Une équation difficile à résoudre. Après la démission de Michel Barnier, Emmanuel Macron cherche à nommer rapidement un nouveau Premier ministre. Avec une condition principale à remplir: échapper à la censure des oppositions à l'Assemblée nationale. Pour trouver une solution, le chef de l'État a effectué une série de consultations avec des chefs de partis. La France insoumise a refuser d'y participer.
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00:00Je vais vous dire quelque chose, je suis d'accord avec Olivier Faure sur un point,
00:04c'est que nous n'avons pas envie de participer d'une aventure,
00:08parce que je pense qu'on parle de choses sérieuses,
00:10et en l'occurrence moi, les aventures, c'est pas trop mon truc,
00:14premièrement.
00:15Deuxièmement, au risque de reprendre la formule d'Olivier Faure dans l'autre sens,
00:19moi j'observe surtout quelque chose depuis plusieurs jours,
00:21c'est que plus Olivier Faure parle, moins on le comprend,
00:24parce que moi j'ai pas compris exactement quelle était sa position.
00:29S'il s'agit de dire que les choses soient claires,
00:32s'il s'agit de dire que le président de la République
00:35doit nommer un premier ministre du Nouveau Front Populaire,
00:38je signe à 100%, je suis d'accord.
00:41Mais s'il s'agit de dire que les socialistes sont désormais prêts à participer
00:46de ce qu'ils appellent un accord de non-censure,
00:48derrière un premier ministre macroniste,
00:50alors s'il dit ça, je vous confirme que de mon point de vue,
00:54c'est une rupture majeure avec les engagements qui ont été pris
00:56devant les électrices et les électables.
00:57Mais il n'est pas déjà entamé le divorce quand on entend ce qu'Olivier Faure dit ?
01:00Non, ce qu'il conteste, c'est le leadership de Jean-Luc Mélenchon.
01:04Ça, je vais vous dire, ça fait 15 ans que le Parti socialiste
01:07conteste le leadership de Jean-Luc Mélenchon.
01:10Mais même vous, vous n'avez pas eu des mots très tendres,
01:12Emmanuel Bompard pour Olivier Faure.
01:13Je ne les invite pas forcément à continuer,
01:14parce que la première fois qu'ils l'ont fait,
01:15Jean-Luc Mélenchon a fait 11%,
01:16la deuxième fois qu'ils l'ont fait, il a fait 19%,
01:18et la troisième fois qu'ils l'ont fait, il a fait 22%.
01:20La faute d'Olivier Faure, c'est de dire, plus il crie, moins on l'écoute.
01:23Non, ce n'est pas vrai.
01:24Il y a une France qui souffre, qui écoute les leaders qui crient,
01:27parce qu'ils pensent qu'il faut crier fort sur le système.
01:30Ça s'appelle le populisme.
01:31Est-ce qu'un allié décède de son ami ?
01:33Olivier Faure, je vais vous appeler Olivier Faure,
01:35Emmanuel Bompard, pardonnez-moi.
01:36Si je lis votre réaction ce matin sur X,
01:40vous avez dit, Olivier Faure s'en prend aux insoumis
01:42pour masquer un changement de ligne.
01:44Donc vous avez d'ores et déjà acté une forme de rupture.
01:47Mais non, je dis de deux choses l'une.
01:49Soit Olivier Faure revient à la maison, comme on dit,
01:53c'est-à-dire qu'il ne s'aventure pas.
01:56Il s'en est éloigné.
01:58S'il ne s'aventure pas dans un accord,
02:01parce qu'encore une fois, c'est ça le sujet majeur.
02:04S'il ne s'aventure pas dans un accord derrière un Premier ministre macroniste
02:08pour lui garantir à ce gouvernement qui serait dirigé par un macroniste
02:12une forme de stabilité, s'il s'aventure dans cette direction,
02:15oui, je vous le confirme, il y aura une rupture, évidemment.
02:17Parce que qu'est-ce qui se passera alors ?
02:19Il se passera qu'une partie du Nouveau Front Populaire
02:21contestera et combattra la politique de ce gouvernement
02:23et qu'une autre partie l'appuiera et la soutiendra.
02:25Mais en quoi accepter des discussions, c'est s'éloigner de la maison ?
02:28Mais en fait, ce n'est pas accepter des discussions.
02:31Moi, je suis déjà allé à l'Élysée, évidemment, pour y porter des choses.
02:35Le problème, ce n'est pas ça.
02:36Le problème, c'est que le président de la République, Emmanuel Macron,
02:38a dit qu'il était l'objet de ces discussions.
02:40Et l'objet de ces discussions, le président de la République en a fixé le cap,
02:43c'est construire une coalition, il a dit, un gouvernement d'intérêt général.
02:46Ce qui devrait quand même vous faire sourire.
02:48Parce que s'il s'agit désormais de construire un gouvernement d'intérêt général,
02:51j'en déduis donc que tous les gouvernements précédents défendaient des intérêts particuliers.
02:55Particuliers, non, mais partisans.
02:57Parce qu'il y avait des majorités.
02:58Donc on allait à fond dans une direction.
03:00J'espère que les gouvernements précédents avaient au moins l'ambition,
03:03même si je ne partageais pas leurs orientations politiques,
03:05de servir l'intérêt général.
03:07Ils pensaient que leur intérêt partisan faisait le bien de tout le monde ?
03:09Je passe sur le mot.
03:10Soit il s'entête, soit il va au bout de cette logique-là.
03:14Et alors évidemment qu'il y a une rupture.
03:16Soit il revient à la raison et il dit bon,
03:18il n'est pas question pour nous de servir en quelque sorte de béquille
03:21à la continuité de la politique macroniste en France.
03:23Et dans ce cas-là, je serais rassuré.