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00:00Et à 13h51, le dernier sujet que je voulais aborder avec vous, ça concerne
00:04évidemment les droits de douane, un massif imposé par Donald Trump,
00:08ça a secoué la planète hier et ce matin,
00:10le premier ministre François Bayrou a réagi sur l'état des
00:14finances du pays et a surpréparé le budget de l'année prochaine en
00:16cherchant encore et toujours à faire des économies. On l'écoute.
00:19Nous avons commencé depuis déjà des mois
00:23un travail approfondi de préparation du budget de l'année prochaine.
00:27Donc là, on travaille, on prépare.
00:31Est-ce qu'il faut faire des économies? Oui, il faut faire des économies.
00:34Il n'y a pas beaucoup de doutes.
00:35Si les plus jeunes des Français, on leur disait la vérité,
00:38ils seraient dans la rue en train de manifester.
00:41La génération que nous sommes tous ici, c'est une génération qui
00:45surcharge le sac à dos des plus jeunes.
00:48François Bayrou ce matin à Nanterre en déplacement.
00:50Alors la question qu'on peut se poser, c'est est-ce qu'il va pouvoir tenir
00:53François Bayrou à Matignon jusqu'à l'épreuve du budget à l'automne prochain?
00:57Il a eu des propos troubles, une attitude un peu ambivalente sur certains sujets.
01:02Est-ce que c'est tenable, cette position ambivalente de François Bayrou?
01:07Raphaël Stainville.
01:08C'est un politique qui sait y faire pour
01:13survivre. Les propos qu'il a tenus
01:17à l'égard de Marine Le Pen après sa condamnation,
01:20exprimant son trouble tout en exprimant également sa confiance en la justice
01:27sont autant de signaux à l'adresse du Rassemblement National pour que
01:32le groupe ne la censure pas.
01:34Mais le fait de faire mijoter deux cocottes en même temps,
01:39alors il met une louche sur les retraites pour contenter la gauche,
01:42une louche sur la proportionnelle pour contenter le Rassemblement National.
01:44Parce qu'aujourd'hui, ça lui suffit.
01:47Il n'a pas besoin de contenter en même temps
01:51le Rassemblement National et le Parti socialiste pour que la censure
01:56puisse être censurée.
01:58Il faudrait l'alliance de ce nouveau Front populaire dans son ensemble
02:02et des députés du Rassemblement National.
02:03Donc, tant qu'il arrive à décrocher
02:07soit le RN, soit les socialistes, sa survie est garantie.
02:11Et c'est ce qui joue. Je ne dis pas que c'est formidable.
02:14Je ne dis pas que ça fait avancer la France.
02:16Peut-être même que sur certains sujets, ça l'a fait reculer.
02:19Mais en tout cas, c'est à ce prix qu'il parvient à survivre.
02:22Gilles William Gonadel, sur cette position...
02:25Moi, je pense qu'en ce qui concerne la décision de justice pour Marine Le Pen,
02:29je pense qu'il a joint l'utile à l'agréable, si j'ose dire.
02:33Je pense qu'il était sincère.
02:34D'abord, il a une affaire...
02:35En disant que ça n'est jamais arrivé en France et qu'il va ouvrir une réflexion sur la loi.
02:41Je pense qu'il était sincère sur le fond, sur la loi,
02:44sur les propres problèmes qu'il va avoir en appel,
02:47puisque bien que relaxé, il va se retrouver dans la cour d'appel.
02:50Sur le souvenir ému de Marielle de Sarnez,
02:53qui a été très atteinte par les poursuites dont elle a fait l'objet,
02:58pour des tas de raisons.
03:00Pour le reste, je n'y connais pas grand-chose en politique,
03:02donc je ne sais pas comment il va faire.
03:03Mais malheureusement...
03:06En niveau de la popularité, il a perdu 3 points en un mois.
03:09Il est quasiment au même niveau que Jean-Marc Ayrault en 2014.
03:12Il a cru devoir accepter le job, donc je ne peux pas compatir.
03:15Mais en même temps, ce n'est pas lui qui est responsable de la dissolution.
03:17Voilà.
03:18Raphaël Stainville ?
03:20Je pense que la popularité ne compte pas dans la période que nous traversons.
03:28Il pourrait y avoir 90% de Français contre lui,
03:32tant qu'il tient la route à l'Assemblée et qu'il parvient à faire voter.
03:38Il est sur une ligne de crête quand même, non ?
03:39Il est sur une ligne de crête, mais il ne faut pas espérer,
03:43compte tenu de l'état de la France,
03:45qu'un Premier ministre et encore moins un Président
03:48puissent être populaires dans les circonstances que nous traversons.
03:50Il y a une menace de censure quand même,
03:52qui pourrait venir de la gauche comme de la droite.
03:54Mais cette menace, encore une fois,
03:56elle est la conséquence de cette dissolution
04:00et de cette archipélisation de l'Assemblée nationale.
04:04Il en est très conscient et il fait de la petite politique
04:08pour continuer dans ce chemin étroit à survivre
04:13au risque d'être censuré à chaque texte.
04:16Et l'idée de revenir sur l'exécution provisoire proposée par Éric Ciotti,
04:21vous y croyez, Gilles-William Gondadel ?
04:23Non, à titre rétroactif, c'est compliqué.
04:27Moi, je crois davantage à...
04:31Au moins pour la suite...
04:33Oui, mais en plus, la loi Sapin ne s'appliquait pas à Marine Le Pen.
04:39En plus, on parle de choses...
04:40La loi nouvelle, la loi Sapin, ne s'appliquait pas à Marine Le Pen.
04:44L'exécution provisoire, elle n'est pas de droit.
04:46Donc en plus, vous savez, ce n'est pas forcément utile.
04:50Ce n'est pas une question de loi.
04:52Si on avait condamné Marine Le Pen à 10 ans de prison,
04:57comme on pouvait le faire, plus mandat d'arrêt,
05:00on aurait dû dire aussi que c'était totalement injuste, alors que c'était légal.
05:05Il ne faut pas...
05:06Là, l'exécution provisoire, elle est scandaleuse sur le fond,
05:10pas pour des raisons de légalité.
05:12Il se trouve que maintenant, Marine Le Pen va dans quelques mois,
05:16à nouveau, et avant les élections, être devant la cour d'appel.
05:19La cour d'appel n'est pas loin, sans faux, obligée de prononcer l'exécution provisoire.
05:24Moi, je dois vous dire que j'ai été extrêmement surpris par cette décision.