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00:00Alors, il a notamment déclaré, François Bayrou, que nul que moi ne connaît la difficulté de la situation.
00:06Je vous propose d'écouter cette phrase. C'est bien qu'il ait conscience de l'immensité de la tâche qui l'attend, évidemment, sans doute.
00:12On va écouter François Bayrou.
00:15Je n'ignore rien de l'Himalaya qui se dresse devant nous, de difficultés de toute nature.
00:23La première est budgétaire, naturellement, puis politique et puis de l'éclatement de la société où nous sommes.
00:30Je sais tout ça. Je pense qu'il faut essayer. Et je pense que si on essaie, peut-être pourra-t-on trouver un chemin inédit.
00:40Et ce chemin, en tout cas, je sais de quoi il est marqué. Il est marqué de la volonté de réconciliation.
00:47Si je peux, à mon tour, j'essaierai de servir cette réconciliation nécessaire. Et je pense que c'est là le seul chemin possible vers le succès.
01:00Bon, lui, il est plus habitué, François Bayrou, Thomas Bonnet, aux montagnes des Pyrénées qu'à l'Himalaya.
01:05Le chemin reste escarpé quand il arrive. Et c'est presque même du funambulisme que va devoir réaliser François Bayrou parce que ce soir,
01:12il va rencontrer Bruno Retailleau. Il va devoir lui donner des gages s'il souhaite, on ne sait pas d'ailleurs, s'il souhaite en tout cas que Bruno Retailleau
01:19reste au ministère de l'Intérieur. Et ce qu'il va donner à Bruno Retailleau, il va peut-être le perdre du côté du Parti socialiste.
01:26Le courrier qu'a adressé le Parti socialiste à François Bayrou montre une certaine forme de ligne rouge, c'est-à-dire qu'il y a, entre les lignes,
01:35un peu un sous-texte qui dit que si François Bayrou va un peu trop loin sur certains sujets, notamment sur la question de l'immigration, il perdra le soutien,
01:44en tout cas la non-censure, du Parti socialiste.
01:46Et question, que peut en penser M. Wauquiez et Louis de Raguenel de cette réunion ? Et si jamais, effectivement, Bruno Retailleau disait oui pour une participation nouvelle
01:58au gouvernement de François Bayrou ?
01:59Alors, dans l'échelle des priorités pour François Bayrou ce soir, la priorité absolue, ce sont les Républicains. 47 députés, ils font partie de l'équation sortante avec Michel Barnier.
02:09Il ne peut pas se passer de cet électorat et de ces députés qui, globalement, ne sont pas si éloignés que ça de lui idéologiquement.
02:17Donc ça, c'est vraiment l'objectif premier. Et on parlait tout à l'heure, je crois que c'est Judith qui faisait mention de l'Ancien Monde. L'Ancien Monde a de la mémoire.
02:25Et donc, les députés et les Républicains qui ont fait les campagnes de Nicolas Sarkozy se souviennent très bien qu'en 2007, François Bayrou avait appelé à voter pour Ségolène Royal.
02:34Qu'en 2012, François Bayrou avait appelé à voter pour François Hollande et pas pour Nicolas Sarkozy. Et donc, sa mission première de réconciliation, c'est lui, sa réconciliation avec la droite.
02:44Alors, il y a une personne, j'y pensais tout à l'heure, qui peut tout à fait faire les bons offices, c'est un historien, Camille Pascal, figurez-vous, qui était la plume de Nicolas Sarkozy.
02:54Qui est restée très proche de François Bayrou. Ils ont en commun, à l'amour, des belles lettres. Et je pense qu'il pourrait jouer au moins les pompiers ou au mieux les sauveurs.
03:04– C'est pas Gioscunni, Pierre-Louis de Régnald, comme toujours. – Mais je pense qu'il va avoir un rôle extrêmement important.
03:09Ça paraît peut-être comme ça un détail, mais en fait, c'est fondamental, c'est la première pierre de l'édifice qu'aimerait peut-être essayer de construire François Bayrou
03:17avant de parler du Parti Socialiste. Donc ça, c'est l'étape numéro une. Et ensuite, effectivement, il y a l'idée d'essayer de parler un peu plus à gauche, au Parti Socialiste, aux écologistes.
03:27Mais voilà, et si on peut retenir une chose, ce soir, c'est pas Olivier Faure qui est reçu à Matignon, la première personne qui est reçue, c'est Bruno Retailleau.
03:35Parce qu'il a réussi à se créer un espace politique extrêmement fort et parce qu'évidemment, il vient de ce groupe, enfin, Les Républicains, qui s'appelle maintenant la droite républicaine à l'Assemblée Nationale.
03:45Et puis, il a énormément occupé le terrain durant...
03:48— Même encore ce matin, je crois qu'il était encore sur le terrain. — Évidemment. Judith Vintraud.
03:52— L'équation Retailleau est d'autant plus compliquée qu'en fait, elle se double de deux équations supplémentaires. La première, c'est que Bruno Retailleau, c'est la droite sénatoriale.
04:02Il était le patron des sénateurs Les Républicains. Lui faire une mauvaise manière, c'est risquer de se mettre à dos des gens qui sont majoritaires.
04:16Le Sénat est à droite. Et même si le Sénat n'a pas la capacité de censurer le gouvernement, il a évidemment un rôle éminent à jouer dans la survie éventuelle du gouvernement Bayrou.
04:27Deuxième dimension, Bruno Retailleau et Les Républicains de Laurent Wauquiez sont deux choses différentes. Vous l'aviez glissé tout à l'heure.
04:39Laurent Wauquiez n'a pas été ravi d'ouze féminismes que Retailleau soit nommé ministre de l'Intérieur, et pas non plus qu'il réussisse à obtenir du crédit, une audience, une adhésion.
04:55En tout cas, tel que les sondages le traduisaient auprès du public, et notamment du public de droite, on sait que garder Bruno Retailleau, c'est s'exposer à fâcher le Parti Socialiste,
05:10à fâcher très très fort les Verts, parce que les Verts en ont fait une condition explicite de leur abstention, de leur neutralité bienveillante, en tout cas dans les premiers temps d'un gouvernement Bayrou.
05:24En revanche, le virer, ce n'est pas forcément s'aliéner Les Républicains. C'est vraiment de la politique aérie, c'est ce chaud de manière dont parlait Michel Barnier, mais c'est comme ça que ça va fonctionner.
05:40Exactement. Là, ce qui va être important en 2001, ça va être ce casting. On ne cesse de le répéter. À quoi ça va ressembler le gouvernement de M. Bayrou ?
05:48Oui, l'un des terrains à déminer, effectivement, avec toutes ces équations, toutes ces difficultés qui se présentent devant lui. Il va devoir parler à tout le monde, il va devoir trouver un gouvernement qui fasse consensus,
06:00qui ne se fasse pas tout de suite censurer a priori. Et puis, oui, il va devoir d'abord parler à une famille politique qui va devenir essentielle, alors même qu'elle est marginale au sein de l'Assemblée nationale.
06:13C'est la famille des Républicains et c'est toutes ces petites parties qui sont devenues par la force des choses minoritaires, qui aujourd'hui ont un pouvoir immense parce qu'ils ont effectivement le pouvoir d'entrer ou non dans ce futur gouvernement.
06:25Et on sait que la partie ne va pas être facile avec Les Républicains parce qu'il y a ce fameux passif, parce qu'ils s'étaient opposés à Nicolas Sarkozy et que tout ça, bien sûr, tout le monde l'a en tête maintenant.
06:36Ce que j'espère à titre personnel, c'est qu'ils vont tous mettre peut-être de côté ces passifs, ces passifs politiciens pour penser à l'avenir de la France.
06:46Oui, je sais, c'est un petit peu optimiste, mais c'est ça qu'on a tous envie.
06:52Nous sommes un vendredi 13, vous avez le droit, vous savez, vous pouvez jouer l'auto, vous pouvez tout vous permettre. En plus, c'est la date de naissance d'Henri IV, nous ne l'oublions pas, Noémie Allure.
06:59Et quand même, il y a quelque chose d'important. Moi, j'entends le discours. Oui, il faut que toute la classe politique s'entende. Ce serait génial, un gouvernement d'Union nationale.
07:07Mais il faut aussi prendre en compte la réalité du vote. C'est-à-dire que si vous êtes socialiste, vous avez voté pour un socialiste qui dit moi, je veux l'abrogation de la réforme des retraites.
07:16Moi, je respecte infiniment quelqu'un qui dit non, mais attendez, on va écouter Marine Le Pen. Marine Le Pen qui s'exprime Marine Le Pen et je vous redonne la parole.
07:23Le fait d'avoir des désaccords politiques, c'est sain. Et la représentation qu'on a aujourd'hui à l'Assemblée nationale avec ces trois blocs, les Français l'ont voulu.
07:50Il y a des gens qui veulent plus de gauche. Il y en a qui veulent plus de droite. Il y en a qui veulent encore plus de droite. Il y en a qui veulent très à gauche.
07:56Vous ne pouvez pas demander, je prends le contre-exemple de ce que je donnais tout à l'heure, à un élu, la droite républicaine ou les Républicains, qui s'est fait élire pour une meilleure maîtrise de l'immigration,
08:05pour un accroissement de la sécurité et pour une réduction des déficits, de s'entendre et de dire bon, attendez, au nom de l'Union nationale, je vais défendre complètement le contraire.
08:13Ce n'est pas possible. C'est précisément ce qu'on reproche la plupart du temps aux politiques, c'est de mettre de côté leurs convictions et leurs idées pour avoir justement un portefeuille ministériel.
08:23Et c'est ça aussi qui est compliqué. Il faut, je pense, respecter un petit peu le fait qu'il y a des gens qui ne peuvent pas s'entendre, qui peuvent s'entendre humainement, mais qui ne peuvent pas partager les mêmes convictions dans la même équipe gouvernementale.
08:37– Il faut arrêter de parler de l'Union nationale, de toute façon, le LFI en exclut d'entrée et le RN en... – Alors vous avez raison, vous avez raison.
08:46– Alors du RN, on attend une abstention bienveillante, les LFI, on n'attend rien, puisqu'ils se sont eux-mêmes exclus du jeu en disant qu'ils censurent...
08:54– Avant même d'écouter les mots de François Bayrou, c'est vrai.
08:57– J'avais envie de vous poser une question sur les profils potentiels des ministres, mais je vous pose cette question en me tournant vers vous, Thomas Bonnet,
09:04parce que c'est une question piège, parce que c'est difficile, parce que je pense que l'élément déclencheur qu'on vient de l'évoquer,
09:09c'est quand même cette réunion avec Bruno Retailleau, et en fonction de ça, il découlera un certain nombre de choses.
09:16Mais est-ce qu'il y a déjà des profils qui se dégagent, potentiellement parlant, des gens auxquels vous pensez, et les uns et les autres ?
09:23– Plus que des noms, en fait, je pense que ce que va devoir essayer de réaliser François Bayrou, c'est d'augmenter le niveau d'engagement des différents partis politiques
09:31au sein de son gouvernement, parce que l'un des écueils de Michel Barani, un peu malgré lui, c'est qu'il n'avait pas réussi à attirer de grosses personnalités,
09:39à l'exception notable de Bruno Retailleau, ce qui, d'une certaine manière, facilite pour les partis politiques la tentation de ne pas être trop dans une forme de soutien à un gouvernement.
09:50Si vous avez dans votre gouvernement des personnalités incontournables des différentes formations politiques,
09:56vous devenez, de fait, un gouvernement avec plus de poids, et donc plus difficile à renverser, même si le gouvernement n'est pas renversé en tant que tel par ces formations-là,
10:04mais en tout cas, vous avez un soutien plus important, donc je pense que François Bayrou, en tout cas, on nous vend encore un gouvernement resserré,
10:09il aurait tout intérêt, je pense, à attirer à lui des personnalités fortes de chacun des mouvements politiques qu'il veut fédérer.
10:17– Alors, avant de vous donner la parole, Nathan Dauvert, les réactions politiques sont nombreuses de tous bords, on va voir ça, on écoute, et on poursuit nos échanges.
10:26– À peine le nouveau Premier ministre nommé est déjà une nouvelle menace de censure de Mathilde Panot et des Insoumis.
10:33– Une candidature de plus au sursis d'Emmanuel Macron, deux choix clairs s'offrent au pays,
10:38la continuité des politiques de malheur avec François Bayrou ou la rupture,
10:41deux choix s'offriront aux députés, le soutien au sauvetage de Macron ou la censure, nous avons fait le nôtre.
10:47– Les écologistes ont fait leur choix, Marine Tendelier veut des changements ou son parti votera une motion de censure.
10:54– Si c'est pour garder les mêmes aux postes stratégiques, dont M. Rotaillot à l'intérieur,
10:58si c'est pour ne rien faire sur les retraites, sur l'écologie, sur la justice fiscale,
11:03je ne vois pas quel autre choix nous aurions que de le censurer.
11:06– Pour le parti socialiste, aucune motion de censure ne sera votée, sauf si le gouvernement Bayrou a recours au 49-3.
11:14Du côté de Jordan Bardella et du Rassemblement national, le nouveau gouvernement ne sera pas censuré.
11:20– Nous avons été très clairs, il n'y aura pas de censure a priori.
11:23Notre censure aurait été engagée à l'encontre d'une personnalité issue de la gauche et de l'extrême gauche.
11:28– Marine Le Pen émet quelques réserves.
11:31Pour la présidente des députés du RN, il faut un changement de politique du gouvernement.
11:35Selon elle, tout prolongement du macronisme mènerait à l'impasse et à l'échec.
11:41– Nathan Devers, on le voit dans ce sujet de Guillaume Salé, elle est fille et dans son couloir de nage,
11:48il n'y a pas de raison de changer, censure.
11:51– Elle est fille et dans son couloir de nage depuis le début.
11:54– Ah oui, ils ne changent pas.
11:55– C'est très drôle, on le répète souvent, mais ils sont pour une sixième république,
11:59ils sont pour un régime moins présidentiel et davantage parlementaire.
12:03Et quand il y a aujourd'hui une situation où on est obligé d'avoir cet esprit parlementaire,
12:08ils sont ceux qui résonnent le plus comme des absolutistes du présidentialisme,
12:12c'est-à-dire des gens qui disent je refuse de faire la moindre concession
12:16par rapport à des partis qui ne sont pas forcément très éloignés de moi,
12:20je pense notamment quand Bernard Cazeneuve était envisagé pour Matignon,
12:22ce qui bloquait le plus, c'était précisément à gauche et c'était en particulier la France Insoumise.
12:27Le Rassemblement National fait aussi la même chose qu'au moment de la nomination de Michel Barnier,
12:32avec la relation en effet, comme vous l'avez dit, n'est pas la même, mais leur attitude est la même.
12:37Ça veut dire qu'au moment de la nomination, ils disent,
12:40nous avons une ligne rouge qui est en gros le respect de nos électeurs,
12:43on ne veut pas se faire traiter d'extrême droite, etc.
12:45C'est la ligne rouge qu'ils avaient placée à Michel Barnier,
12:47que Michel Barnier avait respectée.
12:49– Ils n'ont pas bougé.
12:50– Alors je ne fais pas le devin, mais je pense qu'ils vont ajouter évidemment
12:54des lignes rouges aux lignes rouges, en fonction de leur calendrier,
12:56ça peut être très rapide, ça peut être très lent, et qu'à un certain moment,
12:59quoi que fasse François Bayrou, il se retrouvera confronté à une Marine Le Pen
13:03qui lui dira ce n'est pas assez, mes électeurs en demandent davantage,
13:06quel manque de respect, etc. jusqu'au moment fatal.
13:09Peut-être que par rapport à ça, une des solutions sur la composition du gouvernement,
13:13ce serait aussi d'estimer que dans une conjoncture où on n'a que des partis
13:17qui sont dans une logique vraiment boutiquière depuis plusieurs mois,
13:20et je crois que les Français en sont totalement dégoûtés de cette attitude,
13:23avec tu places un tel, tu places un tel, des petites querelles qui n'intéressent personne,
13:26on se passe nos chauffeurs, nos logements de fonction,
13:28je le dis avec un peu de démagogie mais ce n'est pas très éloigné de ça,
13:31de faire appel à des personnalités issues de la société civile.
13:34Et ça existe, il y en a en France des gens qui à la fois sont estimés
13:38par les électeurs de gauche, par les électeurs de droite,
13:41qui ne sont pas détestés ou qui ne suscitent pas forcément un clivage radical
13:45avec les électeurs du Rassemblement National, voire qui sont aussi respectés par eux,
13:49ça existe et peut-être que c'est une idée qui pourrait faire réfléchir
13:52quelqu'un comme François Bayrou.
13:53– Je ne suis pas certain, c'est pas nous, vous avez raison,
13:56mais je vois mal François Bayrou pour cette option, moi, personnellement.
14:01– C'est votre côté rétro-ancien monde.
14:03– Ce n'est pas tout à fait la logique, en tout cas dans la qualité de François Bayrou.
14:06– Lui de Ragnel.
14:07– M. Retailleau, pour lui demander on met qui où, etc.
14:09Donc c'est ce que je dis, la société civile existe, il y a des gens.
14:12– Non seulement ce n'est pas neuf, mais ça n'a jamais marché.
14:14– Ça peut marcher.
14:16– Alors je voudrais qu'on écoute à nouveau François Bayrou,
14:19parce qu'ils ont un point commun avec Michel Barnier également,
14:22c'est cet éloignement dont on ne cesse de parler, entre la base et le pouvoir.
14:28Ça, ils ont ce point commun, Michel Barnier l'avait dit également,
14:31il allait parler vrai, parler juste, etc.
14:34François Bayrou lui a remboîté le pas, écoutez-le.
14:38– Le mur de verre qui s'est construit entre les citoyens et les pouvoirs,
14:44entre la base, les femmes et les hommes, les familles,
14:49ceux qui travaillent, ceux qui cherchent du travail,
14:53ceux qui sont à la retraite, ceux qui mènent la vie des Français.
14:59Ce mur de verre, cette séparation, cette rupture, pour moi c'est un ennemi à combattre,
15:07et notamment la compréhension de ce que nous disons,
15:12les mots qu'on utilise pour décrire la situation.
15:15J'essaierai de débarrasser notre vie publique et nos débats des paroles artificielles.
15:23– Louis de Raguenel, c'est un vœu pieux évidemment,
15:26on a envie de croire à la parole de François Bayrou,
15:30mais est-ce que vous pensez qu'il est capable de renverser la table ?
15:33Et de rabibocher les Français qui nous regardent,
15:37qui nous écoutent, qui assistent à ce spectacle, et qui se disent, waouh !
15:41– Écoutez, tous les hommes politiques de premier plan,
15:43on se veut de rapprocher, de réconcilier les Français avec leur politique,
15:49de créer plus de lisibilité, de faire un choc de simplification,
15:53de rendre le service public plus efficace.
15:55Voilà, écoutez, pour l'instant, moi je ne peux pas juger, je n'ai pas encore vu,
15:59en tout cas j'ai entendu, on verra dans les prochaines semaines,
16:03et puis on verra combien de temps ça dure,
16:04surtout parce que, vous savez, pour réconcilier les Français
16:06avec la classe politique, ça prendra quand même beaucoup de temps,
16:08il va falloir des exemples, il va falloir des actes,
16:10et il va falloir, du coup, indirectement,
16:13si réellement François Bayrou est obsédé, animé par cette conviction
16:17de réconcilier les Français avec la politique,
16:19il va falloir qu'il dure un tout petit peu plus longtemps que Michel Barnier.
16:21– Et quand j'écoutais Nathan Devers, j'ai le sentiment que Nathan Devers
16:24ne donne pas une durée de vie très longue à ce gouvernement de François Bayrou,
16:29je me trompe dans votre analyse ?
16:31– Ce n'est pas ce gouvernement, c'est qu'il y a aujourd'hui deux partis politiques
16:36qui veulent déclencher des élections présidentielles anticipées.
16:39Il y a la France Insoumise, M. Mélenchon, à son âge,
16:43estime qu'il faut aller au plus vite possible,
16:45qu'ils peuvent profiter du chaos pour déclencher des élections.
16:48M. Mélenchon d'ailleurs, là où il y a une forme de rationalité dans son calcul,
16:52c'est qu'il se dit, au moment des dernières élections législatives,
16:55aucun institut de sondage n'a vu notre victoire, personne ne l'a vu,
16:58tout le monde disait que ça allait être M. Bardella,
17:00et on s'en souvient, on était tous étonnés, à 18, 19 heures,
17:03quand on a commencé à découvrir les tendances,
17:04et à voir qu'en effet, c'était le Nouveau Front Populaire qui était premier,
17:07et donc il se dit, face à Marine Le Pen, je serai premier,
17:10surtout s'il n'y a pas de bloc central,
17:12et Marine Le Pen, en plus, avec ses affaires, avec son procès,
17:14elle a aussi tout intérêt à se retrouver dans un second tour face à M. Mélenchon,
17:20parce que c'est manifestement ce qui se passerait
17:22s'il y avait des élections anticipées maintenant,
17:24et d'autant plus qu'elle, elle estime qu'il y aurait un front républicain,
17:27entre guillemets, un barrage contre Jean-Luc Mélenchon,
17:29qui serait supérieur au barrage contre elle.
17:31Donc, dans cette conjoncture, on a deux blocs qui ont cette convergence d'intérêts
17:36pour faire tomber le gouvernement, vous pouvez mettre n'importe qui,
17:38vous pouvez mettre François Bayrou, vous pouvez mettre le clone d'Emmanuel Macron,
17:41vous pouvez mettre vraiment n'importe qui, ça donnerait le même résultat.
17:45Je ne dis pas que la situation est maudite pour M. Bayrou,
17:49mais je dis juste que ça va lui demander,
17:51et je crois qu'il le sait, il n'a pas besoin de moi pour le savoir,
17:54mais une adresse, une virtuosité, une méfiance,
17:58multipliée par deux, peut-être par dix, et peut-être par cent.
18:01– Louis de Reynalds.
18:02– Je trouve que Nathan Devers a raison, Marine Le Pen,
18:05quand elle a censuré le gouvernement,
18:07elle a posé d'abord et avant tout un acte politique,
18:09elle a mis un bâton dans la roue pour arrêter le système, arrêter la machine,
18:13et donc elle trouvera mille raisons possibles d'arrêter à nouveau
18:19le gouvernement de François Bayrou, parce que de l'autre côté,
18:21vous avez effectivement Jean-Luc Mélenchon qui fait une campagne,
18:26enfin qui se lance dans la campagne présidentielle,
18:28c'est ce qu'il a quand même déclaré la semaine dernière,
18:29il a dit qu'il fallait se préparer à des élections anticipées,
18:32mais je finis par me poser la question,
18:33dans la mesure où François Bayrou sera peut-être candidat
18:35à l'élection présidentielle, est-ce que l'élection présidentielle,
18:38la campagne n'avait pas commencé ce soir
18:40avec la désignation de François Bayrou à Matignon,
18:43puisque ce serait donc un Premier ministre, candidat ou pas déclaré,
18:46mais en tout cas à la succession d'Emmanuel Macron,
18:49est-ce que sa campagne à lui ne commence pas ce soir ?
18:51– Sans doute qu'elle a commencé même cette campagne présidentielle
18:55au moment, le soir de la dissolution,
18:57parce qu'à partir de ce moment-là, l'échiquier politique a été bloqué,
19:00un certain nombre de personnages politiques ont décidé de se mettre en retrait
19:03parce qu'ils ne voulaient pas monter à bord de ce qu'on appelait ce Titanic,
19:06c'est-à-dire ces gouvernements successifs qui malgré tout
19:09sont face à un risque à chaque fois de motion de censure,
19:12et donc la politique est bloquée aussi depuis la décision d'Emmanuel Macron
19:17de cette fameuse dissolution, donc effectivement,
19:20même des personnalités politiques qui auraient pu s'engager,
19:22on pense à Laurent Wauquiez,
19:24ont décidé pour un certain nombre de rester en retrait
19:27parce qu'ils ne veulent pas, entre guillemets, se griller maintenant.

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