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Au lendemain d'une manifestation devant les bureaux de l'Inspection académique à Valence et le jour de la nomination du nouveau Premier ministre, dans quel état d'esprit sont les enseignants ?

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00:00Une action devant les bureaux de l'inspection académique, hier les enseignants ont prononcé leur colère, on en parle avec notre invité Alexandre Bertheau.
00:08Bonjour Christophe Dumayet, co-secrétaire du FSU dans la Drôme, donc vous avez boycotté cette réunion devant l'inspection académique qui est une sorte de bilan de la rentrée alors qu'effet vous me disiez juste avant un petit peu tard par rapport au moment de la rentrée mais vous syndicat, quel bilan vous faites de cette rentrée justement, qu'est-ce qui ne va pas dans la Drôme ?
00:29Beaucoup de choses en fait, parce que comme vous l'avez rappelé hier on a profité d'une journée d'action, de la journée d'action d'hier pour d'une manière exceptionnelle boycotter une instance à laquelle nous participons d'habitude et qui propose régulièrement, donc toujours au mois de décembre et on trouve que c'est quand même trois mois plus tard, un peu tard pour faire le bilan de rentrée, pour boycotter cette instance donc une rentrée qui évidemment s'est extrêmement mal passée avec un manque de professeurs qui s'est vu dès la rentrée.
00:59Quels que soient les niveaux, aussi bien dans le primaire que dans le secondaire, donc on ne peut vraiment pas dire que c'est une rentrée réussie, une dégradation donc constante de tous les personnels de l'éducation nationale parce qu'évidemment on pense aux enseignants mais aux enseignantes mais il y a aussi les personnels non-enseignants, il y a les infirmières qui n'existent pratiquement plus, les assistantes sociales, il manque évidemment des infirmières partout
01:28et je pense aussi aux assistantes sociales alors même que la situation sociale et économique en France n'est pas particulièrement reluisante.
01:35Au niveau des professeurs, des enseignants, on a une idée de la proportion du nombre qui l'en manque ?
01:42Une proportion je ne pourrais pas vous en donner mais en revanche aujourd'hui il y a d'ores et déjà encore des endroits où il manque des professeurs.
01:52Je crois savoir que la semaine prochaine il y aurait une action au lycée de Pierre Latte justement parce que des professeurs sont toujours absents.
02:02Dans mon propre lycée il a fallu attendre après les vacances de Toussaint pour pouvoir trouver non pas un professeur titulaire mais un contractuel en lettres
02:12et ça veut dire que pendant plus de six semaines des élèves de seconde et de première n'ont pas eu de professeur.
02:19Pourquoi ? Parce qu'évidemment on a perdu des professeurs de mathématiques et de français pour pouvoir mettre en place à marche forcée le fameux choc des savoirs de Gabriel Attal.
02:36Je précise que vous êtes à Saint-Vallier ?
02:39Oui je suis professeur au lycée de Saint-Vallier.
02:42Christophe Dumas est co-secrétaire de la FSU dans la Drôme. Vous parliez des contractuels.
02:46Il y a d'autres académies en France où des contractuels ont été licenciés faute de budget puisque le budget n'a pas été voté. Est-ce que c'est le cas chez nous ?
02:57Alors à ma connaissance nous n'avons pas encore de cas dans l'académie de Grenoble parce que c'est géré académiquement.
03:04Mais voilà il faut bien savoir, c'est aussi une manière de rappeler que le recrutement de fonctionnaires de l'État c'est important et ça permet justement une continuité du service public.
03:16Et les contractuels qui font ce qu'ils peuvent évidemment et qui sont généralement particulièrement consciencieux, ce n'est pas ce que je veux dire, ils sont zélés comme nous toutes et tous,
03:27mais sont évidemment astreints à un budget. Et lorsque les budgets réservés aux contractuels ont été dépassés, comme ils sont sous contrat, ils sont donc licenciés.
03:40Donc il n'y en a pas à ma connaissance dans notre académie. Mais si ça se produit dans d'autres académies, ça veut dire que c'est évidemment possible chez nous.
03:48On devrait avoir un nouveau Premier ministre aujourd'hui. Vous en attendez quoi, raisonnablement ?
03:55Raisonnablement, nous on a un certain nombre d'urgences justement pour essayer de conduire une fonction publique et en particulier dans l'éducation qui puisse refonctionner.
04:08Il faut absolument rendre ce métier attractif. Ça passe par quoi ? Ça passe par une véritable politique de revalorisation des salaires.
04:20Des salaires ? Vous demandez combien ? Quelle revalorisation serait acceptable par exemple ?
04:24Il faudrait au moins reprendre d'une part l'inflation et puis d'autre part rattraper toutes les pertes qui se sont accumulées depuis des années.
04:34Un jeune professeur actuellement, s'il peut tenter de vivre, c'est justement parce qu'il y a une prime d'attractivité qui porte malheureusement bien son nom pour pouvoir les attirer.
04:47Il faudrait quand même payer aussi un certain nombre d'indemnités de pouvoir d'achat qui ont été bloquées par le gouvernement.
04:54Ça, ça concerne évidemment l'ensemble des fonctionnaires. Revoir une grille indiciaire aussi qui n'est plus adaptée et qui n'est plus attractive.
05:05Donc voilà les premières mesures et puis peut-être qu'après on aurait moins de problèmes entre autres pour recruter des professeurs.
05:13Puis à cela aussi peut-être nous faire confiance. On connaît notre métier parce que nous on est formés et peut-être qu'on a arrêté de subir des injonctions paradoxales et nous faire notre métier correctement.
05:26Des revendications déjà et du boulot à venir pour cette nouvelle première ministre qui sera nommée aujourd'hui.
05:34Merci beaucoup Christophe Dumayet, secrétaire de la FSU dans la Drôme d'avoir été notre invité ce matin.

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