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00:00Europe 1 soir, 19h, 21h, Pierre de Villeneuve.
00:03Deuxième heure commentée par mes camarades Louis Eusalter.
00:06Bonsoir.
00:07Bonsoir Pierre.
00:07Journaliste politico Figaro.
00:09Bonsoir Georges Fenech.
00:10Bonsoir Pierre.
00:10Ancien magistrat et député honoraire du Rhône.
00:12Bonsoir Philippe Etienne.
00:13Bonsoir.
00:14Merci d'être avec nous monsieur l'ambassadeur, ancien ambassadeur de France aux Etats-Unis.
00:18Qu'est-ce que vous pensez de cette volte-face de Donald Trump ?
00:20Est-ce que ça correspond au personnage j'allais dire ?
00:24Ça correspond à la division son entourage dont une bonne partie depuis le week-end lui
00:29demandait de faire cela.
00:31Et ça correspond au développement les plus récents avec la remontée des taux d'intérêt
00:37sur les bons du trésor américains à 10%.
00:39C'est-à-dire qu'on a eu sur les marchés financiers une vente simultanée d'actions
00:45et des bons du trésor.
00:47Alors que d'habitude les bons du trésor sont une valeur refuge.
00:49Donc ça c'était quand même un peu inquiétant.
00:51Et puis à la baisse du cours du baril du pétrole, au-dessous des 60 dollars le baril,
00:57ces deux indicateurs je pense ont peut-être précipité cette décision.
01:02Il y avait une rumeur de pause pendant 90 jours, mais en fait cette rumeur c'était
01:05ce que lui conseillait de faire déjà les plus raisonnables dans son entourage.
01:10Donc c'est un retour à la raison, même si c'est une suspension ?
01:15Oui, ce n'est pas un retour à zéro, c'est un retour à 10.
01:18C'est une suspension.
01:20C'est un retour à 10 et c'est une suspension pour 90 jours
01:23avec l'argument qui n'est pas complètement faux, que beaucoup de pays sont prêts à négocier.
01:28Mais ce n'est pas non plus un argument très convaincant parce que tout le monde depuis le début est prêt à négocier.
01:33Le problème c'est qu'on veut bien négocier.
01:34C'est-à-dire qu'il y a eu réunion sur réunion, comme je le disais dans le rappel de titre,
01:38il y a eu des nuits blanches, il y a eu des économistes, les 27 se sont réunis.
01:42Donc voilà, je pense que c'est la pression des événements, le risque de conséquences encore plus graves
01:48et pas seulement pour les partenaires mais aussi pour les Etats-Unis.
01:51Et alors en revanche, la Chine, 125%, on était resté à 104, on a l'impression que ça va monter à chaque fois.
01:57En fait, on le dit depuis le début, Philippe Etienne, ancien ambassadeur de France aux Etats-Unis,
02:03on le dit depuis le début, le véritable objectif c'est la Chine pour Donald Trump.
02:07Alors, le véritable facteur stratégique pour Donald Trump et pour les Etats-Unis, c'est la Chine, ça c'est clair.
02:14Mais par ailleurs là, la Chine c'est commode, pourquoi ?
02:18Parce que c'est quand même un recul et donc ça lui permet en même temps de montrer qu'il reste très ferme.
02:23Donc on arrête pendant 90 jours ce qu'on appelle les tarifs réciproques,
02:28on garde la baseline, la base de 10% et puis les tarifs sectoriels déjà décidés
02:32sur l'automobile par exemple, sur l'acier et l'aluminium,
02:35on annonce même de nouveaux tarifs sectoriels sur les produits pharmaceutiques,
02:38mais surtout on double sur la Chine.
02:41Et en même temps, comme ça, on recule sur le reste et on négocie.
02:45C'est aussi une façon de montrer que Donald Trump reste le ferme.
02:49Question de Louis Oseltler, du Figaro.
02:51Est-ce que, en fait je rebondissais sur la question de Pierre sur la Chine,
02:54est-ce que ça ne nous confirme pas quand même le fait qu'il suspende hors Chine,
02:59qu'il voit la facture pour le coup s'alourdir,
03:01que en fait, quelles que soient les administrations américaines,
03:03maintenant l'obsession des Etats-Unis, c'est la bataille qu'il livre face à la Chine.
03:09Et que quelque part, est-ce qu'en Europe nous ne sommes que des victimes quelque part
03:12de dommages collatéraux de cette guerre face à la Chine,
03:16ou c'est quand même un peu plus compliqué que ça ?
03:18Non, mais c'est vrai qu'il y a un risque pour l'Europe comme pour tous les autres pays du monde.
03:22Parce que Biden, déjà, et depuis Obama, il dit tout l'action américain.
03:25Non, mais il y a un vrai risque commercial que les produits chinois viennent ailleurs.
03:31Ça, c'est clair.
03:32Par contre, je pense que la politique des tarifs sur la Chine,
03:36ce n'était pas forcément la priorité d'autres administrations.
03:39La priorité d'autres administrations, c'était quoi ?
03:40C'était l'avance technologique.
03:41C'était empêcher que la Chine dépasse les Etats-Unis sur les technologies avancées.
03:45Là, ça devient un peu irréel.
03:52Qu'est-ce que va dire la Chine maintenant ?
03:54Soit les produits chinois n'ont pas de substitution sur le marché américain,
04:00et il faudra bien continuer à les importer.
04:02Qu'est-ce qu'on va faire pour les iPhones produits par Apple en Chine ?
04:05On ne va pas substituer une production au Vietnam en deux semaines.
04:12Soit c'était déjà prohibitif avant.
04:14Donc moi, je vois dans cette escalade, d'autre façon, un facteur assez politique.
04:18Alors, avant de donner la parole à Georges Fenech,
04:20je voudrais qu'on écoute le ministre de l'économie, Eric Lombard,
04:23qui vient tout juste de réagir au 20h de TF.
04:25La croissance à 0,9%, c'était le chiffre quand on a présenté le budget.
04:29On a décidé de la ramener à 0,7%.
04:32Compte tenu des incertitudes, et on vient de voir un élément aujourd'hui,
04:35le 0,7% est-ce qu'il sera présenté en Conseil des ministres la semaine prochaine ?
04:39Vous ne reviendrez pas ici dans deux mois en disant, c'est pas 0,7%, c'est plutôt 0,5 ou 0,4 ?
04:43Ça dépend en réalité des négociations qui vont s'engager avec l'Amérique.
04:47Si on réussit à faire rebaisser les droits de douane, on peut même avoir mieux,
04:51et sinon, nous verrons.
04:53Si les droits de douane devaient être maintenus là où ça a été annoncé,
04:58en fait, ce seraient les États-Unis qui seraient en difficulté d'abord.
05:00En réalité, l'impact sur la France serait modéré,
05:03puisque les Américains seraient sans doute en croissance faible,
05:06avec une inflation plus élevée,
05:07mais ça ne touche pas directement la croissance française.
05:10Bon, c'est ce qu'on disait plus ou moins avec les alters à l'instant.
05:12Georges Fenwick, je vous en prie, pardon.
05:14Non, moi simplement, je m'interroge,
05:17j'entends les explications de M. l'ambassadeur,
05:20qui sont peut-être les bonnes,
05:23mais ce qui m'interpelle, c'est pourquoi
05:26le président des États-Unis n'explique pas sa décision.
05:30Il annonce brutalement une décision,
05:3290 jours, je suspends.
05:34Mais pourquoi ?
05:35Quel but ?
05:36La raison, c'est que les pays se sont précipités à Washington
05:40pour commencer à négocier.
05:41Donc il dit, voilà, ma politique de fermeté a obtenu ce que je voulais,
05:46mais vous avez raison, ce n'est pas un argument,
05:48ce n'est pas une raison vraiment convaincante.
05:50Ce n'est pas une raison économique.
05:52Non, non.
05:52Ou alors c'est le Far West, quoi.
05:54Non, non, mais vous avez raison.
05:56Vous n'êtes pas loin.
05:57Vous n'êtes pas loin.
05:58Enfin, je me permets, Philippe Etienne.
05:59C'est la raison à annoncer.
06:01Mais vous avez raison.
06:02Vous avez connu l'administration Trump à la fin de son premier mandat,
06:06quand vous êtes arrivé à Washington.
06:08Puis, vous étiez déjà dans le pipe, comme on dit,
06:11avant d'être nommé ambassadeur.
06:14Et on en a plusieurs fois parlé, ici même, sur Europe 1,
06:17Philippe Etienne, vous et moi.
06:18Il y a quand même une façon, en fait.
06:22Il y a une méthode qui est celle de...
06:24Je ne sais pas si c'est le bon mot,
06:27mais je dis souvent que Trump donne des coups de taser.
06:29Donc, en fait, il réveille les gens.
06:31Et puis, tout d'un coup, on s'organise.
06:32On se dit qu'on peut faire autrement.
06:34C'est pareil pour l'Europe de la défense,
06:35qui, tout d'un coup, a eu la réunionnaite aiguë.
06:38Et tout le monde s'est mis d'accord.
06:39Je regardais aujourd'hui également les Allemands
06:41qui vont massivement investir
06:43pour passer de 2 à 5% du PIB dans la défense allemande.
06:47Donc, c'est ce que vous avez observé pendant des années,
06:50vous, quand vous étiez à Washington.
06:51Oui, vous avez raison.
06:52Sauf que là, le deuxième mandat ne ressemble pas au premier
06:54parce que c'est la puissance 10.
06:57Enfin, je veux dire, c'est...
06:57Mais c'est la même méthode, mais puissance 10.
06:59Mais quelque part, il y a cette méthode
07:00de créer un rapport de force,
07:04en gros, de taper,
07:05et puis dire, voilà, maintenant,
07:06je négocie en position de force.
07:08C'est vrai que c'est quelque chose
07:09qui est un peu...
07:11Est-ce que vous pensez...
07:13Pour les alters,
07:14Georges Fenech, vous vous demandez
07:15quelle était l'explication.
07:16On en a eu une partie,
07:17non pas dans les paroles,
07:18mais dans la mise en scène
07:19qu'a fait Trump la semaine dernière
07:20lorsqu'il a brandi, pour la première fois,
07:23le fameux panneau avec tous les tarifs
07:25pour chacun des pays.
07:27La mise en scène, c'était que
07:28des gens de son administration,
07:29mais aussi des ouvriers,
07:31donc des gens de la Roosevelt américaine
07:33qui est le public auquel il s'adresse,
07:35il était là pour leur dire
07:35si je taxe ces autres pays,
07:37c'est pour relocaliser les productions
07:39chez nous,
07:40devenir un pays de production
07:41et non plus seulement de consommation,
07:43d'où ses propos
07:43sur le déficit commercial américain.
07:46Et donc, il a fait de la politique
07:48avant de faire de l'économie.
07:48Est-ce que vous ne pensez pas
07:50que là, en ce moment,
07:51et avec ce revirement,
07:52c'est qu'en fait,
07:53ses propos politiques
07:54et son prisme qui est d'abord politique
07:56a été rattrapé par la réalité économique
07:58américaine et mondiale ?
07:59Si, si.
08:00Philippe Etienne.
08:00Il y a eu effectivement
08:02cette tendance ce matin
08:03que je mentionnais,
08:04inquiétante,
08:05sur les marchés financiers,
08:06le prix du pétrole,
08:08et c'est sans doute ça
08:08la vraie raison en fait.
08:09Il ne peut pas la mentionner,
08:10vous avez tout à fait raison.
08:12Et puis, il y a d'autres,
08:13et ça on le sait depuis le début,
08:15il y a d'autres conséquences,
08:16y compris pour ce public américain,
08:18les classes populaires
08:19qu'il dit vouloir défendre
08:21et qui ont voté pour lui.
08:23C'est l'inflation.
08:24On va voir des effets
08:26sur la consommation.
08:28Donc, derrière,
08:29les sous-jacents de ce recul
08:31sont effectivement
08:32aussi de nature économique,
08:35y compris par rapport
08:36au public
08:36qu'il dit vouloir défendre.
08:38Philippe Etienne,
08:39ancien ambassadeur de France
08:40aux Etats-Unis,
08:41est toujours notre invité
08:42sur Europe 1.
08:43Juste,
08:43il n'y a pas une mise au point,
08:45mais Trump, en fait,
08:46effectivement,
08:47pendant la Corne-Matte,
08:48s'est massivement adressé
08:50à ces Américains,
08:51de la Roosevelt,
08:52comme on le dit souvent,
08:54à des gens qui,
08:56d'une manière générale,
08:57avaient déjà chassé
08:58Hillary Clinton en 2016
08:59parce qu'ils refusaient
09:00ce qu'on appelle
09:00l'establishment,
09:02et même cet establishment
09:02existe dans beaucoup de pays,
09:04y compris la France.
09:05Mais il s'adresse aujourd'hui,
09:08là, dans le cas précis,
09:09également à Wall Street.
09:11Il s'adresse aux industriels,
09:12il s'adresse aux plus fins économistes,
09:15il s'adresse aux ingénieurs,
09:18j'allais dire,
09:18ceux qui font de l'ingénierie financière
09:20à Wall Street.
09:21Donc, il est obligé
09:23de jouer sur tous les tableaux.
09:24C'est ça, la difficulté.
09:25Et oui, vous avez tout à fait raison
09:26parce qu'on avait dit au début
09:28qu'il y avait quelque chose
09:29à quoi il serait sensible
09:30et qu'il modérerait
09:31certaines de ses tendances.
09:32Il y a des Bill Morgan,
09:33il y a Goldman Sachs,
09:33il y a des énormes machines financières.
09:36On avait dit que c'est Wall Street,
09:37justement,
09:37et le cours de Wall Street.
09:39Et puis,
09:40on a vu que finalement,
09:41ce n'était pas si important que lui,
09:42que ça pour lui.
09:43Et il l'a dit d'ailleurs,
09:44il a théorisé ça,
09:45comme vous le dites.
09:46Il a dit,
09:46Wall Street,
09:47ce n'est pas ma priorité,
09:48ma priorité,
09:48c'est Main Street,
09:49c'est le peuple.
09:51Mais,
09:51bah oui,
09:52ça le rattrape quand même
09:53parce qu'il y a un moment
09:53où...
09:54Il y a aussi une Main Street à New York.
09:55Il y a le principe...
09:56Et puis,
09:56il y a aussi le principe de réalité.
09:58On peut penser...
09:59Georges Fenech.
10:00On peut penser à nos industriels,
10:02à nos éculteurs,
10:03à nos vignerons,
10:03etc.,
10:04qui entendent tout ça en ce moment.
10:06Est-ce que la France
10:07et l'Europe,
10:07Bruxelles surtout maintenant,
10:09va continuer à structurer une riposte
10:11ou bien va mettre aussi en stand-by
10:13pendant 90 jours ?
10:14Est-ce qu'on va encore
10:15être à la remorque de Trump ?
10:18Je crois que du côté européen,
10:20il faut distinguer
10:21la réponse aux tarifs qui restent
10:23sur l'aluminium et l'acier
10:25qui ont été décidés
10:27il y a déjà quelques semaines.
10:28Et c'est ça la riposte
10:29qui a été décidée aujourd'hui,
10:31d'ailleurs, à Bruxelles.
10:32Qui entre en vigueur.
10:32Qui pourront entrer en vigueur
10:33à partir de la semaine prochaine.
10:35Et puis,
10:35la réflexion qui était en cours
10:37sur la réponse
10:38à ces tarifs dits réciproques
10:39que Trump vient de suspendre.
10:42Alors,
10:42je crois que notre intérêt,
10:43c'est de continuer
10:43à maintenir une réflexion
10:44parce qu'on sait aussi
10:45s'il les reprend,
10:46mais effectivement,
10:47de dire,
10:47très bien,
10:48et négocions.
10:49On désescalade.
10:49On désescalade.
10:50On désescalade.
10:50On désescalade des négociations.
10:51Ce qui était d'ailleurs
10:52ce que disait l'Union Européenne.
10:53On a toujours dit
10:54qu'on était prêt à négocier.
10:55Question de...
10:57Et je sors un peu de la politique.
11:00On parle de...
11:01Enfin,
11:01on sent que,
11:02à moyen terme
11:03ou à long terme,
11:04Donald Trump
11:04veut réindustrialiser
11:06les Etats-Unis.
11:07En France,
11:08il y a cette volonté aussi.
11:09Marc Ferracci
11:10le dit dès qu'il sort
11:11dans les médias.
11:12On sait qu'en France,
11:13c'est vraiment très compliqué
11:15de refaire une usine de batterie,
11:17de refaire des aciéries,
11:18de refaire,
11:19de refaire,
11:19de refaire.
11:20Est-ce qu'aux Etats-Unis,
11:20ça peut aller plus vite ?
11:22Vous qui avez diagnostiqué,
11:23cartographié le pays
11:24quand vous étiez ambassadeur ?
11:26Ce qui est certain,
11:27c'est que
11:28vous avez raison de dire
11:29que des deux côtés
11:30de l'Atlantique,
11:31on s'est aperçu
11:32que la désindustrialisation
11:33était une erreur stratégique,
11:35qu'on ne pouvait pas séparer
11:36la production industrielle
11:39notamment des innovations technologiques.
11:41Mais c'est vrai aussi
11:43que des deux côtés
11:44de l'Atlantique,
11:44une fois qu'on a supprimé
11:46des industries,
11:47c'est plus compliqué
11:48de les remettre.
11:49Et ça,
11:49ça vaut des deux côtés.
11:51Ceci étant,
11:52il y a différentes façons
11:53de procéder.
11:53On descend par l'ascenseur,
11:54on remonte par l'escalier.
11:55Il y a différentes façons
11:56de faire.
11:57Et ce qui est intéressant,
11:58c'est que Trump
11:59veut réindustrialiser,
12:00mais que Biden aussi
12:01voulait réindustrialiser.
12:02Et Biden avait pris
12:03une autre voie
12:04qui était la voie
12:05des subventions
12:05massives,
12:07y compris en attirant
12:08nos investissements,
12:09enfin les investissements
12:10européens aux Etats-Unis.
12:11Et Trump dit aussi
12:12qu'on veut les investissements
12:13européens aux Etats-Unis,
12:14mais par une autre voie,
12:15la voie des tarifs douaniers.
12:16laquelle pourrait le mieux
12:18marcher ?
12:19Moi,
12:19je pense personnellement
12:21qu'il faut effectivement
12:23créer des incitations,
12:25mais c'est aussi
12:27une affaire assez complexe
12:28qui comporte,
12:30par exemple,
12:30une action de formation,
12:32une action commerciale.
12:34Il faut jouer
12:34sur tous les tableaux.
12:36Il faut stopper
12:37ce qu'on a appelé
12:38en Europe
12:38la naïveté commerciale,
12:40mais il faut aussi
12:41réinvestir
12:42dans la formation
12:43au métier industriel.
12:45Il faut développer
12:47beaucoup plus
12:47notre technologie.
12:49Et ce qui est intéressant
12:50dans le moment actuel,
12:51je trouve,
12:51c'est la recherche.
12:52Moi, j'ai des origines
12:53scientifiques.
12:54Je trouve qu'on a
12:55aujourd'hui dans l'Union
12:56européenne
12:57une vraie opportunité
12:58de réinvestir
12:59les domaines
12:59de la recherche
13:00et de la technologie
13:01qui vont finalement
13:03déterminer
13:04l'industrie de demain.
13:05Pourquoi ?
13:05Parce qu'on voit
13:06aux Etats-Unis aussi
13:07des évolutions
13:08et beaucoup de chercheurs
13:09qui sont un peu
13:10en déshérence.
13:11On va réindustrialiser
13:12mais on ne va pas
13:13réindustrialiser
13:13de la même façon.
13:14C'est-à-dire qu'on ne va pas
13:15reconstruire les usines
13:16des années 60.
13:17C'est-à-dire qu'on va
13:18refaire quelque chose
13:19et ça, ça demande des fonds
13:20et manque de pot.
13:22On est quand même
13:23dans une situation économique
13:24à la fois en Europe
13:26et aux Etats-Unis
13:27puisqu'on ne le dit pas assez
13:28mais aux Etats-Unis,
13:29l'Amérique est fracturée
13:31et c'est très très difficile
13:33aujourd'hui
13:34sauf trouver des mécènes
13:35pour refaire une usine
13:38de je ne sais pas quoi
13:39mais une aciérie
13:40ou ce que vous voulez.
13:41Bien sûr.
13:42Et puis ça ne se fait pas
13:43du jour au lendemain.
13:43Donc quand Donald Trump
13:44dit qu'on va réindustrialiser
13:46avec les tarifs douaniers,
13:47il faut quand même
13:49un peu de temps
13:50et il y a des domaines
13:52où ça va peut-être se faire.
13:54Si une industrie automobile
13:55par exemple
13:56a une capacité de production
13:58libre aux Etats-Unis
14:00pour éviter les droits de douane,
14:01elle va peut-être l'utiliser
14:02mais ça ne va pas porter
14:03sur 100%
14:04de ce qu'il veut ramener
14:05ou de ce qu'il veut
14:07arrêter d'importer
14:08par les droits de douane
14:08évidemment.
14:09Philippe Etienne,
14:10ancien ambassadeur
14:10de France aux Etats-Unis,
14:12notre invité
14:13dans Europe 1 Soir,
14:13on se retrouve dans un instant.
14:15On vous signale également
14:15qu'au cœur de l'histoire,
14:17c'est tous les jours
14:18de 15h à 16h
14:19sur Europe 1
14:19avec Stéphane Berne
14:20qui demain
14:22va vous parler,
14:23demain jeudi 10 avril,
14:24du Titanic,
14:25le navire
14:26qu'on disait
14:27insubmersible.
14:2820h28,
14:29restez bien avec nous
14:29à tout de suite.
14:30Europe 1 Soir
14:3219h, 21h,
14:33Pierre de Villeneuve
14:34Sur Europe 1,
14:36dans Europe 1 Soir,
14:37toujours Georges Fenech,
14:38Louis Osalter du Figaro
14:39et Philippe Etienne,
14:40ancien ambassadeur
14:41de France aux Etats-Unis.
14:43Promis,
14:43demain je vous le sors,
14:44je sors le son
14:45de l'extrait du film
14:47parce que je le cite
14:48à chaque fois
14:49et plus que jamais encore
14:50ce soir,
14:51Donald Trump
14:52me rappelle le personnage
14:53de Gordon Gekko
14:54joué par Michael Douglas
14:55dans Wall Street
14:56d'Oliver Stone.
14:57Cette phrase
14:58où le jeune
14:59apprenti
15:01qui travaille avec lui
15:01dit
15:02« How much is enough ? »
15:03Quand est-ce qu'on a assez ?
15:05Et Gordon Gekko répond
15:08« It's all question of box, kid.
15:11Rest is conversation. »
15:12C'est qu'une histoire de fric.
15:13Le reste,
15:14c'est de la littérature,
15:15de la conversation.
15:16Ça lui va très bien.
15:16Ça lui va bien quand même.
15:18Est-ce que vous avez rencontré
15:19Elon Musk,
15:20Philippe Etienne ?
15:21Oui,
15:21je l'ai rencontré
15:22rapidement
15:23mais effectivement
15:25ça m'est arrivé
15:26parce que
15:27on a aussi
15:29des discussions
15:31avec ces entreprises.
15:32C'est quand même
15:33un entrepreneur qui...
15:34Bruno Le Maire
15:35voulait l'usine Tesla
15:36en France
15:37et non pas à Berlin.
15:39Oui,
15:39et puis même
15:40une fois
15:41l'usine faite à Berlin,
15:43ce sont des entreprises
15:44qui ont beaucoup
15:44d'intérêt.
15:46Donc bien sûr,
15:47on a eu des contacts.
15:47en attendant,
15:48je pensais que vous alliez
15:49me dire beaucoup de volume
15:50mais là,
15:50ça se casse un peu la gueule Tesla.
15:51Alors effectivement,
15:53là,
15:53sur Elon Musk,
15:54il y a une question
15:55qui se pose.
15:56A-t-il lui-même intérêt
15:57à rester dans cette position
15:59qu'il a prise
16:00de fort soutien
16:01dans la campagne
16:02mais aussi
16:03de fort investissement
16:04dans cette action
16:06du président Trump ?
16:08On peut se poser la question
16:09à la fois
16:10à partir
16:11de la capitalisation
16:12de ces entreprises
16:13en bourse
16:14ou de
16:15l'opération
16:17de certaines
16:18de ces entreprises
16:18comme Tesla ?
16:19Mais je vais vous répondre
16:20par une question
16:21non pas que je sois jésuite
16:22mais il y a quand même
16:24quelque chose
16:24qui me travaille
16:25parce que Elon Musk,
16:26vous l'avez remarqué,
16:27ce n'est pas un personnage
16:28comme un autre.
16:29C'est un visionnaire.
16:31Il a des,
16:31comment dirais-je,
16:33des coups de...
16:34Il a dans sa besace
16:35des coups de poker
16:36qu'il a prévus longtemps
16:37à l'avance
16:37qui sont à chaque fois
16:38pour étonner
16:39les uns et les autres.
16:40Souvenez-vous,
16:41la capitalisation boursière
16:43de Tesla est arrivée.
16:45Ça a été des milliards
16:46de dollars tout de suite
16:46mais juste avant,
16:47il y a eu un gap
16:48et plus aucun investisseur
16:49ne lui faisait confiance.
16:50Il y a eu cette période
16:51de l'histoire
16:52pour Elon Musk.
16:53Est-ce que,
16:53et je pose la question
16:54de façon totalement candide,
16:55Philippe et Tienne,
16:57est-ce que Musk
16:58ne se dit pas,
16:59et c'est la raison
17:00pour laquelle Tesla
17:00ne sort pas de nouveaux
17:01modèles de voitures,
17:03est-ce que Tesla,
17:04pour lui,
17:04ce n'est pas du passé déjà ?
17:05Et il se dit,
17:06bon bah tant pis,
17:07s'il faut s'aborder Tesla,
17:08on s'aborde Tesla
17:09et puis il y a un autre projet
17:11qui sortirait de nulle part,
17:12je ne sais pas lequel,
17:13et il serait capable,
17:14parce que finalement,
17:16l'argent pour Elon Musk
17:17ce n'est pas si important.
17:18Bon, de toute façon,
17:19il en a déjà beaucoup,
17:20donc il peut considérer
17:21que c'est moins important
17:22pour lui que pour d'autres,
17:23mais je pense que vous avez raison,
17:25je pense que c'est un homme
17:26qui a ajouté
17:28de nouveaux défis
17:29à tous ceux
17:29qu'il avait lancés.
17:30Et aujourd'hui,
17:31par exemple,
17:32on voit qu'il s'intéresse
17:32beaucoup à l'intelligence artificielle.
17:34Enfin,
17:35ce n'est pas nouveau.
17:36Est-ce que pour lui,
17:36la bagnole,
17:37ce n'est pas déjà du passé ?
17:38La voiture électrique,
17:38tout ça,
17:39il a fait.
17:39Il a coché la case.
17:41Il vient, je crois,
17:44des choses qui vont dans votre sens.
17:46Il avait ce projet
17:47de train hyper rapide,
17:50hyper loupe,
17:51dont on n'entend plus parler.
17:52Mais maintenant,
17:53avec la nouvelle administration,
17:54il a un projet
17:55qui est quand même,
17:57qui fait rêver,
17:58c'est Mars.
17:58Donc,
17:59vous avez sans doute raison...
18:01Et Donald Trump
18:01a encore eu des quotes là-dessus,
18:03je croyais,
18:04sur la priorité,
18:05c'est d'envoyer des gens sur Mars.
18:06Et moi,
18:06je dirais,
18:07mais j'ai peut-être
18:09surinterprété
18:09certaines des choses
18:10qu'on dit à la fois
18:11Elon Musk
18:12et Donald Trump
18:13ces derniers jours,
18:14parce que vous savez,
18:14on les interroge sur
18:15est-ce que vous allez
18:16rester ensemble ?
18:18Président Trump,
18:19ça ne vous gêne pas
18:19d'avoir Elon Musk ?
18:21Ils ont toujours dit
18:22non, non,
18:22on est très potes.
18:23Ils ont même été ensemble
18:24voir Fox News.
18:25Mais récemment,
18:26on les a sentis tous les deux
18:27en train de dire
18:28mais ça ne va peut-être
18:29pas durer éternellement
18:30dans cette position.
18:30Et il y a eu la phrase
18:31de J.D. Vance
18:32qui a dit
18:32une fois sa mission terminée,
18:34on le remerciera.
18:36Oui,
18:36mais on se demande
18:37s'il ne se prépare pas
18:38en quelque sorte
18:38une séparation
18:40mais à l'amiable
18:41pour rester bon copain
18:43Elon Musk
18:44considérant que ses affaires
18:45méritent qu'il retourne
18:47s'en occuper un peu
18:48et Donald Trump
18:49voyant qu'Elon Musk
18:51n'a pas trop apporté
18:52de popularité récemment
18:53puisque vous savez,
18:55je ne sais pas
18:55si vous avez suivi
18:56cette élection
18:56dans le Wisconsin.
18:58C'était une élection
18:59partielle
18:59mais très importante
19:00parce que...
19:01Là, c'est le dernier jour.
19:02Oui, il y a dix jours.
19:03Pour le juge, c'est ça ?
19:04Voilà, c'était en même temps
19:05que deux élections partielles
19:06en Floride
19:07et cette élection
19:08décidait de la majorité
19:09à la Cour suprême
19:10du Wisconsin.
19:11Alors, vu de Paris,
19:11on peut dire
19:12que ce n'est pas très important.
19:13si, en fait,
19:14les Cours suprêmes
19:14dans chaque État
19:15décident, par exemple,
19:16des cartes électorales
19:17et c'est quand même important
19:19pour les élections parlementaires
19:20à demi-parcours.
19:22Eh bien, Elon Musk
19:23a décidé,
19:24je ne sais pas pourquoi,
19:25de s'investir pleinement
19:27dans cette campagne
19:27de Wisconsin.
19:28Il a fait...
19:29Il a distribué ses chèques
19:31comme il avait fait
19:32et ça a été un échec complet
19:34pour le Parti républicain.
19:36Donc, on voit que peut-être
19:38il y a cette stratégie
19:39mais encore une fois,
19:40je surinterprète peut-être
19:42de retrait
19:44à un moment
19:45ou à un autre.
19:46Ce qui ne veut pas dire
19:47que les deux personnages
19:49se disputeraient.
19:50Ça veut simplement dire
19:50qu'ils seraient d'accord
19:52pour...
19:5320h36, on est toujours
19:54dans Europe 1 Soir
19:55avec Georges Fenech,
19:56avec Louis Alter,
19:57Philippe Etienne,
19:57ancien ambassadeur de France
19:58aux Etats-Unis.
20:00Vous connaissiez,
20:01vous avez très bien connu
20:02Trump, vous avez connu
20:03Elon Musk,
20:04on vient d'en parler.
20:05Vous connaissez surtout
20:05Emmanuel Macron
20:06puisque c'était donc
20:07déjà Emmanuel Macron,
20:09le président de la République
20:10qui vous a justement
20:12envoyé aux Etats-Unis
20:14par l'intermédiaire
20:15du quai d'Orsay,
20:16bien sûr.
20:16Donc...

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