier le corps
00:47préfectoral qui est toujours à la manœuvre un peu pour faciliter ce genre d'initiative.
00:52Et avec Madame Guédon, on s'est rencontrés, on a pu échanger un peu sur les difficultés
00:57de son côté, nous de notre côté au niveau des recrutements, et on s'est dit, si on
01:01faisait quelque chose qui part d'ici et qui peut monter là-haut à Paris.
01:05Effectivement, parce que l'idée c'est après d'étendre ce dispositif, on va en reparler,
01:09Dorothée Guédon, c'est pour les réfugiés, donc c'est un statut particulier quand même
01:13réfugié.
01:14Qui sont ces réfugiés aujourd'hui dans notre département ?
01:16Alors exactement, c'est important de le signaler, ce ne sont pas des demandeurs d'asile, ce
01:21sont des personnes qui ont obtenu la protection internationale, soit un statut de réfugié,
01:26protection subsidiaire ou protection temporaire.
01:29Ils sont donc tout à fait employables immédiatement, sans formalité particulière.
01:32Dans le département, combien de réfugiés il y a ?
01:35Sur le dispositif Agir, qui est le dispositif qui fait l'objet de la Convention, nous accompagnons
01:40280 personnes à l'année.
01:42A l'heure où on se parle, on parle d'une cinquantaine de personnes qui attend un employeur
01:47pour signer son contrat.
01:48D'accord, et de quelle nationalité sont ces réfugiés ?
01:50Majoritairement, ce sont des Afghans, et après on va avoir diverses nationalités, mais ceux-là
01:55sont les principaux.
01:56Des Ukrainiens aussi qui sont arrivés ?
01:58Des Ukrainiens également, tout à fait, des familles ukrainiennes également, qui
02:03feront l'objet aussi de l'accompagnement.
02:06Vous l'avez dit, les réfugiés ont déjà le droit de travailler, en quoi cette convention
02:09va les aider ?
02:10Nous avons travaillé sur 2023 à bien diversifier le partenariat avec France Travail, Cap Emploi,
02:16les MLJ, les missions locales jeunes, mais on voit bien qu'il faut dynamiser, privilégier
02:24les contacts directs, et tout est combinatoire aujourd'hui, donc on se donne tous les moyens
02:29pour rendre visible ce public, et surtout, répondre à des postes vacants.
02:32Brice Sanac, pour l'UMI, pour les restaurateurs et les hôteliers de notre département, c'est
02:37quoi l'intérêt ?
02:38C'est encore une pièce qui s'ajoute au dispositif.
02:40On a déjà des contacts, comme je le disais précédemment, avec France Travail, avec les
02:44missions locales, avec aussi certaines chambres économiques, etc.
02:49Mais l'idée c'est de rajouter chaque fois des outils pour avoir un prisme plus large
02:53pour le recrutement.
02:54On sait que le recrutement, je le m'en plains souvent à votre antenne, est compliqué dans
02:57ce département.
02:58Là, on a un public qui est motivé, archi motivé, qui a envie de bosser, et surtout
03:02je pense aussi qu'il y a de belles histoires à écrire.
03:04On est des maisons, pour la plupart des maisons familiales, avec une ADN, avec une culture
03:09de la solidarité, et je voulais que cette culture de la solidarité soit étendue et
03:13soit contractualisée.
03:14Profil plus motivé, très motivé, ça veut dire plus motivé par exemple que le demandeur
03:20d'emploi classique chez France Travail ?
03:22Je ne vais pas faire des comparatifs, mais je pense simplement que quand on a 50 personnes
03:27qui sont là, où on a déjà les CV, où on est prêt à recruter, où on lève tous
03:31les freins, parce qu'il y a aussi l'inquiétude de la part du chef d'entreprise de dire
03:34« Oula, je vais recruter quelqu'un d'étranger, le droit du travail, comment ça se passe ? »
03:37Là, on a le carton plein.
03:40Il est vrai que de l'autre côté, j'ai souvent à me plaindre à votre antenne que
03:43je crois 40 000 demandeurs d'emploi dans le département, beaucoup d'offres d'emploi
03:47pour voir, c'est toujours une frustration pour nous.
03:49J'imagine que ces réfugiés ne sont pas tous bilingues encore, pas parlé français couramment,
03:54c'est pas un problème ça pour vous quand vous travaillez dans un hôtel ou dans un restaurant ?
03:57Vous savez, notre métier c'est avant tout le savoir-être, et ensuite on peut acquérir
04:03rapidement les compétences.
04:04La langue, c'est quelque chose qui s'acquiert rapidement, j'ai dans mon entreprise quelqu'un
04:08qui est arrivé, une ukrainienne, il y a un peu plus de 10 ans, qui est arrivée en
04:11tant que stagiaire, qui aujourd'hui est cadre dans l'entreprise, je crois justement qu'on
04:16peut grandir, se faire grandir, faire grandir l'entreprise en ayant ce type de solidarité,
04:22en ayant ce type d'exigences professionnelles également, et c'est comme ça qu'on accueille
04:27au mieux, on accueille au mieux en mettant les gens dans des conditions de travail où
04:31ils peuvent gagner leur vie, où ils peuvent s'épanouir, plutôt qu'en biberonnant avec
04:36des aides.
04:37Il est 8h10 ici matin sur France Bleu Roussillon, ce matin on vous parle de ce projet de faire
04:41travailler des réfugiés ici dans les Pyrénées-Orientales, dans le domaine de l'hôtellerie et de la restauration.
04:45C'est même plus qu'un projet, puisqu'une convention a donc été signée.
04:48Dorothée Guédon, vous êtes donc directrice de l'ACAL, sur ces difficultés éventuelles
04:53au niveau de la langue, est-ce qu'ils parlent déjà français, les réfugiés qui sont dans
04:56notre département ?
04:57Alors, la cinquantaine que nous mettons en avant, ceux-là parlent français, après
05:02il y a plusieurs niveaux de français, donc là nous sommes sur un niveau élémentaire,
05:06le niveau A1, mais qui suffit largement pour par exemple obtenir des postes de commis de
05:12cuisine, employé d'étage, à la plonge, ou même un peu de snacking, ça suffit.
05:18Et ils vont pouvoir se former dans ces hôtels, dans ces restaurants aussi, parce que c'est
05:21un métier, il faut l'apprendre ?
05:22Alors, c'est justement le deuxième objectif de la convention, c'est de créer des vocations
05:26également et d'anticiper sur la formation et le parcours de formation, l'intégration
05:33via la formation.
05:34J'imagine que justement l'intégration c'est vraiment ça le but que vous recherchez aussi.
05:37C'est la clé, c'est vraiment la clé.
05:39Je rebondis sur les propos de Brice, mais il y a un vrai sujet d'intégration pour eux,
05:45c'est la clé d'intégration, ça rend encore plus motivés ces personnes et c'est la chance
05:51qu'ils attendent.
05:52Parce qu'aujourd'hui ils vivent de quoi sinon les réfugiés qui ne travaillent pas ici ?
05:54Alors, ils ont bien évidemment des aides comme toute à chacun et aujourd'hui on est sur
06:01des minima sociaux.
06:02Brice Sanac, évidemment, cette initiative, l'idée, vous en avez parlé dès le début,
06:06c'est peut-être de la généraliser sur l'ensemble du territoire, parce qu'il n'y a pas que chez
06:09nous que les hôteliers et restaurateurs ont du mal parfois à recruter.
06:11Non, et puis on a une sensibilité, je pense qu'on partage l'ensemble avec Thierry Marx
06:15qui est notre président confédéral, donc c'est une action sur laquelle on veut aller.
06:19Juste, je veux revenir, on ne vit pas avec les minima sociaux, on survit.
06:24Et l'idée ce n'est pas de partir sur des postures nationales en disant, on va former
06:30des tourneurs-fraiseurs dans les Pyrénées-Orientales où il n'y aura pas de débouchés.
06:33L'idée c'est de donner des débouchés, de donner un cap, une vision à ces personnes
06:38et de les accompagner pour qu'ils gagnent en autonomie et pour qu'ils vivent leur vie.
06:42Ce sont des personnes qui ont vécu des difficultés dans leur pays d'origine.
06:44S'ils sont ici, ce n'est pas par le plus grand des hasards.
06:47Et donc il faut réellement, voilà, cet accompagnement, on se grandit, on est la première force économique
06:52du territoire.
06:53Le tourisme est vecteur aussi d'amélioration des conditions de vie des habitants sur le
06:57territoire.
06:58Et c'est encore une fois un symbole qu'on voulait mettre en avant.
07:00Les emplois que vous voyez là justement pour la cinquantaine de réfugiés qui sont dans
07:04les Pyrénées-Orientales, Brissanac, c'est des emplois de saisonniers ou c'est des emplois
07:07temps plein, toute année ?
07:08Non, non, ça peut être totalement des emplois périns sur les employés d'étage, sur les
07:11plongeurs et surtout c'est des emplois qui ont vocation à évoluer.
07:15C'est-à-dire qu'un collaborateur qui peut arriver plongeur ou chef de parti, s'il se
07:19prend de passion pour le métier, il y a des formations continues à l'aide de nos opco
07:25et compagnie et on peut faire de la formation continue tout au long de la vie professionnelle
07:30et avoir des beaux destins, des belles choses à raconter.
07:33Dorothée Guédon, je reviens sur cette convention que vous signez avec les restaurateurs et
07:36les hôteliers des Pyrénées-Orientales, est-ce qu'il y a d'autres secteurs d'activité
07:40que vous visez, avec lesquels vous aimeriez passer des conventions, des accords ?
07:43J'en profite d'être à l'antenne alors, mais effectivement avec la Fédération du
07:46bâtiment, j'aimerais beaucoup, je prendrai contact avec eux en début d'année et puis
07:50avec l'agriculture aujourd'hui, on travaille beaucoup parce que c'est l'un des premiers
07:55employeurs dans notre secteur.
07:56Merci beaucoup en tout cas à tous les deux d'avoir été les invités de France Bleu
07:59ce matin.
08:00Brice Sanac, patron de l'UMI66 et Dorothée Guédon, directrice de l'ACAL, association
08:07qui vient en aide aux réfugiés dans notre département, on rappelle cette convention
08:10qui vient d'être signée pour favoriser l'embauche, l'emploi de réfugiés dans
08:15les restaurants et hôtels de notre département.
08:17Excellente journée à tous les deux.
08:18Merci.
08:19N'hésitez pas à écouter nos invités sur l'application ICI, les invités d'ici matin.
08:24Dans un petit instant, cap sur le marché, on est à Prades ce matin, on va prendre l'ambiance
08:28et goûter de la bonne volaille, en plus, Noël dit volaille bien souvent.
08:32On a un producteur avec nous en direct dans les prochaines minutes, c'est ICI matin.