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00:0013h-14h, l'Europe 1 13h. Avec Céline Giraud, style Europe 1 et aujourd'hui l'écrivain
00:05essayiste Paul Meulin et le chroniqueur politique Jean-Claude Bassier. Céline.
00:08Et l'actualité toujours très rock'n'roll cette semaine, on ne s'ennuie jamais, on continue à
00:13parler de politique avec cette réunion qui va donc démarrer dans 15 minutes maintenant,
00:18placée sous le signe du compromis. Une réunion commune réclamée par Emmanuel Macron qui exclut
00:23donc l'ERN et l'FI. Les deux extrêmes auraient selon lui rejeté l'idée d'un accord et s'opposeraient
00:28donc à la discussion. On va écouter la réaction de Jordan Bardella, président du parti et
00:33eurodéputé, c'était ce matin sur TF1. D'abord c'est un aveu de l'irrespect et de l'inélégance
00:37du président de la République qui, encore une fois, fait comme si 11 millions d'électeurs
00:41n'existaient pas. Quand on est dans une telle incertitude, quand on est dans une telle impasse
00:46démocratique, alors on parle à tout le monde. Nos électeurs ne sont pas des sous-citoyens.
00:50Donc vous y suriez allé ?
00:51Et je trouve que ces propos...
00:52Vous y suriez allé ?
00:53A chaque fois que la République nous a convoqués, on a répondu à son appel. A chaque fois que le
00:56président de la République a souhaité dialoguer avec les partis d'opposition, on a le premier
00:59groupe aujourd'hui à l'Assemblée nationale, la première délégation de parlementaires
01:02nationales au Parlement européen. C'est normal qu'on puisse faire connaître non seulement
01:08les aspirations de nos électeurs, mais également nos propositions.
01:11Voilà, Jordan Bardella, ce matin, rejouez la carte des extrêmes pour Emmanuel Macron,
01:17une stratégie comme en 2022 ?
01:18Moi, je n'ai jamais été très fan de la notion d'arc républicain parce que je ne sais pas
01:23quand ça se termine, je ne sais pas où ça commence.
01:25Voilà, ça irait du PS à LR.
01:27Voilà, puis des fois on en met d'autres, alors je ne sais pas.
01:29Des fois, elle est fiée dans l'arc républicain, des fois elle est fiée pas, des fois elle
01:32est régnée, des fois elle ne le régnait pas.
01:33Moi, je ne sais plus.
01:34C'est extensif, c'est élastique.
01:35Si un jour un professeur d'études politiques peut m'expliquer le concept d'arc républicain,
01:39je serais content. Mais dans toute la doctrine de sciences politiques, on ne l'a pas.
01:42Là, on parle d'arc gouvernemental désormais.
01:43D'arc gouvernemental désormais, je ne sais pas.
01:45Est-ce que le Parti Socialiste, par exemple, ou les écolos se sont comportés comme des
01:48partis de gouvernement ces dernières semaines en mettant à la remorque des insoumis en
01:52votant la censure ? Je ne sais pas.
01:53Tout ça me paraît très nébuleux.
01:55Après, sur la convocation ou non de Jordan Bardella à l'Élysée, moi je suis plutôt
01:59d'avis qu'il aurait été le bienvenu.
02:01C'était du reste la logique qui avait guidé le président de ces fameuses rencontres de
02:04Saint-Denis, je crois.
02:05Souvenons-nous de l'arrivée triomphale de Bardella à ces rencontres de Saint-Denis.
02:11Il marche encore.
02:12C'est une image que je garderai des années.
02:14Il triomphe, il arrive et il est convié.
02:18Et la RN est totalement dans la discussion qui est censée orienter la politique du pays.
02:24Les fameuses rencontres de Saint-Denis, ça c'était encore une création d'Emmanuel
02:27Macron originale.
02:28C'est vrai qu'avoir voté la censure, c'est quelque chose qui n'est pas neutre et qui
02:31n'est pas sans conséquences.
02:34Néanmoins, ils ne sont pas dans le coup.
02:36Vous mettez le RN hors du coup, je suis navré, mais ça me paraît bâtir quelque chose.
02:43Bâtir quelque chose pour les mois qui viennent sans que le RN ait été amené à donner
02:50au moins son sentiment.
02:52Il est interdit de séjour à l'Élysée maintenant.
02:55Marine Le Pen nous donne en quelque sorte la médaille de l'opposition.
02:59On est le seul parti d'opposition, dit-elle.
03:02Franchement, c'est une position que je n'arrive pas à comprendre.
03:04Je pense que la stratégie, je l'ai dit depuis le vote de la motion de censure, je pense
03:09que la stratégie du RN était bien plus maligne jusqu'à cette censure.
03:14C'est-à-dire garder le revolver sur la tempe du gouvernement Barnier.
03:17C'est une image.
03:18Surveillance générale.
03:19Surveillance générale.
03:20Vous savez, c'est cette formule, je crois que c'était de Bardella d'ailleurs.
03:22Le gouvernement est sous surveillance.
03:24Bon, ça c'était plus malin parce qu'elle pouvait orienter la politique du gouvernement
03:28à sa guise tout en se montrant constructive et en montrant qu'elle était un parti de gouvernement.
03:32Donc là, il déplore de ne pas être reçu par le chef de l'État.
03:34Est-ce qu'elle a appuyé sur le bouton de la censure pour vous ? Elle a changé de position ?
03:38Elle a changé un peu de position.
03:39Sur les chiquiers ?
03:40Je ne sais pas pour quelle raison.
03:41Mais je pense que c'est une mauvaise décision.
03:43Je pense que les Français aiment l'ordre, que les Français aiment la stabilité, qu'ils
03:46n'aiment pas ce qui engendre la crise politique.
03:50Du reste, les insoumis le payent aussi dans les sondages.
03:53Jean-Luc Mélenchon n'est plus très très populaire aujourd'hui.
03:55Donc ça marche finalement.
03:56Est-ce que le fait de les exclure quelque part, Emmanuel Macron, ne fait pas un bon coup ?
04:02Écoutez, on n'exclut pas le RN au point où l'année est arrivée.
04:06L'éclure des discussions, de les sortir du jeu, du gain, ils sont hors-jeu.
04:10Ça me paraît sans perspective.
04:12Ou alors il ne fallait pas le faire à Saint-Denis il y a quelques mois.
04:15On n'y comprend plus rien, franchement.
04:17Pour avoir un programme minima, il va falloir un accord de non-censure ou un accord de non-agression.
04:26Il va quand même falloir que ces messieurs-dames se mettent d'accord sur un programme minima
04:30au minimum.
04:31Il aurait fallu que le parti de Marine Le Pen soit là pour dire, écoutez, nous on n'est pas d'accord.
04:37Au moins qu'on les entende et qu'on les écoute.
04:39Je pense, comme Paul, qu'elle a fait probablement une bêtise en votant cette censure avec,
04:46sinon le gouvernement sera encore là, avec les Assoumis.
04:51Je ne sais pas si ça a un sens.
04:53Ils ont perdu une élection partielle.
04:55Ils ont perdu un député.
04:58Dans les Ardennes.
05:00Je ne suis pas sûr que ça ait un grand sens politique.
05:02Néanmoins quand même, la vague, peut-être, Marine Le Pen l'a quelque peu freinée.
05:08Je crois beaucoup à la pertinence, non pas du programme qui n'y fait ni affaire,
05:13mais au moins de ce qu'ils disent sur un certain nombre de points, dont l'immigration.
05:17Mais alors, les mettre complètement en dehors de la discussion gouvernementale qui s'annonce,
05:24je crois que ça ne marche pas.
05:25À 13h50, il y a un dernier sujet que je voulais aborder avec vous.
05:28Ça concerne évidemment la Syrie.
05:30Le ministère français de l'Intérieur travaille actuellement sur une suspension des dossiers d'asile en cours,
05:34provenant de Syrie après la chute du régime de Bachar el-Assad.
05:38Le ministère précise qu'une décision devrait être prise dans les prochaines heures par l'OFPRA.
05:42C'est l'Office français de protection des réfugiés et apatrides.
05:45Alors, maintenant que Bachar el-Assad est parti, se pose la question de ces réfugiés syriens.
05:50Écoutez Marine Le Pen, chef de file des députés RN.
05:53Pour elle, il faut que les réfugiés soient renvoyés vers la Syrie.
05:56Ce que je souhaite, c'est évidemment que les réfugiés syriens, qui ont été accueillis en Europe,
06:01mais pas seulement, également dans des pays comme le Liban ou comme la Jordanie,
06:06puissent, par définition, rentrer en Syrie.
06:09Parce qu'on ne peut pas être réfugié toute sa vie.
06:12Et quand ce qui vous a poussé à partir disparaît,
06:16c'est vrai que la cohérence, la logique voudrait qu'ils puissent rentrer dans leur pays
06:21pour participer à sa reconstruction.
06:23Beaucoup de gouvernements européens ont d'ores et déjà annoncé
06:26qu'ils gelaient les demandes d'asile des Syriens.
06:30C'est déjà une première étape.
06:32Mais je pense que maintenant, il faut organiser leur retour dans leur pays.
06:36Voilà Marine Le Pen ce matin.
06:38Je précise qu'il y a actuellement à peu près 450 dossiers de demandeurs d'asile syriens en France.
06:42L'Allemagne gèle les demandes d'asile.
06:44L'Autriche les expulse.
06:45D'autres pays comme la Suède, le Danemark, le Royaume-Uni ont déjà revu leur politique d'accueil.
06:49La France, pour l'instant, attend.
06:50C'est très cohérent.
06:51Depuis 2015 et la crise migratoire avec ce long déplacement de migrants,
06:56notamment ceux venus de Syrie,
06:58effectivement il n'y a plus de raison de fuir Bachar Al-Assad
07:02puisqu'il est désormais à Moscou,
07:04que son armée et ses troupes ne sont plus là
07:06et que désormais ce sont les islamistes de Monsieur Jolani
07:09qui ont repris possession de Damas.
07:11Par conséquent, tous ceux qui ont fui Bachar Al-Assad
07:15pour les raisons à l'époque plutôt légitimes,
07:18du reste sont légitimes à repartir chez eux.
07:21Et du reste, c'est aussi un peu la même chose
07:23lorsque des réfugiés ukrainiens sont venus.
07:26Lorsque la ligne de front s'est stabilisée, ils sont repartis chez eux en Ukraine.
07:29L'Asie n'est pas quelque chose de permanent.
07:31Ce n'est pas un pays spontané d'accueil, la France.
07:33Ils vont d'habitude plutôt vers l'Allemagne, l'Autriche, les pays d'Europe du Nord.
07:36C'est ça. Et les pays d'Europe du Nord, à l'époque, la Suède avait beaucoup pris son compte aussi.
07:40C'est un bon exemple, la Suède.
07:41Donc là, ils sont fondés à repartir.
07:43Ce qui est intéressant, c'est plutôt de voir qu'il va y avoir un croisement.
07:46D'ailleurs, on l'a bien vu à la frontière libanaise.
07:48Il y a ceux qui voulaient repartir en Syrie, puisque Bachar était tombé.
07:51Et il y a ceux qui quittaient la Syrie, parce qu'ils savent qu'ils vont être mis en minorité.
07:55Et que ça va être très dangereux, je pense, par exemple, aux minorités halawites et chrétiennes.
07:58Pour ce qui est des chrétiens d'Orient là-bas, ils vont avoir un sort qui va être terrible.
08:02Ils vont devoir fuir, pour certains, au Liban.
08:04Puisque le Liban, aujourd'hui, devient l'eldorado des chrétiens d'Orient dans la zone,
08:08étant donné les persécutions qu'ils subissent.
08:10Ceux-là, à mon avis, seront peut-être fondés à venir en Europe.
08:14C'est peut-être une clé de répartition.
08:16C'est ce que dit Didier Leschi, le patron de l'Off-Pride.
08:20Il dit qu'on est dans une situation mouvante.
08:21Par exemple, on peut penser et on espère que les chrétiens de Syrie aient peur ou soient persécutés.
08:25On peut avoir un afflux historiquement.
08:27On a des liens très importants, en particulier avec cette communauté chrétienne syrielle.
08:30Il faut penser à eux, parce que les chrétiens d'Orient, au Moyen-Orient, vivent des choses absolument terribles.
08:34C'est un drame.
08:35Et eux sont souvent des déplacés qui fuient, effectivement, la mort.
08:40Donc, il faut réfléchir avec des pays tiers.
08:42Pour vous, la posture de la France d'attendre, alors que d'autres pays ont déjà pris des mesures ?
08:47Les mesures, il faut les prendre tout de suite.
08:49C'est-à-dire, je lève les demandes d'asile, parce que les demandes d'asile qui ont été examinées,
08:53qui ont six mois, par exemple, ou cinq mois ou trois mois,
08:55elles sont nulles et non avues, puisque Bachar est tombé.
08:57Jean-Claude Dassier.
08:58Je suis d'accord.
08:59Il faut quand même savoir à qui et à quoi on a affaire.
09:03Or, pour le moment, on ne sait rien.
09:05Si ce n'est la joie du peuple syrien, que l'on peut comprendre aisément, ou combien.
09:11D'un autre côté, aller accueillir, comme si on ne pouvait rien leur reprocher,
09:17des gens qui ont ou collaboré, ou soutenu, ou travaillé,
09:21dans les conditions qu'on découvre aujourd'hui, chaque minute, chaque heure, chaque seconde,
09:26la manière dont les choses étaient traitées en Syrie, c'est absolument impossible.
09:30En revanche...
09:31Depuis le début de l'année, Jean-Claude Dassier, 132 000 Syriens sont entrés en Europe,
09:35dont 1745 demandent en France.
09:37En France, oui.
09:38Il y en a 450 en attente, justement.
09:40S'il s'agissait de réfugiés qui luttaient contre le pouvoir de Bachar,
09:45je crois qu'on regardera ces demandes avec bienveillance,
09:50mais il faut peut-être se donner un petit peu de temps.
09:52En revanche, si d'aventure pour les minorités, on ne le sait pas trop,
09:57mais les choses devaient très mal se passer,
09:59il faudrait avoir avec les chrétiens situés dans ces zones-là,
10:03une posture plus que bienveillante.
10:06Il faut les accueillir sans barbigner, sans discuter,
10:10parce que leur situation va être effroyable.
10:13On est très naïf, on peut essayer de croire,
10:16mais enfin, franchement, c'est difficile.
10:18A la bienveillance et au bien-fonder des paroles de celui qui apparaît partiellement
10:23comme le détenteur aujourd'hui du pouvoir en Syrie,
10:26comment vous l'appelez ?
10:27Jolani.
10:28Jolani.
10:29Honnêtement, franchement, c'est quand même un extrémiste qui vient des extrêmes,
10:33ça va être extrêmement difficile.
10:36Il a quand même fréquenté ce qu'on fait de plus affreux
10:39en matière de terrorisme national et international.
10:44Je pense qu'il est habile, les talibans nous ont fait le même coup,
10:49il y a quoi, deux ans, trois ans, avec l'Afghanistan et les américains,
10:53on voit où ça en est aujourd'hui,
10:54les malheureuses femmes afghanes ne peuvent même plus apprendre à compter.
10:58C'est un pur scandale, et on ne dit rien, on ne bouge pas.
11:01Espérons que la même chose va se passer en Syrie,
11:04mais la vigilance commande qu'on...
11:06Mais enfin, le gouvernement est très attentif à ça,
11:09je lui fais confiance.
11:10Merci Jean-Claude Dacier, Paul Melun, c'est déjà fini,
11:13comme c'est passé vite avec vous, il faut encore...
11:16Mais on se retrouve demain !
11:17Il faut une demi-heure de plus.
11:18Voilà, c'est ça, on fait un after, comme chaque jour.
11:20Mais on fait toujours un after, pour nos auditeurs,
11:21sachez, on prolonge évidemment les débats après le carillon.
11:25On se retrouve demain, et n'oubliez pas,
11:2619h, bien sûr, Pierre Devineau et toute son équipe,
11:28pour ranger l'actualité.
11:30Exactement, c'était Céline Giraud sur Europe 1,
11:32et cet après-midi, sur Europe 1,
11:34retrouvés au cœur de l'Histoire avec Stéphane Berne.
11:36Stéphane Berne qui, du lundi au vendredi,
11:38vous fait le récit d'événements, de lieux et de personnages
11:40qui ont façonné l'Histoire.
11:41Au cœur de l'Histoire, semaine spéciale,
11:43grand procès tout à l'heure,
11:44Stéphane Berne vous racontera celui de Louis XVI.
11:47Au cœur de l'Histoire, de 15h à 16h,
11:49et dès maintenant, bien sûr, en replay et en podcast,
11:51sur Europe 1.fr et l'application Europe 1.
11:54Restez bien avec nous, dans un instant,
11:56c'est Christophe Ondelat, 14h15,
11:58Ondelat Raconte, sur...

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