Après trois jours de procès à la cour d'assises de Montpellier, Jean-Michel Moulun a été condamné ce mercredi à une peine de prison à perpetuité. La défense se laisse du temps pour décider de faire, ou non, appel.
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00:00Pour l'instant, ce serait prématuré de vous dire qu'on va faire appel.
00:03Quant à la condamnation, est-ce que vous jugez qu'elle est juste ?
00:09Très bonne question.
00:13Pour moi, elle est sévère.
00:15Dans la mesure où il avait ouvert la porte, je pense que ça méritait un geste.
00:20Après, la cour et les jurés en ont décidé autrement, mais en tout cas, c'est mon point de vue.
00:25C'est dur parce qu'il a avoué ?
00:29C'est dur parce que ça lui a demandé un effort important, je pense.
00:32Ça fait trois ans qu'il se bloquait, qu'il s'arc-boutait sur cette version qu'il a donnée tout au long de l'instruction.
00:42Vous n'étiez peut-être pas là hier, mais moi, c'est le sentiment que j'ai eu.
00:49C'est qu'il y avait une sincérité qu'il n'avait pas eue depuis très longtemps.
00:55Ses pleurs, ce n'était pas de la comédie, ce n'était pas du cinéma, ce n'était pas préparé.
01:00Cette sincérité-là, elle n'a manifestement pas touché les jurés.
01:13On est resté sur l'image de la décapitation.
01:16On lui reproche d'avoir ouvert la porte, comme il l'a fait, pour essayer peut-être d'amoindrir le verdict.
01:25Enfin, tout le monde l'aurait fait.
01:28C'est un reproche qui est peut-être un peu facile à faire.
01:31Après, il faut se mettre dans sa position publiquement, devant sa famille.
01:36Donc ça a été dur, ça a été difficile.
01:39Vous dire qu'on attendait peut-être un peu de clémence.
01:43J'attendais, et mon confrère pareil.
01:46Ces aveux sont-ils arrivés parce que l'audience a été menée de manière à ce qu'il se sente en confiance par vous, pour pouvoir dire ses mots ?
01:58Oui, certainement.
02:02Je pense qu'il s'est livré parce qu'on a eu un moment qui est certainement rare en cours d'assises.
02:13Il y est arrivé.
02:17Après, à vous dire les motivations, est-ce que c'est le fait que les débats ont été bien menés, je ne sais pas.
02:25Je ne pense pas que c'est d'impact sur lui.
02:27Je ne pense pas que c'est véritablement la chose qui l'a fait changer d'avis.
02:32C'est plus le contact.
02:34Pour une fois, on s'intéressait peut-être à lui.
02:38Je ne sais pas.
02:40Il y a une peine de sûreté de 18 ans qui exclue tout aménagement de peine et tout bénéfice de remise de peine.
02:47C'est-à-dire que c'est 18 années plein.
02:50Il aura 72 ans si jamais il n'y a pas d'appel et qu'on reste sur cette période de sûreté.