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Regardez l'intégralité de la cérémonie de passation de pouvoir entre Michel Barnier et François Bayrou

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00:00C'est bon, les collègues, vous l'avez dit.
00:11Bienvenue à l'hôtel de Matignon.
00:15Cher François, il fait une fraîcheur
00:17réborative,
00:19qui nous rappelle celle du Béarn ou de la Savoie.
00:25En tout cas, monsieur le Premier ministre,
00:28cher François, bienvenue,
00:30et mes premiers mots seront, évidemment,
00:33pour vous dire mes vœux personnels et amicaux,
00:37nous nous connaissons depuis longtemps,
00:40pour l'action que vous allez désormais engager
00:43avec votre nouveau gouvernement.
00:46Je sais depuis longtemps, en effet,
00:49votre ténacité et votre engagement
00:53pour notre pays et pour l'Europe.
00:56Mesdames et messieurs,
00:58notre pays est dans une situation inédite et grave.
01:05Je savais depuis le premier jour, le 5 septembre,
01:09que le temps de mon gouvernement était compté,
01:12sous la menace d'une alliance improbable
01:16entre des forces politiques que tout oppose,
01:19mais réunies dans des circonstances,
01:25dans une volonté de blocage et de confusion.
01:29Ce temps très bref,
01:31nous avons essayé de l'utiliser au mieux.
01:34Avec le gouvernement,
01:37nous avons remis l'État en marche
01:39après les trois mois de turbulences
01:41qui ont suivi la dissolution de l'Assemblée nationale.
01:45Nous l'avons fait méthodiquement et sérieusement,
01:50dans tous les domaines,
01:51avec des ministres engagés,
01:54des fonctionnaires motivés
01:56et en cherchant toujours le dialogue,
01:58en particulier avec le Parlement.
02:02Nous avons lancé des chantiers
02:04et commencé à mettre en œuvre
02:06les engagements pris pour les agriculteurs,
02:10pour la sécurité,
02:12pour l'hôpital et la santé mentale,
02:15dont j'avais proposé, dont j'ai proposé
02:16qu'elle soit une grande cause nationale en 2025,
02:21pour la simplification administrative
02:24qui est tant attendue par tant d'entrepreneurs,
02:28pour l'environnement et la prévention des risques
02:31qui se multiplient,
02:33pour la maîtrise de l'immigration
02:35et pour tant d'autres chantiers encore.
02:38Des engagements qui pourront,
02:40je l'espère, monsieur le Premier ministre,
02:41être confirmés, poursuivis, consolidés.
02:46Nous avons proposé un budget,
02:48un budget difficile, où tout était difficile,
02:52pour réduire notre déficit.
02:54Et avec une majorité de parlementaires,
02:56en particulier au Sénat,
02:58nous étions proches d'un accord équilibré.
03:03Ce déficit n'a pas disparu,
03:06comme par enchantement d'une motion de censure.
03:10On aurait tort d'oublier ce déficit
03:12et la dette qui l'accompagne,
03:14faute de quoi ils se rappelleront
03:17brutalement à nous tous.
03:20Une telle dette, un tel déficit,
03:23ce sont des impôts pour nos enfants.
03:27Nous avons enfin tenté
03:29de faire de la politique autrement,
03:32avec peu d'effets d'annonce,
03:35en parlant moins, en agissant plus,
03:39avec de l'écoute, du dialogue, du respect,
03:43notamment envers les organisations syndicales
03:46et professionnelles que je veux remercier,
03:50avec les élus locaux
03:51et tout simplement avec les Français.
03:55Je continue à croire que notre pays
03:56a besoin de vérité, d'apaisement,
04:00de dignité, de réconciliation.
04:03Notre pays a aussi besoin de justice.
04:07Trop de Français ont aujourd'hui le sentiment
04:09que leurs préoccupations quotidiennes
04:11ne sont pas prises en compte par les gouvernants.
04:15Ils ont le sentiment de ne pas être considérés,
04:18parfois même d'être oubliés.
04:20Oui, je redis ici ma conviction, qui est ancienne,
04:23que chaque homme, chaque femme est nécessaire
04:28et que chaque citoyen a une valeur ajoutée
04:31pour notre République.
04:34Je crois profondément et depuis toujours
04:36que la politique doit servir à construire
04:40un progrès collectif, souvent de petits progrès,
04:43parfois de grands progrès pour nos compatriotes.
04:47Cette politique, elle ne doit pas se réduire,
04:49elle ne peut pas se réduire à un champ de manœuvre
04:52dans une sorte d'entre-soi
04:55d'où les citoyens sont exclus.
04:58Et pour cela, je le dis aux Français
05:00qu'ils vivent dans l'Hexagone,
05:03qu'ils vivent dans nos Outre-mer,
05:05qu'ils vivent à l'étranger.
05:07Je dis en particulier aux plus jeunes
05:09de nos compatriotes, il faut vous engager.
05:13Il faut vous engager
05:15au service de l'intérêt général,
05:17en politique, mais aussi dans une association,
05:21dans un syndicat, à travers le bénévolat,
05:25qui est le ciment essentiel de notre République.
05:29Voilà. Monsieur le Premier ministre,
05:30chers François, au moment de quitter Matignon,
05:33j'en remercie naturellement le président de la République,
05:35Emmanuel Macron,
05:37les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale,
05:40Gérard Larcher et Yael Braune-Pivet,
05:43les membres du gouvernement et leurs équipes,
05:46toutes leurs équipes.
05:48Évidemment, mon cabinet, qui a été formidable,
05:50et tous les services de Matignon,
05:52que je salue collectivement.
05:54Tous et chacun, vous pouvez être fiers
05:57de votre travail.
05:59J'ajoute peut-être, enfin, un mot plus personnel
06:02de remerciement à mon épouse Isabelle,
06:06à mes enfants et à toute ma famille,
06:09qui a été solidaire.
06:11En ce qui me concerne,
06:13je reste un citoyen engagé
06:17pour la République, pour notre patrie,
06:19pour l'unité de l'Europe.
06:22Je reste et je resterai
06:25au service des Français et du côté des Français.
06:41Merci.
07:12Monsieur le Premier ministre, cher Michel,
07:17vous avez dit que nous nous connaissions
07:19depuis longtemps.
07:21C'est absolument vrai.
07:22Notre premier engagement ensemble,
07:25c'était dans un mouvement
07:27qu'on appelait les Rénovateurs.
07:29C'est un mouvement qui a été créé
07:31par les Rénovateurs,
07:33qui a été créé par les Rénovateurs
07:35et qui a été créé par les Rénovateurs
07:37et qui a été créé par les Rénovateurs.
07:39Et en effet, c'est une tâche
07:41qui est encore devant nous aujourd'hui.
07:45Je veux commencer
07:48en vous exprimant un sentiment de gratitude.
07:53Gratitude de citoyen
07:56pour le risque que vous avez pris
08:01de vous engager dans cette fonction,
08:04pour avoir affronté
08:07la difficulté des temps,
08:10et Dieu sait que cette difficulté des temps
08:12est importante,
08:15pour le désintéressement
08:18que vous avez manifesté,
08:21qui donne de l'engagement politique
08:25une image que vous et moi
08:28et beaucoup de millions de Français nous aimons.
08:31Et donc, je voulais vous dire merci
08:32pour cet engagement et pour ce risque.
08:35Alors, je ne serai pas très long
08:36pour ne pas m'exposer
08:39à des incidents
08:43que je redouterai, étant donné votre verbe.
08:48Je veux dire des choses très simples.
08:52La première de ces choses,
08:54c'est que nul plus que moi
08:57ne connaît la difficulté de la situation.
09:00Ne connaît la difficulté de la situation.
09:05J'ai pris des risques inconsidérés
09:08dans ma vie politique
09:11pour poser dans les élections les plus importantes,
09:15dans les échéances électorales essentielles,
09:18la question de la dette et des déficits.
09:23J'ai même conduit des campagnes présidentielles
09:26sur ce thème, et tout le monde,
09:28nous en disions un mot avec le sourire tout à l'heure,
09:31tout le monde disait, mais il est complètement fou,
09:34on ne fait pas une campagne sur la dette.
09:37Eh bien, je crois que cette question-là,
09:40déficit et dette,
09:42c'est une question qui pose un problème moral,
09:45pas un problème financier seulement,
09:48un problème moral,
09:50parce que se débarrasser de ses charges
09:54sur ses enfants,
09:56dans les pays comme les nôtres,
09:59dans les pays de montagne, d'enracinement,
10:02c'est très mal vu, à juste titre.
10:07Et donc, votre message
10:10sur la gravité de la situation,
10:13je le reçois et je le partage.
10:18C'est le premier point.
10:19Et c'est pourquoi,
10:21devant une situation d'une telle gravité,
10:26ma ligne de conduite sera de ne rien cacher,
10:30de ne rien négliger et de ne rien laisser de côté.
10:34Je sais que la tentation est dure.
10:36Écoutez, prenez un ou deux sujets,
10:39concentrez-vous là-dessus,
10:40et laissez faire le reste
10:44dans la médiocrité.
10:46Je ne choisirai pas cette ligne.
10:49Je pense que nous avons le devoir,
10:54dans un moment aussi grave pour le pays,
10:56pour l'Europe,
10:58et devant tous les risques de la planète,
11:01nous avons le devoir d'affronter,
11:04les yeux ouverts,
11:06sans timidité,
11:08la situation qui est héritée
11:13de décennies entières,
11:15dans lesquelles on n'a pas regardé
11:18comme nécessaire et urgent
11:21la recherche des équilibres
11:22sans lesquels on a du mal à vivre.
11:25Disons simplement que, les dernières années,
11:27l'accumulation de crises a été telle
11:30que les explications
11:33sont parfaitement compréhensibles.
11:40Je veux dire simplement
11:42que j'ai deux obsessions.
11:47La première obsession,
11:49qui est pour moi un des risques les plus graves,
11:53c'est le mur de verre qui s'est construit
11:57entre les citoyens et les pouvoirs,
12:01entre la base,
12:04les femmes et les hommes, les familles,
12:06ceux qui travaillent, ceux qui cherchent du travail,
12:09ceux qui sont à la retraite,
12:11ceux qui mènent la vie
12:15des Français
12:19dans le voisinage,
12:23ceux qui affrontent
12:27des difficultés dont ils ne voient pas
12:30le relais dans la vie publique.
12:34Ce mur de verre, cette séparation,
12:36cette rupture,
12:38pour moi, c'est un ennemi à combattre,
12:41et notamment la compréhension
12:44de ce que nous disons,
12:46les mots qu'on utilise pour décrire la situation,
12:50les éléments de langage qu'on dit.
12:54Si je peux,
12:55j'ai une absolue conscience
12:57de la difficulté de la tâche,
12:59si je peux,
13:01j'essaierai de débarrasser
13:04notre vie publique et nos débats
13:07des paroles artificielles,
13:10des mots dont on a le sentiment
13:12qu'ils étaient écrits bien avant qu'on les prononce,
13:15et d'ailleurs qu'on aurait pu deviner à l'avance
13:18ce que ceux qui les prononcent allaient dire.
13:22Ça, c'est le premier point.
13:23Le deuxième point,
13:25qui était
13:28l'essentiel de la promesse du président de la République
13:31élu en 2017,
13:34ce que le président de la République élu
13:38avait porté devant les Français,
13:41c'était l'idée que l'on ne pouvait pas
13:45se trouver devant un destin
13:47dont on n'était plus maître
13:48et dans lequel on n'avait aucune chance de progression.
13:55C'est pourquoi, naturellement, je pense à l'école,
13:58dont je me suis occupé pendant des années
14:02et qui n'a pas cessé d'être, dans ma vie,
14:06un point fixe.
14:09L'idée que,
14:11parce qu'on est né dans un quartier
14:14ou dans un village,
14:16on aurait tort d'oublier les villages,
14:18parce qu'on est né dans un quartier, dans un village,
14:21parce qu'on porte un nom,
14:25parce qu'on pratique une religion
14:28ou qu'on est attaché à cette religion,
14:32l'idée que, en réalité,
14:35les portes ne sont pas ouvertes pour vous.
14:39L'idée que
14:41c'est ceux qui ont les codes
14:45qui savent comment se diriger.
14:48Ceux-là connaissent la carte
14:52et ont la boussole pour se diriger dans la vie.
14:57Et si vous ne les avez pas,
14:59cette carte et cette boussole,
15:02ces connaissances, ces réseaux, ces moyens,
15:07alors vous vous trouvez, aujourd'hui,
15:08je le crains, dans une situation
15:10qui est moins ouverte
15:12qu'elle ne l'était il y a quelques décennies.
15:15Et pour moi, ceci est insupportable.
15:20Je viens de là.
15:24Je viens au pied des Pyrénées bleues.
15:29Je viens de milieux sociaux et de villages.
15:33Et j'ai fait toute ma vie sans les quitter.
15:36Je viens de milieux sociaux et de villages
15:39qui n'ont pas la chance
15:42d'être protégés, favorisés.
15:46Je trouve que notre devoir
15:51de citoyens, de pères de famille,
15:53de notre devoir de Républicains,
15:58c'est que nous soyons obsédés
16:02pour rendre des chances à ceux qui n'en ont pas.
16:07C'est, pour moi, un devoir sacré.
16:12Et je n'ai pas l'intention de le négliger.
16:15C'était la promesse du président de la République
16:17et c'est à cette promesse que je compte être fidèle
16:22dans les fonctions si difficiles
16:26que vous me transmettez.
16:27Je sais que les chances de difficultés
16:32sont beaucoup plus importantes
16:34que les chances de succès.
16:37Je n'ignore rien de l'Himalaya
16:41qui se dresse devant nous,
16:43de difficultés de toute nature,
16:45la première est budgétaire, naturellement,
16:47puis politique,
16:49et puis de l'éclatement de la société où nous sommes.
16:52Je sais tout ça.
16:53Je pense qu'il faut essayer de faire
16:55et je sais tout ça.
16:56Je pense qu'il faut essayer.
16:58Et je pense que si on essaie,
17:01peut-être pourra-t-on trouver un chemin inédit.
17:06Et ce chemin, en tout cas, je sais de quoi il est marqué.
17:09Il est marqué de la volonté de réconciliation.
17:14Il se trouve que, comme tout le monde l'a noté,
17:17c'est aujourd'hui l'anniversaire
17:20de la naissance d'Henri IV.
17:23Comme vous le savez, c'est un ami pour moi.
17:27Un des seuls amis que j'ai eus toute ma vie
17:30et un des seuls qui m'est vraiment donné un coup de main.
17:35Je lui ai consacré beaucoup de livres
17:38et c'est une figure très importante.
17:43Il a fondé sa rencontre avec la France
17:47dans des temps aussi difficiles et plus difficiles
17:49que ceux que nous vivons aujourd'hui.
17:52Il a fondé cette rencontre sur la nécessité
17:57de sortir des guerres stupides ou des guerres secondaires
18:01pour se retrouver sur l'essentiel, qui est l'avenir du pays.
18:05Si je peux, à mon tour,
18:08j'essaierai de servir cette réconciliation nécessaire.
18:12Et je pense que c'est là
18:14le seul chemin possible vers le succès.
18:18Merci de votre présence et de votre amitié.
19:18Merci.
20:18Merci à vous.
20:19Merci à vous.
20:20Merci à vous.
20:21Merci à vous.
20:23Merci à vous.
20:24Merci à vous.
20:25Merci à vous.
20:26Merci à vous.
20:27Merci à vous.
20:28Merci à vous.
20:29Merci à vous.
20:31Merci à vous.
20:32Merci à vous.
20:33Merci à vous.
20:34Merci à vous.
20:35Merci à vous.
20:36Merci à vous.
20:38Merci à vous.
20:39Merci à vous.
20:40Merci à vous.
20:41Merci à vous.
20:42Merci à vous.
20:43Merci à vous.
20:45Merci à vous.
20:46Merci à vous.
20:47Merci à vous.
20:48Merci à vous.
20:49Merci à vous.
20:50Merci à vous.
20:51Merci à vous.
20:53Merci à vous.
20:54Merci à vous.
20:55Merci à vous.
20:56Merci à vous.
20:57Merci à vous.
20:58Merci à vous.
20:59Merci à vous.
21:01Merci à vous.
21:02Merci à vous.
21:03Merci à vous.
21:04Merci à vous.
21:05Merci à vous.
21:06Merci à vous.
21:08Merci à vous.
21:09Merci à vous.
21:10Merci à vous.
21:11Merci à vous.
21:12Merci à vous.
21:13Merci à vous.
21:15Merci à vous.

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